1) la mort subite en sport : causes et prévention

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Sport, Santé et Préparation Physique N° 54
Lettre électronique des entraîneurs du Val-de-Marne
SEPTEMBRE 2007
… Université Paris 12 – Conseil général du Val-de-Marne …
Sommaire de ce numéro :
1) LA MORT SUBITE EN SPORT : CAUSES ET PRÉVENTION
2) LA PROGRESSIVITÉ1 : UNE CARACTÉRISTIQUE À DONNER À L’ ENTRAÎNEMENT
3) MÉTABOLISME DE BASE ET CONSOMMATION CALORIQUE TOTALE
1) LA MORT SUBITE EN SPORT : CAUSES ET PRÉVENTION
R. Ziane
La mort subite est 2,5 fois plus fréquente chez les sportifs que dans le reste de la population.
Elle toucherait 1200 sportifs chaque année.
- Qu’est-ce que la mort subite ?
- Quelles en sont les causes ?
- Quelles sont les démarches de prévention ?
Qu’est-ce que la mort subite ?
C’est un décès inattendu, car 24 heures avant, le cœur était supposé sain.
Elle est "naturelle", c’est-à-dire qu’elle n’est due ni à un accident, ni provoquée en réaction à
un traitement médical.
Elle peut se produire au cours de la pratique sportive et jusqu’à une heure après.
Causes
Elles sont diverses. Mais dans plus de 95% des cas, la cause serait d’origine cardio-vasculaire,
par exemple :
- une fibrillation ventriculaire2 serait la cause principale de mort subite (près de 90%
des cas).
- une coronopathie malformative3 chez les jeunes, est souvent négligée car rare et mal
connue.
- un choc hypovolvémique4 (coup de chaleur, déshydratation, rupture d’anévrisme5).
La fibrillation ventriculaire précède souvent un infarctus. En effet, les contractions
désordonnées des ventricules rendent la circulation sanguine inefficace. Le risque de mort
subite devient alors très élevé.
La réanimation doit être entreprise dès les premières minutes : massage cardiaque, ventilation
assistée, choc électrique externe.
Progressivité : caractère de ce qui augmente ou diminue graduellement, c’est-à-dire par degré.
Fibrillation ventriculaire : contractions violentes et désordonnées de fibres musculaires du cœur. Elle est due à
une désynchronisation de l’activité électrique du cœur.
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Coronopathie malformative : C’est une malformation des artères coronaires, qui amènent le sang au cœur.
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Choc hypovolvémique : C’est la conséquence d’une diminution de la masse sanguine circulante. La
conséquence principale est une baisse du retour veineux et du débit cardiaque.
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Anévrisme : hernie d'une artère produite par la dilatation. Elle n’est pas forcément localisée dans la tête.
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(Fig. extraite de :
http://www.esculape.com)
Défibrillateur "grand public"
(Fig. extraite de : www-org.guysen.com)
Il est alors possible d’éviter les complications cérébrales par manque prolongé d’oxygène.
Il existe aussi des causes de mort subite autres que cardiovasculaires : asthme, hémorragie,
dopage.
Prévention
La visite médicale d’aptitude à la pratique sportive doit être minutieuse. Elle doit comprendre
une série de tests (Ruffier-Dickson, Flack…). Les résultats doivent conduire, si nécessaire, à
réaliser des examens plus approfondis (échographie, électrocardiogramme).
L’interrogatoire, mené par le médecin, est primordial. Le médecin recherche des facteurs
"génétiques" : antécédents familiaux d’angine de poitrine, d’infarctus du myocarde et même
de mort subite.
Le suivi des sujets à risque est alors la meilleure prévention.
Conclusion
Chez les sportifs, la mort subite est le plus souvent le résultat d’affections cardiovasculaires
qui n’avaient pas été diagnostiquées.
Un des signes qui doit alerter est un épisode de syncope6 d’effort. Ce signe doit amener le
médecin à prescrire une batterie de tests d’exploration.
Enfin, il est toujours important de respecter une période de convalescence, donc sans
entraînement, après une maladie infectieuse.
Références :
Amoretti, R. (2007). Mort subite du sportif. Cours de DU de biologie et médecine du sport.
Faculté de médecine de la Pitié Salpétrière. Paris.
