Chapitre 1 Pas de chiens en ville! Le vote est un très mauvais

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Chapitre 1
Pas de chiens en ville!
Le vote est un très mauvais indicateur d'augmentation de bien-être. Comme il est souligné dans le manuel,
«le vote d'un tiède peut annuler le vote d'un individu qui tient énormément au projet (à son chien)». Même
avec une majorité de votes, on ne peut affirmer que le bien-être de la population augmentera suite à l'interdiction des chiens.
Chapitre 3
Un succès boeuf!
Un fin politicien cherche à améliorer ses chances de réélection; il a donc intérêt à adopter des politiques à
bénéfices concentrés et à coûts diffus. La proposition du député Leboeuf pénalise lourdement un petit
nombre d'éleveurs (qui ont des tracteurs pour manifester) et avantage légèrement un grand nombre de
consommateurs (qui n'ont pas de tracteurs). Leboeuf n'est donc pas un fin politicien.
Les déficits
A. La réduction d'un déficit budgétaire est électoralement risquée parce qu'elle implique des mesures
impopulaires (réduction des dépenses ou hausse des impôts) sans procurer d'avantages apparents à
quiconque.
B. Les mesures à coûts concentrés sont habituellement les plus difficiles à adopter, car elles pénalisent
substantiellement des petits groupes d'individus qui ont intérêt à exercer des pressions politiques pour
renverser une décision gouvernementale. L'augmentation de l'impôt sur le revenu des particuliers est donc
la mesure la plus sûre électoralement, car elle répartit le coût sur un très grand nombre de personnes.
Chapitre 4
CPQ: La semaine de 35 heures est une demande chimérique
Sans une hausse de la productivité, une réduction des heures de travail ne peut que réduire la quantité de
biens et services produits: la frontière de production se déplace vers le bas. Cependant, si les travailleurs
augmentent leur rythme de travail ou si l'on trouve des moyens plus efficaces d'exécuter les tâches
(réorganisation de l'usine, nouvel équipement...), ils peuvent produire la même quantité de biens en moins
de temps. Un hausse de la productivité ramène la frontière de production vers sa position initiale.
Si les singes voulaient écouter!
L'entraînement des singes déplace la droite de possibilités vers la droite. La production maximale de
poissons est inchangée parce que les singes sont incapables de pêcher. La portion horizontale de la
nouvelle frontière de production indique qu'en transférant des singes de la plantation à la mer, la cueillette
de noix diminue sans que la pêche n'augmente. Si les singes étaient capables de pêcher, la production
maximale de poissons aurait augmenté et la nouvelle frontière de production se prolongerait vers le haut
jusqu'à l'axe vertical.
Le progrès technologique
Le progrès technologique dans le domaine des postes a pour effet d'augmenter le coût de tous les autres
biens et services. Cela va de soi, puisque le coût d'un bien se mesure par le sacrifice des autres biens que sa
production entraîne. La productivité ayant augmenté dans les postes, la production de tout autre bien
entraîne le sacrifice d'une production postale plus substantielle qu'avant, d'où un coût plus élevé. Mais cela
ne signifie pas une baisse du niveau de vie, bien au contraire. Le progrès technologique permet à la société
de s'offrir une plus grande quantité de tous les biens et services, même si le coût des biens autres que le
service postal a augmenté. La frontière de production pivote vers la droite (service postal en abscisse) et
permet d'atteindre une courbe d'indifférence collective plus élevée, d'où un niveau de vie et de bien-être
collectif accru.
Pas de chômage à l'est
Chaque point sur la courbe de possibilité de production suppose que toutes les ressources de l'économie
(main d'oeuvre, équipement, etc) sont pleinement utilisées. Autrement dit, il n'est pas possible de
réaménager les intrants de façon à augmenter la production d'un bien sans diminuer celle de l'autre. Cette
condition n'est évidemment pas remplie dans le cas des services hôteliers. On peut imaginer un système où
les réceptionnistes s'occuperont de l'accueil et de la gestion des clés, libérant ainsi la plupart des préposées
aux étages qui pourraient maintenant travailler dans d'autres secteurs de l'économie soviétique. Voir
graphique.
Le golf de Côte St-Luc
A. Si la population accepte de payer davantage de taxes pour réserver le terrain de golf comme espace vert,
elle indique sa préférence pour des espaces verts. Si elle refuse de payer davantage de taxes à cette fin, elle
indique que le terrain de golf est plus valorisé lorsqu'il sert à des fins résidentielles. Notez que la pente des
courbes d'indifférence n'est pas la même selon la préférence de la population.
