DEPT DE MEDECINE GENERALE / UNIVERSITE PARIS DIDEROT

DEPT DE MEDECINE GENERALE / UNIVERSITE PARIS DIDEROT
TRACE D’APPRENTISSAGE : Déclaration d’un effet indésirable
Nom prénom et mail de l’étudiant auteur de la présente trace :
Nom et prénom et mail du tuteur :Aubert, Jean-Pierre, docteur.aubert@gmail.com
Numéro du semestre du DES au cours duquel cette trace a été produite :6e
Date de réalisation de la trace: 01/11/2011
Le maître de stage du stage concerné par cette trace a-t-il évalué cette trace ? : Oui
Nom et prénom, lieu d’exercice et mail du maître de stage :
COMPETENCES VISEES PAR CETTE TRACE
Compétence 3. : Prendre une décision adaptée en situation d'urgence (potentielle/vraie)
Compétence 5. : Travailler en équipe au sein du système de santé
Si votre tuteur estime que cette trace mérite d’être publiée sur le site en tant que trace remarquable, acceptez
vous qu’elle le soit
Oui
Cas clinique :
J’ai reçu une patiente en consultation Mme K âgée de 45 ans, le 1/07/2011. Cette patiente
n’a pas d’antécédent particulier.
Son motif de consultation est un prurit généralisé ayant débuté 15 jours auparavant.
A l’interrogatoire, on retrouve une notion de prise de terbinafine à 250 mg/j per os pour une
mycose unguéale prescrite par son dermatologue depuis le 19/05/201: 1cp par jour,
pendant 3 mois, et du loceryl en application 1 fois par semaine pendant 6 mois. Elle n’a pas
pris d’autres médicaments depuis. Elle a arrêté la terbinafine le 26/06/2011 car elle ne le
supportait pas (nausées, vomissements). Son bilan hépatique à cette date retrouve des
ASAT à 35, ALAT : 64, gGT : 61 et PAL : 91. Elle ne prend pas d’autres traitements.
J’ai alors recherché les différents effets secondaires dus à la terbinafine dans le BCB :
Estimation de la fréquence : très fréquent > = 10%, fréquent > = 1% à < 10%, peu fréquent >
= 0,1% à < 1%, rare > = 0,01% à < 0,1%, très rare < 0,01%.
- Les effets indésirables les plus fréquents sont des troubles digestifs (perte de l'appétit,
nausées, douleurs abdominales, diarrhées), ainsi que des réactions cutanées (éruptions,
urticaire) sans caractère de gravité.
- Chez moins de 1% des patients, la terbinafine peut entraîner des altérations ou des pertes
partielles ou totales du goût (en particulier chez les femmes âgées, maigres), habituellement
réversibles plusieurs mois après l'arrêt du traitement.
- Rarement, une perte de poids a été associée.
- Rarement, ont été rapportées en cours de traitement :
. Des arthralgies et des myalgies.
. Des hépatites de type mixte à prédominance cholestatique. De très rares cas d'hépatites
prolongées et de très rares cas d'insuffisance hépatique grave ont été rapportés, certains
ayant pu conduire exceptionnellement à une transplantation hépatique ou un décès.
Dans la majorité de ces cas, les patients présentaient des affections sous-jacentes graves.
- Très rarement, ont été rapportés en cours de traitement.
. Des cas de neutropénie, d'agranulocytose et des cas isolés de thrombopénie.
. Des cas de réactions cutanées graves (urticaires étendues et angio-oedèmes, éruptions
pustuleuses, éruptions bulleuses, syndrome de Stevens-Johnson, syndrome de Lyell).
. Des cas de pustulose exanthématique aiguë généralisée (voir rubrique mises en garde et
précautions d'emploi/Mises en garde).
A l’interrogatoire, on ne retrouve pas de fièvre, pas de prurit dans l’entourage, pas de notion
de prise de risque pour le VIH. Ses vaccins sont à jour mais elle n’est pas vaccinée contre
l’hépatite B.
A l’examen on ne retrouve pas d’ictère conjonctival, pas d’HSMG, pas d’ADP, pas de fièvre,
pas d’altération de l’état général, pas de signe de saigenement extériorisé. Bref l’examen
n’est pas contributif.
Je l’adresse donc faire un bilan en urgence : Bilan hépatique complet ainsi qu’un TP.
Elle revient le lendemain en consultation avec les résultats de son bilan qui retrouve une
cytolyse hépatique (ASAT : 5N, ALAT : 10N) et une cholestase (bilirubine conjuguée à
20mmol/L, totale à 45, PAL à 274 et gGT à 175), TP en cours.
J’ai ensuite appelé l’hôpital de Fernand Vidal pour connaître les risques de la terbinafine et
pour savoir si un lien était possible, le pharmacien a précisé qu’il pouvait exister un lien car la
demi-vie de la terbinafine est de 400 heures, l’élimination du médicament en 7 demies-vies
(ce qui correspond à 100 jours) rendait ce produit potentiellement responsable puisqu’elle
l’avait arrêté il y a 15 jours.
