Problèmes économiques

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Problèmes économiques
No 2.956
15 octobre 2008
DOSSIER :
Le bilan de l'économie française 2007/2008
En 2007, un enfant sur deux est né de parents non mariés
Population et sociétés
Gilles Pison
La population de la France métropolitaine a augmenté de 0,5 % en 2007, pour s'établir à 61,9 millions au 1er janvier
2008. La croissance s'explique pour l'essentiel par l'excédent des naissances sur les décès. La fécondité, en se situant
très près du seuil de renouvellement des générations, reste une des plus élevées d'Europe. L'espérance de vie
continue de progresser et dépasse, tous sexes confondus, 81 ans. En 2007, on compte quatre pacs pour dix mariages,
tandis qu'un enfant sur deux naît désormais hors mariage.
La hausse de l'emploi s'accélère
Point statis - Unedic
Didier Dubaud et Sophie Garcia
En 2007, 360 900 emplois salariés ont été créés, soit une progression de 2,2 % par rapport à l'année précédente.
Compte tenu du niveau de la croissance (+ 2,1 %), le nombre des créations d'emplois est particulièrement important
et l'économie française enregistre sur ce plan sa meilleure performance depuis 2000. Comme ce fut le cas en 2006,
la hausse des effectifs dans le secteur tertiaire (+ 3,0 %) et la construction (+ 4,2 %) a plus que compensé le recul
enregistré dans l'industrie (- 1,1 %). On observe également, comme en 2006, une augmentation plus rapide de
l'emploi féminin.
La progression de l'activité se maintient
INSEE Première
Franck Arnaud, Guillaume Houriez et Ronan Mahieu
En 2007, comme en 2006 (données brutes), le produit intérieur brut (PIB) augmente en moyenne annuelle de + 2,2
%. La consommation des ménages et l'investissement continuent de tirer la croissance. En revanche, le
ralentissement des exportations a un impact négatif sur cette dernière. Quant aux importations, elles sont
relativement dynamiques. Le pouvoir d'achat du revenu disponible des ménages a gagné en vigueur et leur taux
d'épargne a augmenté. Les sociétés non financières ont vu leur taux de marge progresser légèrement tandis que
l'activité des sociétés financières a été, elle, en repli. Le taux de prélèvements obligatoires s'est inscrit sensiblement à
la baisse et le déficit public s'est creusé.
Ralentissement du pouvoir d'achat des ménages
Note de conjoncture
INSEE
En 2008, le pouvoir d'achat du revenu de l'ensemble des ménages a, contrairement à l'année précédente, nettement
ralenti en raison de la hausse de l'inflation et de la décélération du revenu disponible brut. Cette dernière serait due à
la progression des loyers et à l'accélération des impôts versés. La consommation des ménages s'est ainsi infléchie et
leur investissement a stagné du fait de l'augmentation régulière des taux d'intérêt bancaires depuis deux ans.
Le déficit de la balance des paiements se creuse
Balance des paiements et position extérieure de la France
Banque de France
En 2007, le solde des biens de la balance des paiements continue de se dégrader (- 10,3 milliards par rapport à
2006), reflétant ainsi l'évolution, à la baisse, dans le compte des transactions courantes, des soldes des véhicules
automobiles et des biens intermédiaires. D'un point de vue géographique, la dégradation est imputable au
creusement des déficits vis-à-vis de la zone euro et de la Chine. Du côté des services, le solde positif se redresse
davantage grâce, notamment, à l'accroissement de l'excédent des voyages. En ce qui concerne le compte financier,
les opérations d'investissement direct font apparaître, en 2007, des sorties nettes de 48,7 milliards d'euros (+ 14,3
milliards d'euros par rapport à 2006), les relations transfrontalières entre firmes affiliées s'étant accrues de façon
significative tant pour les investissements français à l'étranger que pour les investissements étrangers en France.