Artigou, J-Y. & Coll. (2004). Cœur – Cardiologie. In Encyclopedia Universalis. Mérignac.
Fontaine, G. (2007). Le défibrillateur grand public va-t-il sauver des vies humaines ? En
ligne.
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Syncope : perte de conscience brutale mais brève, causée par une chute de la pression sanguine suivie d’une
insuffisance de la circulation cérébrale.
2) LA PROGRESSIVITÉ7 : UNE CARACTÉRISTIQUE À DONNER À L’ ENTRAÎNEMENT
Cette caractéristique sous-tend l’un des principes de l’entraînement : le principe de
progressivité. Son application offre à l’organisme le temps de s’adapter et réduit ainsi les
risques de blessure.
- Comment rendre progressive l’augmentation des charges d’entraînement ?
- Comment améliorer la récupération avec progressivité ?
- Comment complexifier progressivement les tâches ?
Progressivité de l’augmentation des charges
Les différentes adaptations physiologiques de l’organisme régulièrement soumis à l’effort
s’installent sur différentes échelles de temps :
- A court terme : élévation de la température centrale et locale, vasomotricité, baisse
de la viscosité du tissu musculaire, élévation de vitesse de conduction nerveuse,
augmentation de la fréquence cardiaque, élévation de la fréquence et de
l’amplitude respiratoire…
- A long terme : capillarisation8, "cavitation9", baisse significative de la fréquence
cardiaque de repos, spécialisation du tissu musculaire, augmentation de l’activité
enzymatique, amélioration de la force, de l’endurance voire de la vitesse,
diminution de la masse grasse…
En conséquence, l’augmentation des charges doit être synchronisée avec ces adaptations sous
peine de s’acheminer vers une blessure voire un accident.
Le plan d’entraînement doit alors être considéré comme un indicateur qui ne doit pas primer
sur les phénomènes réels tels que la fatigue, le surentraînement, la stagnation voire la
régression. Leur prise en compte consiste à laisser la possibilité d’introduire du repos voire de
diminuer temporairement les charges d’entraînement.
Progressivité de l’amélioration de la récupération
Pour améliorer les capacités de récupération, l’entraîneur peut :
- à partir d’une durée de récupération observée (temps mis pour retrouver une certaine
fréquence cardiaque),
- programmer une diminution des temps de repos.
Cette diminution des temps de repos doit être très progressive (2’, 1’55", 1’50"…).
Il est aussi possible de remplacer les durées de repos progressivement réduites, par des
fréquences cardiaques de reprise d’effort progressivement croissantes (110bt/min, 115bt/min,
120bt/min…).
Progressivité de la complexité de la tâche
Les tâches doivent aussi être complexifiées avec progressivité, favorisant à la fois
l’acquisition des habiletés et la motivation.
A partir de quelques exercices de base (partie de parcours, d’enchaînement, de chorégraphie),
l’entraîneur introduira progressivement des consignes ou aménagera l’environnement de sorte
de conduire les pratiquants à réaliser des tâches de plus en plus complexes.
Il ne s’agit pas de complexifier la tâche simplement pour la rendre plus difficile (yeux bandés,
pieds attachés). Mais, il faut complexifier les tâches en fonctions des impératifs de la pratique
(sur sol instable, contre des défenseurs, dans un espace réduit).
Quelle que soit la complexité de la tâche à réaliser, le sportif est toujours contraint de
maintenir une certaine intensité pendant une certaine durée (sports collectifs, sports de
combat).
Progressivité : caractère de ce qui augmente ou diminue graduellement, c’est-à-dire par degré.
Capillarisation : formation de nouvelles ramifications des vaisseaux capillaires veineux et artériels.
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Cavitation : Augmentation du volume des cavité du cœur (oreillettes et ventricules).
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Conclusion
Le principe de progressivité est l’expression de la nécessité de tenir compte de la lenteur :
- des adaptations physiologiques de l’organisme,
- de l’acquisition des apprentissages.
Pour cela, la progressivité doit être présente :
- à toutes les reprises d’effort,
- sur toutes les échelles de temps d’entraînement : saison (ou cycle annuel),
macro-cycles, micro-cycles, séances (échauffement, exercice, séries,
répétitions).
