LeParisien.fr 08 novembre 2016 Gironde : 140 radiologues s'unissent pour acquérir un appareil IRM de dernière génération Plus de 140 radiologues, 4 hôpitaux publics et 2 cliniques se sont regroupés en Gironde pour acquérir un appareil d'imagerie par résonance magnétique (IRM) de dernière génération, une association public-privé qui constitue une "première" en France, ont-ils annoncé mardi lors de l'inauguration officielle de cet équipement. Jusque-là, un seul IRM 3 Tesla, système d'imagerie à hauts champs magnétiques permettant des diagnostics plus précis, était disponible dans le département, au CHU de Bordeaux, a indiqué à l'AFP le Dr Jean-Christophe Sananes, radiologue dans deux cliniques de l'agglomération et un des initiateurs du projet. Plus généralement, à peine une vingtaine de ce type d'appareils sont utilisés en France à ce jour et un millier au total dans le monde, a-t-il précisé. Pour s'équiper de ce matériel, les praticiens girondins se sont associés au sein d'un groupement d'intérêt économique (GIE). Quatre hôpitaux publics de Gironde (Libourne, Arcachon, Langon, Lesparre), deux cliniques mutualistes ainsi que plus de 140 médecins radiologues libéraux, regroupés dans 14 groupes détenant au total 70% du GIE, sont parties prenantes du projet. "Chacun des groupes de praticiens, chaque hôpital et clinique détient la même part", soit 5%, a indiqué le Dr Sananes qui se réjouit que cette innovation "montre que l'on peut arriver à collaborer entre médecins libéraux et hospitaliers", alors que "tous seuls nous n'y serions pas arrivés". Le projet, qui a reçu le soutien de l'Agence régionale de santé (ARS), a coûté 3 millions d'euros, dont 1,5 million d'euros pour l'acquisition de l'appareil et 1,3 million d'euros pour le bâtiment installé à la clinique mutualiste de Pessac, retenue pour sa facilité d'accès depuis plusieurs points du département. Pour ce projet, le choix s'est porté sur un appareil jamais utilisé en Europe, développé par l'entreprise Toshiba medical France. Parallèlement, les initiateurs du projet ont préféré une "prise de rendez-vous éclatée et proche des patients", via les différents partenaires, à une plateforme commune. Les premiers patients ont été accueillis le 3 octobre. "Ça se passe très bien", se félicite le Dr Sananes, qui indique que des collègues de Poitiers et de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) ont déjà fait part de leur intérêt pour mettre en place un système similaire. LeParisien.fr 08 novembre 2016 Forte mobilisation des infirmiers et aide-soignants pour dénoncer les cadences infernales Plus d'un millier d'infirmiers et aide-soignants étaient rassemblés ce mardi matin devant la gare Montparnasse, à Paris, pour dénoncer leurs conditions de travail. Ces personnels répondent à un appel national inédit depuis 28 ans. L'intersyndicale CGT, FO, Sud a été reçue à la mi-journée par la direction générale de l'offre de soins. «Infirmiers méprisés, patients en danger», ont scandé les manifestants vêtus de blouses blanches ou bleues, masques sur le visage et calot sur la tête, avant de se diriger vers le ministère de la Santé. Le cortège était coupé en deux entre intersyndicale et organisations professionnelles. «Les sous-effectifs, c'est pas automatique», pouvait-on lire sur une pancarte, tandis qu'une longue banderole en tête de cortège titre : «#Soigne-toi et tais-toi». «Les conditions de travail se dégradent, la charge s'alourdit, nous n'avons pas de reconnaissance salariale et de plus en plus de tâches nous sont déléguées», dénonçait notamment Coline Mayjonad, 23 ans, infirmière dans un établissement privé parisien à but non lucratif. «On a de moins en moins de temps pour le relationnel avec les patients, parfois on a du mal à trouver du sens à notre travail», racontait, dépitée, la jeune infirmière. Un cortège de 3 500 manifestants à Paris Le taux de mobilisation sur l'ensemble des personnels hospitaliers appelés à la grève était dans la matinée de 8% (y compris les personnels assignés) et de 12% chez les infirmières, selon le ministère des Affaires sociales. À Paris, le cortège de 3 500 manifestants, selon la préfecture de police, scindé entre intersyndicale et organisations professionnelles, a rejoint à la mi-journée le ministère de la Santé. À Strasbourg, entre 500 et 650 salariés des hôpitaux, selon