Progression plus modérée des échanges
Rapport sur le commerce extérieur
DGDDI
Par rapport aux années précédentes, la progression des échanges a été plus modérée en 2007. Après la forte
croissance de 2005 et 2006, les exportations n'ont augmenté que de 3 % et les importations de 5,4 % (contre
respectivement 9 et 9,9 % en 2006). Concernant les échanges par branche, l'industrie civile a enregistré un
ralentissement de ses ventes et une forte croissance de ses importations. Cette évolution a été particulièrement
marquée pour l'industrie automobile. Les échanges de biens agroalimentaires, quant à eux, se sont montrés très
dynamiques, tandis que la forte progression de ceux des produits énergétiques observée en 2006 s'est transformée en
baisse, contribuant ainsi à une réduction de la facture énergétique en 2007. En termes géographiques, les échanges
vers l'Asie ont connu une croissance vigoureuse. Ils ont permis de compenser le ralentissement du commerce avec
les autres pays membres de l'Union européenne. Au total, le solde des échanges a été déficitaire de 39,2 milliards
d'euros en 2007.
Dégradation des finances publiques
Rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques
Cour des comptes
L'amélioration progressive de la situation des finances publiques, engagée à partir de 2004, s'est interrompue, voire
inversée, en 2007. Le déficit public français - après 2,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2006 - s'est creusé pour
atteindre 2,7 %, mais reste tout de même en dessous de son niveau de 2005 (2,9 %). La dette publique est également
repartie à la hausse (63,9 % contre 63,6 % en 2006). Cette dégradation résulte notamment d'une augmentation du
déficit public structurel à 2,9 % du PIB, soit plus d'un demi-point de pourcentage par rapport à celui de l'année
précédente. Au cas où la conjoncture se détériorerait, il pourrait ainsi franchir le seuil de 3 %. Les comparaisons
internationales montrent que la situation de la France a évolué à contre-courant de celle de la plupart de ses
partenaires européens, et notamment de l'Allemagne.
Également dans ce numéro
MARCHES FINANCIERS
Les traders, maîtres du front office ?
Prospective stratégique
Thami Kabbaj
En dépit des scandales retentissants qui éclatent à intervalles réguliers dans le monde de la finance - de la
banqueroute de la Barings en 1995 à l'affaire de la Société Générale en 2008 -, les traders continuent d'exercer une
très forte fascination. Ces professionnels qui occupent une place de choix au sein de la salle des marchés (SDM)
sont en effet l'objet de nombreux fantasmes que le cinéma hollywoodien a notamment contribué à renforcer,
fantasmes qui sont le plus souvent bien éloignés de la réalité. L'affaire Jérôme Kerviel a une nouvelle fois attiré
l'attention sur le métier de trader et sur les dysfonctionnements organisationnels au sein des salles de marchés.
L'auteur revient sur les particularités de cette fonction et préconise, pour un meilleur contrôle des activités de
marché, une profonde réforme de l'organisation des SDM, ainsi que la prise en compte chez les traders de la
dimension psychologique.
ENTREPRISES
Danone, une entreprise " unique "
Le Journal de l'Ecole de Paris du management
Pierre Deheunynck
L'entreprise Danone, qui suscite régulièrement l'intérêt d'une série de firmes concurrentes ou d'investisseurs, a fait
l'objet au cours de l'été 2005 de rumeurs à propos d'une opération de rachat inamicale lancée par Pepsi. Danone a
finalement préservé son indépendance, mais l'épisode a montré que la seule valeur économique de l'entreprise exprimée à travers le cours de l'action - n'était pas un moyen suffisant pour conserver l'indépendance de la société.
C'est dans ce contexte qu'est né le concept de uniqueness. Il s'agit d'un modèle économique (business model)
singulier, basé sur une mission et un modèle de management spécifiques, intégrant un projet sociétal. Fort de ce
modèle, le PDG de Danone, Frank Riboud, prévient ceux qui seraient tentés de lancer une OPA sur son entreprise :
ils risquent de perdre tout ce qui la rend singulière et lui confère une valeur unique.
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