Je propose de revoir la patiente à 48h avec un nouveau bilan hépatique tout en surveillant
de très près le TP, ainsi que les sérologies des hépatites A, B et C.
A 18h08, je commence ma recherche pour déclarer l’effet indésirable :
1. Recherche google : déclarer un effet indésirable
2. Site AFFSAPS : http://www.afssaps.fr/Activites/Pharmacovigilance/Declarer-un-
effet-indesirable-lie-a-l-utilisation-d-un-
medicament/%28offset%29/4#paragraph_35658
Comment déclarer?
La déclaration est immédiate pour les effets graves ou inattendus; sans délai défini pour les
autres.
Compléter
La Fiche de pharmacovigilance (Cerfa N°10011*02 ) ou faire une déclaration sur papier
libre
Transmettre à un centre régional de pharmacovigilance par courrier postal ou par
courrier électronique.
Pour les départements : 75001, 75014, 75015, 75016, 92, la déclaration se fait à l’HEGP, à
l’adresse suivante : Centre de Pharmacovigilance, Hôpital Européen Georges Pompidou, 20-
40, rue Leblanc, 75908 PARIS CEDEX 15
Contact : Mme le Dr A. Lillot Le Louet
Téléphone : 01 56 09 39 88
Télécopie : 01 56 09 39 92
Il est recommandé de transmettre ces informations par écrit après contact téléphonique
préalable.
Je leur transmets donc par internet ma fiche de déclaration indésirable (cf pièce jointe).
Je finis ma déclaration à 18h45, il me faut donc plus d’une demi-heure pour la faire.
Le bilan des hépatites est revenu normal. Il a fallu 1 mois et demi pour que le bilan
hépatique se « normalise » avec une cytolyse à deux fois la normale pour les ASAT et les
ALAT, et la persistance d’une cholestase prédominante sur les GGT à quatre fois la normale.
La patiente n’a plus de prurit.
Nous avons reçu au cabinet un courrier du centre régional de pharmacovigilance (groupe
hospitalier Corentin Celton/HEGP/Vaugirard-Gabriel-Pallez) nous détaillant les résultats de
leur recherche bibliographique concernant la terbinafine (Vidal, Martindale, Meyler’s side
effect of drugs, Pubmed, Hepatox, Drugdex…). Ce médicament peut entraîner une
hépatopathie par hypersensibilité, la progression vers une hépatite symptomatique est rare
mais potentiellement grave. Plusieurs cas d’hépatites cytolytiques ou cholestastiques
sévères ont été publiés. Le temps de latence est typiquement de quelques semaines après le
début du traitement. L’arrêt corrige les perturbations du bilan mais la cholestase se corrige
plus lentement que la cytolyse. Dans la base Nationale de Pharmacovigilance : une centaine
de dossiers d’atteinte hépatique avec la terbinafine comme suspects ont été retrouvés.
Le médecin conclut qu’après avoir éliminé d’autres étiologies, avec les arguments
chronologiques et bibliographiques, le rôle de la terbinafine dans l’apparition de cette
hépatite mixte pourrait être retenu. Cette observation a été enregistrée de manière
anonyme dans la base nationale de pharmacovigilance et transmise à l’AFSSAPS.
Déclaration d’un effet indésirable :
Une déclaration doit comporter au minimum les informations suivantes :
Une source identifiable (le notificateur)
Un patient identifiable
Le nom du produit suspecté et le numéro de lot (indispensable pour la
traçabilité du médicament dérivé du sang)
La nature de l’effet indésirable.
Déclaration au centre régional de pharmacovigilance (document ci-joint à remplir), qui
étudie l’imputabilité de l’effet indésirable et transmets ensuite un avis à l’AFSSAPS et
enregistre de façon anonyme la déclaration dans la base nationale de pharmacovigilance.
1/Centres régionaux de pharmacovigilance :
Le réseau est constitué de 31 centres répartis de façon à favoriser les échanges de proximité
avec les professionnels de santé.
Parmi leurs missions, ils sont notamment chargés de :
Recueillir les déclarations d'effet indésirable que doivent leur adresser les médecins,
chirurgiens-dentistes, les sages-femmes et les pharmaciens,
Renseigner les professionnels de santé sur leur territoire d'intervention.
Les professionnels de santé sont incités à contacter les centres régionaux de leur lieu
d'exercice dont ils trouveront les coordonnées et les zones d'intervention dans la liste
suivante.
2/ Informations sur le(s) médicament(s) suspecté(s)
Donnez des informations aussi précises et complètes que possible.
- Nom du médicament suspecté :
Précisez le nom exact et complet du médicament que vous avez pris, tel qu’indiqué sur
l’emballage, ainsi que son dosage et la forme sous laquelle il se présente (comprimé, sirop,
suppositoire, poudre pour solution buvable etc.).
Si le nom est incomplet, faux, illisible ou inconnu, il ne sera pas possible d’évaluer le lien
entre l’effet indésirable et le médicament. Le signalement ne sera pas pris en compte.
Par exemple : Médic 500 mg, comprimés
- N° de lot :
1 / 11 100%

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