regard antérieur à tout point de vue (toute théorie) ouvre vers une saisie originaire de l'expérience, la
phénoménologie cherche à sauver la Raison de son anéantissement en élargissant sa portée.
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Le regard phénoménologique introduit à tous les autres regards. C'est une philosophie transcendantale,
donc réfléchissant aux conditions nécessaires de la possibilité de l'expérience. Une méthode rigoureuse,
systématique : les intuitions eidétiques peuvent être traduites en langage quasi scientifique. C'est une
philosophie du vécu, de la facticité, du regard pluriel et multiplié.
La psychologie dirait que j’internalise en moi la totalité du monde, c’est une particularité humaine :
capacité à former des images, d’où l’explication causale du monde existant dans mon esprit. Cependant,
le rapport causal au monde ne peut être l’unique dans le potentiel phénoménologique. La mission
phénoménologique sera de baliser le champ de l’intuition donnée, pour y inclure tous les autres regards.
A ce titre, les "méditations cartésiennes " sont un peu une phénoménologie de la phénoménologie, où
l’on étudie la genèse phénoménologique de l’apparition des intuitions eidétiques au sein de la
connaissance. La phénoménologie c’est donc un mouvement intime à beaucoup d’autres philosophies :
Hegel, Descartes, Freud, Marx (matérialité porteuse de sens), Nietzsche…
La description est la première consigne phénoménologique : sans discrimination, une explication, une
analyse psycho-descriptive.
La science du 17 ° siècle se libère de tout anthropomorphisme (où l’on projette sur le monde des
propriétés spécifiques à l’Homme), c’est un effort considérable d’apprendre le monde en allant vers un
point où je ne suis pas (le soleil = centre de l’univers, voir révolution copernicienne) ; Les
mathématiques sont le moyen immatériel d’y parvenir ; il y eut une correction des données terrestres en
revenant à une pure élimination de ces données immédiates dans leur essence : le fait. Mais la science
parallèlement à son énorme contribution à la connaissance phénoménologique du monde est une perte
originaire de celui-ci. C’est un fossé que la science ne peut combler, par le fait même, volontaire, de sa
méthode : la vérité scientifique se gagne au prix de la perte de la connaissance véritable (perception), à
cause de cette position minimaliste qui ne la fait avancer qu’en tant que science (… une fuite en avant).
La phénoménologie reprend le sujet vivant : une vue qui est mienne. L’expérience immédiate n’est pas
aussi naïve que ce que le scientifique veut nous faire croire. Le jeune enfant même nous rapporte au
monde en un mélange de réception et d’explication primaire du monde. L’accès à toute réalité se fait
sans réflexion théorique explicite.
Que faire de ce matériau qui nous est donné ?
Pour comprendre celui-ci de manière phénoménologique, il faut se demander ce qui rattache toujours
l’expérience à une réalité effective : se distinguent ainsi trois concepts équivalents :
o L’Etre vrai
o L’Etre réel
o L’Etre dans le monde
L’intuition en essence est la source donatrice, commune par exemple à :
- l’expérience sensible du bleu