ANNEXE I LES THÉÂTRES DU MONDE A. Antiquité Durant la période de l’Antiquité, la foule se réunit à l’extérieur dans les gradins. Sous le soleil, la fête commence en l’honneur du dieu Dionysos. Cette fête durera six jours pendant lesquels le peuple jugera les poètes, auteurs de tragédie ou de comédie. Le public applaudit la pièce ou hue bruyamment la représentation jusqu’à son interruption. Tous les exécutants, choeur et acteurs, sont masqués. Ces masques sont souvent complétés par des perruques et ceux-ci correspondent à un type de personnage. Les acteurs portent de grands masques, des chaussures à hautes semelles et des robes matelassées pour être bien vus des gradins. Les acteurs déclament et chantent leurs textes au son de la flûte. Du fond de leurs masques, leurs voix sont caverneuses. À l’époque des Romains, toute ville importante possède son théâtre, mais dès le IIIe siècle, les jeux de cirque remplacent les pièces de théâtre. B. La Chine En Chine, sur la scène, il n’y a ni rideau, ni décor. On entend le gong. Un personnage apparaît vêtu d’une robe de soie, le visage complètement maquillé, les yeux roulant dans leurs orbites. Il chante et danse, enchaîne des mouvements savants et tout à coup, il se fige et d’une pirouette disparaît, poursuivi de coups de gong. Au théâtre chinois, le mime, l’opéra et l’acrobatie se mêlent selon les traditions vieilles de plusieurs dizaines de siècles. Le public vient au spectacle pour admirer la beauté, la perfection de la représentation et surtout le talent de l’acteur, plutôt que pour l’histoire, que souvent, il connaît déjà. Jusqu’en 1911, il n’y avait pas d’actrices, les rôles féminins étant tenus par des hommes. Les maquillages sont riches d’information: le blanc caractérise la traîtrise, le noir, la droiture et l’honnêteté, le bleu, le courage ou l’arrogance, le jaune désigne les calculateurs et le vert, les orgueilleux. En général, les dessins simples et les couleurs sobres sont réservés aux personnages nobles. Les maquillages dissymétriques désignent les méchants et plus un maquillage est compliqué, plus le personnage est violent. Les costumes sont très somptueux puisqu’il y a peu de décors sur scène. C. Le Moyen Âge Au Moyen Âge, le théâtre est surtout religieux. Sur la place se dresse une estrade. Un crieur a recruté les acteurs dans la population. Tous se sont portés volontaires pour jouer les personnages du mystère, pièce qui, au Moyen Âge, raconte l’histoire sainte. Chacun prépare son costume. Le spectacle durera des semaines. Le “maître des secrets” conçoit les trucages. À un bout de la scène, le ciel est peuplé d’anges de bois à ailes mobiles que des fils font monter au paradis. À l’autre bout, l’enfer crache des flammes. Mais dès le XIIIe siècle, de petites troupes jouent des farces qui consistent en de courtes pièces comiques très populaires. D. Le Japon Au Japon, deux grands genres de théâtre existent : le nô, né au XIVe siècle et le kabuki au XVIIe siècle, beaucoup plus populaire. Au départ, le kabuki, fondé par une femme, est réservé aux femmes. Après une guerre de deux cents ans, il remporte un grand succès auprès du public. Les danseuses portent de beaux costumes. Le gouvernement interdit ces spectacles qu’il trouve trop légers, mais reprendront plus tard, interprétés seulement par des hommes. Le nô est dansé, chanté et joué dans un espace complètement vide, sans décors et d’effets de mise en scène. Dans ce type de théâtre, il y a cinq sortes de masques: les divinités, les hommes, les femmes, les fous et les démons. Les acteurs, tous masculins, sont revêtus de costumes somptueux, de masques de bois et d’accessoires très importants pour définir leurs rôles (sabre, éventail...). Le kabuki, tout comme le nô, s’inspire de fantômes et de situations surnaturelles. Les