Cet axe phénoménologique vient achever l'axe 1 (Mutations) et l'axe 2 (Les enjeux politiques) en étudiant
ce que devient le concept de sujet avec la rupture kantienne et surtout avec la radicalisation et le
dépassement du kantisme dans la phénoménologie de Husserl, de Heidegger, ainsi que dans les différentes
figures de la phénoménologie et de l'herméneutique (Scheler, Edith Stein, Gadamer, Binswanger,
Merleau-Ponty, Ricœur, Levinas, Henry, Maldiney).
Á partir des œuvres complètes de Husserl, il est possible de reprendre à nouveaux frais la question de
l'identité en la libérant de toute forme d'anthropologie et de psychologisme. Le je transcendantal, auquel
donne accès la réduction phénoménologique, permet d'accéder aux questions les plus difficiles de la
temporalisation active et passive qui animent la philosophie contemporaine. Sans aucun retour au réalisme,
sans aucune rechute dans l'anthropologie empirique, il est possible de décrire la corporalité du sujet et son
lien essentiel à une communauté. Cet axe veut insister également sur le caractère incontournable des
analyses heideggériennes de l'ipséité pour comprendre le mode propre de l'individuation de l'homme au-delà
de sa définition comme animal rationnel. Heidegger permet également d'échapper à une interrogation
purement théorique et abstraite sur l'identité personnelle de façon à envisager également les dimensions
pratique et éthique d'une identité qui n'est pas un simple invariant anthropologique, mais un avoir à être.
Le dépassement de toute forme de naturalisme et de subjectivisme par la phénoménologie a ouvert la
possibilité d'une toute nouvelle éthique phénoménologique qui s'attache à élucider les vécus qui donnent
lieu à un devoir. Au-delà du kantisme, il est possible de comprendre la responsabilité à partir des situations
concrètes dans lesquelles le sujet est pris, sans retomber dans l'empirisme. L'œuvre de Max Scheler sera
étudiée. L'équipe compte également poursuivre des travaux sur la penséeIdentité et Subjectivité
d'Emmanuel Levinas, dont les archives sont déposées à l'IMEC qui se trouve à Caen. Au-delà des mirages
contemporains d'un sujet tout puissant, la dimension éthique de l'identité personnelle impose de tenir
compte de l'essentielle finitude de l'action. L'éthique fait alors de la véritable métaphysique de la personne
tout autre chose qu'une variante de la métaphysique du sujet et décrivant une responsabilité inséparable du
monde et des autres hommes.
Les paradoxes de l'identité personnelle ne peuvent être étudiés sans une phénoménologie du corps qui se
trouve au cœur de la pensée contemporaine (Merleau-Ponty, Henry, Levinas, Henri Maldiney, Jean-Luc
Marion, Didier Franck, Jean-Louis Chrétien). Le corps est indissociable de la recherche de la vérité comme
de l'accomplissement éthique, il donne à voir et à être, et ainsi étudier la corporalité de l'homme, c'est
envisager la liberté d'un sujet fini engagé dans le monde et qui répond du sens du monde à travers sa
finitude.
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4 octobre 2016Dernière modification :
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