ressources, dans un partage non capitaliste, met l’accent sur les besoins humains sans
renoncer à efficacité économique.
Pour certains, la coopérative serait réservée au monde agricole. Or, une terre de
prédilection de l’aventure capitaliste comme les Etats-Unis, compte parmi les pays ayant le
plus de coopératives et mutuelles au classement Global 300. Par ailleurs, the International
Cooperative Alliance recense 224 coopératives réparties dans 87 pays, issues de tous les
secteurs d’activité. En 2007, c’est plus de 800 millions de personnes à travers le monde.
Est-il encore possible d’aborder la coopérative, à l’aide d’un microscope ou d’évoquer un
conte pour enfants, confinant son existence dans une marginalité non vérifiée ?
Les vingt dernières années se caractérisent par la financiarisation des activités
économiques, au sens où les acteurs adoptent une optique financière (la tyrannie du Return
On Equity) pour l’ensemble des activités économiques (Boyer, 2009). Ce regard sous
l’influence des marchés financiers est un regard de myope, à court terme (Orléan, 2009).
Les banques dans le mouvement de déréglementation et de désintermédiation, associé à une
hausse des taux d’intérêt réels, ont été fragilisées. La réponse des Autorités Monétaires va
se traduire par l’adoption de règles prudentielles en particulier une exigence d’un niveau de
Fonds Propres (Bâle I). Cette exigence sera renforcée (Bâle II) en demandant aux banques
une adéquation permanente de leur Fonds Propres en fonction de l’évolution du risque
anticipé sur chaque client. Les indicateurs les plus fréquemment retenus seront le ratio de
rentabilité financière, le ROE et la capacité de l’entreprise à générer de la valeur par la
méthode Economic Value Added (EVA).
On parle alors de capitalisme financier (Batsch, 2002), actionnarial (Plihon, 2001),
patrimonial (Aglietta et Berrebi, 2007) ou de capitalisme oisif (Keynes, 1936).
La crise actuelle en a révélé les limites d’abord dans la crise financière (utilisation perverse
et abusive des marchés dérivés), puis dans la crise bancaire (perte de confiance au travers
de la crise de liquidité) et enfin dans la crise économique (incapacité du système à s’auto-
réguler).
En nous concentrons sur le tissu des PME et des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI),
nous distinguons trois temps dans les avancées de la crise. D’abord les entreprises vont
subir de plein fouet la fragilisation des banques qui, par manque de ressources propres,
s’exprimera par une révision de l’analyse du risque-client et des exigences plus fortes sur la
qualité de l’entreprise.
Ensuite, la crise économique va toucher directement les entreprises par la perte de
débouchés, la nécessaire compression des coûts face à la concurrence, les retards de
paiement et les difficultés de trésorerie qui en découlent.
Viendra enfin le temps où les entreprises devront envisager le financement des
investissements de sortie de crise et la difficulté à obtenir l’accord des établissements
financiers. On s’attend, en effet, à une contrainte forte de la part du Comité de Bâle (un
accord Bâle III) pour que les banques limitent leurs activités de transformation (de
ressources courtes en financements longs) et que les crédits à long terme soient
systématiquement adossés à des ressources longues, sauf si les banques s’engagent à
augmenter encore leur niveau de fonds propres et à provisionner.
L’ambition de notre communication est de soutenir l’entreprise coopérative comme
réponse à la crise. En effet, l’entreprise PME-ETI isolée suffoque dans l’environnement
international actuel. Plusieurs pistes s’offrent alors :