reperes pour la lecture de l`etranger d`albert camus

Repères pour L’Etranger d’Albert Camus.
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REPERES POUR LA LECTURE DE L’ETRANGER D’ALBERT CAMUS .
PRÉFACE A LDITION AMÉRICAINE
PRÉFACE À L'ÉDITION
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UNIVERSITAIRE AMÉRICAINE
'ai résumé LEtranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais
qu'elle est très paradoxale : « Dans notre société tout homme qui ne pleure
pas à l'enterrement de sa mère risque d'être condamné à mort.» Je voulais
dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu'il ne joue pas le
jeu. En ce sens, il est étranger à la société il vit, il erre, en marge,
dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c'est pourquoi
des lecteurs ont été tentés de le considérer comme une épave. On aura
cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux
intentions de son auteur, si l'on se demande en quoi Meursault ne joue pas le
jeu. La réponse est simple : il refuse de mentir. Mentir ce n'est pas
seulement dire ce qui n'est pas. C'est aussi, c'est surtout dire plus que ce
qui est et, en ce qui concerne le coeur humain, dire plus qu'on ne sent.
C'est ce que nous faisons tous, tous les jours, pour simplifier la vie.
Meursault, contrairement aux apparences, ne veut pas simplifier la vie. Il
dit ce qu'il est, il refuse de masquer ses sentiments et aussitôt la société
se sent menacée. On lui demande par exemple de dire qu'il regrette son crime,
selon la formule consacrée. Il répond qu'il éprouve à cet égard plus d'ennui
que de regret véritable. Et cette nuance le condamne.
Meursault pour moi n'est donc pas une épave, mais un homme pauvre et nu,
amoureux du soleil qui ne laisse pas d'ombres. Loin qu'il soit privé de toute
sensibilité, une passion profonde, parce que tenace, l'anime, la passion de
l'absolu et de la vérité. Il s'agit d'une vérité encore négative, la vérité
d'être et de sentir, mais sans laquelle nulle conquête sur soi et sur le
monde ne sera jamais possible.
On ne se tromperait donc pas beaucoup en lisant dans l'Etranger l'histoire
d'un homme qui, sans aucune attitude héroïque, accepte de mourir pour la
vérité. Il m'est arri de dire aussi, et toujours paradoxalement, que
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Signée du 8 janvier 1955. Publiée par Methuen, Londres, 1958.
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Repères pour L’Etranger d’Albert Camus.
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j'avais essayé de figurer dans mon personnage le seul christ que nous
méritions. On comprendra, après mes explications, que je l'aie dit sans
aucune intention de blasphème et seulement avec l'affection un peu ironique
qu'un artiste a le droit d'éprouver à l'égard des personnages de sa création.
A. C.
Folio
Folio
plus
I2
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Incipit. Annonce du décès de la mère de Meursault. Asile de
vieillards à Marengo (80 km d’Alger).
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« Après l’enterrement, au contraire, ce sera une affaire
classée et tout aura revêtu une allure plus officielle. »
Préparatifs du départ. Assoupissement dans le bus.
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8
Arrivée à l’asile. Rencontre avec le directeur (portrait).
Entretien.
« J’ai cru qu’il me reprochait quelque chose et j’ai commencé
à lui expliquer. Mais il m’a interrompu : « Vous n’avez pas à
vous justifier. »
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9
Portrait et attitude de la mère. « Dans les premiers jours où
elle était à l’asile, elle pleurait souvent. Mais c’était à
cause de l’habitude. Au bout de quelques mois, elle aurait
pleuré si on l’avait retirée de l’asile. Toujours à cause de
l’habitude.»
Raisons pour lesquelles, Meursault ne lui rend pratiquement
plus visite : ses loisirs, effort pour prendre l’autobus,
acheter les tickets, deux heures de route.
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Description de la morgue.
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Arrivée du concierge. Meursault refuse de voir le visage de
sa mère. « J’étais gêné parce que je sentais que je n’aurais
pas dû dire cela. »
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Conversation avec le concierge.
