Pétrole Le pétrole est une roche liquide carbonée, ou huile minérale

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Pétrole
Le pétrole est une roche liquide carbonée, ou huile minérale. Еnergie fossile, son exploitation
est l’un des piliers de l’économie industrielle contemporaine, car il fournit la quasi totalité des
carburants liquides. Le pétrole est aussi souvent appelé or noir en référence à sa couleur et à son
coût élevé.
Formation
Le pétrole est un produit du passé géologique d’une région, issu de la succession de trois
circonstances plutôt exceptionnelles:
Première étape accumulation de matière
En règle générale, la biosphère recycle la quasi-totalité des déchets qu’elle produit. Cependant,
une petite minorité de la matière « morte » sédimente se dépose et est enfouie avec de la matière
minérale. Ce phénomène concerne des environnements particuliers, tels que lagunes, deltas, milieu
tropical lors de périodes de réchauffement climatique intense. Les sédiments riches en matières
organiques s’accumulent.
Deuxième étape maturation de la matière organique
Au fur et à mesure que de nouvelles couches de sédiments se déposent au dessus de cette
strate riche en matières organiques, sous les conditions de température et de pression, la matière
organique se transforme d’abord en kérogène, un « extrait sec » disséminé dans la roche sous forme
de petits grumeaux. Si la pression devient suffisante ces fluides s’échappent, ce qu’on appelle la
migration primaire. En général, la roche source a plusieurs dizaines, voire centaines de millions
d’années quand cette migration se produit.
Troisime étape piégeage des hydrocarbures
Quant aux hydrocarbures expulsés, plus légers que l’eau, ils s’échappent jusqu’à la surface
ils sont oxydés. C'est de cette façon que se crée un gisement de pétrole. Il peut être enfoui plus
profondément et se pyrolyser à nouveau, donnant un gisement de gaz naturel. Le gisement peut
également fuir, et le pétrole migrer à nouveau, vers la surface ou un autre piège.
On voit ainsi qu’il faut un véritable concours de circonstances pour mener à la création d’un
gisement de pétrole.
Composition
On distingue les pétroles en fonction de leur origine et donc de leur composition. Il est possible
de distinguer les différents types de pétrole selon leur densité, leur fluidité, leur teneur en soufre et
autres impuretés (vanadium, mercure et sels) et leur teneur en différentes classes d’hydrocarbures. Il
faut distinguer simplement trois catégories de brut :
à prédominance paraffinique ;
à prédominance naphténique ;
à prédominance aromatique.
Usage préindustriel
L’usage du pétrole remonte à l’Antiquité, mais l’approvisionnement était limité aux affleurements
naturels de pétrole, et au pétrole trouvé accidentellement en creusant des puits pour trouver de l’eau
potable ou de la saumure. Ces sources étaient faibles et irrégulières. Les civilisations
mésopotamiennes s’en servaient comme produit pharmaceutique, cosmétique et comme combustible
pour les lampes à l’huile. Les Egyptiens employaient de l’asphalte pour la momification.
Au Moyen Age, il a été utilisé dans la préparation du « feu grégeois » pour incendier les navires
ennemis et pour ses supposées vertus médicinales. Au début du XIXe siècle, il existait une utilisation
ponctuelle du pétrole, surtout aux Etats-Unis. Il était vendu comme remède « miracle », ou servait
dans des lampes et comme lubrifiant.
1859-1901 : la naissance d’une industrie
Contrairement à une idée répandue (surtout aux Etats-Unis), Edwin Drake n’a pas foré le
premier puits de pétrole. Cependant, il semble avoir été le premier à produire du pétrole depuis un
puits spécifiquement foré dans ce but et, quoi qu’il en soit, il a provoqué la naissance de l’industrie
pétrolière. L’idée était simple : puisque le pétrole qu’on trouvait en surface semblait fuir depuis des
réserves souterraines, on devait pouvoir en produire beaucoup plus en creusant pour accéder
directement à celles-ci. Il fora donc son puits en Pennsylvanie, dans une région connue pour les
affleurements de pétrole, et produisit les premiers barils de l’ère moderne. Les Etats-Unis en
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produisirent 274 tonnes en 1859. L’année précédente, le seul producteur était la Roumanie avec 200
tonnes.
Il s’ensuivit une « ruée vers l’or noir » dans différentes régions du monde : Alberta, Californie,
Transylvanie, Pologne et Azerbaпdjan. Les puits de cette époque, creusés dans des réservoirs
proches de la surface signalés par des affleurements, produisaient peu, de l’ordre du baril/jour.
En 1885, le chimiste américain Benjamin Silliam Jr. (1816-1885), reprenant des travaux
antérieurs, retrouva un certain nombre de produits naturels par distillation du pétrole : goudrons,
lubrifiants, naphta, solvants pour les peintures ainsi que l’essence qui, considérée à l’époque comme
produit mineur, était utilisée comme détachant. Le marché du pétrole connaissait à cette époque des
fluctuations de prix énormes, chaque nouveau gisement saturant le marché pour quelque temps.
William Rockefeller parvint à établir une situation de monopole sur le raffinage américain, qui sera
brisé par une loi antitrust.
