1. Biographie

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Faive Frédéric
Claude Levi Strauss
(28 - 11 - 1908)
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Sommaire
1. Biographie
2. Son œuvre
Race et histoire
Tristes tropiques
Mythologiques 1, Le Cru et le cuit
Mythologiques 2, Du Miel aux cendres
Mythologiques 3, L'Origine des manières de table
Mythologiques 4, L'Homme nu
3. Conclusion
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1. Biographie
Né à Bruxelles de parents français, le 28 novembre 1908, Claude Lévi-Strauss
étudie à Paris le droit jusqu'à la licence, et la philosophie; il est reçu à l'agrégation de
philosophie en 1931. Tout en enseignant cette discipline, il milite activement à la
SFIO (Section Française de l’Internationale Ouvrière). Sa carrière d'ethnologue
débute en 1934, lorsqu'il est invité à venir enseigner la sociologie à São Paulo, où il
restera jusqu'en 1939. C'est à cette occasion qu'il séjourne parmi les populations
indiennes Nambikwaras, Caduvéos et Bororos.
Rentré en France, mobilisé au service des PTT, puis affecté au lycée de Montpellier,
il réussit, après sa révocation en raison des lois raciales, à se rendre aux Etats-Unis
en 1941, sur un paquebot où il voyage avec André Breton. Il enseigne à l'Ecole libre
des hautes études et à la New School for Social Research de New York; c'est alors
qu'il découvre les travaux fondamentaux de la linguistique et de l'anthropologie.
De 1945 jusqu'à la fin de 1947, il est conseiller culturel auprès de l'ambassade de
France à Washington. En 1948, il publie la Vie familiale et sociale des Indiens
Nambikwara et soutient sa thèse les Structures élémentaires de la parenté.
D'abord maître de recherches au CNRS puis sous-directeur du musée de l'Homme, il
est ensuite nommé directeur d'études à la 5e section (dite des sciences religieuses)
de l'Ecole pratique des hautes études. C'est l'époque de maturation, avec le très
célèbre « Tristes Tropiques » en 1955 (Race et Histoire était paru en 1952) et le
recueil d'articles qui va définir son projet scientifique, Anthropologie structurale
(1958).
La troisième étape de sa carrière est celle de la célébrité internationale. En 1959, il
est élu à la chaire d'anthropologie sociale du Collège de France; il y fonde l'année
suivante le laboratoire d'anthropologie sociale et la revue l'Homme. Ses travaux sont
alors marqués par une double réflexion: d'une part, l'élaboration théorique de l'objet,
dans le Totémisme aujourd'hui et surtout dans son œuvre majeure, la Pensée
sauvage; d'autre part, l'application de ces principes dans l'imposante tétralogie de
plus de 2 000 pages, les Mythologiques (le Cru et le Cuit, Du miel aux cendres,). La
consécration vient en 1973 avec son élection à l' Académie française.
L'œuvre n'est pas terminée pour autant. Les recueils d'articles, de comptes-rendus
de séminaires et d'entretiens se multiplient, même après la retraite, prise en 1982 (le
Regard éloigné, 1983; Paroles données, 1984; De près et de loin, 1988; Des
symboles et leurs doubles, 1989).
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1. Son oeuvre
1947, Race et histoire
Ce livre porte sur les comparaisons entre les différentes cultures.
En 1952, l'Unesco publie une série de brochures consacrées au problème du
racisme. Claude Lévi-Strauss écrit pour l'occasion Race et Histoire. Il critique la
thèse de Joseph Arthur de Gobineau (1816-1882, auteur des thèses concernant le
racisme fera l'un des pères du racisme), selon laquelle il y aurait trois races : la noire,
la blanche et la jaune. Selon Gobineau, ces races n'auraient pas les mêmes
capacités et le métissage ne conduirait qu'à la dégénérescence. Il s'agit donc d'un
essai écrit dans le cadre de brochures publiées par l’UNESCO consacrées au
problème du racisme dans le monde et notamment les horreurs commises par les
Nazis durant la seconde guerre mondiale.
Claude Levi Strauss réfute dans ce livre la théorie de Joseph Arthur de Gobineau qui
déclare «La tare de la dégénérescence s’attache au phénomène du métissage»
1955, Tristes tropiques
Tristes tropiques a été rédigé entre octobre 1954 et mars 1955. Il s’agit d’une étude
ethnographique destinée à un large public.
