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-à réduire le manque du mot par des recherches systématiques de vocabulaire (substantifs et verbes)
au départ très concrets (objets usuels, parties du corps) puis plus abstraits.
-et à restructurer la syntaxe pour pallier l'agrammatisme (phrase réduite à un ou deux mots).
En plus des exercices touchant le vocabulaire et la structuration du langage, nous pratiquions
également systématiquement des exercices visant à la restitution de la compréhension orale et écrite
avec des analyses de textes, des associations et des différenciations de sens de mots, de phrases
etc…
Petit à petit, la bonne évolution des troubles phasiques nous a conduit à une approche plus "littéraire"
et plus grammaticale de la langue avec un travail plus analytique des codes et des règles. Nous avons
alors repris les conjugaisons, les règles d'accord, tout ceci associé à une langue orale et écrite plus
précise, plus riche, mieux maîtrisée.
Ce travail a été long, difficile, souvent décourageant pour la patiente (la langue française est très
complexe), mais actuellement, après un an, Mme. D., bien qu'encore gênée par un léger manque du mot,
présente une expression orale fluente, précise, pertinente et même nuancée et profonde.
Elle a également retrouvé un niveau correct en expression écrite, sans dysorthographie. Le but de
l'orthophonie et de l'ensemble de l'équipe de rééducation des fonctions supérieures est de redonner
au patient une communication en utilisant tous les vecteurs possibles, communication orale et écrite
bien sûr, mais aussi gestuelle, mimiques, dessin etc…
La rééducation neuropsychologique
La neuropsychologie se donne pour objectifs le bilan (décrire, évaluer, comprendre} et la rééducation
(traiter} des désordres des fonctions supérieures produits par des altérations du cerveau.
Pour illustrer ceci et comprendre la complémentarité de nos actions avec l'orthophonie, et l'atelier de
communication, nous avons choisi de vous parler de la même patiente -Mme D.
L'évaluation neuropsychologique initiale retrouvait
-des troubles du langage (production, compréhension, réalisation de mouvements},
-des troubles associés (attention, mémoire, raisonnement, calcul, troubles perceptifs etc. ..} qui
pouvaient participer à ces troubles du langage.
La rééducation prolongée s'est révélée efficace. Je ne la détaillerai pas. J'axerai mes propos sur la
prise en charge actuelle.
A un an d'évolution, Mme D. se situe à un stade avancé de la rééducation et envisage de reprendre son
activité professionnelle antérieure (infirmière psychiatrique}. Ce projet s'accompagne de multiples
questions vis-à-vis de :
-ses collègues ("ma place dans l'équipe ?", "la prise en compte de mes difficultés ?"...},
-ses patients ("vont-ils ressentir un changement dans mon comportement, ma personnalité ?"...},
-ses compétences (à transmettre des informations, à comprendre les patients...},
-sa nouvelle image,
-les techniques palliatives à employer.
A ce stade pré-professionnel, les épreuves standardisées de Mme D. se sont presque normalisées:
attention (test d'attention K-T}, mémoire (BEM 144, Grober et Buschke...}, fonctions exécutives (Tour
de Londres, Trail Making Test, Test des 6 éléments etc...}.
Le bilan neuropsychologique va se personnaliser. Il s'adapte aux inquiétudes et besoins exprimés par
Mme D. vis à vis de sa réinsertion professionnelle.
L'évaluation pré-professionnelle comprend les épreuves suivantes :
-de fluence verbale et d'orthographe (actes infirmiers, pathologies, traitements, médicaments},
-de fluence du discours et de contenu sémantique (transmissions IDE, discussions avec patients},
-de communication écrite (synthèse écrite d'IDE},
-perception de son anxiété, de ses capacités exécutives, et de sa fatigabilité attentionnelle.