Author: Mohamed BERRIANE
E-mail: mohamed.berr[email protected]
Department: Centre d'Etudes et de Recherches Géographiques
Institution: Université Mohammed V - Agdal - Rabat -CERGéo
Title: La réserve de biosphère intercontinentale Andalousie-Maroc: concordance et/ou
divergence autour de la notion de patrimoine naturel entre la référence à l’universel, la
gestion par le tourisme et les pratiques territoriales des populations.
Abstract:
Les réserves de biosphère sont un modèle de mise en défens des milieux
écologiques considérés pour leur richesse floristique et faunistique. Elles répondent
en fait à une inquiétude de préservation de la biodiversité sous l’effet d’une
tendance aggravée des changements climatiques et des pressions anthropiques. A
travers ce processus de préservation s’est profilée une tendance à la
patrimonialisation qui contribue à leur valorisation selon un concept devenu
universel. Or ces mêmes milieux sont considérés comme pourvoyeurs de ressources
naturelles mises en espace à des fins de production agropastorales par des sociétés
paysannes, ou touristiques par des acteurs étrangers. Dans les rapports que les
différents intervenants maintiennent avec la nature on relève aussi un sens du
patrimoine matérialisé par la charge symbolique donnée aux lieux. Dans la
Péninsule tingitane, une région de vielle paysannerie en plein mutation économique
et de croissance urbaine, au Nord-ouest du Maroc, qualifiée aussi comme une
destination touristique, la réserve de biosphère Intercontinentale du programme
MAB/Unesco, Rif Andalousie, est conçue dans un objectif de créer un corridor
écologique de part et d’autre du Détroit de Gibraltar et composés d’espaces où la
nature est inégalement préservée, voire avec des niveaux différents
d’anthropisation, et dont certains font déjà l’objet d’une mise en parc, Parc régional
de Bouhachem et Parc national Talassemtan. Notre communication dans ce colloque
s’articule autour des deux questions suivantes : Comment se fait la cohabitation, en
termes de gouvernance territoriale, entre ces trois catégories d’intervention, le
système agro sylvopastoral, le tourisme et la préservation écologique d’une nature
patrimonialisée, qui se superposent au niveau d’un même territoire ? Quels rapports
les populations avec leur référentiel culturel pluriel entretiennent avec la notion de
patrimoine naturel appliqué à des écosystèmes par d’autres acteurs qui fondent
leurs interventions sur d’autres légitimités?
Author Bio:
Mohamed Berriane est Professeur de l’Enseignement Supérieur - Université Mohammed V
Agdal, ancien doyen de la Faculté, directeur du CERGéo et co-directeur du Laboratoire Mixte
International MédiTer (IRD France). Chercheur associé à l'IMI de l'Université d'Oxford, il est
également membre de l’Académie Hassan II des Sciences et Techniques. Ses préoccupations
scientifiques concernent la problématique du développement régional et local, notamment
sa dimension territoriale. Par cette entrée, il a été amené à s’intéresser au tourisme en tant
qu’activité génératrice de revenus, mais aussi source de disfonctionnements territoriaux. Sa
production scientifique personnelle dépasse les 100 références, dont 15 ouvrages dont il est
l’auteur ou le co-éditeur, répartie presque à part égale entre les thématiques de l’émigration
et ses effets locaux et régionaux et le tourisme. Voir aussi webpage sur academia.edu
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