la mondialisation imperialiste et les voies du capitalisme

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LA MONDIALISATION IMPERIALISTE ET LES VOIES DU
CAPITALISME
REGIONAL DANS LES PAYS DU MAGHREB.
Par Benhassine.M.L.
Il devient impérieux d’engager une réflexion théorique approfondie sur les
processus économiques et sociaux en cours dans le monde. Pour comprendre la
nature de ces changements et chercher à nous situer par rapport à eux. Il s’agirait
alors de sortir du cadre étroit et parfois stérilisant d’une réflexion exclusive sur
la politique économique. Depuis déjà au moins deux décennies, une grande
partie des pays sous-développés n’a plus de politique économique ni de
politique de développement à soi. Où sont les causes d’un tel déficit de pensée et
d’action ? Ne faudrait-il pas chercher à savoir ce qui se passe dans le monde ?,
et quels sont les rapports anciens et nouveaux qui se forment entre pays
capitalistes développés et pays sous-développés ?
Ainsi, dans les travaux actuels sur les sciences sociales, on écrit et on réfléchit
beaucoup sur ce nouveau phénomène qu’est la mondialisation.
D’ABORD POURQUOI MONDIALISATION IMPERIALISTE ?
Nous pensons que l’utilisation du terme de mondialisation sans qualificatif qui
le précise ne fait qu’entretenir la confusion sur les phénomènes nouveaux qui
font réfléchir et agir des millions d’hommes de par le monde. Il faudrait donc
donner un sens et situer ces phénomènes qui ne sont pas nés de rien, comme on
aurait tendance à nous le faire croire. La mondialisation est une mondialisation
capitaliste qui se situe dans le long parcours historique de l’évolution et du
développement de ce système. Elle se situe à un nouveau palier de son stade
impérialiste. Les faits sont là. Ils peuvent être vérifiés par des données
statistiques et autres. Mais pour être bref, quitte à revenir indirectement sur ces
points, personne ne niera l’existence d’un processus mondial de concentration et
de centralisation du grand capital transnational. Le Directeur Général de
Vivendi, entreprise transnationale à laquelle les institutions nationales ont ou
auront affaire, a déclaré, pour justifier la fusion avec la firme Seagram: » pour
survivre il faut grossir « .Cette caractéristique de ce processus de concentration,
de centralisation et ou de fusion du capital n’est pas la seule caractéristique. Il
suffit de lire attentivement la presse pour constater l’interpénétration du capital
financier et du capital productif mondial représenté par l’ensemble des grandes
branches du capital industriel, services productifs inclus. Ou encore, quand nous
ouvrons le journal, ne trouvons-nous pas ce terme apparemment
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«innocent », » agréable » à entendre de partenariat ?. Mais économiquement, le
partenariat signifie, entre autres, que les pays endettés ou non, sont à la
recherche d’investissements de capitaux qui sont exportés par ceux qui les
possèdent. Ne parle-t-on pas d’investissements directs étrangers ?. Et qui
possède ces capitaux ? Jetez un coup d’œil dans le monde bancaire, dans les
bourses du monde, ou encore les investissements en Asie, il y a quelques
années ils étaient considérés, comme étant des investissements porteurs. Terme
utilisé il y a quelque temps en Algérie et qui n’est qu’une reprise du jargon du
monde des affaires, de ceux à la recherche d’opportunités d’investissements.
Tout ceci ne signifie-t-il pas que les pays sous-développés sont incapables de
faire des profits ?. Ceci est un autre problème.
Ou encore, la mondialisation n’est elle pas un processus extensif de repartage du
monde auquel peuvent être autorisées à s’y joindre les bourgeoisies de nouveaux
pays autres que ceux que nous connaissons et auxquels nos peuples ont et ont eu
affaire dans le passé ?
Avec de nouvelles lignes sociales et politiques de démarcations. Les grandes
forces économiques et sociales du grand capital planétaire ou de plus en plus
planétarisé d’une part, et la nouvelle force sociale du travailleur collectif
planétaire. Cette tendance ira en s’affirmant de plus en plus.
La mondialisation prendra ces caractéristiques, affirmées, ou masquées selon les
besoins de la stratégie.
