L`étude d`une œuvre cinématographique

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Littérature
Langage verbal et images – Littérature et cinéma.
Pascal Quignard, Tous les matins du monde, 1991
T.L.
L’étude d’une œuvre cinématographique
La narration dans un film peut, par certains aspects, se rapprocher de celle d’un récit
romanesque.Il est toutefois nécessaire de connaître le lexique de l’analyse filmique pour
étudier une œuvre cinématographique. Le plus souvent, l’écriture cinématographique
emprunte à l’écriture littéraire ses caractéristiques formelles.
Le film peut être découpé en séquences (ensemble de plans formant une unité
narrative définie selon l’unité d’action, de lieu et de temps) et en plans (unité d’origine
technique : portion de film correspondant à une prise de vue gardée sans coupure au
montage ; plus petite unité filmique).
On peut étudier le genre du film, son registre, son ou ses points de vue, ses thèmes,
son titre, ses personnages, ses dialogues et descriptions.
On peut ajouter ce qui est propre à l’œuvre cinématographique : le jeu des comédiens, les
décors, le générique, la bande-son.
L’œuvre cinématographique fait appel à des codes :
- visuel (couleurs/lumière/mouvements)
- filmique (ce qui relève du montage)
- sonore (musique/bruit/voix)
- audiovisuel (rapports entre l’image et le son)
L’instance narrative :
On peut poser la question du narrateur comme pour une œuvre romanesque. Quel est
le rôle du narrateur virtuel, qui agence les images, joue des différents plans, attire l’attention
du sepctateurs sur différents détails, etc. ? Qui détient le savoir de l’histoire, la vérité finale :
le narrateur, les personnages, ou seulement le spectateur ? Y a-t-il un narrateur extérieur à
l’histoire ? Y a-t-il un ou plusieurs personnages narrateurs ? Comment le ou les narrateurs
s’expriment-ils : présence à l’écran, voix off ?
Analyser une séquence
Les différents types de séquences sont déterminées par les choix opérés au montage :
Montage chronologique : la séquence sera chronologique (ellipses possibles).
Montage non chronologique : la séquence comportera des analepse ou flash-back (retour
en arrière), et/ou des prolepses (avancées dans le futur).
Montage alterné : juxtaposition d’actions simultanées.
Montage parallèle : alternance de deux ou plus de deux actions parallèles.
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Langage verbal et images – Littérature et cinéma.
Pascal Quignard, Tous les matins du monde, 1991
T.L.
La liaison des différents plans :
Montage cut : les plans se succèdent de façon abrupte.
Raccord : continuité entre deux plans successifs (un regard/la bande son…).
Fondu au noir: l’image apparaît ou disparaît progressivement.
Fondu enchaîné : superposition de deux plans qui se succèdent.
Fonction du montage dans la narration :
Fonction syntaxique : le montage joue sur l’aspect narratif et spatio-temporel du film
(liaison, ponctuation, alternance…)
Fonction rythmique : le montage crée un rythme temporel (accélération/ralentissement,
tension/détente…) ou visuel (lumière/obscurité, plan général/gros plan…) par des effets de
symétrie, de rupture, de contrepoint, de répétition, etc.
Fonction sémantique : il peut produire des effets de causalité, comparaison, etc.
Rapport entre matière sonore (paroles/bruits/musique) et image :
Son in : la source du son est visible sur l’image.
Son hors champ : la source du son n’est pas visible sur l’image mais appartient à l’univers de
la fiction.
Son off : le son provient d’une source située dans un autre espace que celui de la fiction.
La musique joue un rôle de soutien de l’image ou un effet de contraste. Elle sert
éventuellement à ponctuer le récit filmique dans ses différents aspects.
Analyser un plan
Le cadrage (délimite trois types d’espace) :
Le champ : espace délimité par l’objectif lors de la prise de vue.
Le contre-champ : espace rigoureusement complémentaire du précédent. Prise de vue
effectuée dans le sens opposé à celui du champ. Le montage champ/contre-champ permet de
filmer, par exemple, un dialogue en cadrant successivement sur chaque interlocuteurs.
Le hors-champ : tout ce qui se déroule hors du cadre mais qui peut avoir de l’importance
pour l’action (ce que l’on ne voit pas mais qui est imaginairement présent).
Les différents plans :
Plan général : montre l’ensemble d’un décor très vaste qui peut intégrer des personnages.
Plan d’ensemble : présente le personnage au sein du décor dans lequel il évolue.
Plan séquence : réalisation d’une séquence en un seul plan.
Plan moyen : présente le personnage en pied.
Plan américain : cadre le personnage jusqu’à mi-cuisse.
Plan rapproché : cadre le personnage jusqu’à la ceinture ou la poitrine (large ou serré).
Gros plan : cadre le visage.
L’insert : présente un détail significatif occupant tout l’espace de l’écran.
Littérature
Langage verbal et images – Littérature et cinéma.
Pascal Quignard, Tous les matins du monde, 1991
L’angle de prise de vue (dépend de la place de la caméra : face/profil/trois quarts…):
Angle plat : caméra au même niveau que ce qu’elle filme.
Plongée : la caméra surplombe ce qu’elle filme.
Contre-plongée : la caméra est placée plus bas que ce qu’elle filme.
Caméra subjective : elle ne montre que ce que voit le personnage.
Fixité ou mouvement de la caméra :
Travelling avant : la caméra s’approche du personnage.
Travelling arrière : elle s’éloigne du personnage.
Travelling d’accompagnement : elle suit le personnage.
Travelling latéral : elle montre latéralement le décor ou l’action.
Zoom (avant/arrière): travelling optique sans déplacement de caméra.
Panoramique : la caméra pivote sur son axe ou de gauche à droite, du haut vers le bas…)
Plan fixe : la caméra reste immobile.
T.L.
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