Les idées défendues par Husserl
Nul mieux que le professeur de Philoso-
phie à l’Université de Louvain, Alphonsede
Waelhens, a été à même de nous les décrire:
«Aucune expérience ne nous suggère que
la conscience connaît par voie de représen-
tation… Il faut dire au contraire que la
conscience est toujours la visée intention-
nelle d’un objet. L’image qu’on doit lui ap-
pliquer, pour la comprendre n’est pas celle
du récipient ou du contenant d’un contenu,
mais celle d’un phare qui illumine. À ce pro-
pos, deux thèses apparaissent dès le début
de la réflexion husserlienne.
•1ère thèse
Il y a autant de manières de viser inten-
tionnellement l’objet qu’il y a de manières,
pour l’objet, d’être donné ou d’apparaître.
La description de ces différents modes, tant
sur le plan noétique (la visée) que sur le plan
noématique (le type d’apparaître) est une des
tâches de la phénoménologie.
•2ème thèse
La perception et le percevoir jouissent sur
tous les autres modes de viser et d’apparaître
d’un certain primat en ce sens que tous ces
modes, quoique foncièrement différents du
mode perceptif, sont néanmoins fondés en
lui.
Remarquons en outre sans qu’il soit loisi-
ble de s’y arrêter, que la conception phéno-
ménologique de la perception et du perçu
ne prend pas modèle sur la conception psy-
chologique de ces mêmes notions [où le pos-
sible est plus souvent pensé que perçu] et
que, de surcroît, elle cherche à dépasser dé-
finitivement le dualisme sensibilité–intelli-
gence dont la perception fut de tout temps
prisonnière. De là découle une dernière
consigne méthodologique: celle du positi-
visme véritable. Le positivisme classique, ob-
nubilé par une théorie faussement réduction-
nelle de la science, entend prétendre que
notre saisie du réel ne comporte aucun élé-
ment a priori et qu’elle n’est valable que
dans la mesure où elle porte sur des « don-
nées sensibles», cette dernière expression
étant prise dans son sens le plus étroitement
restrictif. Or, si la phénoménologie reconnaît
dans le voir (et donc dans l’intuition) l’ins-
tance ultime et décisive de toute connais-
sance, elle se refuse à limiter ce voir aux
opérations de l’œil pour l’étendre à toute ac-
tivité spirituelle.»
La phénoménologie transcendantale en
tant que système méthodologique d’accès à
la vérité des choses
L’intérêt primordial de la phénoménologie
ne se porte vers aucune chose particulière.
Il s’attache:
•en premier lieu aux modes typiques d’être-
donné ou d’apparaître l’objet (l’objet perçu,
l’objet imaginaire, l’objet voulu, l’objet dont
il est jugé, etc.)
•en second lieu aux activités typiques de la
conscience (percevoir, imaginer, vouloir, ju-
ger, etc.).
Le phénoménologue s’efforce d’en dégager
l’essence. Il élaborera ainsi une série d’onto-
logies régionale, matérielle ou formelle.
Par exemple,
Classement > 7B21 mis en ligne en 01/ 2016
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