QU’EST CE QUE LA MONDIALISATION ?
C’est un processus d’élargissement de l’espace économique d’intervention des
différents agents et des institutions qui agissent pour appliquer une stratégie et
une politique économique propre au grand capital. Ce capital qui occupe de
grands espaces de la planète
a dépassé, par le poids économique et politique qu’il exerce, les frontières jadis
occupées par
les firmes multinationales. Le capital mondialisé est aussi au delà de l’espace
économique dans lequel se sont trouvées les firmes transnationales. Une
définition plus précise est proposée ci-dessous.
S’agit-il d’un stade nouveau ou d’un palier du même stade de développement et
d’extension du capitalisme ? Nouveau, ne signifiant pas nécessairement différent
dans sa nature. Beaucoup de recherches et de points de vue s’affrontent ou se
complètent sur ces questions.
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Un fait est certain sur lequel les chercheurs sont d’accord est que des forces
productives nouvelles, celles de la révolution technologique et informationnelle
sont entrain de prendre place et d’imposer des formes nouvelles de divisions du
travail.
Il est vrai que la mondialisation impérialiste concerne la partie dominante et
dominatrice du capitalisme. Celle qui a le monopole de la science, des
techniques et des technologies nouvelles. Celle qui détient les secrets de
fabrication et des niveaux de productivités du travail élevés par rapport à la
moyenne mondiale. Cette partie dominante se trouve face à des structures
économiques et sociales différentes souvent les unes des autres par les formes de
propriétés privées capitalistes, ou encore des formes de propriétés d’Etat, des
formes de propriétés mixtes, ou encore aussi des formes de propriétés
communautaires, tribales, des formes de petites productions marchandes….Elles
sont soit le résultat d’un développement lent , inégal, disproportionné du
capitalisme ; ou encore aussi elles sont le résultat de cassures structurelles
occasionnées par les différents modes de la domination coloniale. Le processus
de mondialisation actuel et futur va rencontrer sur son chemin cet ensemble
d’obstacles structurels dont il ne soupçonne pas encore les forces de sistances.
Même s’il reste couvert ou protégé par les forces locales et régionales de la
mondialisation. Il est aussi d’une façon ou d’une autre une remise en cause de
cette gigantesque pluristructure mondiale et qui n’est autre qu’une combinaison,
une articulation de structures économiques et sociales différenciées, hétérogènes
qui se sont formées dans le long, le très long terme. Cet ensemble de structures
si diverses, en un mot, cette pluristructure est le paysage économique et social
de l’ensemble des pays sous-développés actuels.
La question à laquelle il faudra répondre un jour d’une façon plus complète qu’il
ne sera fait dans ce travail est :
Est-ce que le processus de mondialisation, tel qu’il est engagé vis-à-vis des pays
dominés va enclencher un processus de développement extensif et intensif du
capitalisme dans ces pays ?
Développement qui se traduirait par un mieux être pour la majorité de la
population, si l’on reprend les affirmations des chantres de ce système ? Ou bien
serons-nous en présence d’un phénomène planétaire massif d’extension de la
misère sociale sans développement généralisé des forces productives de ces
pays ?.En un mot, une réapparition du phénomène colonial sous la protection
des bourgeoisies et des affairistes locaux et régionaux ?
D’où, au vu des bouleversements actuels qui pèsent déjà et pèseront plus encore
sur les économies et les sociétés, il est important de faire le point sur les modes
de développement qui ont caractérisé une partie des pays sous-développés
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actuels et, comment ils se trouvent engagés dans les formes de divisions du
travail, où le système capitaliste développé semble pour le moment être le seul, à
en détenir les clés stratégiques du secret et du commandement.
Mais d’abord qu’est ce que la mondialisation, terme qui n’a pas fait l’objet en
Algérie de clarifications nécessaires ?