pièces racontent des histoires de maris persécutés par les spectres de leurs épouses qu’ils ont assassinées. E. La commedia dell’arte La commedia dell’arte prend naissance dans l’Italie du XIVe siècle. Il s’agit d’improvisations gestuelles et verbales s’inspirant d’un scénario plus ou moins détaillé. Chaque acteur interprète un personnage comique, identifié par un masque (Arlequin, Colombine, Pantalon ...) qui détermine à l’avance son caractère. Pour la première fois en Europe, les femmes sont présentées sur scène. F. Les marionnettes Les marionnettes, qu’elles soient à fils, à gaine, à tiges ou à baguettes, apparaissent dans le théâtre oriental avant d’être connues en Europe. En Chine, déjà 1 000 ans av. J.C., les marionnettes servent dans les spectacles de cour. Ce n’est pas seulement une distraction offerte aux hommes, mais un art magique. Dans la marionnette, un esprit peut s’incarner pour faire le bien ou le mal. Les marionnettes à fils sont les plus difficiles à manipuler; les fils commandent les mouvements de la poupée (bras et jambes) qui mesure parfois près d’un mètre et est manipulée par le dessus. Les marionnettes à gaine, de la taille d’une main, sont les plus simples et les plus connues; elles sont faites d’une tête et de mains, elles sont habillées d’une chemise et manipulées par en dessous. G. Le théâtre d’ombres Le théâtre d’ombres ressemble à la marionnette puisqu’il raconte une histoire accompagnée d’images projetées sur un écran par des objets fixes ou articulés. Introduit en Italie au XVIIe siècle, puis en France au XVIIIe siècle, le théâtre des ombres n’a jamais eu l’importance qu’il a gardée en Asie. Souvent translucides et colorées, les ombres se manipulent au moyen de fils et de tiges. En Asie, le montreur d’ombres est considéré comme un messager entre les vivants et les dieux. Souvent en plein air, le soir, le théâtre d’ombres révèle au public comment vivre dans la sagesse. Les spectacles sont souvent organisés lors des fêtes religieuses. H. Le théâtre de Shakespeare Sous le règne d’Élisabeth 1re, le peuple anglais découvre à cette époque la beauté de sa langue, car autrefois l’anglais était considéré comme utilitaire, la littérature s’écrivait surtout en français, en italien ou en latin. Les gens désirent des histoires dans une langue poétique pour entendre parler d’idées nouvelles ou se faire raconter des histoires d’amour, des drames sanglants ou l’histoire passée. Le théâtre devient très populaire. On joue dans des bâtiments cylindriques où un public qui dépasse facilement les 2 000 personnes entoure les trois côtés de la scène dépourvue de décor. L’auteur le plus connu de cette époque est bien sûr Shakespeare. D’une grande richesse, la langue de Shakespeare puise dans les expressions populaires, le parler précieux des courtisans et haut en couleur des bandits. Il sait mélanger la féerie et le vice, la fantaisie et le crime, les pleurs et les rires, la philosophie et les bouffonneries. D’autres auteurs furent populaires à cette époque dont Christopher Marlowe et Ben Jonson. I. La France du XVIIe siècle Sous le règne de Louis XIII et, surtout, celui de Louis XIV, la France devient le pays le plus puissant et influent d’Europe. Pour établir une noblesse au théâtre, les artistes établissent des règles: utilisation du vers dans la tragédie et la comédie, bonne conduite (pas de violence et de combats en scène), unité d’action (pas d’intrigue secondaire), unité de temps (tout doit se passer en une journée) et unité de lieu. De plus, les meilleurs auteurs refusent d’utiliser la magie ou l’intervention d’un dieu dans leurs pièces. Corneille et Racine pour la tragédie, comme Molière pour la comédie, ont su mettre à profit ces règles, ce qui donne au théâtre de cette époque des histoires de plus grande