Raphaël ENTHOVEN,
Philosophie
, « Culture ».
FICHE
o Le mot « culture » est ambivalent :
- Désigne le fait de se cultiver, d’apprendre, de s’élever et d’accéder à un état qui transcende.
- Désigne en même temps le fait d’appartenir à une culture donnée particulière.
Cf. en Allemand, différence entre Bildung et Kultur.
o La photographie du livre de Lévi -Strauss,
Tristes Tropiques
présente une petite fille = nostalgie
d’un état de nature antérieur à tous les vices. Il est étonnant de constater que l’image même de
la nature est donnée par une autre culture. La culture, c’est se fabriquer soi-même. En effet,
l’homme n’est pas seulement quelque chose ; il est aussi un faire/ en même temps cette culture
est la nature de l’homme. La « nature » humaine = ne pas en avoir : le propre de l’homme c’est
de ne pas avoir de propriétés .
o Le rapport entre nature/culture . La culture est-elle le propre de l’homme ?
Non, car bien des espèces ont ce pouvoir d’acquérir cette capacité. Ex/ le macaque japonais sur l’île de
Koshima qui lave des patates et les cuisine car il accomplit cette action avec de l’eau salée. Ces
macaques qui lavent des patates ont un comportement culturel car ce sont les seuls macaques à le
faire .
Cf. intelligence/ instinct de Bergson : l’intelligence est l’aptitude à développer des objets inorganisés/
l’instinct se sert d’objets organisés.
La culture ne désigne donc pas une différence maximale entre nous, les hommes, qui sommes faits par
nous-mêmes, et le reste de la terre ; la culture c’est nous confronter à la possibilité que nous aurions
pu être différents.
Il y a une dynamique des comportements culturels : les macaques qui lavent des patates ont
touché la mer alors que ce n’était pas leur environnement ; puis ils l’ont traversée pour se rendre de
l’autre côté.
Cf . a contrario , JJ Rousseau ,
Second discours
: « animal » est une « machine ingénieuse » :
renvoie à la nature ( alors que l’homme est un agent libre) et à l’instinct ( alors que l’homme se
caractérise par sa liberté) ; il n’y a donc pas d’histoire animale alors qu’il existe une histoire
humaine.Les animaux sont parfaits dans le sens où ils ne peuvent pas s’améliorer/ les hommes, eux,
sont perfectibles.
La notion de culture est faite pour créer une hiérarchie entre les êtres. Or, on pourrait dire que la
culture est une égalité fondamentale des êtres. La notion de progrès implique la notion de hiérarchie :
nature/culture implique des différences entre différentes cultures.
o Lévi-Strauss. Rousseauiste dans la mesure où il déplore l’opposition nature/ culture. Instaure le
relativisme culturel : «
Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barba
rie ». (
Race et
histoire
). Il dénonce l’ethnocentrisme. Le travail de l’ethnologue est d’entrer dans la culture
de l’autre. Habituellement on regarde les hommes de très loin comme des objets et on les
étudie alors que Lévi-Strauss est immergé : notre objet ce sont d’autres sujets =
l’anthropologie.