B. La courbe de possibilités de production n'est pas modifiée par le succès de la «loterie verte», qui ne
change rien à la quantité totale de ressources réelles disponibles. Les sommes recueillies indiquent que les
ménages ont décidé de renoncer à certains biens, transférant ainsi un certain pouvoir d'achat à la ville qui
pourra acheter le terrain de golf.
La piste cyclable de Lanaudière : la guerre ne fait que commencer
A. La voie ferrée désaffectée peut servir de piste cyclable et fournir des services de loisir; elle peut aussi
servir à la production agricole. Mais comme elle est présentement inutilisée, le point initial E 0 se situe à
l’intérieur de la courbe de possibilité de production. Si la voie ferrée est convertie en piste cyclable, on
aboutit au point E1 sur la courbe de possibilités de production (CPP) : la production de loisirs est accrue et
la production agricole constante. Si la voie ferrée est convertie en terres agricoles, on atteint le point E2,
lui-aussi sur la CPP : la production de loisirs est constante et la production agricole accrue. Quel est la
combinaison optimale qui permet d’atteindre la courbe d’indifférence la plus élevée? L’article ne permet
toutefois pas d’identifier la solution optimale. Si la piste cyclable est plus valorisée que la production
agricole, le point E1 maximise le bien-être et permet d’atteindre la courbe d’indifférence la plus élevée
possible. Si la production agricole a une plus grande valeur que la piste cyclable, le bien-être maximum est
atteint si la voie ferrée est attribuée aux agriculteurs et le point E 2 permet alors d’atteindre la courbe
d’indifférence la plus élevée.
B. Pour obtenir la solution optimale, il suffit que le propriétaire de la voie ferrée désaffectée, la Société
Marathon-Québec, la cède aux plus offrants, à ceux qui tiennent le plus à ces terrains. «Les agriculteurs ...
ont fait des propositions concrètes» pour ces terrains, propositions qui reflètent leur valeur en termes de
production agricole additionnelle. Si la piste cyclable a plus de valeur que cette production agricole
additionnelle, les amateurs de loisirs peuvent offrir plus que les agriculteurs pour les terrains. Dans le cas
contraire, ce sont les agriculteurs qui peuvent faire la meilleure offre et ce sont eux qui achèteront les
terrains.
C. Cette solution permet de réfuter l’argument du maire Arnault. Si une «poignée d’habitants» est disposée
à payer plus pour les terres convoitées que «la majorité de personnes» désirant la piste cyclable, cela
indique que les terres en question ont une valeur plus grande comme terres agricoles (i.e la valeur des
produits agricoles qu’on peut y cultiver). Il ne suffit pas de tenir compte du nombre de personnes
impliquées, il faut aussi tenir compte de l’intensité des préférences.
Chapitre 5
La taxe d'eau à Montréal
A. L'abolition de la taxe d'eau ne modifie pas la frontière de production, qui dépend exclusivement des
ressources réelles disponibles. La décision d'abolir la taxe d'eau ne modifie en rien les ressources réelles à
la disposition de la collectivité et partant la frontière de production.
B. La taxe d'eau n'est pas un prix que le consommateur doit payer pour obtenir une quantité spécifique
d'eau. Elle est constante à 60 $ par année par logement, quelle que soit la quantité d'eau consommée. Son
abolition ne modifie pas le prix de l'eau à l'utilisateur, qui demeure nul, et n'influence donc pas la
consommation d'eau.
Pauvre Schubert
Les mélomanes n'apprécient pas autant les trios que Schubert le souhaiterait! L'éditeur de Schubert est
disposé à lui verser une somme relativement considérable pour un recueil de pièces pour piano parce qu'il
peut récupérer cette somme auprès de ses clients qui apprécient beaucoup ces pièces. Par contre, les
mélomanes ne sont pas prêts à débourser des sommes importantes pour des trios, même si ces derniers
exigent plus de travail de la part du compositeur. On peut affirmer que le nombre de recueils de pièces
pour piano dans le répertoire devrait excéder le nombre de trios. Sachant que les mélomanes apprécient
peu les trios, leur valeur pour la société devrait être inférieure à celle des pièces pour piano. Quant au prix
relatif des deux types d'oeuvres, il est difficile de se prononcer. La forte demande pour les pièces pour
piano génère une pression à la hausse sur leur prix, mais cette pression est compensée en partie par le faible
coût de production de ces pièces. La faible demande pour les trios s'accompagnerait d'un prix faible si leur
coût de production était modeste, mais leur coût est relativement élevé. Le graphique joint suppose une
demande tellement forte de pièces pour piano que leur prix est supérieur à celui des trios, en dépit du temps
requis pour la production des trios. Le prix des trios serait sûrement supérieur à celui des pièces pour piano
si le coût de production de chaque type de composition était constant.
