MALADIES DE LA THYROÏDE

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Séméiologie
Maladies de la Thyroïde
MALADIES DE LA THYROÏDE
I. Généralités sur la Thyroïde :
A. Anatomie de la Thyroïde :
La Thyroïde est un organe bilobé en forme d’ailes de papillon, pesant environ 15g pour 3,5
cm de haut. Elle est localisée sur la trachée, en position médiane, au-dessus du manubrium.
On distingue 2 types de perturbations pouvant affecter la Thyroïde :
- perturbations structurales avec une augmentation du volume de la glande, qui
devient palpable et visible (goître), aux dépens de l’ensemble, d’un des lobes de la
thyroïde ou sous forme mono ou multinodulaire.
- Perturbations fonctionnelles de la synthèse des hormones thyroïdiennes T4 et T3,
sous la dépendance d’un système de régulation dominé par la TSH (hormone
hypophysaire).
B. Rôles des hormones thyroïdiennes T3 et T4 :
La T4 ou thyroxine représente 75% des hormones thyroïdiennes et la T3 ou triiodothyronine,
possédant des récepteurs nucléaires) représente les 25% restants. Il existe une conversion
extra-thyroïdienne de la T4 en T3.
Ces hormones sont impliquées dans le développement et la maturation du SNC. Une carence
en iode de la mère pendant la grossesse ou un défaut de migration de l’ébauche de la glande in
utero peuvent causer un crétinisme. Elles jouent également un rôle dans la croissance osseuse
dans les 1ères années de la vie (= nanisme). Elles régulent les métabolismes énergétiques
notamment les réactions d’oxydation. Elles commandent la régulation thermique et la
régulation de l’excitabilité neuro-musculaire.
II. Les troubles fonctionnels de la thyroïde :
On parle d’euthyroïdie dans le cas normal. Les troubles fonctionnels de la thyroïde
correspondent aux situations d’hyper ou d’hypothyroïdie.
A. Hyperthyroïdie :
1. Signes cliniques :
On constate :
- Un amaigrissement paradoxal de 7 à 10kg car l’appétit est conservé voire
augmenté. Les hormones thyroïdiennes augmentent la sensation de faim et les
métabolismes énergétiques.
- Une thermophobie avec un état de chaleur permanent et une hypersudation.
- Des trémulations (tremblements) avec une hyperexciatbilité générale, une
intolérance, une irritabilité et des troubles psychologiques.
- Une atteinte du SNA au niveau de la régulation du rythme cardiaque = tachycardie
(100 battements/ minute), accès d’arythmie avec palpitations et intolérance à
l’effort (+/-).
- Des troubles du transit (diarrhées fréquentes),
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Une asthénie
Un état dépressif (+/-).
2. Le diagnostic :
Il passe par le dosage de la TSH qui est effondrée et celui de la T4-libre qui est fortement
augmentée. Ils s’accompagnent d’un examen morphologique et fonctionnel par scintigraphie
(administration d’un traceur isotopique non iodé).
3. Etiologie :
Elles sont dues à des désordres immunologiques, la thyroïde étant stimulée non pas par la
TSH, mais par des anticorps anti- récepteurs de la TSH d’où une activation globale de la
thyroïde :
 Maladie de Basedow atteint les sujets jeunes surtout, et de sexe féminin (9
patients sur 10). Ils présentent un goître général avec une hypervascularisation
homogène, et une ophtalmopathie (œdème des paupière et exophtalmie uni ou
bilatérale).
 Adénome toxique nodulaire avec production d’hormones de façon
inadéquate. Le reste de la thyroïde est mis en repos car le rétro contrôle
fonctionne pour le tissu sain. Il atteint surtout les personnes de 50 ans.
 Goître multinodulaire toxique présente plusieurs nodules qui peu à peu se
mettent à travailler de façon autonome sans contrôle de la TSH.
Dans les 2 derniers cas, l’expression clinique est très partielle. Ces formes touchent plus
particulièrement les personnes plus âgées. Elles s’accompagnent d’une prévalence des
troubles du rythme (ACFA) de type fibrillation auriculaire.
Des causes iatrogènes existent : Amiodarone ®
B. Hypothyroïdie :
1. Signes cliniques :
Ils sont globalement inversés par rapport à ceux de l’hyperthyroïdie :
- prise de poids modérée de 3 à 5 kg,
- frilosité,
- ralentissement psychomoteur global,
- somnolence,
- bradycardie,
- constipation,
- asthénie sévère,
- dépression.
2. Le diagnostic :
Il passe par le dosage de la TSH qui est fortement augmentée et de la T4-libre qui est
effondrée.
3. Etiologie :
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Thyroïdite auto-immune : Il y a synthèse d’anticorps dirigés contre des enzymes
impliquées dans la synthèse des hormones thyroïdiennes (anticorps anti-TPO =
thyperoxydase). Son installation est progressive. Il existe une prédisposition
familiale.
Iatrogène suite à une chirurgie thyroïdienne ou suite à une irradiation (traitement de
l’hyperthyroïdie ou du cancer = lymphome hodgkinien) ou à une médication
(Amiodarone ®)
L’hypothyroïdie fait l’objet d’un dépistage systématique néonatal par dosage de la TSH. C’est
une des malformations les plus importantes qui touche 1 nouveau-né sur 4000 naissances.
III.
Troubles structuraux :
A. Goîtres :
Cette affection évolue de façon progressive au cours de la vie. Il y a augmentation du nombre
de nodules avec compression de la trachée. L’évolution se fait vers l’autonomie fonctionnelle
des nodules.
B. Nodule thyroïdien = cancer thyroïdien :
Moins de 10% des nodules pleins sont des cancers. Après 50 ans, 30% de la population est
porteuse d’un nodule. Un nodule cancéreux est souvent douloureux, inflammatoire, dur à la
palpation (palpable si diamètre > à 1cm), avec une croissance rapide et associée à des
ganglions. Ces signes sont inconstants d’où la nécessité d’examens complémentaires à la
palpation.
L’échographie thyroïdienne permet de mettre en évidence 3 types de nodules :
 Anéchogène = nodule creux contenant de l’eau ou du sang, non cancéreux,
 Les nodules pleins peuvent être de type :
 Isoéchogène par rapport au reste de la thyroïde (rassurant),
 Hyperéchogène = rassurant
 Hypoéchogène = 10% sont des cancers
 Pseudo-kystes.
L’échographie permet de déterminer la taille et les contours du nodule, mais on ne sait pas s’il
est cancéreux ou pas. On effectue donc une cytoponction = aspiration de la cellule
thyroïdienne.
Dans le cadre d’une suspicion de trouble structural, on ne fait pas de scintigraphie, sauf si le
dosage sanguin révèle une TSH basse avec hyperthyroïdie. Si la TSH est normale, il n’y a pas
d’indication à la scintigraphie.
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