PARLEMENT EUROPÉEN

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PARLEMENT EUROPÉEN
DIRECTION GÉNÉRALE DES ÉTUDES
Division des affaires internationales et constitutionnelles
PN/IV/WIP/2003/01/0143 + 0144
PN/ip/ir
Luxembourg, le 27 juin 2003
NOTE D'INFORMATION
SUR LA SITUATION POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE
DU TADJIKISTAN ET SES RELATIONS
AVEC L'UNION EUROPÉENNE
Cette note a été préparée à l'attention des membres du Parlement européen. Les avis qui y sont
exprimés sont de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement la position du Parlement européen.
Sources:
European Commission
Economist Intelligence Unit (EIU)
Eurostat
Oxford Analytica
Reuters
World Markets Country Analysis
SOMMAIRE
Pages
NOTE DE SYNTHÈSE ................................................................................................................. 3
I. SITUATION POLITIQUE ........................................................................................................ 5
II. SITUATION ECONOMIQUE ................................................................................................ 12
III. RELATIONS ENTRE LE TADIJKISTAN ET L'UNION EUROPÉENNE ......................... 15
ANNEXES
Pour des informations complémentaires, veuillez contacter M. Pedro Neves, Parlement
européen, DG IV, Luxembourg, Division des affaires internationales et constitutionnelles,
Tél.: 4300 22548 / Fax: 4300 27724, e-mail: [email protected]
2
NOTE DE SYNTHÈSE
Le Tadjikistan fait partie des États composant la région de l'Asie centrale. Il a constamment subi
les pressions de ses puissants voisins russes et chinois. Il fut conquis par la Russie tsariste à la
fin du XIXème siècle. En 1929, le pays est devenu une des républiques de l'URSS et il a obtenu
son indépendance le 9 septembre 1991. La désintégration du système d'économie planifiée, à
laquelle le pays n'était pas préparé, entraîna une grave crise économique et sociale. La guerre
civile de 1992 à 1997, qui fut la résultante de conflits entre différents groupes politiques
souhaitant accéder au pouvoir, a contribué à aggraver la situation. Le 27 juin 1997, "l'accord
général sur l'établissement de la paix au Tadjikistan" fut signé à Moscou par le président Imomali
Rakhmonov et Said Abdulla Nuri pour l'Union de l'Opposition Tadjike. L'accord prévoit un
processus du reconciliation nationale. Dans ce cadre, les postes gouvernementaux auraient dû
être partagés par les deux parties. Toutefois, Le président Rakhmonov s'est octroyé l'essentiel des
instruments du pouvoir. L'élection présidentielle et les élections législatives, qui n'ont pas été
reconnues par l'OSCE, ont vu la victoire du président et de sa formation, le parti démocratique
du peuple (PDP), selon des scores dignes de l'époque soviétique (97% des suffrages à la
présidentielle en novembre 1999 et 65% des voix pour le PDP aux législatives de 2000). Suite au
référendum de juin 2003 qui a obtenu, selon la commission électorale Tadjike, plus de 93% de
voix favorables, le président Rakhmonov pourra rester probablement au pouvoir jusqu'en 2013
voire plus. En ce qui concerne sa politique extérieure, le Tadjikistan s'efforce de résoudre les
contentieux avec ses voisins ouzbeks (question de la minorité ouzbèke), kirghizes (problèmes de
frontières) et afghans (trafique de drogue). Ainsi, il est devenu le meilleur allié de Moscou en
Asie centrale et la sécurité de l'État tadjik dépend largement des Russes. En conséquence, la
coopération militaire entre les deux pays est renforcée, surtout au nom de la lutte contre l'ennemi
commun: Le terrorisme. Les relations americano-tradjikes sont cordiales car Douchanbé a
annoncé en fin septembre 2001 (avant le chute des talibans) qu'elle mettait son aéroport à
disposition des forces américaines. Cependant, vu les étroites relations militaires russo-tadjikes,
le coopération militaire avec Washington n'a pas encore connu un grand essor.
L'économie du Tadjikistan a été gravement affectée par la guerre civile. Une économie de
pénurie a remplacé l'économie soviétique. Suite aux Accords de paix (1997), le gouvernement
tadjik a commencé à procéder timidement aux nécessaires réformes structurelles. Ce processus
n'est pas encore terminé, mais il commence à porter ses fruits car le pays a enregistré une
croissance proche de 10% du PIB en 2001 qui malheureusement, selon des observateurs, devrait
fléchir en 2002/2003. Néanmoins, la Banque mondiale estime que le chômage concerne
actuellement entre 30% et 40% de la population active et qu'il atteindrait 60% des jeunes. Il
semble que 80% de la population soit en dessous le seuil de pauvreté. La moyenne des salaires
actuels est de dix dollars par mois. Selon, l'EIU1, le PIB par habitant ne dépassait pas 175 dollars
en 2002. Le pays est ainsi l'un des trois pays les plus pauvres du monde en dehors du continent
africain.
Les relations entre le Tadjikistan et l'Union européenne ont été longtemps limitées par
l'instabilité politique frappant le Tadjikistan. De fait, ces relations se limitent quasiment à l'aide
humanitaire et financière de l'UE. En mars 2000, le Conseil a décidé d'étendre au Tadjikistan
l'assistance financière exceptionnelle déjà accordée à l'Arménie et à la Géorgie. En outre,
1
Economist International Unit.
3
Douchanbé perçoit l'aide humanitaire de l'UE par le biais de l'ECHO. Ainsi, depuis 1992, elle a
perçu 145 millions d'euros. Pour ce pays en grande difficulté, cette aide fut grandement
bénéfique. La Commission a approuvé, en avril 2003, l'octroi de 10 millions d'euros au
Tadjikistan pour couvrir pendant un an les besoins humanitaires essentiels de ce pays. Les fonds
prélevés sur le budget de l'ECHO sont destinés aux groupes les plus vulnérables de la population
(en particulier les personnes âgées, les enfants et les invalides). Quelques 80.000 personnes
recevront une aide alimentaire ou seront bénéficiaires de projets de sécurité alimentaire axés sur
les familles; 250.000 personnes bénéficieront d'un meilleur accès à l'eau potable et aux
équipements sanitaires, et des médicaments essentiels seront fournis aux dispensaires dans tout le
pays.
