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Le Réseau
québécois des projets
d'Agriculture soutenue par
la communauté (ASC)
Le Réseau québécois des projets d'ASC
2177, rue Masson, bureau 317, Montréal, Québec, H2H 1B1
téléphone : (514) 522-2000, télécopieur : (514) 522-1227,
Site Internet : www.equiterre.qc.ca, courriel : [email protected]
La petite histoire
L'agriculture soutenue par la communauté (ASC) a d'abord été instaurée dans les années 1980 en
Suisse, puis, ailleurs en Europe et en Amérique du Nord. Au Japon, un équivalent de l'ASC
s'était développé en 1965 qui s'appelait teikei ce qui veut dire : « l'alimentation avec le visage du
fermier ». Près de 2000 projets de ce type opèrent actuellement en Amérique du Nord, dont plus
d'une centaine au Canada.
En 1995, des membres d'Équiterre décidèrent d'expérimenter le concept de l'ASC. La recherche
d'une première ferme a mené à la ferme biodynamique Cadet-Roussel au Mont St-Grégoire. Un
comité incluant le couple de fermiers et un chargé de projet d'Équiterre mettent alors sur pied des
livraisons hebdomadaires pour une vingtaine de personnes dans le quartier Mile-End à Montréal.
La ferme a ainsi livré des paniers contenant au total plus de 30 variétés de légumes et fruits
locaux tous certifiés biologiques. De plus, les partenaires ont eu l’occasion de participer au
travail à la ferme. L'évaluation à la fin de la saison a démontré que les partenaires étaient
enthousiasmés par l'expérience.
Naquit alors l’idée de faire partager cette formule à d'autres fermes et d'autres citoyens à la
recherche d'aliments biologiques locaux. Par ailleurs, quelques fermes québécoises
fonctionnaient déjà selon des systèmes d'approvisionnement similaires. En 1996, fut donc
développé le « Réseau québécois des projets d'Agriculture soutenue par la communauté » et
Équiterre prit en charge la coordination.
Des fermes qui ont en commun …
L'un des premiers objectifs réalisés par le Réseau fut de définir les critères de fonctionnement
communs des fermes voulant travailler avec Équiterre :
Agriculture biologique
Les fruits et légumes des paniers sont certifiés biologiques en vertu de la loi sur les appellations
réservées.
Production locale
Les fruits et légumes des paniers proviennent de la ferme ou d’une autre ferme locale en cas de
besoin.
Partage des risques et bénéfices
Les consommateurs paient à l’avance une part des récoltes. En échange, les fermiers s’engagent
à produire en quantité, diversité et qualité. Si le temps est clément, le panier est généreux.
Dimension sociale
Les fermes sont invitées à réaliser des événements (ex. : fêtes de récolte) afin de raffermir les
liens de confiance.
Comment est-ce que ça fonctionne ?
Les consommateurs(trices) deviennent partenaires d'une ferme en achetant à l'avance une part de
la récolte à venir. Par la suite, ils rencontrent chaque semaine l’agriculteur au point de chute pour
récupérer leur panier. La saison dure en moyenne 15 à 20 semaines et certaines fermes offrent
aussi des paniers d’hiver garnis de légumes de conservation.
Selon le concept original de l'ASC, les fermiers / fermières se rencontrent pour planifier la saison
et pour définir le coût des paniers en fonction du budget nécessaire à la production. Il s'agit de
trouver un équilibre pour garantir à la fois un revenu décent pour la ferme et un prix abordable
pour les partenaires. La logique de ce système est donc différente de celle du marché, où les prix
fluctuent hors du pouvoir tant des producteurs(trices) que des consommateurs(trices). Dans la
pratique, il est rare que les partenaires soient aussi impliqués mais, selon les fermes, ils peuvent
aider au champ ou au point de chute ou même prendre part aux décisions de la ferme avec
laquelle ils sont impliqués.