densité propice au dépassement de l’individu. Molière, dans ses oeuvres, se moque des avares, des hypocrites, des séducteurs... En faisant rire le public sur les défauts des hommes, Molière espère les inciter à se corriger... J. Le théâtre romantique Le romantisme est un mouvement culturel qui a balayé l’Europe au tournant du XIXe siècle. Les artistes commencent à valoriser l’intériorité et l’expression individuelle plutôt que les règles des modèles classiques et on préfère le mystère et les contrastes. L’Antiquité cesse d’être le grand modèle d’inspiration; on préfère désormais les légendes populaires du Moyen Âge comme celle du roi Arthur. La Révolution française a changé les mentalités. En s’inspirant des drames historiques de Shakespeare, on fait place au peuple. Des auteurs comme Alexandre Dumas père et Victor Hugo montrent la noblesse du coeur et de l’esprit des individus peu importe leur rang dans la société. Le romantisme incarne l’émotion. K. L’opéra L’une des grandes idées de la Renaissance est d’unir sur scène tous les arts: poésie, chant, danse, peinture... L’opéra est né en Italie, porté par sa langue chantante. Mais il gagne vite le reste de l’Europe. En France, le roi Louis XIV l’apprécie beaucoup. Après l’Italie, c’est au tour de l’Allemagne et de l’Autriche d’offrir au théâtre lyrique ses plus grands génies. À des époques différentes, Haendel, Mozart, Wagner et Verdi composent des oeuvres inoubliables. L. L’Après-guerre Après la destruction physique de l’Europe et les pertes de vies humaines de la Seconde Guerre mondiale, les Occidentaux ont remis en question leurs certitudes: l’idée que nous conduisons nos vies, que le progrès mène au bonheur ou que Dieu nous protège. À la fin des années 1940, des auteurs, dont les plus connus sont Samuel Beckett et Eugène Ionesco, écrivent un théâtre qui laisse tomber les repères habituels. On y présente une vision du monde où la vie humaine n’a pas le même sens face à la marche de l’univers. CHRONOLOGIE Antiquité Vers -400 Naissance du théâtre comique grec -330 Premier théâtre de pierre construit à Athènes - 200 Création de grandes marionnettes d’ombre en Inde Moyen Âge Renaissance 500- 1492 XVIe siècle Vers 1000 Théâtre religieux 1100 Les troubadours racontent des légendes en chansons. Vers 1300 Naissance du théâtre nô au Japon 1464 La Farce de maître Patelin XVIIe et XVIIIe siècle Vers 1550 Les débuts de la commedia del’arte 1613 Incendie du Globe, le théâtre de Shakespeare 1572 La loi sur les Pauvres assimile les comédiens aux malfaiteurs et aux mendiants 1636 Corneille écrit Le Cid 1643 Molière fonde sa troupe de théâtre 1576 La première salle de théâtre anglaise est construite à Londres XIXe siècle XXe siècle Âge d’or du mélodrame et du théâtre romantique avec Victor Hugo et Alfred de Musset 1928 L’Opéra de quat’sous est mis en scène par Bertold Brecht 1887 Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand 1950 Représentation de La Cantatrice chauve de Ionesco qui inaugure le théâtre de l’absurde DE GRANDS AUTEURS ANTIQUITÉ Eschyle (-525, -456) De famille noble, cet auteur grec (L’Orestie, Les Perses) obtient ses premiers succès à 40 ans. Homme de spectacle, il fixe les règles de mise en scène. C’est aussi un grand acteur. Sophocle (-497, -405) Sophocle est le plus remarquable des trois auteurs de la tragédie grecque. Des 123 pièces qu’il a écrites, seules 7 nous sont parvenues, mais elles ont marqué l’imagination humaine (ex. Oedipe roi, Antigone, Électre). Ses pièces démontrent que les conflits naissent lorsque les hommes défient à tort les limites de la condition humaine et les lois ou les avertissements des dieux. Euripide (-480, -406) Solitaire, cet auteur grec est l’un des premiers Athéniens à se constituer une bibliothèque importante. Sur ses 93 pièces, 