Appliquer le principe de progressivité est une démarche de prévention des blessures et autres
accidents plus graves comme la mort subite.
Références :
Cazorla, G. (1989). Les bases de l’entraînement. In Manuel de l’éducateur sportif. Edition
Vigot.
Famose, J-P. (1994). Comment favoriser l’acquisition des habiletés motrices ? Memento de
l’éducateur sportif 1er Degré. INSEP.
Ziane, R. (2004). Reprendre l’entraînement après une période d’inactivité. Sport, Santé et
Préparation Physique. Let. 24 : 4.
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3) MÉTABOLISME DE BASE ET CONSOMMATION CALORIQUE TOTALE
Thierry MAQUET
Le métabolisme de base correspond à l’énergie dépensée par l’organisme pour assurer ses
fonctions vitales (respiration, fonctionnement des différents organes…) lorsque celui-ci est au
repos. Ce métabolisme est traditionnellement mesuré dans des conditions standardisées afin
de pouvoir établir des comparaisons (le matin au réveil, à jeun depuis au moins 8 heures).
Globalement, le métabolisme de base représente 60% à 75% de la dépense calorique
quotidienne sur 24 heures (DCQ) soit 1200 cal à 1500 cal pour un individu dont la DCQ serait
de 2000 calories.
Compte tenu de ces éléments, une modification minime du métabolisme de base aura des
conséquences significatives sur la DCQ et par voie de conséquence sur le poids.
Ainsi, une variation de 4% c’est + ou – 50 calories par jour soit 7000 calories sur 6 mois soit
l’équivalent d’un kilo de graisse.
A partir de là, certains nutritionnistes et autres spécialistes de la lutte contre l’obésité ont
logiquement ciblés le métabolisme de base.
Ce qui agit sur le métabolisme de base :
A la baisse :
- l’âge
- le sexe
- la masse grasse
- les régimes hypocaloriques (moins de 1200 cal = YOYO)
- sauter le petit déjeuner (message de privation calorique à un organisme qui se trouve
en état de jeûne depuis plusieurs heures).
- un repas copieux après 22h
- la déshydratation
A la hausse :
- le stress
- la fièvre
- la masse musculaire (la dépense d’entretien de la masse musculaire est 8 à 10 fois
supérieure à celle de la masse grasse).
Une étude a mis en évidence une augmentation du métabolisme de base de 8% chez des
sujets âgés de plus de 65 ans pratiquant régulièrement des séances de renforcement
musculaire.
L’effet thermogénique des aliments :
La digestion engendre une augmentation plus ou moins importante de la dépense calorique en
fonction de la nature des aliments, de l’heure d’ingestion et de notre activité au moment de la
digestion. Estimé environ à 10% de la dépense calorique totale, elle est majorée par les
glucides complexes et les protéines.
L’ effet thermogénique de l’activité physique :
Il est évidemment très variable d’un individu à l’autre. Il est généralement situé entre 15% et
30% de la DCQ. Cependant il est important de retenir qu’au-delà de la dépense calorique
provenant directement de l’activité physique, la dépense calorique post exercice qui
correspond au travail de l’organisme pour rétablir son équilibre, est aussi à prendre en
compte. Elle peut être faible et de courte durée pour des exercices de faible intensité mais
beaucoup plus importante et prolongée lorsque les efforts sont plus intenses.
Conclusion :
Au regard de ces éléments, un effort de faible intensité sur les durées de pratique habituelles
(30 minutes à 2 heures) ne serait pas l’idéal pour brûler une quantité importante de calories.
(D’autant que ce type d’effort a tendance à ouvrir l’appétit). La dépense calorique pendant les
phases de récupération et après les séances peut nous amener à reconsidérer les choses.
Si en matière de santé et de prévention, l’entretien du système cardiovasculaire est une
nécessité, il doit logiquement se compléter par l’entretien et le maintien d’une bonne masse
musculaire.
Coordinateurs SSPP :
Thierry Maquet : Université Paris 12 – [email protected]
Sophie Daudet/Corinne Bouvat : Service départemental des Sports - Conseil général du Val-de-Marne - 2, rue
Tirard - 94000 Créteil - Tél. 01.43.99.73.92 / Fax : 01.43.99.73.96 / e-mail : [email protected]
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