les syndicats et la police, ont battu le pavé par un froid glacial, quasiment autant qu'à Orléans (500 selon les organisateurs). Ils étaient environ 250 à Rennes au slogan de "Ni amendable, ni négociable, retrait de la loi Touraine", 1100 à Nantes, selon la police. Ils étaient quelques centaines à Marseille, 450 à Montpellier, selon la préfecture, 350 à Tarbes, environ 200 à Lille, Besançon et Bourges, 300 à Nice et Nancy, ou encore 1 300 à Lyon selon la police (2 000 selon les organisateurs). Vers une grève générale ? L'intersyndicale, reçue par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS), ne s'est vu proposer «qu'un groupe de travail sur la qualité de vie au travail», a regretté Denis Basset (FO). Elle se réunira mercredi pour envisager de nouvelles mobilisations, comme une «grève générale et une manifestation nationale à Paris», selon lui. «Il n'y a plus de place pour le patient» À l'appel des fédérations FO-CGT-Sud-CFTC de la fonction publique hospitalière et d'une vingtaine d'organisations, infirmières salariées, libérales ou étudiantes, infirmiers, mais aussi aides-soignants, agents administratifs et autres personnels hospitaliers étaient appelés à observer cette journée de grève. Plusieurs rassemblements étaient prévus, outre celui de Paris : à Nantes, à Marseille, à Toulouse, à Lyon, à Bordeaux...À Reims, les infirmiers et infirmières du bloc opératoire du CHU ont mis en place un barrage filtrant et distribuent des tracts. «On n'est pas dans une entreprise qui fabrique des boulons, on est sur de l'humain. Or, les agents n'ont plus le temps de discuter avec les malades, alors que cela pourrait leur permettre d'aller mieux et de contribuer à leur guérison. Il n'y a plus de place pour le patient», déplore Chantal Berthélémy, infirmière à l'hôpital d'Epernay (Marne). «Parfois il nous faudrait quatre jambes et quatre bras pour tout faire», poursuit cette gréviste, pour qui «tout cela s'est accentué au regard des objectifs financiers des hôpitaux qui doivent être rentables». Des suicides qui interpellent «L'absentéisme monte parce qu'on a épuisé les équipes, on rappelle les personnels sur leur temps de repos, les départs en retraite ne sont pas remplacés», dénonce la présidente de la Coordination nationale infirmière (CNI) Nathalie Depoire. «Quand les infirmiers qui soignent les gens commencent à se suicider, il faut vraiment se poser des questions», renchérit Lila, infirmière anesthésiste de 52 ans, en référence aux suicides de plusieurs soignants, dont au moins cinq infirmiers cet été. Dans ce contexte, l'intersyndicale réclame l'«abandon» du plan d'économies de «3,5 milliards d'euros» sur trois ans d'ici à 2017, «l'arrêt des fermetures de lits» ou encore l'«abrogation de la loi santé» et de ses groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui font craindre des restructurations. De leur côté, les 17 organisations infirmières souhaitent mettre en avant leur profession, exercée par plus de 600 000 personnes et pourtant «méprisée» par les pouvoirs publics, selon le collectif. Valorisation des salaires en adéquation avec les compétences ou la pénibilité du travail, inclusion des infirmières dans les discussions sur le système de santé ou encore meilleurs droits sociaux pour les étudiants font partie des doléances. Avec «1,2 million de personnes âgées et malades chroniques» à leur charge, les infirmiers libéraux ont une place «légitime» dans l'organisation des soins, souligne Philippe Tisserand, de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). LeQuotidienduMedecin.fr 09 novembre 2016 Vaccination par les pharmaciens, protection maternité, tiers payant… : la CSMF corrige le PLFSS Crédit Photo : S. TOUBON Dénonçant les « manœuvres » du gouvernement qui utiliserait le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) comme « véhicule pour orchestrer le démantèlement des conventions », la CSMF propose une série d'amendements aux sénateurs qui examinent ce texte en commission à partir de ce mercredi. Une dizaine d'articles du projet de loi exaspèrent la centrale syndicale. La valse-hésitation des députés sur l'avantage maternité, qui ne profitera finalement pas aux médecins de secteur II, suscite la colère d'une partie de la profession, qui juge cette différence de traitement « discriminante ». L'amendement de la CSMF