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Nécessité d’enterrer rapidement les morts, contrairement à
Paris. Meursault : « Je trouvais ce qu’il [le concierge]
racontait juste et intéressant. »
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Concierge indigent mais ne sent pas un pensionnaire. « Mais
naturellement, ce n’était pas la même chose. Lui était
concierge, et,dans une certaine mesure, il avait des droits
sur eux [les pensionnaires]. »
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Attente, il somnole. Arrivée des amis de sa mère.
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Portrait. « J’ai eu un moment l’impression ridicule qu’ils
étaient pour me juger. » « J’avais peine à croire à leur
réalité. »
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Une femme pleure.
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15
Ambiance. Bruits des vieillards.
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La première partie du récit couvre dix-huit jours, la deuxième, environ un an.
Remarquer :
- le récit se situe principalement en été.
- Le temps du roman est linéaire.
Repères pour L’Etranger d’Albert Camus.
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« En sortant, et à mon grand étonnement, ils m’ont tous serré
la main comme si cette nuit où nous n’avions pas échangé un
mot avait accru notre intimité. »
« Il y avait longtemps que j’étais alà la campagne et je
sentais quel plaisir j’aurais pris à me promener s’il n’ y
avait pas eu maman. »
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Description de la matinée. Rencontre avec le directeur.
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« En principe, les pensionnaires ne devaient pas assister aux
enterrements. Il [le directeur] les laissait seulement
veiller : « c’est une question d’humanité », a-t-il
remarqué. »
Thomas Perez « fiancé » de maman est autorisé à suivre le
cortège mais il n’a pas pu veiller la morte.
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Rencontre avec le curé.
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Début de la rémonie. Description. « L’ordonnateur, petit
homme aux habits ridicules. » Portrait de M.Perez. Cortège =
12 personnes.
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« Le soir, dans ce pays, devait être comme une trêve
mélancolique. Aujourd’hui, le soleil débordant qui faisait
tressaillir le paysage le rendait inhumain et déprimant. »
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Déroulement : chaleur, Perez claudiquant et distancé par le
corbillard. Meursault ignore l’âge de sa mère.
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Description de la chaleur. « L’éclat du ciel était
insoutenable. »
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« Tout s’est passé ensuite avec tant de précipitation, de
certitude et de naturel, que je ne me souviens plus de
rien. »
Propos de l’infirmière : si on va trop lentement, insolation,
trop vite, transpiration, chaud et froid. « Elle avait
raison. Il n’y avait pas d’issue. »
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Quelques images de la journée. Joie du retour.
II
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Relations avec son patron.
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Meursault décide d’aller se baigner.
Rencontre Marie Cardona.
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Scène du bain.
Meursault apprend à Marie la mort de sa mère. Surprise de
Marie « petit recul ». « De toute façon, on est toujours un
peu fautif. »
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Cinéma, Meursault embrasse Marie. « En sortant, elle est
venue chez moi. »
Dimanche matin.
Description de son appartement.
Meursault dit qu’il n’aime pas qu’on lui pose des questions.
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Description de la rue principale ; des familles se promenant.
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Suite.
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Retour à cinq heures des tramways.
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Retour des promeneurs. Le soir.
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Fin de la journée.
« J’ai pensé que c’était toujours un dimanche de tiré, que
maman était maintenant enterrée, que j’allais reprendre mon
travail et que, somme toute, il n’y avait rien de changé. »
III
Repères pour L’Etranger d’Albert Camus.
4
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Retour au bureau ; réaction du patron.
Connaissement3.
Plaisir de se laver les mains, à midi plus que le soir,
explication.
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Départ avec Emmanuel.
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Arrivée chez Céleste.
Retour chez lui. Meursault rencontre Salamano, son voisin.
Description du chien malade.
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Relations de Salamano avec son chien (haine réciproque).
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Meursault rencontre son second voisin Raymond Sintès,
proxénète.
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Raymond Sintès invite Meursault. Description de la chambre :
un ange, des photos de champion, de femmes nues.
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Récit de la bagarre.
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« Il m’a demandé encore si je voulais être son copain. J’ai
dit que ça m’était égal. »
Confidences de Raymond. Besoin d’un conseil.
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Relations de Raymond avec sa maîtresse. Il la bat.
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Raymond veut la punir. « La faire mettre en carte. »
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Demande l’avis de Meursault qui répond qu’on ne peut jamais
savoir.