Ce livre nous raconte le récit des voyages de Lévi-Strauss à l’intérieur du Brésil, ses
rencontres avec des tribus indiennes de l’Amazonie. L’objectif de Lévi-Strauss a
donc été d’étudier des tribus « primitives » du Brésil pour les comparer à nos
sociétés occidentales et enfin arriver à établir des lois universelles.
Tristes tropiques est divisé en neuf parties (1. La fin des voyages, 2. Feuilles de
route, 3. Le nouveau Monde, 4. La terre et les hommes, 5. Caduveo, 6. Bororo, 7.
Nambikwara, 8. Tupi-Kawahib, 9. Le retour) et en quarante sous parties.
La première partie s’intitule « la fin des voyages » où Lévi-Strauss commence par
une phrase choc « Je hais les voyages et les explorateurs », ce qui peut paraître
paradoxal de la part d’un ethnologue qui en plus prône l’étude de terrain. Mais on
comprend vite que cette phrase est destinée aux marchands d’exotisme et à ses
consommateurs. Ainsi il nous indique qu’il ne cherchera pas à illusionner ses
lecteurs.
Dans les premières parties, Lévi-Strauss fait en quelque sorte son autobiographie, il
raconte son parcours, ses débuts dans la philosophie, la naissance de sa vocation
d’ethnologue, ses voyages et sa découverte du Brésil. On y trouve beaucoup de
descriptions de lieux et de ses voyages.
De la cinquième à la huitième partie, l’auteur nous raconte sa rencontre avec des
tribus indiennes du Brésil. Il rencontre les Caduveo, les Bororo, les M’Baya, les
Nambikwara et les Tupi-Kawahib. Il nous décrit ces tribus, leurs formes
d’organisation sociale, leur mode de vie, leurs habitudes et leurs coutumes.
Dans la neuvième partie, Lévi-Strauss nous parle de ses souvenirs de l’Occident où
il se remémore Chopin. Puis, il nous parle du travail de l’ethnologue, de son objectif,
de ses difficultés. Enfin, Lévi-Strauss fini son œuvre par une discussion autour des
différentes religions que sont le bouddhisme, le christianisme et l’islam. Il nous parle
de l’Orient et de l’Asie en faisant une comparaison avec l’Occident.
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1967 Mythologiques 1, Le Cru et le cuit
Le cru et le cuit, est un article publié une première fois en 1964; puis une seconde
fois, défendant la même thèse mais l’appliquant à l’antiquité grecque, il paraît en
1974 dans la troisième partie faire l’histoire de l’ouvrage de J. Le Goff et P. Nora ;
partie consacrée aux nouveaux objets apparus dans le domaine de l’histoire. On
peut noter qu’il fut publié pour la troisième fois en 1981 dans l’ouvrage de VidalNaquet, "le chasseur noir - formes de pensées et formes de société dans le monde
grec", dans la partie consacrée à l’étude des jeunes et des guerriers.
Le titre de cet article s’inspire d’un point intéressant, développé par Lévi-Strauss, qui
est le suivant : les peuplades qui ne connaissent pas la cuisson des aliments n’ont
bien entendu pas de mot pour dire « cuit ». Mais par contrecoup, elles n’ont pas
davantage de mot pour dire « cru » puisque le concept ne peut être caractérisé.
Cela conduit Lévi-Strauss à une remarque importante, pour atteindre le réel, il faut
préalablement faire abstraction du vécu; seules des expériences nouvelles sont donc
capables de nous faire découvrir de nouvelles pensées.
C’est la question de la symétrie du cru et le cuit qui amena Lévi-Strauss à travailler
sur l’ethnologie en termes de structuralisme.
1967 Mythologiques 2, Du Miel aux cendres
Du miel aux cendres remet en question tous les a priori concernant les civilisations
en cour de développement.
Grâce à un regard débarrassé des anciens préjugés sur les peuples dits "primitifs",
l'anthropologue Claude Lévi-Strauss a bouleversé l'ethnologie contemporaine et mis
au point une méthode originale, associant analyse structurale et apport de la
psychanalyse, pour interpréter les mythes, découvrir les grands systèmes de pensée
ou expliquer le fonctionnement social. Son oeuvre donna un sens nouveau aux
notions de "race", "culture" et "progrès".