1945-1973 : l’abondance
La forte croissance économique qu’ont connue les pays développés entre 1950 et le milieu de
1970 n’a pu se réaliser qu’au prix d’un très fort accroissement de la consommation d’énergie. А cette
époque, le pétrole était encore « facile » : les gisements se trouvaient facilement, et peu de régions
productrices importantes étaient en déclin. Du point de vue technico-économique, comme
conséquence de ce fort accroissement de la consommation, on assista à un développement des
moyens de transport (transport maritime et par oléoduc) entraînant une diminution importante des
coûts. Les prix étant clairement orientés à la baisse, les pays disposant des plus vastes réserves
constituèrent, en 1960, l’Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), organisme chargé de
coordonner les intérêts des pays membres et dont l’action, relativement limitée au début, devint par la
suite prépondérante.
Vers 1970, on commença à se rendre compte qu’une croissance de la production ne peut être
maintenue indéfiniment, et certains pays producteurs se mirent à raisonner sur le long terme, se
disant qu’en limitant la production, ils pourraient la prolonger. Ils prirent conscience de leur pouvoir
face aux pays consommateurs et aux compagnies pétrolières.
1973-1985 : les crises pétrolières
En février 1971, l’Algérie annonça à la surprise générale la nationalisation des hydrocarbures,
elle fut suivie par l’Irak en 1972, puis par la Libye en 1973, qui nationalisa à son tour 5 compagnies
anglo-américaines de pétrole. Les pays arabes, mécontents de la dévaluation du dollar
américain qui servait à payer leur pétrole, décrétèrent un embargo pétrolier. Le prix du pétrole bondit
de 3 à 13 USD.
Dans ce contexte, les pays non-membres de l’OPEP se lancèrent dans un développement
rapide de nouvelles régions, comme la baie de Campeche, la mer du Nord, la Sibérie et l’Alaska. Les
efforts en matière d’énergie nucléaire furent intensifiés. L’utilisation du charbon et du gaz naturel pour
l’électricité fut accrue. La croissance de l’économie mondiale marqua un coup d’arrêt. Les chocs
pétroliers eurent des impacts variés dans la vie quotidienne : réduction du nombre des voitures, heure
d’été, etc.
1986-2001 : le retour а l’abondance ?
Une nouvelle période de prix relativement bas à partir de 1986 est due à la conjonction de
plusieurs phénomènes. D’une part, les pays du Golfe augmentent massivement leur production. Il
s’agit en partie d’un plan convenu avec les Etats-Unis dans le but de « couler » l’économie soviétique,
pour laquelle le pétrole représente une source de devises importantes. Les pays du Golfe,
contrairement à l’URSS, ont des coûts de production bas, et peuvent donc supporter une baisse du
prix du baril. Ce plan fonctionna, et est une cause très importante, quoique méconnue, de
l’écroulement soviétique.
D’autre part, le pétrole des nouvelles régions explorées en réponse aux chocs pétroliers est
exploité intensivement, les réserves s’épuisant à un rythme beaucoup plus rapide que celui des
régions « traditionnelles ». La mer du Nord devint une région pétrolifère, mais avec son coût de
production élevé et les prix bas du baril sur le marché mondial, elle ne généra pas les bénéfices
escomptés. Mais surtout, la croissance économique restant faible dans la plupart des pays, la
demande n’augmente pas beaucoup.
Les inquiétudes sur l’approvisionnement en pétrole s’estompent. Les efforts en matière
d’efficacité énergétique et d’énergies nouvelles sont relâchés. La catastrophe de Tchernobyl
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contribue aussi à réduire les programmes nucléaires. Les investissements dans la filière pétrolière
sont réduits également, et les compagnies pétrolières occidentales affichent des bilans peu flatteurs.
Depuis 2002 : l’inquiétude
En 2006, le prix du pétrole se situe près des 75 USD, soit cinq fois plus qu’en 2001. Cette
hausse a pris tous les analystes par surprise, d’autant qu’elle s’est produite sans raison politique
majeure, contrairement aux chocs des années 1970. Si des paramètres momentanés (ouragans,
rupture d’oléoducs, incidents politiques) sont intervenus, les raisons de fond sont :
La hausse de la demande, en particulier de la Chine, dont la consommation a augmenté de
plus de 2 Mbbls/j en quatre ans.
L’épuisement rapide des réserves de certaines régions, comme la Mer du Nord, qui ont été
exploitées très intensivement.
Les investissements trop faibles de la décennie précédente. Actuellement, tous les éléments
de la chaîne pétrolière (derricks, gisements, oléoducs, raffineries) sont vieux et utilisés à
100 % de leur capacité.
Ces difficultés furent partiellement compensées, jusqu’en 2004, par un rebond spectaculaire de
la production russe mais celle-ci augmente beaucoup moins depuis 2005. Dans ce contexte, on
cherche à nouveau à économiser le pétrole, mais les 15 années de retard pris dans le domaine se
font sentir. Le pétrole fait l’objet d’investissements accrus, et la stratégie militaire des grandes
puissances prend de plus en plus le pétrole en compte.
Courant 2006, les prix se sont légèrement tassés aux environs de 60 dollars. La raison est
principalement un ralentissement de la demande, ainsi que l’apaisement de la situation politique dans
certains pays producteurs, notamment le Nigéria. Ils ont toutefois franchi la barre des 78 dollars en
août, principalement à cause de la guerre au Liban.
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