Horreur! Une subvention à un monopole
Pour maximiser son profit (Rm=Cm), le monopoleur exige un prix excessif (pm); il en résulte une
production relativement faible (xm) et une allocation non optimale des ressources. Une subvention au
monopole l'incite à augmenter sa production et à se rapprocher de l'optimum (la courbe de coût se déplace
vers la droite). On peut même imaginer une situation où la subvention serait telle qu'elle amènerait le
monopoleur à produire la quantité optimale (x*). Le monopoleur doit augmenter sa production s'il désire
maximiser ses profits.
Monopole et progrès technologique
Quel que soit l'état du marché (concurrence ou monopole), un changement technologique profite au
consommateur. Il entraîne une diminution des coûts de production, une baisse de prix et une augmentation
de la production. Graphiquement, la courbe de coût se déplace vers la droite.
La large plaie des profiteurs
A. Le tremblement de terre réduit la quantité de ressources réelles du Mexique. En conséquence, la
frontière de production est ramenée vers l'origine dans une certaine mesure. La production possible des
différents biens peut être modifiée dans des proportions différentes. Sur un graphique représentant le
marché du logement, la courbe d'offre se déplacerait vers la gauche, indiquant que la quantité de logements
disponibles à chaque prix est réduite. Si le tremblement de terre entraîne des pertes de vie humaine, la
demande de logements pourrait aussi diminuer. Tout compte fait, le prix du logement devrait augmenter.
B. Le tremblement de terre résulte en une rareté accrue de certains biens et une hausse de leur prix. Si les
conduites d'eau sont détruites et que l'eau doit être transportée par camion, il serait anormal que son prix
n'augmente pas. Certains prix risquent d'être très élevés, mais c'est normal, compte tenu de la rareté
exceptionnelle des biens en question.
C. Tous les prix relatifs des biens ne peuvent pas augmenter simultanément. Si le prix du logement en
termes des autres biens augmente, le prix relatif des autres biens, mesuré en unités de logement, diminue
nécessairement.
D. D'un certain point de vue, les profiteurs rendent service à la société, en assurant par leurs activités que
les biens disponibles soient obtenus par les personnes qui les valorisent le plus.
Les olives de Kalamata
Les spéculateurs rendent un service à la société. Ils retirent du marché une certaine quantité d'olives à une
période où elles sont abondantes. Les olives retirées du marché sont peu valorisées à cause de leur
abondance relative. Elles réapparaissent à la période suivante alors qu'elles sont rares et fortement
valorisées. L'action des spéculateurs a donc pour effet de transporter des olives dans le temps de façon à ce
qu'elles soient disponibles au moment où elles sont très désirées. L'intention des spéculateurs est
évidemment de réaliser un profit, mais il demeure qu'accessoirement ils rendent service à la collectivité.
S'il s'avérait, pour une raison quelconque, que les olives étaient moins valorisées durant la période de
pénurie, les spéculateurs supporteraient une perte. Le profit n'est possible dans un monde concurrentiel que
si on rend un service à la collectivité.
L'action des spéculateurs est comparable à celle d'une mère de famille qui, en prévision d'une pénurie,
achète plusieurs livres de café de façon à en avoir à sa disposition au moment de la pénurie, sans devoir
payer le «gros prix» plus tard. Cette mère de famille est de fait un spéculateur, à cette différence près
qu'elle ne s'engage pas dans le commerce du café. Ce type de comportement est généralisé. A l'annonce
d'une pénurie possible de sel durant les années 70, les consommateurs québécois en ont acheté une telle
quantité qu'une pénurie temporaire s'est produite. De tels comportements ont le même effet sur le prix que
l'action du spéculateur. L'augmentation de prix (en période d'abondance) réduit la consommation des
familles qui accordent peu d'importance au bien et le rend disponible aux familles qui le valorisent
beaucoup en période de rareté. L'action des spéculateurs permet au mécanisme des prix de jouer son rôle
allocatif.