4
I. SITUATION POLITIQUE
1. Introduction
1.1. Géographie
Le Tadjikistan fait partie, avec le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan,
de l'Asie centrale. En termes de peuplement et de civilisation, l'Asie centrale, au sens large,
représente tout l'espace où le monde turc des steppes est entré en contact avec les civilisations
persane, chinoise, et russe1.
Le pays est devenu indépendant le 9 septembre 1991. Doté d'une superficie de 144.000
kilomètres carrés (la moitié se situant à une altitude supérieure à 2000 mètres) et comptant
6,5 millions d'habitants (estimation de juillet 2001), le Tadjikistan est un pays relativement
modeste. Il est enclavé en Asie Centrale, et séparé du reste du monde par des chaînes
montagneuses et des étendues désertiques. Il possède des frontières communes avec
l'Afghanistan, la Chine, le Kirghizistan et l'Ouzbékistan. La population est majoritairement
composée de Tadjiks (65%), mais compte une forte minorité ouzbèke (25%). La minorité russe,
déclinante, ne représente plus que 3% de la population totale. La langue officielle est le tadjik,
quasiment identique au perse parlé en Iran. Le russe demeure très utilisé dans le monde politique
et des affaires. La capitale est Douchanbé, avec 600.000 habitants. 85% de la population est
musulmane (80% sunnites, 5% chiites).
Les lignes de divisions politiques sont d'ordre régionale et ethnique. Les quatre clans régionaux
principaux sont Leninabad au nord, la région de Kulyab dans le sud-est, le Gharm au centre et le
Badakhstan au sud-ouest. Leninabad est traditionnellement la région la plus riche, mais ses
factions ont perdu le pouvoir en 1992. Lors de la guerre civile, les membres du gouvernement
étaient majoritairement issus du Kulyab. Les éléments islamistes de l'Union de l'Opposition
Tadjik (UOT) ont leurs places fortes à l'est et au sud-est. Les divisions au sein de la population
sont accentuées par la forte minorité ouzbèke, qu'on retrouve surtout au nord.
1.2 Historique
Le Tadjikistan fut conquis par la Russie tsariste à la fin du XIXème siècle. En 1924, il devint
République autonome au sein de l'Ouzbékistan puis République socialiste de l'URSS en 1929.
Malgré son indépendance retrouvée vis à vis de l'Ouzbékistan, les deux centres principaux de la
culture tadjike, Samarcande et Boukhara, restèrent aux mains ouzbèkes.
L'indépendance vis à vis de l'URSS fut acquise en 1991. La désintégration du système
d'économie planifiée, à laquelle le pays n'était pas préparé, entraîna une grave crise économique
et sociale. La guerre civile qui s'ensuivit, résultante de conflits entre différents groupes politiques
qui souhaitaient reprendre les rênes du pays, ne fit qu'aggraver la situation. Elle éclata en mai
1992, dura 5 ans et coûta la vie à environ 50.000 personnes. On estime à 600.000 le nombre de
1
Voir Annexe I.
5
personnes ayant fui le conflit. Toutefois, les réfugiés ont majoritairement rejoint leur domicile
une fois le conflit terminé.
De difficiles négociations de paix réunissant les différentes factions tadjikes débutèrent sous
l'égide des Nations Unies en avril 1994. Une Constitution fut rédigée cette même année. Elle
institua une République dont Imomali Rakhmonov fut élu président à la suite d'un véritable
succès électoral (58% des voix). Les élections législatives de mars 1995 lui accordèrent le
soutien du Parlement.
Le 27 juin 1997, "l'accord général sur l'établissement de la paix au Tadjikistan" fut signé à
Moscou par le Président Rakhmonov et Said Abdulla Nuri pour l'Union de l'Opposition Tadjike.
"L'accord général" inclut les protocoles et documents signés durant la période de négociation. Il
prévoit un processus de réconciliation nationale. Dans ce cadre, les postes gouvernementaux
furent partagés par les deux parties. L'accord légalisa aussi les partis d'opposition. Son entrée en
vigueur fut fixée pour la fin 1999.
Le 12 août 1999, la Cour Suprême leva l'interdiction pesant sur les partis d'opposition. En effet,
depuis juin 1993, le Parti Démocratique, le Parti de la Renaissance islamique et les mouvements
Rastockhez et Lali Badakhchan n'avaient plus droit d'exister. Il leur était reproché leur
responsabilité dans l'éclatement de la guerre civile.
Peu après, Said Abdualla Nuri était élu Président du Parti de la Renaissance islamique, et
apparaissait comme le principal rival d'Imomali Rakhmonov.
Les accords de paix de 1997 prévoyaient que l'opposition islamiste obtiendrait 30% des postes
gouvernementaux et serait représentée au Parlement. Dans les faits, elle n'a obtenu que des
strapontins. En effet, Le Président Rakhmonov s'est octroyé l'essentiel des instruments du
pouvoir. Les élections présidentielles et parlementaires, qui n'ont pas été reconnues par l'OSCE,
ont vu la victoire du président et de sa formation, le Parti démocratique du peuple, selon des
scores dignes de l'époque soviétique (97% des suffrages à la présidentielle en novembre 1999).
Aux élections législatives du 27 février 2000, le Parti démocratique du peuple a obtenu 65% des
voix, les communistes 21% et le Parti islamiste 7,5%.