Le relativisme culturel fait aujourd'hui si intimement partie de notre mode de pensée
que nous avons du mal à imaginer quelle formidable ouverture a pu représenter,
après 1945, la pensée de l'anthropologue Claude Lévi-Strauss. Les "primitifs" étaient
avant lui appréhendés par les anthropologues en référence à la civilisation
occidentale : peuples sans écriture et sans machinisme, ils étaient considérés
comme hors de l'Histoire et dotés d'un système archaïque de pensée. Il fallut un
regard neuf et dépourvu de tout préjugé pour observer que la complexité sociale et
familiale de certains groupes aborigènes rendaient en comparaison la nôtre fort
rudimentaire, et sortir de l'échelle de valeurs par trop étriquée qui faisait de
l'anthropologue un distributeur de coefficient de civilisation.
1968 Mythologiques 3, L'Origine des manières de table
Ce troisième tome des Mythologiques rappelle les principaux
éléments de l'enquête initiée par les deux précédents, et
l'approfondit encore d'avantage, en s'intéressant à L'Origine
des manières de table. Lévi-Strauss souhaite familiariser le
lecteur à sa méthode d'analyse en reproduisant la même
démarche que dans les études précédentes: il choisit un mythe
qui lui servira de référence, ici un mythe amazonien, il en
poursuit le déroulement textuel, symbolique, sémantique,
ethnographique, et en comprend enfin la dimension universelle.
Cette nouvelle investigation de l'univers mythologique nous
amène tout naturellement à revisiter certaines de nos grandes
références littéraires, et à analyser nos références socioculturelles que l'on appelle communément "les règles du
savoir-vivre".
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1971 Mythologiques 4, L'Homme nu
Ce livre réflechi autour de la problématique principale du corps. Le corps est ce qui
peut paraître à première vue comme le plus évident, le plus intime et personnel de
l’homme. Chacun a un corps, il est la condition même de son existence : toute action
passe par le corps, mais la permanence de sa présence se fait bien souvent oublier
et chacun évolue dans sa vie quotidienne sans avoir une conscience très nette de sa
corporéité. Pourtant, le corps est loin d’être si évident. Il n’est pas non plus cette
matière modelable selon la simple volonté de son « possesseur ». Le corps est avant
tout une construction sociale : il n’existe pas, on ne voit pas des corps mais des
hommes et des femmes… Dés lors se pose la cruciale question de la définition du
corps, objet de la présente étude. Le référent corps renvoie à une multitude de
représentations culturelles et sociales qui exclue toute universalité de ce terme.
David Le Breton souligne bien que le corps n’est pas une nature immuablement
objectivée par l’ensemble des communautés humaines et d’emblée donnée à
l’observation de l’ethnologue ou du sociologue.
En considérant cette multitude de représentations et de conceptions sociales du
corps selon les époques et les cultures, l’étude anthropologique du corps s’annonce
particulièrement riche en découvertes sur les coutumes et les systèmes de pensée à
l’œuvre au sein de chaque société. A partir du travail analytique sur ces données
ethnologiques, sociologiques, historiques et psychologiques, il est possible d’étudier
la représentation moderne contemporaine du corps en s’appuyant sur les influences
décelables, les perceptions, les mouvements de mode, les rituels, les usages et
techniques, les tabous, les décorations corporelles etc…
2. Conclusion
L'œuvre de Claude Lévi-Strauss symbolise l'avènement de l'anthropologie dans le
champ des sciences sociales françaises au cours des années 1960, et elle a
participé du courant d'idées qualifié de structuraliste. Fondée sur l'élucidation du
fonctionnement de l'esprit humain, l'interprétation théorique manifeste une recherche
des liens entre nature et culture, notamment dans les systèmes de parenté et la
production des mythes. Sa vision pessimiste de l'évolution actuelle de l'humanité fait
aussi apparaître Lévi-Strauss comme un anthropologue philosophe, héritier de JeanJacques Rousseau. En outre, il ne cesse de manifester un vif intérêt pour les
créations et les conceptions esthétiques des sociétés qu'il étudie et pour celles de la
sienne.
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