Les paniers sont remplis des produits de la ferme. Il est généralement composé de six à douze
variétés de légumes et quelques fois, de petits fruits. Le partenaire ne choisit pas le contenu de
son panier bien qu'il puisse faire l'échange de certains produits au point de chute. Recevoir un
panier constitué entièrement d'aliments locaux est une éducation en soi : on apprend à composer
son menu avec ce qui est prêt au champ ! D'autres opportunités d'échange et d'éducation sont
fréquentes dans ces projets, incluant des échanges de recettes, des visites à la ferme, des
occasions de mettre la main à la pâte et bien sur, le lien avec son agriculteur ou son agricultrice. Il
est à noter que d’autres fermes offrent quant à elles de la viande.
Le rôle d’Équiterre
Avec pour objectif d'appuyer l'agriculture biologique et locale et d'augmenter l'accessibilité des
produits biologiques, Équiterre travaille entre autres à :
- faire connaître la formule de l'ASC auprès des agriculteurs(trices) et du grand public via le
site Internet d'Équiterre, des kiosques, des conférences et auprès des médias,
- jumeler les groupes de citoyen(e)s désirant devenir partenaires d'une ferme du Réseau,
- aider les agriculteurs(trices) à développer leur projet d'ASC (conseils, mentorat, formations,
documentation, etc)
- coordonner les activités du Réseau (critères de fonctionnement, réunion annuelle pour les
fermes, etc)
Des impacts positifs
L’ASC se taille une place dans le milieu agricole québécois et ailleurs au monde. Ses impacts
sont de plus en plus connus et incitent bon nombre de fermes à se tourner vers cette formule où
leur mise en marché est basée sur la solidarité entre personnes.
a) Impacts économiques
Avantageuse à la fois pour la ferme et pour le partenaire, l’ASC permet à de petites fermes
biologiques de se tailler une place dans le monde du maraîchage ou de l’élevage. D'une part, le
fermier ou la fermière reçoit une partie importante de son paiement à l'avance, minimisant
l'endettement en début de saison. Il ou elle profite d'un revenu plus stable et de l'assurance
d'avoir vendu sa récolte. D'autre part, la personne qui paie à l'avance fait une excellente
transaction, car les produits biologiques ainsi obtenus leur reviennent à un coût moindre que s'ils
avaient été achetés au détail pour la simple raison qu’aucun intermédiaire n’intervient entre lui ou
elle et la ferme.
b) Impacts sociaux
L'ASC présente de nombreux avantages sur le plan social. En stimulant la coopération directe à
l'échelle communautaire. Certaines fermes sont en lien avec des organismes qui prennent les
paniers non réclamés pour les redistribuer ou les cuisiner sur place. D’autres ont initié des
mesures pour faciliter l'accès de personnes à faible revenu aux groupes, par exemple en offrant
des parts subventionnées ou des « parts travail » (paniers en échange de travail à la ferme).
c) Impacts environnementaux
Les pratiques agricoles préconisées en régie biologiques impliquent que la ferme maintient un
écosystème en santé. L’utilisation d’engrais ou de pesticides de synthèse est proscrite ce qui
minimise l’impact les ressources comme l’eau et le sol. Participer à l’ASC est donc une façon de
contribuer à l’augmentation du nombre de fermes en culture biologique ou au maintien de ces
fermes dans nos régions.
La croissance du réseau de 1996 à 2005
Le Réseau québécois des projets d'ASC suscite un grand intérêt de la part du public. Chaque
jour, des gens communiquent avec Équiterre pour s'informer sur le sujet et pour trouver une
ferme qui pourrait les approvisionner.
Comptant sept fermes en 1996, le Réseau est passé à 97 fermes en 2005, ce qui inclut les fermes
qui font des paniers (77) ainsi que des fermes qui offrent des produits complémentaires (20) tels
que miel, produits de la pomme, etc… La taille des projets varie passablement d'une ferme à
l'autre. Les unes accueillent une quinzaine de partenaires alors que d'autres frôlent les 400
partenaires. Ainsi, en 2005, environ 20 000 personnes seront approvisionnées en aliments
biologiques locaux via la formule de l'ASC dans quatorze régions du Québec.
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