L'agitation n'a toutefois pas disparu du Tadjikistan. Ainsi, en 1998, les troupes de l'opposant
Makhmud Khudoberdiyev (environ 1000 hommes), opposé aux accords de paix, attaquèrent
Khudzhant, la deuxième ville du pays. Les rebelles furent défaits après six jours de violents
combats. Suite à cet incident, l'ONU adopta une résolution afin de prolonger son mandat
d'opérations de maintien de la paix de six mois. Malgré les irrégularités électorales évoquées
précédemment, l'opposition a continué de jouer le jeu. Le "numéro deux" islamique Qazi Akbar
Touradjanzadé a même appelé à voter pour Imomali Rakhmonov, et a été exclu de l'opposition.
2. Politique intérieure
2.1 Événements récents
En un peu plus de dix ans d'indépendance, le pays a dû faire face à de difficiles défis:
construction d'un État, désoviétisation, guerre civile... Il n'est pas surprenant dès lors qu'environ
80% de la population vive en dessous du seuil de pauvreté. Malgré d'indéniables progrès, la
situation politique est restée instable à cause de discordes entre les différents clans, y compris au
6
sein du gouvernement. Ainsi, les troupes du Colonel Khudoberdiyev qui appartenaient à l'ethnie
ouzbèke, illustrent un phénomène alarmant: certains anciens partisans du gouvernement ou de
l'opposition islamiste peuvent décider de faire cavalier seul pour essayer de renverser le régime,
ce qui a multiplié les conflits.
L'accord temporaire sur le partage des pouvoirs mentionnés dans les accords de paix a expiré,
mais le processus de paix et de réconciliation nationale est loin d'être achevé. La lutte entre partis
politiques semble avoir laissé place à une lutte de personnes ayant soif de pouvoir politique et
des privilèges. Cela ne devrait néanmoins pas influencer la composition actuelle du
gouvernement, le Président Rakhmonov utilisant habilement la Commission de Réconciliation
Nationale pour renforcer son pouvoir et celui de ses proches alliés.
D'après un rapport de l'OSCE, la situation dans le Tavildara est sous contrôle et il n'y a pas de
guérilla menée par des milices islamistes ouzbèkes au Tadjikistan. Si tous les problèmes n'ont
pas été réglés, les opposants semblent avoir pris conscience que la coalition en place représente
la dernière chance de conserver l'indépendance du Tadjikistan. Le nouveau nationalisme tadjik,
consensuel, a été marqué par le soutien au commandant afghan d'origine tadjike Ahmed Shah
Massoud (décédé), et par la célébration du millénaire de l'Empire samanide en septembre 1999,
que l'UNESCO, cédant à la pression ouzbèke, a refusé de parrainer (les Samanides avaient en
effet pour capitale Samarcande - actuel Ouzbékistan).
Le désarmement des milices s'est effectué presque intégralement. Si le pays a connu des
incidents armés, il dispose d'une scène politique plus ouverte que la plupart de ses voisins, même
si les affiliations politiques se font surtout sur une base régionaliste, voire clanique. Si certains
chefs de guerre islamistes, accessoirement barons de la drogue, ont été bien intégrés au pouvoir,
d'autres acteurs de poids, membres d'une ancienne "élite" soviétique soutenue notamment par
l'Ouzbékistan voisin, ont été ignorés. Ce qui renforce les risques de déstabilisation d'un pays où
des centaines de membres d'un parti islamiste, le Hebz-ut-Tahrir (Parti de la Vérité), ont été
emprisonnés ces dernières années. Selon des observateurs, leur courant est porté par l'absence de
perspective dans la lutte contre la corruption comme par l'attente frustrée d'une ouverture
démocratique réelle, dans un pays où les aspirations à cet égard sont particulièrement
prometteuses.
2.2 Système constitutionnel
a) L'exécutif et le législatif
Selon la Constitution de 1994, le Tadjikistan est une république au régime mixte, tout à la fois
parlementaire et présidentiel (autoritaire). M. Rakhmonov est chef d'État depuis le
25 novembre 1992. Il a été réélu le 6 novembre 1999 pour un mandat de sept ans, suite au
référendum du 26 septembre 1999 dont l'approbation a permis de changer la durée du mandat
présidentiel de 5 vers 7 ans. La prochaine élection présidentielle n'aura donc lieu qu'en 2006. Le
chef du gouvernement, nommé par le Président, est M. Akil Akilov.
Les élections législatives les plus récentes se déroulèrent le 23 mars 2000. Les prochaines auront
lieu en 2005.Depuis mars 2000, une nouvelle structure législative est en vigueur qui comprend
une Assemblée Suprême bicamérale (Majlisi Oli) composée d'une Chambre Basse (Majlisi
Namoyandagon) comptant 63 sièges (les députés sont élus pour cinq ans) et d'une Chambre
7
Haute ou Assemblée Nationale (Majlisi Milliy) qui regroupe 33 membres élus au suffrage
indirect pour une durée de cinq ans. 25 de ses membres sont choisis par les députés; les 8 autres
sont nommés par le Président. Celui-ci dispose d'un pouvoir exécutif et législatif et cherche à
limiter la représentation de l'opposition. Sous l'initiative du Président Rakhmonov, un
référendum constitutionnel a eu lieu le 22 juin 2003. Il proposait 56 amendements à la
Constitution, dont le plus controversé concernait la modification de l'article 65 qui permet à
l'actuel président d'exercer deux mandats successifs de 7 ans. Malgré les appels de quelques
partisans de l'opposition au boycott du référendum1, celui-ci a été adopté avec un "score
soviétique": plus de 93% de voix favorables selon la Commission électorale tadjike. Ainsi,
M. Rakhmonov pourra rester au pouvoir jusqu'à 2013, voire plus, ce qui signifie un règne de plus
de vingt ans.
