Les relations économiques et commerciales du Portugal

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LES RELATIONS ECONOMIQUES ET COMMERCIALES DU
PORTUGAL AVEC LA FRANCE ET LES PAYS LUSOPHONES
Cette année la France accueille le Brésil, la mondialisation des
cultures et de l’économie est à l’ordre du jour, le Portugal est à
l’origine de l’expansion de la langue portugaise, alors il me semble
justifié de vous parler des relations économiques et commerciales du
Portugal avec la France et les pays lusophones.
En effet la France a toujours joué un rôle majeur dans plusieurs
aspects de la vie culturelle et économique du Portugal mais les
relations économiques se sont intensifiés depuis 1986 – date qui
signale son adhésion à l’Union Européenne. Aujourd’hui la France
est un partenaire stratégique indispensable en tant que fournisseur,
client et investisseur étranger.IL se place au troisième rang, après
l’Espagne et l’Allemagne.
L’intégration du Portugal dans l’U.E. a conduit graduellement le pays
à libéraliser de toutes contraintes douanières et autres, l’entrée de
produits et services en provenance de l’espace communautaire. Cette
intégration a aussi favorisé le développement économique vu son
retard par rapport à la moyenne de l’U.E.- et on a assisté, pendant
deux décennies (80 et 90 ) à la mise en place de nombreux projets
publics et privés en vue de moderniser les infrastructures, les services
et le tissu industriel ( celui-ci étant fortement ancré sur les industries
traditionnelles basées sur les ressources naturelles et la main d’œuvre
intensive – telles que la céramique, le bois, le liége, le vin, le textile,
l’habillement et la chaussure.
La France a contribué d’une façon conséquente à ce changement,
avec ses compétences spécifiques – d’importantes sociétés françaises
sont devenues partenaires dans des projets d’investissement public,
comme par exemple, les travaux publics, l’assainissement des eaux,
les télécommunications etc.
Dans l’industrie les exemples d’intervention économique de la France
se sont multipliés, dans les secteurs agro-alimentaire, pharmaceutique,
chimique et plus particulièrement dans l’automobile ou la France a
été le pionnier dans ce secteur au Portugal, en y implant une usine de
construction automobile – Renault – longtemps avant l’entrée du
Portugal dans l’U.E. Ce projet a non seulement contribué directement
et pendant de longues années à la création de richesse mais il a aussi
été à l’origine du développement d’une industrie nationale
d’équipementiers
Aujourd’hui Renault n’y est plus en tant que constructeur, mais
plusieurs équipementiers français se sont installés dans les années 90,
à l’issue d’un des projets les plus structurants pour le pays – une unité
de construction automobile dans la Péninsule de Setubal – Autoeuropa
-- un partenariat Ford /Wolskwagen au départ, aujourd’hui
Wolskwagen seulement
Dans le secteur des services la France la France a également participé
à sa modernisation et dynamisation de l’économie portugaise,
particulièrement en ce qui concerne les services financiers,
(assurances, finance, crédit à la consommation et autres), le
commerce (la grande distribution) et le tourisme (hôtellerie).
Ce développement des relations économiques entre les deux pays
biais de l’investissement, a encore renforcé les échanges commerciaux
franco-portugais. Au cours de ses dernières 15 années nous constatons
une forte augmentation et diversification de biens et services
échangés, avec un excédent de la balance commerciale bilatérale
favorable à la France.
Le Portugal est le 12ème client de la France et son 15ème fournisseur.
Parmi les biens les plus vendus par la France au Portugal figurent les
biens d’équipement, les biens intermédiaires, l’automobile mais aussi
les biens de consommation et cela grâce à un réseau de distribution
française implanté au Portugal .
Par contre se sont les biens de consommation dans leur ensemble qui
représentent encore aujourd’hui la majorité des achats de la France au
Portugal .Néanmoins on observe à l’heure actuelle un changement
structurel des ventes portugaises vers des biens à plus forte valeur
ajoutée tels que l’automobile et ses composants ainsi que le matériel
électrique et l’électronique. Les ventes portugaises de certains biens
de consommation tels que le textile, l’habillement et la chaussure ont
une tendance à diminuer, car l’entrée de nouveaux acteurs dans le
commerce mondial, et notamment la Chine, ont placé le Portugal ainsi
que d’autres pays européens hors concurrence – prix, pour la majorité
des produits de ces secteurs là.
