AMS : Les actionnaires en colère contre la contrefaçon et

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AMS : Les actionnaires en colère contre la contrefaçon et la
contrebande
Les actionnaires des AMS accusent le gouvernement de ne rien faire pour ralentir le flux des produits
contrefaits qui continuent d'affecter l'économie nationale.
Par Zohra Abid
La visite, mardi dernier, des petits actionnaires au siège des Ateliers mécaniques du Sahel (AMS), à Sousse,
n'était pas fortuite. C'était l'occasion de prendre connaissance de la situation de cette entreprise du Groupe
Loukil cotée à la Bourse de Tunis depuis avril 2012 et de discuter des actions à mener auprès des décideurs
afin de les pousser à agir de manière plus ferme et énergique contre les «mafieux criminels», selon l'expression
de l'un des actionnaires.
Fondés en 1962 par l'Etat et rachetés en 2008 par le Groupe Loukil, les AMS, spécialisés dans la fabrication
des ustensiles de cuisine, l'art de la table et la robinetterie, font face à de grandes difficultés financières. Les
actionnaires ont tenu à visiter l'usine pour discuter avec les dirigeants, comprendre les difficultés auxquelles ils
font face et avoir une idée des perspectives de relance de ses activités.
Lors de cette visite, conduite par Walid Loukil, directeur général adjoint de Groupe familial, et à laquelle ont
pris part, aux côtés des petits porteurs, des intermédiaire en bourse, des experts financiers et des acteurs de la
société civile, il a été aussi question de prendre connaissance des projets en cours aux AMS, notamment en
matière de développement des produits. Sur ce chapitre, au moins, ils n'ont pas été déçus. Beaucoup, au
contraire, se sont dit rassurés.
Haut de gamme et conquête de nouveaux marchés
La société, qui, à cause de la contrefaçon, de la contrebande et du marché parallèle, a du mal à décoller sur le
marché intérieur, malgré le savoir-faire de ses 430 employés et la qualité reconnue de ses produits, cherche,
aujourd'hui, pour se remettre en selle, à conclure des marchés à l'échelle internationale.
En Tunisie, un seul marché important a pu être conclu avec la Sonede, d'un montant de 18 millions de dinars
tunisiens (MDT) sur trois ans, explique le directeur général des AMS, Slah Barkallah. «Il s'agit d'articles de
raccordement», a-t-il précisé.
«Nous avons beaucoup investi dans le développement et l'amélioration de nos produits sur le double plan du
design et de la qualité», a indiqué à Kapitalis Imed-Eddine Siala, directeur technique, en nous montrant la liste
des nouveaux produits notamment de la gamme César. «Nous avons travaillé sur les mitigeurs bain douche,
ceux des bidets, éviers et des robinets, qui sont présentés avec des raccords jaune et chromé», a-t-il ajouté. Il
était visiblement fier de montrer aux actionnaires ce qui se fait de mieux dans l'usine, avant de les inviter à un
petit tour pour prendre connaissance du processus de fabrication, qui commence dans les fonderies pour
arriver, en fin de chaîne, entre les mains des filles qui y mettent les dernières touches avant l'emballage.
Les dirigeants des AMS savent que la société, qui se distingue par la qualité et la grande diversité de ses
produits, a tous les atouts pour réussir à l'international. Dans ce contexte, un premier contrat important a été
signé avant la révolution de 2011 avec un partenaire égyptien, malheureusement, ce dernier a eu beaucoup de
problèmes après la chute du régime de Moubarak et le marché est tombé à l'eau.
«N'empêche que les AMS poursuivent leur prospection des marchés extérieurs. Un showroom ouvrira bientôt
en Algérie. Nous allons également ouvrir une fenêtre sur le Moyen-Orient avec un showroom en Jordanie, qui
sera destiné notamment aux marchés irakien et syrien, après que la guerre sera terminée dans ces deux pays,
où tout sera à reconstruire. Nos produits seront également présents en Afrique, notamment au Cameroun, au
Nigeria et au Burkina Faso… Mais aussi en Ukraine et au Canada, et dans plusieurs pays européens où se
trouvent nos partenaires traditionnels», a expliqué M. Barkallah, qui garde le cap. Par ailleurs, Total Tunisie,
qui a racheté, en décembre 2015, la société Sagaz, à Sfax, vient d'homologuer, lui aussi, les robinets des AMS
pour ses bouteilles de gaz», a-t-il ajouté. En d'autres termes : les difficultés du présent ne doivent pas faire
perdre de vue les bonnes perspectives qui s'offrent à l'entreprise.
Un cri de ras le bol
«Nous sommes, aujourd'hui, à la fois, rassurés et en colère. La société, qui fait vivre plus de 400 familles, est
un vrai bijou qu'on doit préserver jalousement. De part leur qualité, nos produits méritent d'être sur les
étalages du marché local, mais ces derniers sont malheureusement envahis par les produits de contrefaçon et
de contrebande. C'est criminel. Nous devons agir et transmettre notre ras-le-bol au chef du gouvernement», a
renchéri un actionnaire. Il ajoute: «Si avec cette qualité-là, les AMS ne trouvent pas encore leurs comptes, c'est
qu'il y a anguille sous roche. Et l'anguille, on la connaît. Reste que le gouvernement ne fait pas grand-chose
pour ralentir ce flux des produits de contrefaçon. Les gouvernements successifs ont fermé l'œil sur ces produits
qui viennent, à travers des circuits parallèles, de Chine ou de Turquie. C'est le laxisme du gouvernement qui
met en péril l'industrie nationale et l'économie nationale dans son ensemble».
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