n'augmente pas. Certains prix risquent d'être très élevés, mais c'est normal, compte tenu de la rareté
exceptionnelle des biens en question.
C. Tous les prix relatifs des biens ne peuvent pas augmenter simultanément. Si le prix du logement en
termes des autres biens augmente, le prix relatif des autres biens, mesuré en unités de logement, diminue
nécessairement.
D. D'un certain point de vue, les profiteurs rendent service à la société, en assurant par leurs activités que
les biens disponibles soient obtenus par les personnes qui les valorisent le plus.
Les olives de Kalamata
Les spéculateurs rendent un service à la société. Ils retirent du marché une certaine quantité d'olives à une
période où elles sont abondantes. Les olives retirées du marché sont peu valorisées à cause de leur
abondance relative. Elles réapparaissent à la période suivante alors qu'elles sont rares et fortement
valorisées. L'action des spéculateurs a donc pour effet de transporter des olives dans le temps de façon à ce
qu'elles soient disponibles au moment où elles sont très désirées. L'intention des spéculateurs est
évidemment de réaliser un profit, mais il demeure qu'accessoirement ils rendent service à la collectivité.
S'il s'avérait, pour une raison quelconque, que les olives étaient moins valorisées durant la période de
pénurie, les spéculateurs supporteraient une perte. Le profit n'est possible dans un monde concurrentiel que
si on rend un service à la collectivité.
L'action des spéculateurs est comparable à celle d'une mère de famille qui, en prévision d'une pénurie,
achète plusieurs livres de café de façon à en avoir à sa disposition au moment de la pénurie, sans devoir
payer le «gros prix» plus tard. Cette mère de famille est de fait un spéculateur, à cette différence près
qu'elle ne s'engage pas dans le commerce du café. Ce type de comportement est généralisé. A l'annonce
d'une pénurie possible de sel durant les années 70, les consommateurs québécois en ont acheté une telle
quantité qu'une pénurie temporaire s'est produite. De tels comportements ont le même effet sur le prix que
l'action du spéculateur. L'augmentation de prix (en période d'abondance) réduit la consommation des
familles qui accordent peu d'importance au bien et le rend disponible aux familles qui le valorisent
beaucoup en période de rareté. L'action des spéculateurs permet au mécanisme des prix de jouer son rôle
allocatif.
Le graphique ci-joint réunit les courbes d'offre (verticales) indiquant la quantité d'olives disponibles avant
(x0) et après le tremblement de terre (x1). Par hypothèse, la demande d'olives est la même pour les deux
périodes. Sans intervention des spéculateurs, on observerait un prix p0 durant la première période et p1
durant la deuxième. En achetant des olives pour les revendre plus tard, les spéculateurs réduisent la
quantité disponible à la période 0 et l'augmentent à la période 1. En supposant que leur action résulte en
une offre d'olives constante pour les deux périodes (xs), le prix correspondant est de ps. La quantité xsxo
représente une valeur égale à d+e pour les consommateurs de la période 0. En retirant ces unités du
marché, les spéculateurs augmentent les quantités offertes de x1xs (= xsxo) à la période suivante. Les
consommateurs de la période 1 accordent une valeur de a+b+c à ces unités et la société retire un gain de b
de cette opération, ce qui indique une amélioration du bien-être collectif. Bien sûr, les spéculateurs sortent
gagnants (comme les mères de famille prévoyantes) de cette opération qui a permis de transférer une
quantité (x0-xs) d'olives d'une période où elles étaient peu valorisées à une période où elles l'étaient
beaucoup. En fait, les spéculateurs déboursent e pour se procurer x0xs qu'ils revendent b+c à la période
suivante, empochant un profit de b.
Croissants, danoises et petits biscuits
A. Payer un montant inférieur au prix du marché contitue potentiellement une mauvaise allocation des
ressources car rien ne garantit que le consommateur du bien en question n'y accorde une importance au
moins égale à celle accordée par les autres consommateurs.
B. Cette information additionnelle permet de préciser notre réponse. Dans le cas de M. Grossinger, un
loyer de 325$ ne constituait pas une mauvaise allocation des ressources car il a tout de même été prêt à