b) Système judiciaire
Le Président nomme les juges de la Cour Suprême. En vertu du référendum susmentionné, ils
disposeront d'un mandat d'une durée de dix ans. Le système légal est basé sur un système de
droit civil. Toutefois, il est en parti hérité de l'ancien système soviétique et demeure pour le
moins incomplet si l'on se réfère aux systèmes en vigueur dans les démocraties occidentales.
c) Partis politiques
Le Parti Démocratique du Peuple du Tadjikistan, le Parti communiste tadjik et le Parti de la
Renaissance islamique sont (dans l'ordre) les trois partis les plus puissants. Le premier est celui
du Président Rakhmonov; il possède les ministères clefs et contrôle le Parlement. Le parti
communiste, dirigé par Shodi Shabdolov, s'est imposé comme le principal parti d'opposition à
l'issue des élections législatives de 2000. En fait, il n'exerce qu'une opposition modérée,
contrairement à ce que souhaiterait faire le parti de la Renaissance islamique. M. Rakhmonov et
son parti (Le Parti Démocratique du Peuple) jouissent d'un certain soutien populaire qui résulte,
selon des observateurs, de l'absence d'une alternative politique crédible. En outre, les hauts
niveaux atteints par la corruption et la criminalité ainsi que le mécontentement populaire,
conséquence des difficultés économiques et sociales, pourraient selon l'EIU 2 entraîner une
montée des mouvements islamistes radicaux. Par ailleurs, les partis sont obligés de procéder à
leur enregistrement, condition sine qua non à l'exercice de leurs activités politiques. Les critères
exigés rendent l'opération particulièrement difficile et, actuellement, il n'y a que six partis qui y
sont parvenus.
2.3. Droits de l'Homme
Pendant l'année 2002, le respect des droits de l'Homme s'est amélioré au Tadjikistan: la censure
sur Internet n'existe plus, le prix de l'enregistrement (obligatoire) des ONG a été réduit, les
prisons sont devenues accessibles et le Code pénal sera bientôt révisé. Toutefois, il y a encore
beaucoup à faire dans ce domaine, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression, la
liberté de conscience et la peine de mort.
1
L'ONU et l'OSCE n'ont pas envoyé d'observateurs malgré les demandes faites dans ce sens par les
autorités Tadjikes.
2
Economist Intelligence Unit, March 2003.
8
Le recours fréquent à cette dernière a été sévèrement critiqué par Amnesty International. En
outre, la célèbre organisation suggère, dans son rapport du 30 septembre 2002, que le Président
Rakhmonov utilise le prétexte de la lutte anti-terroriste pour éliminer ses opposants. L'OSCE a
indiqué le 24 mars 2003 qu'elle apprécierait l'abolition de la peine de mort au Tadjikistan.
Selon les observateurs, la liberté de conscience est également menacée. La région septentrionale
d'Isfara a vu récemment la fermeture de 33 mosquées sur un total de 152, sous le prétexte d'un
nombre trop important de ces édifices et de l'absence d'enregistrement (lequel d'ailleurs n'est pas
obligatoire).
Enfin, le droit à la liberté d'expression est particulièrement touché dans la mesure où les
journalistes sont soumis, notamment depuis les attentats du 11 septembre 2001, à de nombreuses
pressions, voire intimidations.
3. Politique extérieure
3.1. Relations avec les pays voisins
a) Ouzbékistan
Les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe, car environ un quart de la population
du Tadjikistan fait partie de la minorité ouzbèke. Cela entraîne d'occasionnels conflits
territoriaux. Le départ du chef rebelle islamiste d'origine ouzbèke, Djuma Namangani, en mai
2000, a diminué ces tensions. D'autre part, 86% des zones frontalières des deux pays ont été
démarquées, suite à l'accord d'octobre 2002.
b) Kirghizistan
Les divergences entre Douchanbé et Bishkek sont moins graves que celles existantes entre
Douchanbé et Tachkent. Elles résultent essentiellement de contentieux territoriaux frontaliers.
L'enchevêtrement des frontières d'origines staliniennes a entraîné la formation de nombreux
enclaves dans chaque pays. Suite aux décisions de la réunion de la commission
intergouvernementale kirghize-tadjike des 12 et 13 décembre 2002, les relations entre les deux
parties devraient se développer.
c) Afghanistan
La mouvance islamiste est plus développée au Tadjikistan que dans les autres pays d'Asie
Centrale, probablement à cause de la proximité de l'ancien régime taliban. Ainsi, le parti Hezbut-Tahrir a fait son apparition l'an 2000 en Asie Centrale, mais possède son bastion dans la
région de Leninabad. Ce mouvement est perçu comme une menace politique par les autorités
tadjikes. Suite à la chute des talibans, Kaboul et Douchanbé se sont rapprochés. En revanche, un
nouvel obstacle s'est manifesté: la recrudescence considérable du trafic de drogue de
l'Afghanistan vers le Tadjikistan.
9
d) Chine
En janvier 2002, un accord concernant la frontière sino-tadjike fut signé. Les représentants des
deux parties profitèrent de cette rencontre pour évoquer la possibilité de développer leurs
échanges économiques et commerciaux.
e) Russie
La Russie craint la diffusion de l'extrémisme islamiste en Asie Centrale. En 2000, elle a ainsi
renforcé la frontière du Tadjikistan avec l'Afghanistan de 22.000 soldats. En outre, l'armée russe
se charge de "garder" la frontière tadjike avec l'Afghanistan. La délégation de la Douma en visite
en janvier 2002 qualifia le Tadjikistan de "partenaire stratégique direct". En fait, Douchanbé est
le meilleur allié de Moscou en Asie centrale et la sécurité de l'État tadjik dépend largement des
Russes. Ainsi, la coopération militaire entre les deux pays se renforce, surtout au nom de la lutte
contre l'ennemi commun: le terrorisme. En outre, la Russie a promis son aide à la construction de
deux centrales hydroélectriques tadjikes et a procédé au rééchelonnement de la dette de
Douchanbé. Le seul motif de discorde est la forte communauté tadjike en Russie. Il semble que
800.000 tadjiks habitent dans les pays de la CEI, dont 650.000 en Russie. Selon des observateurs,
l'argent envoyé par ces travailleurs migrants est indispensable à l'économie tadjike. En novembre
2002, 70 travailleurs migrants illégaux furent expulsés par Moscou, ce qui a entraîné le
mécontentement des autorités tadjikes.
