LES PROCÉDÉS RÉTHORIQUES

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LES PROCÉDÉS RHÉTORIQUES
Les figures d’analogie et de substitution
* La comparaison : figure de style par laquelle on deux éléments, un comparé et un
comparant sur la base d’une qualité ou d’un aspect commun. Elle se compose donc de deux
mots liés par un terme de comparaison (comme, tel de même que, semblable à …) ou un
verbe exprimant la ressemblance.
« Elle a passé la jeune fille
Vive et preste comme un oiseau »
(Nerval)
Elément comparé : la jeune fille
Elément comparant : l’oiseau
Terme de comparaison : comme
Élément de comparaison : la légèreté la vitesse
* La Métaphore : figure de style qui rapproche un comparé et un comparant sans
comparatif (contrairement à une comparaison.)
On distingue deux sortes de métaphore :
- la métaphore annoncée, dans laquelle le comparé est présent, elle est assez proche de
la comparaison mais l’outil de comparaison n’est pas exprimé.
- la métaphore directe dans laquelle le comparé est absent, il ne reste plus que le
comparant. La métaphore se transforme alors en une sorte de devinette ou d’énigme.
* La Métonymie : figure de style qui permet de mettre un mot à la place d’un autre, en
transférant le sens de l’un sur l’autre.
Le contenant pour le contenu : « boire un verre »
Le symbole pour la chose : les lauriers pour la gloire : « Il en a récolté tous les
lauriers »
La matière pour l’objet : le fer pour l’épée : « ils ont croisé le fer »
Un lieu d’origine pour une chose : un cigare originaire de La Havane devient un
Havane : « Nous avons fumé un Havane »
* La synecdoque : Cas particulier de la métonymie, cette figure de style consiste à
évoquer une réalité par un terme qui a une signification plus limité (la partie pour le tout) ou
au contraire plus large (le tout pour la partie)
La partie pour le tout : « les voiles prennent le départ » : pour les bateaux à voiles
prennent le départ
Le tout pour la partie : « Nantes à gagné la finale » : pour l’équipe de Nantes à gagné
la finale.
Les figures de répétition et d’amplification :
* L’anaphore : figure de style caractérisée par la répétition d’un terme en début de
vers, de groupe de mots de proposition ou de phrase. Cette mise en série de termes produit un
effet de parallélisme, d’insistance, et d’intensification du discours.
« Marcher à jeun, marcher vaincu, marcher malade » (Victor Hugo)
* La gradation : succession de mots, ou de termes d’une énumération, dont les effets
ont une intensité croissante ou décroissante. La gradation est une figure de style qui unit
souvent l’effet rythmique et la progression du sens. Elle contribue à accentuer un mouvement,
un sentiment, chez Corneille, elle met l’accent sur l’urgence d’exiger réparation pour les
affronts reçus.
« Va, cours, vole et nous venge » Corneille, Le Cid
« Je meurs, je suis mort, je suis enterré » Molière, L’Avare
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » Racine, Phèdre
* L’énumération : figures consistant à énumérer les différentes parties d’un tout.
* L’hyperbole : figure de style qui consiste à exagérer fortement l’expression de sa
pensée. C’est la figure typique de l’excès, très fréquente dans la langue courante mais aussi
dans la littérature. Elle peut comporter une indication de nombre comme mille trente six,
etc.…
« C’est un roc, c’est un pic, c’est un cap » dit Cyrano en parlant de son nez
« Briller de mille feu, mourir de soif, avoir trois tonnes de boulots, se faire tuer par sa
mère en rentrant »
* La litote : figure antonyme de l’hyperbole, qui consiste à dire le moins pour
suggérer le plus. On semble atténuer l’expression de sa pensée, mais par cette atténuation, on
la fait en réalité ressortir. Le plus souvent la litote procède par la négation du contraire : au
lieu de dire « je suis au plus mal » on dira « ce n’est pas la grande forme ».
« Va je ne te hais point » (Corneille, Le Cid) signifie en réalité « Je t’aime
ardemment »
« Pas génial » signifie « franchement nul »
« Pas mal » signifie « très bon »
…
* L’euphémisme : figure proche de la litote et contraire de l’hyperbole, il consiste à
atténuer la réalité dont on parle qui risquerait de choquer, par une expression atténuer qui
adoucit la réalité
« Sans-abri » ou « S.D.F » pour « clochard »
« Malentendant » pour « sourd »
« Disparu » pour « Mort »
…
Les figures de construction ou d’opposition :
* Le chiasme : figure de rhétorique qui consiste à inverser l’ordre des termes qui
s’opposent dans une opposition. L’entrecroisement ainsi produit donne un effet de symétrie
A-B-B-A
« Il faut manger pour vivre et non vivre pour manger » Molière
A
B
B
A
Toutefois, les termes mis en vis-à-vis ne sont pas forcément les mêmes comme ci-dessus, le
chiasme peut simplement entrecroiser des mots de même nature grammaticale :
« Valse mélancolique et langoureux vertige » Baudelaire
nom
adj.
adj. nom
ou bien entrecroiser des mots de même nature phonique :
« Une immense bonté tombait du firmament »
[m] [b] [t] [t] [b]
[m]
* Le zeugma ou zeugme : figure de style qui consiste à donner à un mot plusieurs
compléments de nature différents pour éviter de le répéter. Les compléments peuvent être
incompatible parce que l’un est abstrait et l’autre concret ou parce qu’ils font appel à des sens
différents du verbe auquel ils sont liés. L’effet recherché est souvent comique.
« Passez ce livre et le bonjour à jeannette » un verbe : passez et deux complément de
nature différente : « ce livre » et « le bonjour »
« Il sauta la barrière et son repas »
« Vêtu de probité candide et de lin blanc » Hugo
« Pleins de bières et de drames » Brel
* L’antithèse : figure de style qui consiste à rapprocher de manière parallèle, deux
idées ou réalités contraire, dans un même phrase pour en faire ressortir le contraste
« L’occident était blanc, l’orient était noir » Hugo
Toutefois, l’antithèse ne fait pas que traduire des oppositions entre des réalités
contraires, elle sert aussi à créer des oppositions entre des idées ou des réalités différentes :
« Si notre vue s’arrête la, que notre imagination passe outre » Pascal
* L’antiphase : figure de style qui consiste a dire le contraire de ce que l’on pense tout
en laissant comprendre qu’on pense le contraire de ce qu’on dit. C’est le principal procédé
dont se sert l’ironie.
« C’est du propre ! » dit par exemple une mère à son fils qui a fait pipi au lit
* L’oxymore : figure de style qui consiste a placer l’un a coté de l’autre deux mots
opposés. Ce procédé permet de créer un paradoxe, une image surprenante
«Cette obscure clarté» Corneille, Le Cid
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