Histoire du droit
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- Crise financière : il y a un véritable problème fiscal au cours du XVIIe siècle : les impôts
sont faibles, ils rentrent mal. Vers 1776, Louis XVI décide de soutenir les américains dans la
guerre pour l’indépendance. La guerre va creuser le déficit et accélère la crise financière. De
plus, cette guerre pose un problème psychologique majeur : c’est une monarchie (France)
qui tend la main à une République (américains) pour se débarrasser d’une monarchie
constitutionnelle (Grande-Bretagne).
- Mauvaises récoltes
Face à la monarchie, une autre problème se pose : celui des privilèges. La France, dans toutes ses
couches sociales, contient des castes de privilégiés. Toute entreprise de la Royauté se heurte à ces
privilégiés.
Pour résoudre la crise, le gouvernement royal décide d’avoir recours à une institution qui ne
fonctionne plus depuis le XVIe siècle : les Etats Généraux alors que les assemblées de notables et
les Parlements se dérobent.
Le 8 août 1788, Louis XVI sur le conseil de son ministère convoque l’assemblée des Etats
Généraux le 1er mai 1789.
=> Comment faire face à une assemblée qui ne fonctionne plus depuis plus de 150 ans ?
Entre le 8 août 1788 et la réunion des Etats Généraux, tout le débat public porte sur les modalités de
la réunion : comment représenter le Tiers-État ? Le Tiers-Etat, c’est 95% de la population.
Avant, il fonctionnait comme tel : la noblesse envoie ses députés, la bourgeoisie et le Tiers-Etat font
de même. Il n’y avait pas de comptabilisation des députés et ils avaient une voix chacun.
Seulement, le clergé et la noblesse réunis étaient supérieur en nombre et donc en voix.
A l’automne 1788, le Tiers-Etat demande :
- le doublement des députés du Tiers
- le vote par tête, une voix par député.
Pendant ce débat se crée un parti national ou encore patriotique. C’est un parti qui défend les
intérêts du Tiers. On le qualifie de national car on commence à dire à cette époque que le Tiers c’est
la nation.
En janvier 1789, une brochure apparaît écrite par l’abbé Sieyès : Qu’est ce que le Tiers-État ? C’est
le fondement du droit public moderne. Dans cet écrit, il dit :
- Le Tiers-Etat, c’est la nation
- En France désormais c’est la nation qui doit être souveraine.
=> C’est l’expression de la souveraineté nationale.
En mars 1789, les élections des députés ont lieu. On rédige alors les cahiers de doléances qui
doivent être présentés au roi pour renseigner le gouvernement royal sur la situation de la France. On
recueille les griefs de la noblesse, du clergé et du Tiers-Etat. On s’aperçoit que ces cahiers sont dans
l’ensemble d’une assez grande modération, il n’y a pas d’idées révolutionnaires, pas de contestation
de la légitimité du roi. Par contre, la réforme fiscale et la fin des privilèges sont réclamées.
Il y a très peu de cahiers sur la nécessité d’une constitution écrite (en France, il y a une constitution
coutumière autour des lois fondamentales). La France souhaite un mouvement de réformes
effectuées sous l’égide de Louis XVI, qu’il en soit l’initiateur.
Le 1er mai 1789 a lieu l’ouverture solennelle des Etats Généraux à Versailles, lieu de résidence du
roi. Louis XVI a cédé sur le doublement du Tiers afin qu’il y ait une configuration d’égalité entre le
Tiers et les 2 autres mais il n’a pas cédé sur la question du vote et maintient les exigences de
délibérations séparées.
Louis XVI commet une maladresse : il charge Necker de l’ouverture de la réunion au cours de
laquelle il annonce au nom du roi que les Etats Généraux seront limités à la question financière (une
part infime des problèmes soulevés dans les cahiers). Le Tiers se réfugie alors dans une attitude