la colonisation par des amphibiens, reptiles et certaines espèces de poisson. Des huit actions du projet
visant à garantir la restauration hydro-écologique des bassins et cours d’eau alimentant les marais du
bien, l’État partie signale que cinq sont achevées ou en cours, et que deux sont encore à l’état de projet
en attente d’autorisation. Trois actions transversales supplémentaires de suivi, recherche et
dissémination, sont en cours. Le rapport précise que les résultats partiels du suivi hydro-écologique
effectué ces dernières années suggèrent que les cinq actions achevées du projet sont parvenues à
restaurer les marais du bien. Ces actions ont permis le rétablissement des valeurs naturelles dans les
bassins incluant : i) la restauration des zones humides, ce qui a réduit la quantité de sédiments
transportés vers les marais du parc national de Doñana et favorisé la colonisation par des amphibiens,
reptiles et certaines espèces de poisson ; ii) la restauration du marais de la Gallega et de la ferme de
Caracoles, ce qui a permis le rétablissement du profil naturel et des niveaux de crue ; et iii) la
communication du marais de la Gallega avec le marais de Hinojos, ce qui a permis le rétablissement
des processus hydrologiques qui rendront possibles de plus longues périodes d’inondation dans les
marécages du parc national de Doñana.
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN accueillent avec satisfaction les progrès qui ont été accomplis
dans la restauration des marais du bien grâce au projet de restauration « Doñana 2005 ». Ils regrettent
qu’aucun rapport sur le projet n’ait été préparé plus tôt comme demandé par le Comité. Qui plus est,
d’importants travaux supplémentaires sont nécessaires pour pleinement restaurer la structure et la
fonction de l’écosystème marécageux de Doñana. L’UICN note que deux des actions non achevées,
les actions 5 et 6 (qui entendent restaurer les entrées d’eau dans les marécages du bien depuis la
rivière Guadiamar), sont essentielles pour la restauration du bien et devraient être rapidement mises en
œuvre. Qui plus est, plusieurs des actions signalées comme achevées par l’État partie ne le sont en
réalité que partiellement. Cela inclut la restauration du cours d’eau El Partido (action 3), qui est
partiellement achevée puisque la berge n’a pas encore été restaurée. Ils encouragent vivement l’État
partie à fournir les ressources appropriées pour compléter le programme de restauration prévu,
poursuivre les dispositions de suivi à long terme et envisager l’actualisation du projet de restauration
« Doñana 2005 » afin d’y inclure la restauration d’autres zones bordant le bien dont les champs de
Cantaritas (à l’est du bien) ou encore les champs de Cochinato, Los Garridos et Huerta Tejada (au nord
du bien). Ces zones marécageuses, une fois restaurées, formeront d’importants corridors écologiques,
pouvant également aider à atténuer les effets probables du changement climatique sur le bien et
préserver ses valeurs sur le long terme.
e) Autres problèmes de conservation préoccupants
Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN notent que des progrès significatifs ont été réalisés
concernant la préservation du lynx d’Espagne, l’espèce de félins la plus menacée d’Europe. Toutefois,
tandis que le programme de reproduction en captivité a particulièrement bien réussi comme l’a signalé
l’État partie, l’UICN a reçu des rapports indiquant que les taux de mortalité des lynx sauvages sont
élevés, 24 des 57 lynx morts à Doñana ces 10 dernières années ayant été tués sur la route. Le Centre
du patrimoine mondial et l’UICN recommandent que l’État partie envisage de traiter cette mortalité du
lynx d’Espagne par collision avec des véhicules en revoyant les aménagements routiers et en planifiant
et mettant en œuvre des corridors biologiques stratégiques.
L’UICN a reçu des rapports d’ONG concernant un certain nombre d’autres problèmes de conservation
préoccupants. Cela inclut les prélèvements excessifs et la pollution de l’aquifère de Doñana (on estime
à 1 000 le nombre de sondages illégaux dans la région) ainsi que la prolifération de champs de fraises
illégaux en dehors des limites du bien. Le Centre du patrimoine mondial et l’UICN considèrent que ces
questions sont des menaces potentiellement sérieuses pour les valeurs du bien et encouragent l’État
partie à évaluer l’utilisation régionale actuelle de l’aquifère, d’élaborer un plan afin de garantir que les
entrées d’eaux dans les marécages du bien sont maintenues, et d’envisager de reprendre les champs
illégaux et ceux situés dans les zones sensibles en bordure du bien afin de restaurer les corridors
écologiques. L’UICN a également reçu des informations concernant des parcs éoliens côtiers implantés
et en projet près de Doñana, susceptibles d’affecter la population d’aigles impériaux du bien. Le Centre
du patrimoine mondial et l’UICN demandent à l’État partie de soumettre toutes les évaluations d’impact
environnemental préliminaires pour les parcs éoliens à proximité du bien au Centre du patrimoine
mondial dès qu’elles sont disponibles.
En conclusion, le Centre du patrimoine mondial et l’UICN sont préoccupés par les multiples problèmes
de conservation qui affectent le bien, susceptibles de conduire, de façon cumulative, à une perte
progressive de sa valeur universelle exceptionnelle. Les nombreuses questions de développement qui