Deux tiers des échanges commerciaux du Portugal se produisent dans
l’espace géographique de l’U.E. avec une forte concentration sur 4
marchés –l’Espagne, l’Allemagne, la France et le Royaume Uni.
Cette forte concentration et dépendance est à l’heure actuelle
inquiétante face à l’évolution d’une vielle Europe en perte de vitesse
en termes d’expansion économique et confrontée à de graves
problèmes sociaux qui se reflètent dans les comportements des
consommateurs et des investisseurs.
Le Portugal ayant des relations privilégiées avec les pays africains
lusophones et le Brésil pourra trouver dans ces régions du monde une
porte de sortie pour la diversifications de ses relations économiques et
d’y jouer un rôle majeur dans le rapprochement de l’U.E et de ses
pays.
En Angola, le Portugal est déjà le premier fournisseur suivi de
l’Afrique du Sud et du Brésil.
Plus de 40% des exportations portugaises vers ce pays sont constituées
par des biens d’équipement, agro-alimentaire, produits
pharmaceutiques, automobile et fonderie.
L’intérêt d’investir sur ce marché de la part des entreprises portugaise
est devenu croissant depuis 2001 – on est passé de 5 projets
d’investissement approuvés en 2001 à 66 en 2004.
Aujourd’hui le nombre de sociétés portugaises implantées dépasse les
deux cents. Les investissements portugais les plus importants ont eu
lieu dans le secteur financier et celui de l’exploitation minière.
Chaque année, plus d’une centaine d’entreprises portugaises
participent à la Foire International- Filda - qui se tient la capitale –
Luanda - ce qui témoigne de l’intérêt que agents économiques
portent sur ce marché, car ils y trouvent une opportunité et une
alternative aux contraintes actuelles de développement en Europe. De
plus, l’évolution économique d’Angola semble offrir des conditions
favorables, avec la stabilité politique, la diminution conséquente des
risques, le contrôle de l’inflation, le forte taux de croissance du PIB
et la maîtrise du taux de change.
Les échanges commerciaux du Portugal avec le Mozambique pèsent
encore très peu dans le contexte global du commerce extérieur du
Portugal.
En 2004 le Mozambique a été le 36ème client du Portugal et son 69ème
fournisseur. Par contre le Portugal s’est hissé au 4ème et 3ème rang en
tant que client et fournisseur du Mozambique.
Biens d’équipement, matériel électrique et boissons représentent plus
de 40% des exportations portugaises tandis que les importations
portugaises en provenance de ce pays se concentrent sur trois
catégories de produits – poisson, coton et tabac – représentant plus de
90% du total importé.
La situation est par contre très diverse au niveau de l’investissement
direct étranger. Pendant la période de 1998 à 2000, le Portugal c’est
hissé au premier rang des pays investisseurs, passant au 3ème rang en
2003 et 2004 en raison des grands investissements réalisés dans cette
période, notamment l’implantation d’une usine de production
d’aluminium- Mozal - de capitaux australiens et le projet de gaz
naturel – Sasol – un investissement de l’Afrique du Sud.
L’influence portugaise dans l’économie du Mozambique reste
particulièrement notoire dans les secteurs financier et agro-industriel
mais elle se répand également dans de nombreuses activités telles que
la production d’énergie, les telecommunications, la distribution de
l’eau, l’agriculture, le commerce et le tourisme.
En 2003 parmi les 100 plus importantes entreprises du Mozambique,
36 possédaient des capitaux portugais et quelques unes jouaient un
rôle stratégique dans l‘économie du pays, comme le Banco
Internacional Moçambique détenu par la banque portugaise BCP, lider
dans le secteur bancaire ( 43% des actifs), Les Cimentos Moçambique
e Combetao (groupe Cimpor), Visabeira Aguas de Moçambique
(Groupe Aguas de Portugal) et Petrogal Moçambique.
