B- LA CRISE PERMET D'APURER DES DÉSÉQUILIBRES ET DONC DE
RÉGULER LE CAPITALISME
1- la crise comme « purge »
Pour ceux qui analysent la crise comme résultant de perturbations financières, la crise est une « purge »
nécessaire des excès réalisés (moyen d'éliminer les investissements non rentables engagés suite à un coût
de l'argent trop faible)
→ « Coup d'accordéon » (Hayek)
→ politiques « liquidationnistes » prônées durant les années 30
→ politiques déflationnistes (crise de 29, politiques monétaristes de lutte contre l'inflation, interrogations
européennes actuelles)
2- Dans la dynamique cyclique, la crise permet de réguler les tensions de la
croissance
Analyse fondatrice est celle de Juglar : identification d'un cycle court + idée que la crise apparaît comme la
conséquence nécessaire de la période de prospérité : crise permet de calmer les logiques spéculatives et la
dynamique de l'investissement (rôle des faillites)
→ raisonnement comparable dans les analyses régulationnistes de la récurrence des crises au 19ème
siècle : crise manifeste l'impossibilité de poursuivre la dynamique de croissance dans un contexte de
monnaie métallique ; crise permet de rétablir la rentabilité par pression sur les salaires et les emplois sans
conséquences dommageables sur la demande globale
Analyses en terme de cycles longs (Kondratiev) intègrent également la crise comme élément de la
dynamique de l'économie : Schumpeter pense la crise comme une phase de « digestion » des vagues
d'innovation
3- Derrière la crise, surracumulation ou sous-consommation ?
Débat sur les caractéristiques essentielles de la croissance qui génèrent la crise :
→ lecture en termes de sous-consommation : excès d'épargne lié à la distribution inégalitaire des revenus
(Malthus), faiblesse des revenus ouvriers (Sismondi, Marx), volatilité de la demande de biens de luxe
(Sismondi)
→ lecture en termes de suraccumulation : fortes vagues d'investissement débouchent sur un problème de
rentabilité qui suppose faillites et compression des coûts pour permettre le redémarrage de la croissance
(phénomène structurel – Marx : baisse tendancielle des taux de profit – ou lié à des vagues d'investissement
- Sismondi)
Lecture de la crise comme facteur de régulation : crise permet de rétablir les bases d'une croissance plus
dynamique + inéluctabilité du retour de la crise
C- LA DYNAMIQUE RÉGULATRICE SUPPOSE DES MUTATIONS
STRUCTURELLES
1- L'enfoncement dans la crise
Constat que certaines crises ne sont pas caractérisées par un redémarrage « spontané » (ou relativement
rapide) : difficultés persistent voire s'approfondissent (crise de 29, absence de retour à la croissance forte et
régulière de la période des 30 Glorieuses pour les PDEM à partir du milieu des années 70)