La globalisation, terme d’origine anglo-saxonne, traduit par mondialisation,
signifie : » d’une part, intégration des productions et interconnexions des
marchés des biens et des services(globalisation réelle), et des marchés
financiers(globalisation financière) au niveau mondial et, d’autre part, définition
de la stratégie des acteurs et des entreprises à un niveau mondial »(1)
A la lumière de cette définition, examinons le mode de fonctionnement du
capitalisme développé à ce stade de la mondialisation. Il est clair que le fonds
propre au capitalisme, ses lois générales d’action et de fonctionnement sont
restées les mêmes dans leur nature. Nous montrerons par la suite les relations
qu’il entretient à ce nouveau stade, avec des parties non mondialisées et
dépendantes, en l’occurrence les pays sous-développés du Maghreb.
CARACTERISTIQUES GENERALES ET FONCTIONNEMENT DE LA
MONDIALISATION IMPERIALISTE.
C’est le processus de concentration et de centralisation du capital transnational
soumis aux exigences de la révolution scientifique et technique ou de la
révolution technologique, qui ouvre la voie au processus de mondialisation
actuel. Mais, pour mieux comprendre ce processus complexe, il est important de
revoir même rapidement ce qui s’est passé.
De quelques rappels historiques :
Depuis la première guerre, et d’une façon accélérée après la deuxième guerre
mondiale, le système capitaliste développé a perdu progressivement des espaces
économiques, à la suite de la formation des économies sociales d’Etat et la
conquête des indépendances politiques par les pays jadis colonisés. Ce qui s’est
traduit par des pertes et des gains de marchés.
Il aurait été intéressant de faire le bilan de ces pertes et de ces gains de marchés
pour apprécier aussi dans sa stratégie et sa politique économique actuelles la
force revendicative de la réhabilitation du marché. N’est-ce pas que ses
idéologues affichent un discours triomphant, souvent amplifié par les forces
locales et régionales ?
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D’autres événements cisifs ont contribué à préparer la situation historique
difficile que vivent les peuples de la majorité de la planète, à la suite des
difficultés que rencontre le capitalisme dans son fonctionnement.
Les guerres et les crises économiques successives depuis celle de 1929-1933, en
passant par celles de 1973-1975, celles des décennies 80 et 90, ont toutes,
chacune à sa manière, posé le
problème du devenir du marché du système capitaliste mondial. Et en posant le
problème ainsi, on pose aussi le problème des relations de marché entre le
système développé de l’impérialisme et les autres sous-systèmes qui sont par de
multiples liens rattachés à lui. D’où,
tous les essais et erreurs dans les pratiques économiques des pays à la recherche
d’autres voies ou d’autres issues. A titre de rappels, les voies de développement
empruntées par beaucoup de pays et qui avaient pour objectifs de les faire sortir
de la misère dans laquelle la domination du capitalisme colonial les a conduits.
Ces essais et erreurs sont loin d’être abandonnés au musée des souvenirs..
N’oublions pas que le capitalisme ne s’est pas construit en un jour !. .
Un autre événement mondial aussi important que ceux que nous avons
mentionnés et qui continue d’agir sans cesse dans le processus d’extension du
capitalisme d’une façon inégale et disproportionnée, est celui de la révolution
scientifique et technique.
La révolution scientifique et technique et la mondialisation :
Certains auteurs préfèrent utiliser le terme de révolution technologique. D’autres
encore penchent vers le terme de révolution informationnelle. Peu importe
l’expression utilisée. L’essentiel est de voir comment ce processus d’instauration
et de développement de forces productives nouvelles, la science devient une
force productive directe, va d’une part, après les années cinquante, mais surtout
pendant les année soixante dix, accélérer le processus de mondialisation, mais
aussi d’autre part, montrer que le capitalisme dans sa « peau » actuelle, c’est à
dire dans ses rapports d’exploitation et de domination vieux de plusieurs siècles,
ne pourra pas assumer les espoirs et les tâches portées par cette même révolution
scientifique et technique.
Face à ces nouveaux bouleversements que vit l’humanité d’une façon intense, et
souvent à travers des événements déguisés, apparemment isolés ou locaux, notre
planète terre, est aussi porteuse d’un débat qui est loin d’être achevé et qui ne
fait que commencer. Les dimensions de ce débat parfois académique, poussent
souvent ses tenants à quitter le terrain de l’académisme, quand les contradictions
gérées par le processus de mondialisation deviennent intenables pour une grande
partie de l’humanité.
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