3.2. Les conséquences du 11 septembre 2001 et les relations avec les États-Unis
La guerre en Afghanistan a conféré une importance nouvelle aux pays d'Asie Centrale en
général, au Tadjikistan en particulier puisqu'il possède 1200 km de frontières communes avec
l'Afghanistan. Toutefois, les capacités militaires du pays étant réduites (sa sécurité est assurée
par quelques milliers de soldats russes stationnés en son sein), il fut moins directement impliqué
que l'Ouzbékistan. D'un autre côté, étant le pays d'Asie Centrale le plus fragile, il a beaucoup à
gagner d'une stabilisation de la situation en Afghanistan,. La présence de 'frères tadjiks' dans les
rangs de l'Alliance du Nord a facilité son choix en faveur de la lutte contre le régime taliban. Le
pays fit ainsi savoir en fin septembre 2001, qu'il mettait l'aéroport de Douchanbé à disposition
des forces américaines. L'opposition islamique, bien qu'en faveur de la lutte anti-terroriste,
afficha des réticences face à la présence de troupes américaines sur le territoire tadjik. Georges
Bush, comme pour remercier son allié, exprima la nécessité de renforcer les liens entre les ÉtatsUnis et le Tadjikistan, concernant notamment la sécurité régionale, le respect des droits de
l'Homme et le développement économique. Cependant, vu les étroites relations militaires russotadjiks, la coopération miliaire entre les deux parties n'a pas encore connu un grand essor. En
revanche, Douchanbé a signé avec Washington des accords de non-extradition visant à soustraire
les ressortissants américains à la juridiction de la Cour pénale internationale. Les États-Unis ont,
en échange, promis de soutenir la candidature tadjike à l'OMC, ainsi que d'appuyer les demandes
de subventions et de prêts du gouvernement tadjik aux institutions financières internationales
comme le FMI ou la Banque mondiale.
10
3.3. Les relations avec les organisations internationales
a) ONU
Suite à son engagement pour la paix lors de la guerre civile tadjike, l'ONU poursuit son action
dans le domaine humanitaire, lequel aurait besoin de 62 millions de dollars destinés à financer
53 projets en 2003.
b) OSCE
Le Tadjikistan est membre de l'OSCE qui a salué les récentes réformes des autorités tadjikes
dans le cadre du système judiciaire et a incité ces dernières à s'attaquer à la réforme de la
procédure électorale.
c) OTAN
Le Tadjikistan est membre du Partenariat pour la paix de l'OTAN et, dans ce contexte, le
Président Rakhmonov a participé à la réunion de Prague de l'Alliance atlantique, le 22 novembre
2002. Selon le Président tadjik, la coopération entre son pays et l'OTAN pourrait concerner la
formation professionnelle et les technologies de l'information. En outre, il aurait proposé à ses
partenaires la mise en œuvre d'un programme à long terme pour combattre le terrorisme.
11
II. SITUATION ÉCONOMIQUE
1. Introduction
L'économie du Tadjikistan a été gravement affectée par la guerre civile. Son PIB est tombé de
32,6% entre 1991 et 1996. La transition économique, non achevée, n'en fut que plus difficile,
comme l'illustre l'effondrement du PIB tadjik jusqu'à 1996. Son niveau équivalait alors à 40% de
celui de 1991. L'isolation géographique du Tadjikistan fut un facteur aggravant que l'état
désastreux des infrastructures routières et de télécommunications ne purent compenser. Une
économie de pénurie a remplacé l'économie soviétique. Le marasme a incité les personnes les
plus qualifiées à émigrer notamment en Russie. Certains de ceux qui sont restés ont contribué à
faire du pays l'une des plaques tournantes du trafic de drogue, notamment celui de l'héroïne
d'Afghanistan dont il est une des grandes voies de transit. Presque deux tonnes d'héroïne,
destinées aux marchés russe et de l'Union, ont été saisies à la frontière afghano-tadjik en 2002.
Tout au long des années 1990, le pays exsangue, fut très dépendant de l'aide extérieure, régionale
(Russie, Ouzbékistan...) et internationale (ONU et Union européenne).
L'industrie représente 30% du PIB tadjik et, au sein de celle-ci, la production d'aluminium est à
souligner. Le secteur agricole (également 30% du PIB) occupe 65% de la population et a pour
production principal le coton (environ deux tiers de la production agricole totale). Le secteur
énergétique est plutôt satisfaisant: le Tadjikistan produit 40% de l'énergie dont il a besoin,
notamment grâce à ses ressources hydroélectriques.
2. Tendances récentes1
Après avoir vu son PIB réel croître de 8,3% en 2000, le Tadjikistan enregistra une croissance
proche de 10% en 2001. Les estimations pour 2002 et 2003 se situent respectivement à 9,1% et
6,5%, ce qui est très encourageant. Le PIB se trouve néanmoins à un niveau qui est plus de deux
fois inférieur à celui de l'époque soviétique.
