Vus d’ailleurs ilosophie – sagesse – histoire des idées – penseurs – sages – philosophes – sagesse – histoire des idées – pense Faire connaissance avec le philosophe Edmund HUSSEL Edmund HUSSERL (1859-1938), né en Moravie dans l’Empire austro-hongrois (actuelle République tchèque). Il fit d'abord des études en mathématiques et, dès lors qu'il voulut réfléchir sur les fondements et le sens de sa science, il se consacra à la philosophie. Ses recherches le mèneront à vouloir refondre l'ensemble des sciences dans la philosophie qui deviendra, pour lui, la science rigoureuse. Il suit les cours de Franz Brentano (qui fut aussi le professeur de Sigmund Freud) et s’instruit de l’intentionnalité chez Thomas d’Aquin, qui tous deux seront à la base de ses développements phénoménologiques ultérieurs. D'origine juive, il se convertit au protestantisme luthérien à l’âge de 27 ans. C'est en 1900-1901 qu'il publia son premier grand ouvrage : les Recherches logiques, en deux tomes : le premier (Prolégomènes à la logique pure) critique la position psychologiste qu'il avait défendue dans un précédent essai, devenant ainsi logiciste ; une nouvelle étape est franchie dans le tome II (Recherches pour la Phénoménologie et la Théorie de la connaissance) où il se montre phénoménologue. Ainsi sont esquissées les trois grandes étapes de sa pensée. En 1906, il obtint le titre de professeur titulaire à Göttingen, puis à Fribourg-enBrisgau de 1916 à 1928 (où Lévinas sera son élève, deux semestres durant). En 1913, il publia un ouvrage fondamental : les Idées directrices pour une phénoménologie (ou plus couramment : Ideen I). Ideen II et III, bien qu’entièrement rédigés, resteront inconnus du grand public. En 1929, il fut invité en France, accompagné de son épouse, afin de donner, à la Sorbonne, deux conférences qui constitueront la matrice des Méditations cartésiennes, texte synthétique qui esquissait les grandes questions de la phénoménologie transcendantale. En mai 1933, Martin Heidegger, membre du parti nazi, devint le recteur de l'université de Fribourg-en-Brisgau à la suite de quoi le professeur Husserl se vit interdire l'accès à la bibliothèque de l'université de Fribourg-en-Brisgau en application de la législation antisémite. Il fut radié du corps professoral en 1936. Il mourut deux ans plus tard, à l’âge de 79 ans. Ses manuscrits inédits furent menacés de destruction par le nazisme et durent être évacués à Louvain où se trouvent encore aujourd'hui les fameuses Archives Husserl, dans lesquelles de nombreux feuillets restent à dépouiller. Henri DUTHU Classement > 7B21 mis en ligne en 01/ 2016 Aller à => l’onglet “vus d’ailleurs” – dossier origine de ce texte – à l’accueil => reseau-regain.net 1/3 Les idées défendues par Husserl Nul mieux que le professeur de Philosophie à l’Université de Louvain, Alphonse de Waelhens, a été à même de nous les décrire : « Aucune expérience ne nous suggère que la conscience connaît par voie de représentation… Il faut dire au contraire que la conscience est toujours la visée intentionnelle d’un objet. L’image qu’on doit lui appliquer, pour la comprendre n’est pas celle du récipient ou du contenant d’un contenu, mais celle d’un phare qui illumine. À ce propos, deux thèses apparaissent dès le début de la réflexion husserlienne. • 1ère thèse Il y a autant de manières de viser intentionnellement l’objet qu’il y a de manières, pour l’objet, d’être donné ou d’apparaître. La description de ces différents modes, tant sur le plan noétique (la visée) que sur le plan noématique (le type d’apparaître) est une des tâches de la phénoménologie. • 2ème thèse La perception et le percevoir jouissent sur tous les autres modes de viser et d’apparaître d’un certain primat en ce sens que tous ces modes, quoique foncièrement différents du mode perceptif, sont néanmoins fondés en lui. Remarquons en outre sans qu’il soit loisible de s’y arrêter, que la conception phénoménologique de la perception et du perçu ne prend pas modèle sur la conception psychologique de ces mêmes notions [où le possible est plus souvent pensé que perçu] et que, de surcroît, elle cherche à dépasser dé- Classement > 7B21 finitivement le dualisme sensibilité–intelligence dont la perception fut de tout temps prisonnière. De là découle une dernière consigne méthodologique : celle du positivisme véritable. Le positivisme classique, obnubilé par une théorie faussement réductionnelle de la science, entend prétendre que notre saisie du réel ne comporte aucun élément a priori et qu’elle n’est valable que dans la mesure où elle porte sur des « données sensibles », cette dernière expression étant prise dans son sens le plus étroitement restrictif. Or, si la phénoménologie reconnaît dans le voir (et donc dans l’intuition) l’instance ultime et décisive de toute connaissance, elle se refuse à limiter ce voir aux opérations de l’œil pour l’étendre à toute activité spirituelle. » La phénoménologie transcendantale en tant que système méthodologique d’accès à la vérité des choses L’intérêt primordial de la phénoménologie ne se porte vers aucune chose particulière. Il s’attache : • en premier lieu aux modes typiques d’êtredonné ou d’apparaître l’objet (l’objet perçu, l’objet imaginaire, l’objet voulu, l’objet dont il est jugé, etc.) • en second lieu aux activités typiques de la conscience (percevoir, imaginer, vouloir, juger, etc.). Le phénoménologue s’efforce d’en dégager l’essence. Il élaborera ainsi une série d’ontologies régionale, matérielle ou formelle. Par exemple, mis en ligne en 01/ 2016 Aller à => l’onglet “vus d’ailleurs” – dossier origine de ce texte – à l’accueil => reseau-regain.net 2/3 • la région nature étudie l’essence commune à toutes les essences qui définissent un mode d’apparaître, se manifestant dans la nature (la chose, le vivant, le propre, etc.) ; • La région conscience regroupe toutes les essences qui ont en commun d’être une activité consciente (penser, sentir, imaginer, percevoir, etc.) et déterminer ce qui caractérise toute conscience en tant que telle. Il n’est aucunement requis qu’un objet éidétique (une essence) pour susciter l’attention du phénoménologue, comporte des activités réelles de cette essence. « L’objet-en-général » ou « tout-objet-quelconque » sont des essences qui n’ont aucun répondant concret ; elles n’en sont pas moins un thème nécessaire et important de la recherche phénoménologique. Du point de vue des disciplines philosophiques, il semble qu'une science toute particulière, quoique simplement négative (phaenomenologia generalis) doive précéder la métaphysique ; les principes de la sensibilité s'y verront fixer leur validité et leurs bornes, afin qu'ils n'embrouillent pas les jugements portant sur les objets de la raison pure, comme cela s'est presque toujours produit jusqu'alors. Henri Duthu Méditations cartésiennes : Les enseignements des « Conférences de Paris » : PDF => ICI Sommaire des leçons du Professeur Edmund Husserl : PDF => ICI Conclusion de Husserl sur ses « Méditations cartésiennes » : PDF => ICI Site initiation philo de Henri Duthu => ICI Classement > 7B21 mis en ligne en 01/ 2016 Aller à => l’onglet “vus d’ailleurs” – dossier origine de ce texte – à l’accueil => reseau-regain.net 3/3