La politique économique actuelle du gouvernement s’oriente vers des
objectifs de création de richesse nationale en rentabilisant les énormes
ressources naturelles dont le pays dispose, dans de domaines aussi
divers que l’exploitation forestière, la pêche, le BTP, l’agro-industrie
et le tourisme.
Dans un pays en phase de développement de nombreuses
opportunités se présentent d’autant plus que le gouvernement favorise
l’investissement dans la création de PMEs génératrices d’emploi et de
diversité économique, en vue d’améliorer le niveau de vie de ses
citoyens.
Les échanges commerciaux bilatéraux entre le Portugal et le Brésil ont
connu ces dernières années une augmentation très significative, le
solde de la balance commerciale étant favorable au Brésil.
Néanmoins, la variation du taux de change allié aux contraintes
douanières à l’entrée de produits étrangers au Brésil, a constitué de
fortes entraves au développement des exportations portugaises.
Par contre les exportations du Brésil vers le Portugal bénéficient d’un
un environnement fiscal plus favorable.
Seule la concrétisation d’un accord entre le Mercosur et l’U.E.
permettra de libéraliser le commerce entre ses deux zones
économiques
Le Portugal est le 46ème fournisseur du Brésil et son 22ème client.
Le Brésil est le 9ème fournisseur du Portugal et son 19ème client.
Parmi les produits les plus exportés par le Portugal se trouvent les
lubrifiants, les produits alimentaires et les biens d’équipement. Plus de
60% des ventes portugaises vont vers 2 états- Sao Paulo et Rio de
Janeiro.
Les principales importations en provenance du Brésil portent sur les
huiles brutes du pétrole, les métaux (acier) le soja et la viande.
Par contre, le Portugal est un des plus importants investisseurs au
Brésil – plus de 600 entreprises portugaises s’y sont installées, selon le
Banco Central do Brésil, ayant contribué à la création de 110 mil
postes de travail.
En 2004 le Brésil a été le 4ème pays de destination de l’investissement
direct du Portugal à l’étranger.
Au-delà des investissements réalisés par des groupes portugais dans le
domaine de l’énergie, du secteur financier, des telecommunications,
des concessions routières, du ciment et de la distribution, dû en partie
à la politique de privatisations menée par le gouvernement brésilien
dans la période de 1996 à 2001, il est à signaler le renforcement
récent des investissements portugais dans le tourisme, notamment
dans l’hôtellerie dans la région du nordeste du Brésil, faisant du
Portugal le principal investisseur étranger dans ce secteur.
L’investissement direct du Brésil au Portugal est plus récent. Quelques
entreprises de référence se sont déjà installées au Portugal par le biais
de prise de participation dans le capital de sociétés portugaises dans
les activités liés à la banque, aux BTP, à la production sidérurgique,
au matériel électrique, aux véhicules de transport et plus récemment à
l’aéronautique.
A l’heure actuelle vu la compétitivité de l’économie brésilienne,
plusieurs entreprises s’internationalisent et le Portugal peut s’avérer
une destination privilégiée, en tant que porte d’entrée pour le grand
espace économique européen.
Pour le restant des autres pays lusophones des rencontres et des
négociations s’entament dans une logique susceptible de développer
les échanges et d’ attirer des investisseurs portugais–quelques projets
sont en cours de réalisation dans des activités liés à la banque et au
tourisme, particulièrement au Cap Vert ou il est de signaler aussi
l’implantation de quelques entreprises portugaises du secteur textile et
de la chaussure pour des raisons de compétitivité et de conditions
privilégiées dont le pays bénéficie à l’exportation vers les EUA.
Je viens d’évoquer les aspects économiques qui lient le Portugal à la
France et aux pays lusophones. Tous ses pays là sont de quelque sorte
en quête d’une place dans ce monde globalisé, une place qui préserve
leur identité culturelle, sociale et économique sans pour autant
négliger les aspects essentiels de la vie – le bien être pour tous,le
respect de l’autre, la solidarité et la fraternité.
Que le renforcement des liens entre la lusophonie et la francophonie
puissent contribuer à la réussite de cet immense projet !
Merci de votre attention.
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