La production d'aluminium a continué de progresser et la récolte de coton a été bonne, mais les
fluctuations des cours mondiaux dans ces deux secteurs pèsent lourdement sur les résultats: la
croissance est forte mais fragile car elle dépend fortement des prix des marchés mondiaux,
lesquels peuvent connaître des oscillations considérables. Le point positif est que la croissance a
gagné d'autres secteurs comme l'agro-alimentaire, la sylviculture et les matériaux de
construction. La politique fiscale a connu une évolution positive grâce à l'informatisation des
données, au début de la réforme administrative, et surtout en raison de l'introduction progressive
de l'impôt sur le revenu. L'inflation a tendance à baisser. Elle était de 40% en 2001, 10% en 2002
et l'Economist Intelligence Unit (EIU) prévoit 7% en 2003. Toujours selon des observateurs de
l'EIU, à la fin 2004 le taux de change du somoni par rapport au dollar devrait se stabiliser autour
de 4 somonis pour 1 dollar. La dette extérieure atteint 1 milliard de dollars et en 2002, 40 à 50%
des revenus budgétaires ont été destinés à la compenser. En 2002, le Tadjikistan a connu, pour la
première fois depuis son indépendance, un actif commercial, de 18 millions de dollars grâce
notamment aux ventes d'aluminium et de coton.
1
Voir annexe II.
12
3. Réformes structurelles
Des progrès sensibles ont été accomplis en matière de réforme budgétaire. Les taxes sur la vente
de coton et d'aluminium ont été progressivement allégées et doivent être totalement supprimées
en 2002-2003. L'administration du Trésor a été renforcée et des services régionaux ont été crées.
Un nouveau service a été mis en place pour les gros contribuables. Enfin, un bureau d'audit
public a été ouvert, mais il ne fonctionne pas encore de manière totalement indépendante. Parmi
les domaines où il conviendrait d'améliorer encore la transparence et la responsabilisation
figurent notamment les opérations budgétaires et les relations financières entre le ministère des
finances et la Banque centrale.
La privatisation des petites structures étant quasiment achevée, l'accent a été mis sur les grandes
entreprises pour lesquelles le processus traîne en longueur. Au mois d'août 2001, 349 moyennes
et grandes entreprises avaient été vendues, sur les 955 destinées à la privatisation. Le manque de
transparence des procédures de privatisation reste un problème majeur. On estime qu'environ
70% des moyennes et grandes entreprises privatisées ont été rachetées et sont contrôlées par
leurs anciens salariés. Le gouvernement a fait part de son intention de restructurer les deux
principales entreprises d'État, à savoir la compagnie Barki Tadjik, qui détient le monopole de
l'électricité, et le producteur d'aluminium Tadaz qui représente à lui seul plus de la moitié de la
production industrielle du pays. La réforme agraire a été freinée par les collectivités locales, peu
enclines à renoncer au contrôle des anciennes fermes collectives qui fournissent, en temps de
pénurie, une certaine sécurité matérielle. En accord avec la Banque Mondiale, le Tadjikistan s'est
engagé à augmenter sensiblement le nombre de titres de propriété privée délivrés avant mai
2002. Les pouvoirs du Comité pour la réforme agraire ont été renforcés afin d'accélérer le
processus.
Le gouvernement a commencé à restructurer l'infrastructure publique en vue de séparer les
fonctions de régulation et les fonctions opérationnelles dans les secteurs des transports, des
télécommunications et de l'électricité. Il est par exemple prévu de modifier la législation afin de
transformer Tajiktelecom en société privée et de créer un organe de régulation indépendant dans
le secteur des télécommunications.
Les autorités ont encore progressé dans l'amélioration de la réglementation et de la surveillance
bancaires. Un nouveau relèvement des exigences de capital minimal est prévu afin d'accélérer la
consolidation du secteur bancaire, mais, globalement, la cote de confiance du système bancaire
reste faible et sa capacité d'attirer l'épargne demeure limitée (les dépôts bancaires représentent
moins de 3% du PIB). La Banque nationale du Tadjikistan a conclu des accords de
restructuration avec les quatre principales banques commerciales privatisées, ce qui a donné des
résultats, notamment, en matière de recouvrement des prêts et d'évaluation du risque de crédit.
Malgré les efforts du gouvernement, les investisseurs étrangers continuent à bouder le pays car il
est perçu comme politiquement instable. D'autre part, on redoute souvent son environnement
d'affaires défavorable et sa bureaucratie excessive. La Banque mondiale estime ainsi que la
moyenne annuel des investissements étrangers directs, ente 1996-2000, n'ont pas dépassé les 25
millions de dollars.
13
4. Problèmes sociaux
La Banque mondiale estime que le chômage concerne actuellement entre 30 à 40% de la force de
travail et qu'il atteindrait même 60% des jeunes. Il semble que 80% de la population soit sous le
seuil de pauvreté. La moyenne des salaires actuels est de dix dollars par mois. Selon l'EIU le PIB
par habitant ne dépassait pas 175 dollars en 2002. Le pays est ainsi l'un des trois plus pauvres
pays du monde en dehors du continent africain. Environ, un million de personnes ne survivent
que grâce à l'aide humanitaire. Cette aide ajoutée aux remises des nombreux travailleurs migrants
permet à la population tadjike de survivre tout en empêchant les tensions sociales. En décembre
2002, le FMI a approuvé un programme de trois ans (2003-2005) visant la réduction de la
pauvreté et la croissance (PRGF) et doté de 87 millions d'euros.
14
III. RELATIONS ENTRE LE TADJIKISTAN ET L'UE
Les relations entre les deux parties ont été longtemps limitées par l'instabilité politique frappant
le Tadjikistan. Celle-ci a rendu impossible la signature d'un Accord de partenariat et de
coopération. De fait, ces relations se limitent quasiment à l'aide humanitaire et financière de
l'UE.
1. Accord de commerce et de coopération
Cet accord économique et commercial fut signé par l'URSS en 1989 et entra en vigueur en 1990
pour une durée de dix ans. Mutatis mutandis, cet accord devrait s'appliquer aux États successeurs
de l'Union soviétique, mais le Tadjikistan n'a pas manifesté l'envie de le conserver lorsqu'il a
acquis son indépendance.
