Session 2
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Le diabète de type 2 est fréquent chez les
patients avec fonction rénale altérée, et ce
d'autant plus que l'atteinte rénale est sévère.
De multiples facteurs contribuent à cette
association : des facteurs de risque sont com-
muns, comme l'âge, d'autres sont des liens de
causalité, comme certains traitements utilisés
chez les insusants rénaux ou réciproque-
ment le développement d'une néphropathie
diabétique. La prise en charge d'un diabé-
tique avec insusance rénale pose notam-
ment la question des objectifs glycémiques
(HbA1c, glycémies à jeun et éventuellement
post-prandiales, évitement obligatoire ou
simplement souhaitable des hypoglycémies),
et la question corollaire du choix de ma molé-
cule ou des molécules. Les recommandations
KDOQI ont conrmé que l'objectif glycé-
mique était une HbA1c < 7 %. Plus récem-
ment encore, les sociétés savantes américaine
et européenne de diabétologie (ADA/EASD)
ont publié un consensus s'écartant des algo-
rithmes classiques conduisant à une escalade
thérapeutique automatiquement déclenchée
par une HbA1c au dessus d'un seuil donné ;
elles ont privilégié une approche qualiée de
"centrée sur le patient", qui intègre les comor-
bidités dans l'établissement du caractère plus
ou moins intensif des objectifs et des moyens
que l'on mettra en oeuvre. On fera simple-
ment l'exposé des principes de ce soin sur
mesure.
Le choix thérapeutique s'est élargi récem-
ment chez les patients avec fonction rénale
altérée, et cette évolution va se poursuivre.
Ainsi, la molécule recommandée de première
intention dans le diabète de type 2 est la met-
formine. Du fait de son élimination rénale et
NOUVEAUTÉS TRAITEMENTS ANTI-DIABÉTIQUES
ET INSUFFISANCE RÉNALE
Pr Roussel – Diabétologie – Groupe Hospitalier Bichat-Claude Bernard - Paris
de la crainte de son accumulation et de la
survenue d'une acidose lactique, les recom-
mandations la contre-indiquaient dans l'insuf-
sance rénale modérée, avec diérents seuils
selon les pays. Cette crainte semble pour
l'essentiel infondée selon les multiples études
observationnelles conduites ces dernières
années, et il est probable qu'elle a constitué
une perte de chance pour de nombreux pa-
tients, la metformine étant associée avec un
bénéce cardiovasculaire propre dans l'essai
randomisé majeur UKPDS et plusieurs études
observationnelles. Les recommandations bri-
tanniques ont ainsi récemment indiqué que
la posologie de la metformine devait être
réduite de moitié en dessous d'une clairance
estimée de 50 ml/min/1,73m2, repoussant la
contre-indication en dessous de 30. Les sul-
famides de brève durée d'action et des ana-
logues des sulfamides, les glinides, ont été
utilisés dans plusieurs essais randomisés chez
des patients en insusance rénale y compris
sévère voire en suppléance, et leur utilisation
semble préférable, en terme de sécurité (fré-
quence et sévérité des hypoglycémies) à celle
des sulfamides de longue durée d'action. Les
incrétines sont des hormones produites par le
tube digestif en réponse à la prise alimentaire.
Parmi leurs cibles gurent les cellules beta et
alpha, avec pour eet la potentialisation de la
sécrétion d'insuline et la répression de celle
de glucagon. La concentration de GLP-1 (Glu-
cagon-like peptide-1), l'une de ces incrétines,
est abaissée dans le diabète de type 2, ce qui a
ouvert une voie thérapeutique. Des agonistes
peptidiques du récepteur du GLP-1 sont dis-
ponibles (liraglutide, exénatide). Leur eet sur
l'HbA1c est assez puissant (-1 à 2% en général)
et ils ont aussi en moyenne un eet de réduc-