
chez/entre  Socrate/Platon  et  Aristote…)  De  cette  façon,  la  lecture  devient  un 
processus de l’apprentissage. 
 
 
Traductions/évaluations 
En Europe : Scandinavie (5 versions) – Allemagne, Russie (Ex-Union Soviétique; 3 éditions 
35.000 exemplaires), Angleterre, et maintenant la France.  
En Asie – toute la « voie de soie », de Xi’an par Samarkand à Bosphore – chinois (5 éditions 
20.000 exemplaires), tadjik, ouzbek, iranien, turc (3 éditions).  
En Ouzbekistan : après 9/11, une demande pour ce livre (but : modérer/moderniser les ésprits, 
après la chute de l’Union Soviétique et avec l’extremisme religieux en face). 
 
Évaluations  données  par  des  enseignants  en  Chine  et  à  l‘Ex-Union  Soviétique:  « pourquoi 
choisir ce livre ? » : (i) il est écrit par des philosophes contemporains, (ii) le livre va jusqu’à 
notre temps, (iii) le livre a une conception vaste de philosophie avec des référence aux sciences 
et idéologies politiques, (iv) pour les chinois : il y a des références aux penseurs chinois, pour 
les russes  (ex-soviétiques) : Marx  est  traité  “comme  les  autres”  – qu’ils  soient  Newton  ou 
Darwin –  pas comme un dieu, ni négligé.  
 
 
Avertissement  
Quand Gunnar Skirbekk m’a déclaré chercher qui pourrait traduire 
le livre qu’il a rédigé avec Nils Gilje A History of Western Philosophy, 
en vue d’une publication chez Hermann, c’est avec grand plaisir que 
j’ai accepté d’en superviser la traduction. Gunnar Skirbekk développe 
sur le monde contemporain des réflexions philosophiques originales 
et intéressantes ; il ne se cache pas de trouver chez Habermas l’une de 
ses principales sources d’inspiration, mais il évite ce qui me semble 
être la principale faiblesse de ce dernier, le caractère très général et 
très abstrait de sa théorie. Des études de cas concrets lui permettent 
de sortir d’une pensée binaire et dichotomique, pour prendre en 
compte toute la richesse et la complexité du réel (peut-être s’agit-il là 
d’une influence de Marcuse, dont il a été assistant dans sa jeunesse). 
Je regrette donc que Gunnar Skirbekk ne soit pas à ce jour mieux 
connu dans notre pays, et je souhaite que cette histoire de la philosophie 
lui permette de trouver dans la francophonie la notoriété 
qu’il mérite. Il ne s’agit bien sûr que d’un ouvrage d’introduction, 
reprenant un cours à destination des étudiants qui, à l’Université de 
Bergen, commencent l’étude de la philosophie. Ce n’est pas pour 
autant un insipide manuel scolaire, qui prétendrait à une illusoire et 
impossible objectivité : pour qui connaît un peu les conceptions de 
Skirbekk, il est impossible de ne pas en trouver la trace dans la façon 
dont au fil des pages les auteurs sont abordés. Mais, conformément 
à sa pensée, sa présentation, qui n’est pas neutre, n’est pas non plus 
une présentation partiale, comme a pu l’être celle de Russell dans un 
ouvrage qui porte presque le même titre : Russell ne se gênait pas 
pour condamner sèchement et souvent très caricaturalement tel ou tel 
grand philosophe qui n’avait pas l’heur de lui plaire, pour présenter 
les caricatures qu’il donnait des auteurs comme leur pensée même. 
Skirbekk, lui, traite de tous les penseurs avec respect, et si sa pensée 
est bien présente, elle ne vient pas s’interposer entre la leur et celle 
des lecteurs, comme ceux-ci vont pouvoir s’en rendre compte. 
Jean-Luc GAUTERO