Programme RuralStruc

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Programme RuralStruc
Atelier de lancement
M’bour, Sénégal, 11-13 avril 2006
Note de cadrage
1. Objectifs généraux
Cet atelier de lancement, qui réunit les équipes en provenance des 7 pays
participant au programme RuralStruc – Mexique, Nicaragua, Maroc, Sénégal,
Mali, Kenya et Madagascar -, répond à 5 objectifs principaux :
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échanger et partager les points de vue autour de la problématique du
programme et de ses principales hypothèses ;
confronter les expériences de libéralisation entre des pays très
différents par leurs caractéristiques naturelles, économiques,
démographiques,
politiques
et
par
leurs
« trajectoires
de
développement », mais qui sont tous confrontés aux mêmes mutations de
l’environnement international (ouverture économique, reconfigurations
géopolitiques, nouvelles formes de l’aide) ;
discuter des attendus du programme en termes de création de
connaissances nouvelles avec comme objectif d’améliorer le débat
international et les débats nationaux, et d’identifier des axes d’action
stratégiques pour la rénovation des politiques publiques ;
préciser la méthodologie, la nature des travaux à conduire et le
contenu concret des contributions nationales à la première phase du
programme ;
et, enfin, amorcer par la connaissance mutuelle une dynamique
d’équipe qui permettra les enrichissements croisés.
Plutôt que de recourir aux approches classiques de la consultation et de la soustraitance, la Banque mondiale a fait le choix d’initier ce programme dans une
logique de partenariat avec des équipes de chercheurs et d’experts nationaux.
La phase de préparation des derniers mois a ainsi permis, par les discussions
engagées dans chacun des pays, d’identifier un organisme relais en charge du
portage opérationnel de l’étude. Parallèlement, après consultation du
gouvernement, un portage institutionnel a également été défini afin de
permettre un accompagnement du programme et la discussion de ses résultats
tout au long de son déroulement. Cet accompagnement institutionnel a
généralement pris ou prendra la forme, selon des configurations propres à
chaque situation nationale, d’un comité de suivi regroupant les différentes parties
prenantes du débat sur les politiques de développement agricole et rural.
2. Attendus et contributions des équipes nationales
Ce partenariat et cette ouverture du débat commencent avec cet atelier de
lancement au cours duquel la participation des différentes équipes sera centrale.
Afin de mieux préparer les discussions, votre contribution est attendue sur trois
points :
- votre vision des changements de l’agriculture de votre pays ;
- votre perception des hypothèses du programme ;
- votre avis sur la mise en œuvre du programme et sa méthodologie.
Cet échange nous permettra de préciser les termes de référence et la forme du
rapport de synthèse de la première phase.
a) votre vision des faits marquants de la trajectoire agricole et rurale de
votre pays
Afin que le débat puisse s’engager et s’enrichir des expériences de chacun et de
chaque expérience nationale, il sera important de pouvoir fournir des clés de
lecture et votre vision des trajectoires de changement qui ont affecté l’agriculture,
l’économie rurale, la place de l’agriculture dans l’économie et la société.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de vous demander de « faire le travail avant de
commencer » mais plutôt de présenter votre vision – a priori, à partir de votre
propre expérience -, votre représentation des changements majeurs, des
« moments fondateurs », en éclairant les autres participants à l’atelier par des
« ordres de grandeur » et des faits stylisés :
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les grandes caractéristiques structurelles du secteur agricole :
population concernée, nombre d’exploitations, taille et disparités
foncières, mode de faire-valoir, principales productions et exportations,
etc. ;
l’évolution des politiques agricoles et rurales, sachant qu’une
tendance générale à tous les pays a été le passage du développement
agricole sectoriel (par filières), à une approche plus indirecte portant sur la
gestion des externalités et la fourniture de biens publics : quelle
périodisation, quel rôle des bailleurs de fonds, quelle place pour la
décentralisation et les acteurs locaux ;
votre perception des grands défis auxquels est confrontée l’agriculture
nationale et leur poids dans les défis plus globaux du pays.
b) votre analyse de la problématique et des hypothèses du programme
La note de cadrage (Concept note) du programme met l’accent sur les
dimensions structurelles de la libéralisation et, plus particulièrement, sur les
conséquences (i) de la confrontation des niveaux de productivité et de
compétitivité et (ii) de la recomposition des marchés agricoles et agroalimentaires mondiaux caractérisés par des processus accélérés d’intégration et
de contractualisation.
