
Petit-déjeuner de l’économie sociale – Charleroi, 10 juin 2004 – Compte-rendu 
RESSOURCES se situe clairement dans une logique de développement durable qui intègre la 
dimension écologique, économique et sociale de l’activité des entreprises qu’elle rassemble.  
Ces dernières représentent actuellement 1300 travailleurs et 50.000 tonnes de produits en fin 
de vie  récoltés.  Vincent  De  Grelle  rappelle  que  le  potentiel  de  création  d’emploi  dans  ce 
secteur  est  énorme.  Le  développement  d’entreprises  actives  dans  le  recyclage  et  le  tri  des 
déchets  est  toutefois  directement  lié  aux  politiques  régionales,  les  compétences 
environnementales étant régionalisées. Pour Vincent De Grelle, il est donc essentiel qu’il y ait 
aujourd’hui  une  plus  grande  prise  en  compte  des  spécificités  de  l’économie  sociale  par  les 
pouvoirs régionaux, au travers notamment de deux décisions :    
  
 La création d’un  agrément spécifique  « ressourcerie »,  indispensable non seulement 
pour faciliter les partenariats avec les entreprises privées et les pouvoirs publics, mais 
aussi pour intégrer le secteur de manière transversale dans les mesures régionales et 
fédérales. Cet agrément permettrait aux entreprises reconnues comme « ressourcerie » 
de bénéficier des mesures existantes pour les entreprises de formation par le travail 
(EFT) et entreprises d’insertion (EI) en terme de réduction de la TVA à 6% et de la 
mesure SINE d’aide à l’emploi de chômeurs de longue durée.  
En Flandre, les Kringloopcentra peuvent déjà bénéficier de ces mesures. En Région 
bruxelloise, un arrêté d’agrément vient d’être signé en mars 2004 par le Gouvernement 
bruxellois, reconnaissant la mission essentielle remplie par les entreprises d’économie 
sociale dans  le secteur de la réutilisation.  En Région Wallonne,  par contre, aucune 
reconnaissance spécifique n’existe pour l’instant. Il est donc grand temps de voir une 
harmonisation des avantages qui pourrait se faire via l’agrément « ressourcerie ». 
 
 La prise en compte de la réutilisation comme mode de valorisation et de prévention 
des  déchets.  Dans  les  encombrants,  10  à  15  %  sont  des  objets  réutilisables,  soit 
directement, soit moyennant une réparation minime.  
 
 
 
Interventions de la salle 
 
Guy Nizet, administrateur de l’EWETA (Entente wallonne des entreprises de travail adapté), 
souligne les efforts de la Région Wallonne pour promouvoir l’économie sociale et la création 
d’emplois. Il insiste néanmoins sur l’importance de sensibiliser également le pouvoir fédéral. 
Les  Entreprises  de  Travail  Adapté  (ETA)  sont,  par  exemple,  financées  par  la  Région 
Wallonne pour un montant de 52 millions d’euros. Or, ces 52 millions en rapportent en fait 54 
au pouvoir fédéral. Une  étude réalisée par  le Centre d’Economie Sociale de l’Université  de 
Liège démontre en effet que la mise au travail de personnes handicapées représente pour la 
société, non pas un coût mais bien un bénéfice tant au niveau social que financier.  
Il  est  dès  lors  nécessaire,  pour  Guy  Nizet,  de  créer  un  lieu  de  concertation  avec  des 
interlocuteurs régionaux ET fédéraux afin d’éviter les inepties tels les renvois de balles entre 
le Fédéral et les Régions.  
 
Il  est  également  rappelé  la  création  d'un  "compte  satellite  des  associations".  Cet  outil 
statistique permet de dégager la contribution du non-marchand dans la comptabilité nationale. 
Les  chiffres  obtenus  démontrent  une  création  de  richesse  importante  dans  le  secteur  de 
l’économie sociale. Cet outil va donc permettre de fournir des arguments pour contrer l’idée 
d’une économie sociale - canard boiteux dépendant de l’économie capitaliste. Il devrait ainsi 
favoriser un véritable travail de mise en valeur de l’économie sociale.