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Raymond a besoin de Meursault pour écrire une lettre.
Rédaction de la lettre.
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Suite de la soirée et fin.
IV
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Visite de Marie ; plage à quelques kilomètres d’Alger.
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Bain puis retour chez Meursault. Attirance mutuelle.
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« Elle m’a demandé si je l’aimais. Je lui ai répondu que cela
ne voulait rien dire, mais qu’il me semblait que non.»
Dispute chez Raymond.
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Arrivée d’un agent. Raymond giflé.
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Départ de Marie. Arrivée de Raymond.
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Meursault accepte d’être le témoin de Raymond.
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Salamano perd son chien.
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Suite.
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Visite de Salamano. Inquiet pour son chien « Qu’est-ce que je
vais devenir? »
« J’ai compris qu’il pleurait. Je ne sais pas pourquoi j’ai
pensé à maman. »
V
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Invitation de Raymond. Avertissement de Raymond à propos d’un
groupe d’Arabes qui le suit.
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Proposition du patron : envoyer Meursault à Paris.
« J’ai dit que oui mais que dans le fond ça m’était égal. »
« J’ai répondu qu’on ne changeait jamais de vie, qu’en tous
cas toutes se valaient et que la mienne ici ne me déplaisait
pas du tout. »
Mécontentement du patron.
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46-47
Visite de Marie. Elle demande si Meursault veut l’épouser.
« J’ai dit que ça m’était égal. »
3
Définition du dictionnaire Robert :
CONNAISSEMENT n. m.
- Comm. Reçu des marchandises expédiées par voie maritime. - Par ext. Contrat de transport maritime d'une
marchandise.
Repères pour L’Etranger d’Albert Camus.
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A propos du mariage.
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Conversation sur le mariage et l’amour. A propos de Paris.
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Dîner chez Céleste. Arrivée d’une femme. Portrait.
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Suite.
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49
Salamano.
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Confidences de Salamano. Sa femme puis son chien.
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50-51
Conversation sur la mère de Meursault.
VI
77
52
Départ vers la plage. « Le jour, déjà tout plein de soleil,
m’a frappé comme une gifle. »
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Portrait de Raymond.
79
53
Raymond montre à Meursault un groupe d’Arabes.
Départ en bus.
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Banlieue d’Alger. Description des lieux, de la mer.
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L’ami de Raymond (Masson).Portrait. Bain.
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Meursault nage avec Marie. « Nous nous sentions d’accord dans
nos gestes et dans notre contentement. »
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Sensations de Meursault.
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Désir de Meursault pour Marie. Repas.
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Trois hommes descendent vers la plage. « Le soleil tombait
presque d’aplomb sur le sable et son éclat sur la mer était
insoutenable. »
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Meursault aperçoit deux Arabes en bleu de chauffe.
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Bagarre. Raymond blessé.
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Suite.
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Retour et humeur de Raymond. Il redescend vers la plage,
accompagné de Meursault. Ils retrouvent les deux Arabes.
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Raymond a une arme. Meursault le dissuade de l’utiliser et la
prend.
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Meursault raccompagne Raymond. Découragé par l’effort pour
monter l’étage de bois et parler aux femmes, il retourne vers
la plage.
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61-62
Soleil. « Je me tendais tout entier pour triompher du soleil
et de cette ivresse opaque qu’il me déversait. »
Il retrouve le type de Raymond. « Pour moi, c’était une
histoire finie. »
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Réaction de l’Arabe. Chaleur.
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63-64
« J’ai pensé que je n’avais qu’un demi-tour à faire et ce
serait fini. Mais toute une plage vibrante de soleil se
pressait derrière moi. »
« Le même soleil que le jour où j’avais enterré maman. »
L’Arabe sort son couteau. Le soleil sur la lame. Epée
brûlante. Meursault tire.
« J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour, le
silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux. »
Tire encore quatre fois.
« Et c’était comme quatre coups brefs que je tirais sur la
porte du malheur. »
DEUXIEME PARTIE
I4
99
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Arrestation, juge d’instruction.
100
65-66
« Au début, je ne l’ai pas pris au sérieux. » « Tout cela m’a
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La deuxième partie du récit couvre environ un an.
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