produisirent 274 tonnes en 1859. L’année précédente, le seul producteur était la Roumanie avec 200
tonnes.
Il s’ensuivit une « ruée vers l’or noir » dans différentes régions du monde : Alberta, Californie,
Transylvanie, Pologne et Azerbaпdjan. Les puits de cette époque, creusés dans des réservoirs
proches de la surface signalés par des affleurements, produisaient peu, de l’ordre du baril/jour.
En 1885, le chimiste américain Benjamin Silliam Jr. (1816-1885), reprenant des travaux
antérieurs, retrouva un certain nombre de produits naturels par distillation du pétrole : goudrons,
lubrifiants, naphta, solvants pour les peintures ainsi que l’essence qui, considérée à l’époque comme
produit mineur, était utilisée comme détachant. Le marché du pétrole connaissait à cette époque des
fluctuations de prix énormes, chaque nouveau gisement saturant le marché pour quelque temps.
William Rockefeller parvint à établir une situation de monopole sur le raffinage américain, qui sera
brisé par une loi antitrust.
1945-1973 : l’abondance
La forte croissance économique qu’ont connue les pays développés entre 1950 et le milieu de
1970 n’a pu se réaliser qu’au prix d’un très fort accroissement de la consommation d’énergie. А cette
époque, le pétrole était encore « facile » : les gisements se trouvaient facilement, et peu de régions
productrices importantes étaient en déclin. Du point de vue technico-économique, comme
conséquence de ce fort accroissement de la consommation, on assista à un développement des
moyens de transport (transport maritime et par oléoduc) entraînant une diminution importante des
coûts. Les prix étant clairement orientés à la baisse, les pays disposant des plus vastes réserves
constituèrent, en 1960, l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), organisme chargé de
coordonner les intérêts des pays membres et dont l’action, relativement limitée au début, devint par la
suite prépondérante.
Vers 1970, on commença à se rendre compte qu’une croissance de la production ne peut être
maintenue indéfiniment, et certains pays producteurs se mirent à raisonner sur le long terme, se
disant qu’en limitant la production, ils pourraient la prolonger. Ils prirent conscience de leur pouvoir
face aux pays consommateurs et aux compagnies pétrolières.
1973-1985 : les crises pétrolières
En février 1971, l’Algérie annonça à la surprise générale la nationalisation des hydrocarbures,
elle fut suivie par l’Irak en 1972, puis par la Libye en 1973, qui nationalisa à son tour 5 compagnies
anglo-américaines de pétrole. Les pays arabes, déjà mécontents de la dévaluation du dollar
américain qui servait à payer leur pétrole, décrétèrent un embargo pétrolier. Le prix du pétrole bondit
de 3 à 13 USD.
Dans ce contexte, les pays non-membres de l’OPEP se lancèrent dans un développement
rapide de nouvelles régions, comme la baie de Campeche, la mer du Nord, la Sibérie et l’Alaska. Les
efforts en matière d’énergie nucléaire furent intensifiés. L’utilisation du charbon et du gaz naturel pour
l’électricité fut accrue. La croissance de l’économie mondiale marqua un coup d’arrêt. Les chocs
pétroliers eurent des impacts variés dans la vie quotidienne : réduction du nombre des voitures, heure
d’été, etc.
1986-2001 : le retour а l’abondance ?
Une nouvelle période de prix relativement bas à partir de 1986 est due à la conjonction de
plusieurs phénomènes. D’une part, les pays du Golfe augmentent massivement leur production. Il
s’agit en partie d’un plan convenu avec les Etats-Unis dans le but de « couler » l’économie soviétique,
pour laquelle le pétrole représente une source de devises importantes. Les pays du Golfe,
contrairement à l’URSS, ont des coûts de production bas, et peuvent donc supporter une baisse du
prix du baril. Ce plan fonctionna, et est une cause très importante, quoique méconnue, de
l’écroulement soviétique.
D’autre part, le pétrole des nouvelles régions explorées en réponse aux chocs pétroliers est
exploité intensivement, les réserves s’épuisant à un rythme beaucoup plus rapide que celui des
régions « traditionnelles ». La mer du Nord devint une région pétrolifère, mais avec son coût de
production élevé et les prix bas du baril sur le marché mondial, elle ne généra pas les bénéfices
escomptés. Mais surtout, la croissance économique restant faible dans la plupart des pays, la
demande n’augmente pas beaucoup.
Les inquiétudes sur l’approvisionnement en pétrole s’estompent. Les efforts en matière
d’efficacité énergétique et d’énergies nouvelles sont relâchés. La catastrophe de Tchernobyl