Le graphique ci-joint réunit les courbes d'offre (verticales) indiquant la quantité d'olives disponibles avant
(x0) et après le tremblement de terre (x1). Par hypothèse, la demande d'olives est la même pour les deux
périodes. Sans intervention des spéculateurs, on observerait un prix p0 durant la première période et p1
durant la deuxième. En achetant des olives pour les revendre plus tard, les spéculateurs réduisent la
quantité disponible à la période 0 et l'augmentent à la période 1. En supposant que leur action résulte en
une offre d'olives constante pour les deux périodes (xs), le prix correspondant est de ps. La quantité xsxo
représente une valeur égale à d+e pour les consommateurs de la période 0. En retirant ces unités du
marché, les spéculateurs augmentent les quantités offertes de x1xs (= xsxo) à la période suivante. Les
consommateurs de la période 1 accordent une valeur de a+b+c à ces unités et la société retire un gain de b
de cette opération, ce qui indique une amélioration du bien-être collectif. Bien sûr, les spéculateurs sortent
gagnants (comme les mères de famille prévoyantes) de cette opération qui a permis de transférer une
quantité (x0-xs) d'olives d'une période où elles étaient peu valorisées à une période où elles l'étaient
beaucoup. En fait, les spéculateurs déboursent e pour se procurer x0xs qu'ils revendent b+c à la période
suivante, empochant un profit de b.
Croissants, danoises et petits biscuits
A. Payer un montant inférieur au prix du marché contitue potentiellement une mauvaise allocation des
ressources car rien ne garantit que le consommateur du bien en question n'y accorde une importance au
moins égale à celle accordée par les autres consommateurs.
B. Cette information additionnelle permet de préciser notre réponse. Dans le cas de M. Grossinger, un
loyer de 325$ ne constituait pas une mauvaise allocation des ressources car il a tout de même été prêt à
payer le prix du marché. Dans son cas, la différence entre le prix du marché et son loyer (3675$) constitue
une rente c'est-à-dire une situation particulièrement favorable (un transfert des contribuables new-yorkais
vers M. Grossinger) mais sans conséquence sur l'allocation des ressources. En supposant que M.
Grossinger évalue à 4000$ un local commercial, la rente est illustrée sur le graphique ci-joint.
C. En fermant boutique, M. Grossinger indique que la hausse récente des loyers ne lui permet plus de
concurrencer les autres pâtisseries. Évalués au prix du marché, ses coûts de production sont supérieurs à
ceux de ses concurrents, ce qui suppose une moins grande efficacité relative.
Une expropriation
A. Tout est une question d'évaluation marginale et de surplus marginal. Même si deux individus paient le
prix du marché pour leur maison, ceci ne veut pas dire qu'ils y accordent la même valeur. Vous étiez peutêtre prêt à débourser beaucoup plus pour la même maison parce que vous accordez plus d'importance (en
terme d'autres biens) à cet achat. Il est donc normal d'observer des comportements différents lors de
l'expropriation. Le prix du marché s'avère une compensation appropriée pour votre voisin mais de loin
insuffisante pour vous. Voir graphique.
B. Le bien-être collectif augmentera-t-il suite à l'expropriation? Vérifions si le critère de Pareto s'applique.
Comme il y a des perdants qui ne sont pas pleinement compensés, on ne peut pas affirmer que le bien-être
augmente. Au plus pouvons-nous dire qu'il y a augmentation potentielle de bien-être (les utilisateurs du
métro gagnent plus que les propriétaires ne perdent).
Attention au «mystérieux scalper»
A. Amélioration de l'allocation des billets disponibles: les détenteurs de billets de saison vendent des billets
non désirés et sont avantagés; les clients du scalper sont avantagés, obtenant des billets à un prix qui leur
convient; le scalper anticipe un profit sur l'intermédiation. Optimum d'échange réalisé.
B. Si la demande pour les billets diminue, le scalper pourra devoir revendre à perte. Si par exemple les
matches pour lesquels les billets sont disponibles ne présentent plus d'intérêt au moment où les billets
seront revendus, le scalper pourra subir une perte.
C. Le scalper rend un service en amenant les billets vers les clients qui les désirent le plus. Au lieu de
laisser des billets non utilisés. Le Canadien pourrait en réalité fournir le même service à ses détenteurs de
billets de saison, en leur offrant de vendre pour eux au prix officiel les billets non utilisés.