rétablit la protection maternité « quel que soit le secteur d'exercice ». « Toutes les femmes médecins ont le droit d'avoir le même type de couverture maternité », lit-on dans l'exposé des motifs. Autre source du courroux confédéral : la possibilité accordée aux pharmaciens d'administrer les vaccins contre la grippe – à titre expérimental et pour trois ans – pour améliorer la couverture vaccinale. La CSMF réclame la suppression de l'article incriminé, au motif que les autorisations de renouvellement accordées aux infirmières n'ont pas amélioré la donne. Équité ville/hôpital À l'heure où le gouvernement envisage de rénover (par une facturation spécifique) le financement de certaines prises en charge ambulatoires au sein des établissements, les libéraux espèrent obtenir « de manière symétrique » la possibilité de facturer des prestations « intermédiaires » en ville, dès lors que la prise en charge du patient implique une intervention coordonnée. « Limiter la proposition de l'article 44 aux établissements est contraire à la volonté de développer le virage ambulatoire », argumente la CSMF. Dans la même veine, le syndicat suggère que la future enveloppe allouée à la télémédecine bénéficie aussi aux équipes de soins primaires et aux communautés professionnelles territoriales de santé qui souhaitent s'engager dans cette voie. Le tiers payant, c'est toujours non Deux amendements de la Conf' visent à supprimer l'obligation faite au médecin d'inscrire la mention non substituable sur l'ordonnance sous forme manuscrite. « À l'heure où les médecins sont fortement incités, notamment à travers le paiement à la performance, à informatiser les cabinets médicaux », le syndicat présidé par le Dr Jean-Paul Ortiz juge que cette mesure n'est tout simplement « pas concevable ». En tant que syndicat polycatégoriel, la CSMF n'a pas manqué non plus de réagir à l'autorisation accordée à l'Assurance-maladie de réviser unilatéralement le montant des forfaits techniques d'imagerie. À peine débattue en séance publique à l'Assemblée, cette mesure constitue une « attaque intolérable contre les médecins libéraux et en particulier contre les médecins radiologues », estime la centrale qui milite pour sa suppression. Last but not least et parce qu'il n'est jamais trop tard pour espérer, la CSMF remet le couvert en suggérant aux sénateurs de déposer un amendement de suppression… de la généralisation du tiers payant. Anne Bayle-Iniguez FranceTVinfo.fr 08 novembre 2016 Double greffe coeur-rein réussie au CHU de Montpellier Une première au CHU de Montpellier : une double greffe coeur-rein effectuée dans l'urgence absolue cet été sur un vacancier d'une soixantaine d'année. Une véritable course contre la montre qui a nécessité une synchronisation parfaite des équipes médicales et un patient aujourd'hui tiré d'affaire. C'est un véritable miraculé. L'homme qui s'est présenté aux urgences cardiaques du CHU de Montpellier, cet été, en se plaignant d'être très essoufflé est désormais en rééducation. Entre temps, il a failli succomber à un arrêt cardiaque et a dû être opéré d'urgence pour une double greffe du coeur et d'un rein. Une opération rare en France (en moyenne 8 doubles greffes par an sur les 22 Centres Hospitaliers Universitaires français) et qui n'a été possible que grâce à la parfaite synchronisation de tout le corps médical montpelliérain spécialisé en cardiologie et en néphrologie. Une véritable course contre la montre Le sexagénaire hospitalisé d'urgence l'été dernier fait d'abord un arrêt cardiaque au CHU de Montpellier. Il est sauvé grâce à un massage cardiaque intensif et la pose d'un ECMO, un dispositif d'assistance par circulation extra-corporelle d'urgence. L'équipe médicale à son chevet connaît ses problèmes de santé : l'homme a déjà été victime d'un infarctus en 2006 et souffre également d'une insuffisance rénale sévère. Après consultation de l'ensemble des acteurs médicaux et de la famille du patient, le projet thérapeutique d'une double greffe coeur-rein est adopté. C'est alors que les choses se précipitent : le lendemain de l'inscription à l'agence de biomédecine qui gère les greffes, un donneur compatible est trouvé à plus de 500 kilomètres de Montpellier. Le coeur arrive par avion et le rein par train Le coeur et le rein proviennent du même donneur mais pas dans les mêmes délais, le coeur étant prioritaire et plus fragile. Le médecin chargé de la transplantation cardiaque s'envole pour prélever le coeur du donneur, sachant qu'il faut qu'il s'écoule moins de 6 heures entre le prélèvement et la fin de la transplantation. 