
L’éducation du patient diabétique fait donc partie intégrante du traitement. Les actions
d’éducation ne sont pas standardisées, elles doivent s’adapter à chaque patient en prenant en
compte le contexte global du patient et les objectifs de son traitement.
Toute la difficulté dans le cas du diabète de type 2 est tout d’abord que c’est une maladie
asymptomatique au départ. Le patient arrive en consultation avec des résultats biologiques
anormaux, mais aucun symptôme clinique n’est présent. La première étape est donc de faire
comprendre au patient que même s’il ne ressent rien, la maladie est là.
La deuxième difficulté est la chronicité de cette maladie. Le diabète est une pathologie au long
cours, que le patient va devoir progressivement s’approprier et apprendre à gérer. Et comme dans
toutes les maladies chroniques, le grand écueil du traitement reste l’observance.
Face à cette chronicité, le soignant doit faire attention à ne pas banaliser les contraintes du
traitement. Le patient pourrait alors se sentir incompris et n’est pas encouragé à s’investir dans un
partenariat de soins avec son médecin.
Les mesures thérapeutiques ne doivent pas être présentées comme étant antagonistes aux
projets de vie : elles doivent s’y intégrer. Le patient doit peu à peu avoir confiance en sa capacité à
gérer la maladie et avoir la conviction que cela en vaut la peine.
La maladie et ses traitements mettent en jeu des connaissances, des croyances et des
représentations qui peuvent aider ou faire obstacle à l’adoption de comportements rationnels. La
tâche du soignant est de permettre au patient de les exprimer pour aider si nécessaire à les modifier,
afin de trouver le meilleur compromis entre ce qui est souhaitable et ce qui est possible.
L’éducation thérapeutique du diabétique ne se fait pas en une consultation. Elle se fait tout au
long du suivi, à travers des interventions régulières. Elle consiste le plus souvent en la définition
d’objectifs, l’établissement d’un contrat et d’un programme éducatif adapté à chaque patient
diabétique. Le but du médecin doit être d’effectuer une alliance thérapeutique avec le patient.
Sur le long terme, le patient traverse diverses périodes de sa vie, plus ou moins favorables à la
réceptivité de l’éducation thérapeutique. Certains moments peuvent être propices à une motivation
accrue de la gestion de sa santé, qui sont à identifier par le soignant. Cela peut être par exemple à
l’occasion d’une grossesse (motivation pour la santé du bébé), d’un départ à la retraite (plus de
temps pour gérer sa santé), ou au décours de la survenue d’une complication (décision de prendre
les choses en main pour préserver le plus possible sa santé).
L’évaluation de l’efficacité de l’éducation thérapeutique est très complexe. Elle prend en compte
des indicateurs de santé comme l’HbA1c, l’évolution du comportement du patient à l’égard de la
prise en charge de sa maladie, et s’intéresse à l’impact sur la qualité de vie.
3. Les différentes méthodes d’éducation thérapeutique dans le cadre du
diabète de type 2
Vu le nombre croissant de patients diabétiques en France (plus de 2 millions de malades en
France, dont 95% diabétiques de type 2), et l’importance de l’éducation thérapeutique dans la prise