Une hypothèse centrale du programme est que ces phénomènes de
confrontation et d’intégration se traduisent par une segmentation accélérée des
structures de production et de marché, caractérisée par des phénomènes de
concentration, d’une part, et de marginalisation voire d’exclusion, d’autre part.
 quelle est la signification et la pertinence de cette hypothèse centrale
de segmentation dans la situation de votre pays ?
o l’ouverture (le changement des régimes de protection et taxation)
a-t-elle favorisé le développement des exportations et/ou des
importations de produits agricoles et alimentaires et stimulé la
compétitivité des filières nationales ? est-ce le contraire ? la
situation est-elle hybride, intermédiaire ?
o le développement des processus d’intégration par les firmes
(intégration verticale par filière et/ou par les réseaux de la grande
distribution alimentaire) est-il significatif ? Quel est l’importance de
l’agriculture contractuelle ?
o les différences de compétitivité et d’intégration se traduisent-elles
par l’émergence d’une agriculture à plusieurs vitesses ? Quel est
l’impact en termes de polarisation sectorielle et territoriale ?
Quelles sont les régions et les populations les plus vulnérables ?
Une deuxième hypothèse forte du programme est que ces processus de
recompositions des structures dans l’agriculture et l’éventualité d’un
« décrochage » ou d’une marginalisation croissante d’une partie des
exploitations agricoles se traduisent par des sorties d’actifs du secteur agricole
pouvant déboucher sur des difficultés voire des blocages structurels, liés à la fois
au poids de l’agriculture dans la structure de l’emploi et de l’économie dans son
ensemble et à la faiblesse des alternatives en termes d’activités.
 quelle est la signification et la pertinence de cette hypothèse de
blocage structurel dans la situation de votre pays et quelles sont les
alternatives existantes ?
o quelle est l’ampleur du phénomène de « sortie » de l’agriculture
(exprimé par le rapport urbain/rural et agricole/non agricole) ?
o quels sont les secteurs économiques d’accueil (ou d’absorption) en
milieu rural et urbain, dans l’industrie et les services ?
o quelle est l’ampleur des phénomènes migratoires : vers les villes,
vers la capitale, vers l’étranger (proche – pays voisins – ou
lointain) ? Existe-t-il des migrations régionales liées à l’existence de
« frontières intérieures » (zones de mise en valeur agricole,
minière, etc.) ?
Une autre hypothèse, enfin, porte sur les recompositions des économies
familiales rurales, comme résultat des changements de l’environnement
économique et institutionnel et d’une plus grande circulation des personnes et
des revenus. Cette tendance enlève sa centralité à la notion classique de
« système de production agricole » au profit de « systèmes hybrides d’activités et
de revenus » et amène à repenser la conception des politiques d’appui au
secteur agricole et au monde rural.
=> quelle est la signification et la pertinence de cette hypothèse de
recomposition des économies familiales rurales dans la situation de votre
pays ?
o dispose-t-on d’informations précises sur le développement des
activités rurales non agricoles ?
o quel est le poids des revenus de la migration dans les revenus
ruraux ? quel est le poids des transferts liés à des programmes
d’action publique (subventions à la production, aux services, lutte
contre la pauvreté) ?
o observe-t-on l’émergence ou le renforcement des réseaux
familiaux ? Sont-ils viables et que signifient-ils en termes de
durabilité du tissu économique rural ?
c) votre avis sur la configuration générale du programme
Le programme est structuré en deux phases et repose sur une approche
comparative destinée à éclairer, par la mise en perspective des trajectoires de
changement, les convergences, les divergences et les récurrences, ainsi que les
thèmes stratégiques pour l’action publique.
La première phase est une phase de synthèse générale, adoptant une approche
large d’économie politique destinée à dresser un état des lieux sur les
implications structurelles de la libéralisation. Elle permettra, par le travail de
l’atelier intermédiaire de fin de phase 1, de préciser les thèmes transversaux à
chaque pays qui devront faire l’objet d’une analyse et d’investigations plus
détaillées lors de la seconde phase au travers d’études de cas.
Aux différentes étapes du programme, nous serons confrontés au problème
récurrent des sources disponibles pour conduire l’analyse, surtout dans une
perspective historique. Outre vos commentaires sur le dispositif d’ensemble, il
vous sera demandé de présenter votre analyse sur le problème des sources
documentaires dans votre pays, afin de disposer d’une meilleure vision du
champ des possibles en termes d’analyse pour la première phase.
Pour préparer ces différentes contributions aux discussions il vous est demandé
de :
-
préparer un exposé d’une vingtaine de minutes correspondant au
point (a) portant sur votre vision des faits marquants de la situation et de
la trajectoire agricole de votre pays. Cet exposé permettra de
« socialiser » chaque expérience nationale au sein du groupe. Vous
pourrez disposer à votre convenance, si vous le souhaitez pour
accompagner l’exposé, d’un rétroprojecteur ou d’un diaporama ;
-
préparer une courte note (3-4 pages), sans adopter un trop grand
formalisme, correspondant au point (b) et présentant votre perception
de la problématique et des hypothèses du programme. Il vous est
demandé, conformément aux termes de référence qui vous ont été
transmis, de faire parvenir cette note avant le début des travaux (par
voie électronique le samedi 8 ou en cas d’impossibilité le dimanche à
votre arrivée). Cette note permettra à l’équipe d’animation d’ajuster le
contenu thématique des sessions.
Bruno Losch
2 avril 2006
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