Pénurie d'eau à New York
A. La consommation moyenne de la ville de Detroit n'est pas nécessairement un objectif valable pour la
ville de New York. New York peut avoir une structure de coûts et de préférences qui lui est propre, dont
résulte un niveau de consommation optimal qui peut différer de l'optimum de Detroit.
B. Le maire de New York a imposé une série de règlements pour restreindre la consommation d'eau. Cette
approche réglementaire est arbitraire. En forçant les entreprises à réduire leur consommation d'eau de 25 %
indépendamment de leurs besoins, elle ne tient pas compte de la valeur qu'elles accordent à l'eau.
L'interdiction d'arroser les pelouses, de laver les autos et de remplir les piscines se bute à la même
difficulté. Et la ville doit sacrifier des ressources pour faire respecter les règlements (hélicoptères utilisés
pour surveiller ce type d'activité). Une approche plus efficace et moins coûteuse consisterait à vendre l'eau.
Avec un tarif, ceux qui obtiennent l'eau sont ceux qui la valorisent le plus.
C. Avant d'augmenter la capacité de production, il faudrait vérifier si une tarification n'aurait pas réglé le
problème. Un accroissement de la capacité est justifié seulement si la population le valorise suffisamment
pour en assumer les coûts.
D. La tarification est une approche souple qui peut s'ajuster selon les conditions de la demande: on peut
demander un prix supérieur l'été quand la demande est forte et le réduire l'hiver quand la demande est
faible.
Les eaux usées
A. Le coût du traitement des eaux usées dépend non seulement du volume d'eaux usées mais aussi de leur
degré de souillure. Une tarification basée sur le degré de souillure informe les entreprises du coût de traitement de leurs eaux par la ville et les incite à réduire la souillure dans tous les cas où cette action s'avère
rentable.
B. La différence fondamentale entre un tarif et une taxe foncière est que la taxe ne varie pas avec le volume
et la souillure des eaux usées de chaque entreprise, alors que le tarif en dépend. Le tarif incite donc à
réduire la production d'eaux usées contrairement à la taxe foncière.
C. Il est certain que la tarification amènera les entreprises à modifier le prix de leurs produits. Mais il ne
faut pas confondre propriétaires résidentiels et consommateurs. La tarification fera supporter aux
consommateurs des produits générant des eaux usées le plein coût de ces produits et les incitera à réduire
leur consommation. Ces consommateurs peuvent résider à l'extérieur de la ville et on ne doit en aucun cas
les confondre avec les propriétaires résidentiels.
Les aéroports
A. i. Il est difficile de départager le petit avion privé du jumbo jet à l'aide du concept d'injustice. Le
petit avion transporte peut être des organes indispensables à une transplantation tandis que le jumbo jet
est rempli de touristes. ii. Pour cette raison, il n'est pas souhaitable d'accorder automatiquement la priorité
aux gros transporteurs.
B. En choisissant l'interdiction, les autorités de l'aéroport Kennedy adoptent une approche rigide qui ne
permet pas de refléter l'intensité des préférences. La tarification mis del'avant à Heathrow est plus souple et
permet l'attérissage aux heures de pointe aux petits avions en autant que leurs propriétaires soient prêts à
payer les droits plus élevés exigés.
C. Manifestement, cet aéroport est très convoité durant les périodes de pointe mais semble relativement
moins achalandé durant les autres périodes de la journée.
D. Un prix plus élevé durant les périodes de pointe devrait déplacer les attérissages moins valorisés vers les
périodes plus creuses de la journée.
E. Une demande à Luton relativement constante selon les périodes de la journée ne nécessite pas une
tarification modulée comme à Heathrow.
F. Le but de la tarification n'est pas de financer les activités de l'aéroport mais bien d'allouer une ressource
rare le droit d'attérir en période de pointe  aux utilisations les plus valorisées.
«Chérie, quand tu laves mes chemises, au lieu de peser sur le «piton» à 18h, pèse sur le piton à 23h»
(John Ciaccia, ancien ministre de l’énergie du gouvernement du Québec)
A. On peut justifier un tarif plus élevé aux heures de pointe parce que le coût de l'électricité y est plus
élevé, en termes de pannes plus fréquentes et d'inconvénients pour l'usager, en termes de coût de
fonctionnement de centrales thermiques plus coûteuses.
B. La consommation de pointe diminuera à cause du tarif accru. La consommation totale pourrait diminuer, elle pourrait aussi se déplacer en partie aux périodes creuses. A long terme, les habitudes de
consommation et de production changeront et amenuiseront le phénomène de pointe. Moins de centrales
seront requises pour satisfaire la demande de pointe.