19 seulement nous sont parvenues (ex. Médée, Andromaque, Électre, Les Bacchantes). Une légende raconte qu’au cours d’une guerre, des Athéniens blessés récitèrent des vers d’Euripide aux Siciliens venus les égorger et ceux-ci, émus leur firent grâce. LA RENAISSANCE Lope de Vega (1562-1636) Né deux ans avant Shakespeare, ce père du théâtre espagnol est l’auteur de 2 400 pièces comme Le Chien du jardinier et L‘Alcade de Zalamea. William Shakespeare (1564-1616) Comédien et poète anglais, il a écrit des comédies - La Mégère apprivoisée, Songe d’une nuit d’été des tragédies - Roméo et Juliette, Hamlet, Le Roi Lear, Macbeth - et des pièces historiques sur les rois d’Angleterre - Richard III, Richard II et Henri V. Dans chacune de ses 37 pièces, la situation dramatique est d’une grande netteté, elle pose des enjeux humains d’une grande profondeur. Mêlant la prose et les vers, les pièces de Shakespeare sont de grands poèmes théâtraux. XVIIe et XVIIIe siècle Pierre Corneille (1606-1684) Ce grand poète tragique français triomphe avec Le Cid, l’un de ses grands chefs d’oeuvre. Il a le génie de la grandeur, ses personnages ont une âme noble et généreuse. Il sort vaincu de la compétition qui l’oppose à Racine et renonce au théâtre. Molière (1622-1673) Comédien, auteur, chef de troupe et organisateurs d’événements spéciaux, Molière a le plus marqué le théâtre comique avec ses 32 pièces dont Dom Juan, Le Misanthrope, L’Avare, Tartuffe, Le Bourgeois gentilhomme, L’École des femmes et Le Malade imaginaire. L’idée actuelle de la comédie nous vient beaucoup de Molière. Il fonde une part importante de son humour sur les défauts psychologiques de ses personnages. Surtout, il utilise le rire pour critiquer les moeurs de son époque. Premier auteur de théâtre à se mêler de questions sociales, il sera critiqué tout au long de sa carrière. Jean Racine (1639-1699) Racine est considéré comme le plus grand auteur de la tragédie française classique. Les situations, la profondeur des personnages, la musicalité des vers, la grandeur des sentiments mêlée à ce que la passion a de plus dangereux font la beauté de ses onze tragédies. Il rencontrera Molière, mais il n’y aura pas de véritable amitié entre eux. Ambitieux, Racine préférera le style de jeu d’une troupe concurrente, celle de l’Hôtel de Bourgogne. La création d’Andromaque (1667) lui donne sa réputation, et maintenant le public le trouve supérieur à Corneille. Ensuite suivent, entre autres, les pièces Britannicus (1668), Bérénice (1672) et Bajazet (1672). Après Phèdre (1677), il se retire du théâtre et reviendra à l’écriture dramaturgique vers 1689 pour des pièces à sujet biblique. Carlo Goldoni (1707-1793) Né à Venise, Goldoni est le plus grand auteur comique italien; il a écrit plus de cent comédies, une quinzaine de tragi-comédies et plusieurs livrets d’opéra et de divertissements musicaux. Au moment où il commence à écrire pour le théâtre, la commedia dell’arte existe depuis deux siècles; Goldoni devient célèbre en la réactivant comme Arlequin, serviteur de deux maîtres (1745), et il en repense ensuite les personnages en fonction de la réalité de son temps et les intègre à ses pièces, dont le comique vient de l’observation des moeurs des citoyens, ou les détails de la vie quotidienne (L’Honnête fille (1749), La Locandiera (1753)). XIXe siècle Giuseppe Verdi (1813-1901) Ce compositeur italien connaît de son vivant une célébrité mondiale avec La Traviata, Othello ou Falstaff. Généreux, épris de justice et de liberté, marqué par de terribles drames, Verdi est un bel exemple de l’artiste romantique. Richard Wagner (1813-1901) Ce compositeur allemand écrit la musique et le livret (le texte) de ses opéras en s’inspirant des légendes de son pays. Il compose des oeuvres gigantesques telles Le Vaisseau