2. Mise en œuvre de l'assistance macrofinancière
En mars 2000, le Conseil a décidé d'étendre au Tadjikistan l'assistance financière exceptionnelle
déjà accordée à l'Arménie et à la Géorgie. Le Tadjikistan a réglé ses derniers arriérés de
paiement envers l'Union (78,8 millions d'euros) en mars 2001. Dans la foulée, le pays s'est vu
accorder le bénéfice d'un nouveau programme d'aide consistant en un nouveau prêt de
60 millions d'euros, à verser en tranches annuelles successives jusqu'en 2004. Le nouveau prêt et
la première tranche de dons de 7 millions d'euros ont été décaissés en mars 2001. Le Tadjikistan
ayant suffisamment progressé au niveau des réformes structurelles (amélioration du système
d'imposition, privatisations et mesures de restructuration du secteur bancaire), tout en conservant
des résultats macro-économiques satisfaisants dans une conjoncture extérieure difficile, la
deuxième tranche de 7 millions d'euros a pu être décaissée en décembre 2001, après que le pays
eut réduit de 8 millions d'euros son endettement net envers l'Union.
3. Aide humanitaire
L'aide ECHO est le seul programme de l'UE dont bénéficie encore le Tadjikistan, pays classé
parmi les vingt plus pauvres de la planète. Ainsi, depuis 1992 il a perçu 145 millions d'euros.
Pour ce pays en grande difficulté, cette aide fut grandement bénéfique. La Commission a
approuvé, en avril 2003, l'octroi de 10 millions d'euros au Tadjikistan pour couvrir pendant un an
les besoins humanitaires essentiels de ce pays. Les fonds prélevés sur le budget d'ECHO sont
destinés aux groupes les plus vulnérables de la population (en particulier les personnes âgées, les
enfants et les invalides). Quelque 80.000 personnes recevront une aide alimentaire ou seront
bénéficiaires de projets de sécurité alimentaire axés sur les familles; 250.000 personnes
bénéficieront d'un meilleur accès à l'eau potable et aux équipements sanitaires, et des
médicaments essentiels seront fournis aux dispensaires dans tout le pays. Commentant cette
décision, Poul Nielson, Commissaire à l'aide humanitaire, a déclaré dans un communiqué: "les
effets cumulés de la guerre civile, de l'effondrement économique et de la sécheresse au
15
Tadjikistan retiennent toujours aussi peu l'attention des médias et des bailleurs de fonds. La
mission d'ECHO (...) vise à aider les populations les plus vulnérables, où qu'elles se trouvent".
Le programme TACIS est en effet suspendu depuis décembre 1997. Parmi les pays de l'exURSS, seuls le Tadjikistan, le Turkménistan et la Biélorussie ne bénéficient pas de TACIS. Ce
programme a permis au Tadjikistan de recevoir 4 millions d'euros en 1994 et 1995 afin de
développer son agriculture, son secteur énergétique et ses ressources humaines. Pour des raisons
de sécurité, le programme d'action 1996-1997 ne fut adopté qu'en octobre 1997. Il fut par la suite
durablement suspendu fin 1997 suite à l'assassinat de l'épouse d'un expert de l'UE chargé de ce
programme. Les événements de l'après 11 septembre 2001 ont joué en faveur d'un
rapprochement sensible avec l'UE. Ainsi, conséquence de la visite d'une délégation de l'UE à
Douchanbé début janvier 2002, un prêt de 4 millions d'euros fut octroyé afin d'aider à nourrir la
population tadjike. En outre, un dialogue politique euro-tadjik devrait débuter.
4. Relations commerciales
Le Tadjikistan bénéficie du SPG depuis le 1er janvier 1993. Les principaux partenaires
commerciaux du Tadjikistan sont l'Italie, l'Allemagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas. Les
fibres textiles et l'aluminium constituent les principales exportations du Tadjikistan, tandis que
les métaux non ferreux en sont la principale importation. Depuis 1995, la balance commerciale
euro-tadjike est défavorable à l'Union1.
1
Voir annexes III à V.
16
ANNEXE I
17
ANNEXE II
TAJIKISTAN - ECONOMIC STRUCTURE
Annual indicators
1998
5.4
43.3
6.0
586
725
-120
0.79
Real GDP growth (%)
Consumer price inflation (%;av)
Population (m; year-end)
Exports of goods fob (US$ m)
Imports of goods fob (US$ m)
Current-account balance (US$ m)
Exchange rate (S:US$; av)b
1999
3.7
27.5
6.1
667
693
-35
1.26
2000
8.3
32.9
6.3
788
834
-62
1.86
2001
10.2
38.6
6.4
651
773
-74
2.39
2002a
9.1
12.2
6.5
732
830
-50
2.78
a Economist
b
Intelligence Unit estimates.
The somoni replaced the Tajik rouble in October 2000.
Origins of gross domestic product 2001
Agriculture
Industry & construction
Other
Principal exports (fob) 2001
Aluminium
Electricity
Cotton fibre
% of total
26.7
26.7
46.6
% of total
61.0
12.1
11.0
Principal imports (cif) 2001
Alumina
Electricity
Oil products
Foodstuffs
% of total
24.7
12.2
9.7
7.9
Main destinations of exports
% of total
(fob) 2001
Non-CISa
61.0
Europe
47.0
CISa
39.0
Uzbekistan
21.0
Russia
15.0
a
Commonwealth of Independent States.
