NOTE DE SYNTHÈSE
Le Tadjikistan fait partie des États composant la région de l'Asie centrale. Il a constamment subi
les pressions de ses puissants voisins russes et chinois. Il fut conquis par la Russie tsariste à la
fin du XIXème siècle. En 1929, le pays est devenu une des républiques de l'URSS et il a obtenu
son indépendance le 9 septembre 1991. La désintégration du système d'économie planifiée, à
laquelle le pays n'était pas préparé, entraîna une grave crise économique et sociale. La guerre
civile de 1992 à 1997, qui fut la résultante de conflits entre différents groupes politiques
souhaitant accéder au pouvoir, a contribué à aggraver la situation. Le 27 juin 1997, "l'accord
général sur l'établissement de la paix au Tadjikistan" fut signé à Moscou par le président Imomali
Rakhmonov et Said Abdulla Nuri pour l'Union de l'Opposition Tadjike. L'accord prévoit un
processus du reconciliation nationale. Dans ce cadre, les postes gouvernementaux auraient dû
être partagés par les deux parties. Toutefois, Le président Rakhmonov s'est octroyé l'essentiel des
instruments du pouvoir. L'élection présidentielle et les élections législatives, qui n'ont pas été
reconnues par l'OSCE, ont vu la victoire du président et de sa formation, le parti démocratique
du peuple (PDP), selon des scores dignes de l'époque soviétique (97% des suffrages à la
présidentielle en novembre 1999 et 65% des voix pour le PDP aux législatives de 2000). Suite au
référendum de juin 2003 qui a obtenu, selon la commission électorale Tadjike, plus de 93% de
voix favorables, le président Rakhmonov pourra rester probablement au pouvoir jusqu'en 2013
voire plus. En ce qui concerne sa politique extérieure, le Tadjikistan s'efforce de résoudre les
contentieux avec ses voisins ouzbeks (question de la minorité ouzbèke), kirghizes (problèmes de
frontières) et afghans (trafique de drogue). Ainsi, il est devenu le meilleur allié de Moscou en
Asie centrale et la sécurité de l'État tadjik dépend largement des Russes. En conséquence, la
coopération militaire entre les deux pays est renforcée, surtout au nom de la lutte contre l'ennemi
commun: Le terrorisme. Les relations americano-tradjikes sont cordiales car Douchanbé a
annoncé en fin septembre 2001 (avant le chute des talibans) qu'elle mettait son aéroport à
disposition des forces américaines. Cependant, vu les étroites relations militaires russo-tadjikes,
le coopération militaire avec Washington n'a pas encore connu un grand essor.
L'économie du Tadjikistan a été gravement affectée par la guerre civile. Une économie de
pénurie a remplacé l'économie soviétique. Suite aux Accords de paix (1997), le gouvernement
tadjik a commencé à procéder timidement aux nécessaires réformes structurelles. Ce processus
n'est pas encore terminé, mais il commence à porter ses fruits car le pays a enregistré une
croissance proche de 10% du PIB en 2001 qui malheureusement, selon des observateurs, devrait
fléchir en 2002/2003. Néanmoins, la Banque mondiale estime que le chômage concerne
actuellement entre 30% et 40% de la population active et qu'il atteindrait 60% des jeunes. Il
semble que 80% de la population soit en dessous le seuil de pauvreté. La moyenne des salaires
actuels est de dix dollars par mois. Selon, l'EIU
, le PIB par habitant ne dépassait pas 175 dollars
en 2002. Le pays est ainsi l'un des trois pays les plus pauvres du monde en dehors du continent
africain.
Les relations entre le Tadjikistan et l'Union européenne ont été longtemps limitées par
l'instabilité politique frappant le Tadjikistan. De fait, ces relations se limitent quasiment à l'aide
humanitaire et financière de l'UE. En mars 2000, le Conseil a décidé d'étendre au Tadjikistan
l'assistance financière exceptionnelle déjà accordée à l'Arménie et à la Géorgie. En outre,
Economist International Unit.