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308 Les bases neurophysiologiques du fonctionnement cognitif
3/ La sensorialité proprioceptive
Elle renseigne sur l'état d'étirement des tendons et de contraction des muscles et nous permet
donc de prendre conscience de la position de notre corps et des différents segments corporels dans
l'espace. Grâce à elle, notre cerveau peut apprécier nos déplacements, nos gestes et mouvements.
Il s'agit d'une sensibilité
«
interne
»,
qui est donc classée parfois dans la sensorialité intéroceptive,
mais la plupart des auteurs préfèrent la classer séparément dans la mesure où son rôle, comme les
informations qu'elle véhicule et les voies d'acheminement de ces informations, sont différents.
Dans la suite de ce chapitre, nous ne nous intéresserons qu'à la sensorialité extéroceptive.
Nous traiterons plus particulièrement de la vision, sens le plus développé chez le sujet sain. Nous
traiterons également l'audition et aborderons, dans une moindre mesure, la somesthésie;nous ne
ferons qu'évoquer le goût et l'odorat, et l'équilibre vestibulaire ne sera pas traité.
Les systèmes sensoriels ont en commun qu'ils ont tous comme fonction de permettre
de prélever des informations et de transformer la stimulation sensorielle en potentiels
d'actions. Mais nous allons voir que nombre de différences caractérisent également les
systèmes sensoriels, l'acheminement de l'information jusqu'au cerveau et l'intégration de
cette information. Classiquement, les manuels traitant des systèmes sensoriels traitent de
chacun d'entre eux dans son intégralité, dans des chapitres séparés: un chapitre consacré à
la vision, un chapitre consacré à l'audition, etc. Nous avons adopté ici une présentation non
classique permettant la comparaison des divers systèmes aux différents niveaux du système
nerveux.
A - LES FORMES D'ÉNERGIE ET LES RÉCEPTEURS SENSORIELS
Quel que soit le sens concerné, la chaîne de traitement est toujours la même: une
forme d'énergie frappe l'organe et le récepteur sensoriel, celui-ci transforme cette sti-
mulation en message nerveux, l'information nerveuse ainsi véhiculée est intégrée à divers
niveaux du système nerveux central; elle donne alors naissance à une sensation avant que
celle-ci ne soit traduite en perception (c'est-à-dire en information signifiante).
La stimulation sensorielle (extéroceptive) se présente toujours sous la forme d'une
énergie, physique ou chimique, qui vient solliciter l'organe et les récepteurs sensoriels.
Chaque forme d'énergie est associée à un récepteur spécifique. Ainsi, la lumière est-elle
constituée d'ondes électromagnétiques qui parviennent aux photorécepteurs de la rétine de
l'œil. Les sons résultent de vibrations de l'air transmises aux cellules ciliées de la cochlée de
l'oreille interne. Les saveurs et odeurs sont des molécules chimiques qui sollicitent leurs
récepteurs spécifiques de la bouche (papilles gustatives) et du nez (cellules olfactives). Les
différents types de récepteurs déjà peau (somesthésie) sont, quant à eux, sensibles à des
pressions, vibrations et vitesses de déplacement.