fantôme, Tannhaüser ou La Tétralogie, ensemble composé de cinq opéras. Henrik Ibsen (1828-1906) L’invention du théâtre réaliste, qui aborde directement les problèmes sociaux, est la contribution la plus connue d’Ibsen au théâtre. Son réalisme social, dont témoignent des pièces comme Les Piliers de la société (1875) ou Un ennemi du peuple (1883) a marqué le théâtre contemporain. Cet auteur norvégien s’est aussi intéressé à la situation des femmes, que les lois ne considéraient pas comme des individus à part entière, dans sa grande pièce Maison de poupées (1879). Ibsen est un grand créateur de personnages comme le démontrent Hedda Gabler (1890) et Les Revenants (1881). Anton Tchekhov (1860-1904) Tchekhov est un des auteurs les plus aimés des gens de théâtre. Ses quatre grandes pièces - La Mouette (1895), Oncle Vania (1900), Les Trois Soeurs (1903) et La Cerisaie (1904)- ont marqué le théâtre moderne et notre façon de voir la vie. Cet auteur russe a commencé par écrire des contes et des récits pour faire vivre sa famille alors qu’il étudiait la médecine. Toujours très intéressé par le théâtre, ce n’est que dans les dernières années de sa courte vie qu’il connut le succès au théâtre, grâce au metteur en scène Constantin Stanislavski, qui comprenait la dimension novatrice du théâtre de Tchekhov, car il a remplacé le héros par un groupe de personnages dont le spectateur observe les relations. Ces personnages sans grande importance vivent un enchaînement de petites scènes en apparence ordinaires, mais à travers lesquelles on entrevoit toute la profondeur et toute la complexité de la vie humaine. XXe siècle Luigi Pirandello (1867-1936) Le théâtre de Luigi Pirandello brouille la limite entre la réalité et la fiction. Des pièces comme Chacun sa vérité (1917), Six personnages en quête d’auteur (1921), Henri IV (1922) ou Ce soir, on improvise (1930) nous démontrent que tout devient incertain. Pirandello montre que la vie est multiple et insaisissable mais qu’une pièce de théâtre ne peut pas rendre compte des nombreuses dimensions d’un personnage ou d’une situation. Il nous montre que les apparences sont plus trompeuses que l’on ne croit, mais surtout, il a créé des personnages d’une très grande justesse psychologique. Bertolt Brecht (1898-1956) Le théâtre de Bertolt Brecht permet d’observer le fonctionnement des êtres humains en société et donne des moyens de changer le monde. C’est ce qui préoccupait l’auteur et metteur en scène allemand. Dans les années vingt, il se fait remarquer par sa personnalité et l’insuccès de ses premières pièces, jusqu’à ce qu’il réussisse en 1928 à la création de son Opéra de quat’ sous. En 1933, Brecht doit fuir l’Allemagne; durant son exil de quinze ans, il écrit ses plus grandes pièces dont Mère Courage et ses enfants (1939), La Vie de Galilée (1938-1947), La Bonne Âme de Se-tchouan (1938-1942) et Le Cercle de craie caucasien (1944-1945). En 1948, il revient à Berlin et on lui offre de diriger un théâtre; ses mises en scène révolutionnent le théâtre par leur clarté. Brecht a laissé plusieurs textes de réflexion qui inspirent encore les gens de théâtre. Il a eu une influence profonde sur tout le théâtre du XXe siècle. Samuel Beckett (1906-1989) À sa création, en 1953, En attendant Godot de Samuel Beckett a plu à beaucoup de gens, mais en a dérouté plusieurs. Pour beaucoup d’artistes, il s’agit de la pièce la plus importante du vingtième siècle; elle montre de façon radicale la situation de l’homme moderne, dont les repères sont devenus incertains et qui espère un sauveur qui ne viendra jamais. Avec Fin de partie (1958), Oh les beaux jours (1963), Pas moi (1975) ou Berceuse (1981), Beckett ira de plus en plus loin dans la souffrance humaine et utilisant un langage de plus en plus réduit et énigmatique.