2h 40 après, le prélèvement le coeur arrive au bloc de Montpellier pour le patient déjà préparé. L'opération débute et s'achève 4h39 après le prélèvement. Le nouveau coeur repart en rythme spontané. Quelques heures plus tard débute la seconde intervention, pour la greffe rénale. Là encore, succès total de l'opération. 4 jours plus tard l'assistance par circulation extra-corporelle est débranchée et le lendemain, l'assistance respiratoire n'est plus nécessaire. Le patient greffé toujours en rééducation L'homme a quitté le CHU et est en centre de rééducation après une fonte musculaire dûe à sa longue immobilité. Mais il est toujours suivi dans les deux centres de transplantation cardiaque et rénale de Montpellier et ces consultations externes ne montrent aucune complication. Sylvie Bonnet LeQuotidienduMédecin.fr 08 novembre 2016 La surmortalité liée au diabète reste élevée en France Crédit Photo : S. TOUBON Malgré une amélioration du suivi médical au cours de la dernière décennie, la baisse de mortalité reste insuffisante chez les patients diabétiques, révèle une série de trois études de Santé publique France, qui compare sur la période 2002-2012 deux cohortes de sujets diabétiques de type 2 affiliés à l'Assurance-maladie, Entred 2 001 (2002-2006) et Entred 2 007 (2007-2012). Dans cette revue, publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH), la surmortalité toutes causes à 5 ans reste élevée sur la période la plus récente (2007-2012) qui a suivi près de 5 900 personnes de plus de 45 ans, avec un excès de mortalité chez les hommes (+ 34 %) et chez les femmes (+ 51 %). Si cette surmortalité a baissé chez les hommes diabétiques (puisque l'excès de risque était de 53 % dans Entred 2 001), elle n'a que très peu baissé chez les femmes (dont la surmortalité était de 57 % sur 2002-2006). En valeur absolue, le taux de décès standardisés reste néanmoins plus faible chez les femmes respectivement entre les deux cohortes, de 30,5 ‰ et de 27,1 ‰, par rapport aux hommes, avec 48,5 ‰ et 35,8 ‰. Première cause de mortalité, les maladies cardiovasculaires Pour expliquer cet état de fait, l'étude révèle qu'entre Entred 2 001 et Entred 2007, le diabète de type 2 a enregistré « une amélioration du contrôle glycémique, de pression artérielle et du LDL-cholestérol, mais une augmentation de la prévalence de l'obésité et un tabagisme toujours présent ». Les épidémiologistes de Santé publique France soulignent que les maladies cardiovasculaires demeurent la première cause de décès chez les personnes diabétiques, suivies de près par les tumeurs malignes avec un excès de mortalité pour certaines localisations (pancréas, foie, côlon-rectum). Chez les femmes, il existe une surmortalité par cancer de l'utérus et chez les hommes une surmortalité par cancer de la vessie et par leucémie. Un excès de mortalité a été retrouvé pour les maladies de l'appareil digestif, les maladies infectieuses et les maladies respiratoires, dont les pneumopathies. Des déterminants largement modifiables Concernant la surmortalité cardiovasculaire, si elle tend à baisser chez les hommes (passant de 62 % à 41 %), sans que ce soit significatif, elle ne diminue pas chez les femmes. « L'absence de diminution de la mortalité cardiovasculaire observée chez les femmes diabétiques pourrait être liée en partie à l'augmentation de leur consommation de tabac », suggèrent les auteurs. De plus, selon certaines études, il semblerait que l'augmentation de l'exercice physique a moins d'effets positifs chez les femmes, tandis que l'obésité serait plus néfaste chez les hommes. Pour faire mieux, les épidémiologistes mettent en avant des leviers d'action. « Certains déterminants mis en évidence sont largement modifiables », soulignent-ils. Parmi ces facteurs, on retrouve le niveau d'obésité, les circonstances de diagnostic, consommation de tabac. Alors que les ouvriers présentent un excès de mortalité (+ 30 %) par rapport aux cadres, les auteurs soulignent que « cette prévention doit être adaptée au profil socioéconomique de la personne diabétique ». Dr Irène Drogou