C. Un tarif visant à décourager la consommation de luxe ne relève pas de la même logique que le tarif de
pointe. Il implique une substitution des valeurs des autorités aux préférences des consommateurs. La
consommation de luxe n'est pas reliée au phénomène de la pointe et elle n'implique pas un coût plus élevé
que les autres consommations. Une tarification plus élevée ne se justifie pas. Si un consommateur désire
cette consommation de luxe assez pour en payer le plein coût, libre à lui. Il est le seul à en être affecté.
D. Les normes ne sont pas une solution efficace. Bien sûr, dans chaque cas, le coût de respecter la norme,
en termes des modifications à apporter aux appareils, doit être inférieur à la valeur de l'énergie économisée.
Mais il y a inefficacité dans la mesure où des personnes peuvent désirer certaines caractéristiques dans les
appareils que les normes rendent impossibles. Si ces personnes sont disposées à supporter le plein coût de
ces caractéristiques, on doit les laisser choisir les appareils de leur choix. Le coût de respecter les normes
peut aussi varier d'un manufacturier à l'autre. Une norme identique pour tous n'est donc pas souhaitable. Si
le prix de l'électricité était égal à son coût marginal, cela inciterait les fabricants à modifier leurs produits
pour économiser l'énergie, chacun à sa manière, sans qu'il y ait besoin de normes ou de subventions.
E. Construire un autre barrage se justifierait en autant que les consommateurs soient prêts à en défrayer le
coût, i.e. la valeur accordée à l'électricité générée par ce barrage est plus grande que son coût.
F. Réduire nos ventes aux États-Unis entraînera une baisse des recettes. Il faut comparer cette baisse au
coût de construction d'un barrage supplémentaire et choisir la solution la moins coûteuse.
G. La question de justice porte sur la distribution des revenus entre les personnes. Or les tarifs industriels
sont reflétés dans le prix des produits fabriqués par les compagnies et dans la rémunération des personnes
impliquées dans ces compagnies. Pour conclure à l'injustice, il faudrait démontrer que les actionnaires,
employés et clients des industries payant un tarif réduit sont tous plus riches que les résidents, ce qui paraît
difficile. Parler de justice en comparant résidents et industries n'a pas de sens. Par ailleurs, le tarif doit
refléter le coût du service rendu à chaque catégorie de clients. Si le coût d'amener l'électricité est plus élevé
pour les résidences que pour les usines, les tarifs doivent le refléter. Autrement le consommateur
résidentiel consomme trop d'électricité et le secteur industriel, qui doit payer un prix plus élevé, n'en
consomme pas assez.
La logique d'Hydro-Québec
A. Chaque kilowatt-heure économisé rapporte sept cents à la société québécoise, soit le coût de production
du prochain kilowatt-heure qui n'est pas requis. Il vaut donc la peine d'investir jusqu'à sept cents dans les
procédés d'économie d'énergie, soit le montant qu'ils permettent d'économiser par kilowatt-heure. Mais
cela ne signifie pas qu'Hydro-Québec ait tort. Quand elle se dit prête à subventionner l'économie d'énergie
à raison de trois cents, elle incite en fait le consommateur à investir dans les techniques d'économie jusqu'à
concurrence de sept cents. En réduisant sa consommation d'un kilowatt-heure, une personne économise le
tarif de quatre cents en plus de recevoir une subvention de trois cents. Avec la subvention, l'économie
d'énergie rapporte sept cents, soit le coût marginal de production du kilowatt-heure. Le consommateur
investira donc dans les techniques d' économies d'énergie dont le coût est inférieur à sept cents du kilowattheure.
B. Dans un cas, Hydro subventionne le client qui lui fait économiser 3 cents en ne consommant pas (coût
de sept cents moins tarif de quatre cents). Dans l'autre, Hydro charge le plein prix (sept cents au lieu de
quatre cents) à celui qui consomme. Dans les deux cas, elle amène les individus à tenir compte du coût
marginal de sept cents. Mais, dans le premier cas, le consommateur débourse quatre cents par unité
consommée, alors que dans le deuxième cas, il paie sept cents. Les deux solutions ont le même effet
incitatif mais ne donnent pas la même distribution des revenus. Dans le premier cas, tous ceux qui
consomment de l'électricité sont subventionnés à raison de trois cents l'unité. Les profits d'Hydro-Québec
sont plus petits et le surplus du consommateur plus grand.
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