Main origins of imports
(cif) 2001
CISa
Uzbekistan
Russia
Non-CISa
Europe
% of total
The Economist Intelligence Unit, March 2003
18
81.0
30.0
17.0
19.0
11.0
ANNEXE III
Trade of the EU with Tadjikistan by Member States
EU-imports (cif)
Total
2002
1000 €
-%67.919
100,0
January-February:
2002
2003
% change
9.950
16.029
61,1
of which:
France
Netherlands
Germany
Italy
United Kingdom
Ireland
Denmark
Greece
Portugal
Spain
Belgium
Luxembourg*
Sweden
Finland
Austria
9.851
3.253
5.638
26.997
3.383
0
629
53
3.701
1.838
6.429
0
1
0
6.145
14,5
4,8
8,3
39,7
5,0
0,0
0,9
0,1
5,4
2,7
9,5
0,0
0,0
0,0
9,0
1.588
0
2.382
2.739
636
0
377
0
507
321
608
0
1
0
791
2.751
120
356
7.914
422
0
0
1.187
734
357
1.862
0
0
0
326
32108
100,0
3.604
4.942
767
3069
12506
4427
1093
1
1790
108
0
2139
3118
9
2445
319
319
2,4
9,6
38,9
13,8
3,4
0,0
5,6
0,3
0,0
6,7
9,7
0,0
7,6
1,0
1,0
141
344
1.130
480
230
0
413
0
0
111
325
6
362
45
16
353
282
2.130
836
54
70
108
0
0
0
446
EU-exports (fob)
Total
of which:
France
Netherlands
Germany
Italy
United Kingdom
Ireland
Denmark
Greece
Portugal
Spain
Belgium
Luxembourg*
Sweden
Finland
Austria
Source: COMEXT database, EUROSTAT
Production: JDa/DG4/European Parliament
* Luxembourg January 2003 only
19
408
138
117
37,1
ANNEXE IV
Trade relations EU-Tadjikistan 2002
Structural analyses
EU-imports (cif)
1000 €
Total (A+B+C)
of which:
A: Raw materials
Food, beverages and tobacco (0+1)
Raw materials (2+4)
Energy (3)
B: Manufactured articles
Chemicals (5)
Machinery and transport eq. (7)
Other manufactured products (6+8)
SITC
3rd
rev.
1000 €
-%-
Main products (SITC division):
67.919
100,0
34.546
555
33.991
0
33.361
15
1.591
31.755
50,9
0,8
50,0
0,0
49,1
0,0
2,3
46,8
TEXTILE FIBRES (OTHER THAN WOOL TOPS), WASTES; NOT MANUFACTURED
26
33.983
TEXTILE YARN, FABRICS, MADE-UP ARTICLES, N.E.S., + RELATED PRODUCTS
65
13.002
NON-FERROUS METALS
68
11.959
ARTICLES OF APPAREL AND CLOTHING ACCESSORIES
84
5.872
TELECOMMUNIC. + SOUND RECORDING + REPROD. APPARATUS + EQUIPMENT
76
1.396
PHOTOGR. APP., EQUIPM. + SUPPLIES + OPTICAL GOODS; WATCHES 88
621
FEEDING STUFF FOR ANIMALS (NOT INCLUDING UNMILLED CEREALS)
08
504
IRON AND STEEL
67
178
MACHINERY SPECIALIZED FOR PARTICULAR INDUSTRIES
72
95
ROAD VEHICLES (INCLUDING AIR-CUSHION VEHICLES)
78
81
% of
total
50,0
19,1
17,6
8,6
2,1
0,9
0,7
0,3
0,1
0,1
Intraindustry
trade
intensity (1)
0,0
194,4
142,8
180,7
128,6
181,4
200,0
72,5
7,1
50,0
EU-exports (fob)
1000 €
SITC
3rd
rev.
1000 €
-%-
Main products (SITC division):
NON-FERROUS METALS
68
MACHINERY SPECIALIZED FOR PARTICULAR INDUSTRIES
72
SUGARS, SUGAR PREPARATIONS AND HONEY
06
PROFESSIONAL, SCIENTIFIC + CONTROLLING INSTRUM. + APPARATUS,
87 N.E.S.
BEVERAGES
11
GENERAL INDUSTR. MACH. + EQUIPMENT, N.E.S., MACHINE PARTS, N.E.S.
74
VEGETABLES AND FRUIT
05
CEREALS AND CEREAL PREPARATIONS
04
METALLIFEROUS ORES AND METAL SCRAP
28
MISCELLANEOUS MANUFACTURED ARTICLES, N.E.S.
89
Total (A+B+C)
32.108
100,0
of which:
A: Raw materials
Food, beverages and tobacco (0+1)
Raw materials (2+4)
Energy (3)
B: Manufactured articles
Chemicals (5)
Machinery and transport eq. (7)
Other manufactured products (6+8)
Source: COMEXT 2 database, EUROSTAT
9.972
7.685
2.167
120
21.742
3.766
6.999
10.977
31,1
23,9
6,7
0,4
67,7
11,7
21,8
34,2
Production: JDa/DG4/European Parliament
(1) The index can vary between 0 and 200: 0 means only exports, 200 only imports and 100 means balance in trade
Index: (((x+m)-(x-m))/(x+m))*100
20
4.790
2.573
2.326
1.540
1.496
1.405
1.316
1.301
1.244
1.132
% of
total
14,9
8,0
7,2
4,8
4,7
4,4
4,1
4,1
3,9
3,5
Intraindustry
trade
intensity (1)
142,8
7,1
0,0
0,0
0,0
0,9
2,1
0,0
0,0
10,5
ANNEXE V
Trade of the EU with Tadjikistan: 1995-2002
1000 ECU/€
EU-imports (cif)
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
Source: COMEXT database, EUROSTAT
EU-exports (fob)
72.106
91.038
93.288
84.692
54.983
43.881
60.228
67.919
Balance
49.137
35.303
31.239
41.791
32.288
34.359
34.438
32.108
-22.969
-55.735
-62.049
-42.901
-22.695
-9.522
-25.790
-35.811
Production: JDa/DG4/European Parliament
Trade of the EU with Tadjikistan: 1995-2002
100.000
80.000
60.000
1000 ECU/€
40.000
20.000
0
-20.000
-40.000
-60.000
-80.000
1995
1996
1997
1998
1999
EU-imports (cif)
Production: JDa/DG4/EP
21
2000
2001
EU-exports (fob)
2002
Balance
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