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LE SIDA, SYNDROME D'IMMUNO-
DEFICIENCE ACQUISE
1 Extension de la maladie depuis 1981
1.1 HISTORIQUE
Au début des années 1980, des décès causés par des infections opportunistes,
connues précédemment surtout chez des individus ayant subi une transplantation
d'organe et traités aux immunosuppresseurs pour éviter le rejet, furent observés chez
des hommes homosexuels apparemment en bonne santé.
En 1983, Luc MONTAGNIER et son équipe de l'Institut Pasteur de Paris isolèrent
un nouveau rétrovirus humain. Un peu plus tard, l'équipe de Robert GALLO au
National Cancer Institute (NCI) et celle de Jay LEVY à l'université de Californie à San
Francisco isolèrent un rétrovirus sur des patients atteints du sida et des personnes en
contact avec des malades: on l'appelle maintenant le HIV ou VIH en français (Virus
de l'Immuno-déficience Humaine), l'agent étiologique du sida. Un second virus du
sida humain (HIV-2) sera découvert trois ans plus tard par l'équipe de l'Institut
Pasteur.
Un pas important fut accompli en 1984 par l'équipe de Robert GALLO qui mit au
point un protocole pour produire le VIH en continu: il devenait ainsi possible de lancer
les premiers tests diagnostiques: si le sérum sanguin d'un individu comporte des
anticorps contre le VIH (séropositivité), ceci indique qu'il a été exposé au virus.
Mais être infecté par le VIH ne veut pas nécessairement dire que l'on a le
Sida: en effet on peut rester séropositif pendant une longue période sans
développer la maladie clinique qui définit et constitue un diagnostic du sida.
Ainsi l'Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis 1993, a été
amenée à établir une définition officielle pour le diagnostic du sida, basée
sur le nombre de cellules sanguines particulières (CD4) et de la présence de
maladies opportunistes caractéristiques (25 maladies ont été répertoriées
comme étant caractéristiques du sida).
C'est en 1991, que Franck MOORE, un peintre New-Yorkais, a eu l'idée de créer un
symbole de compassion et de solidarité pour la cause du SIDA.
1.2 REPARTITION MONDIALE
On pourra trouver sur le site "UNAIDS" des Nations Unies "Joint United Nations
Programme on HIV / AIDS" de nombreuses statistiques et cartes qui montrent qu'il
s'agit d'une pandémie et que de grandes inégalités dans sa répartition existent.
Vous consulterez à cet effet, en bas de page, la rubrique "HIV DATA -
More", puis "Countries" ou "Regions"pour résumer les caractéristiques
fondamentales de cette épidémie (une version française des graphiques existe).
2 La primo-infection
2.1 TRANSMISSION ET EVOLUTION DE LA MALADIE
CHEZ L'HOMME
Le VIH est un virus beaucoup moins contagieux que celui de la grippe par exemple.
Sa transmission se fait :
o le plus fréquemment (80% des cas) lors de rapports ausi bien homosexuels
qu'hétérosexuels,
o par le sang (transfusion, injection de produits sanguins contaminés non
chauffés ou non traités, dons d'organes, utilisation de seringues ou d'aiguilles
non stérilisées par toxicomanie intraveineuse,...),
o par transmission materno-foetale (par voie transplacentaire, lors de
l'accouchement, de l'allaitement).
Le SIDA est une maladie qui évolue de façon différente selon les sujets.
L'américain Walter REED, à partir de données statistiques, a défini des stades
d'évolution notés de 0 à 6.
Les variations de la teneur en lymphocytes T4 présentées sur le graphe concernent un
jeune homme dont la maladie a évolué de façon représentative jusqu'à la mort
survenue 83 mois, soit presque 7 ans, après la contamination.
Les observations réalisées au cours du développement de la maladie permettent aux
chercheurs de penser que la prolifération des virus se réalise parfois très lentement,
mais ne cesse jamais de croître.
Les graphes permettent de suivre le "combat" du système immunitaire face au virus
(d'après "Pour la Science ", décembre 1988).
D'après les données fournies ici, quelles sont les réactions de l'organisme
pendant la première année de l'infection?
Etablissez un parallélisme entre développement de la maladie et évolution des moyens
de défense durant les sept années qui ont suivi la contamination.
A partir de quel moment le sujet est-il contagieux? A partir de quel moment est-il
séropositif?
Ainsi, on distingue 3 phases lors d'une infection par le virus du SIDA :
o la primo-infection: après la contamination par le VIH, le nombre de virus
présents ( appelé charge virale) augmente fortement, puis diminue rapidement
à cause de la réponse du système immunitaire.
o la phase asymptomatique: l'individu ne présente aucun symptome de la
maladie et le nombre de virus n'augmente que très légèrement; mais le nombre
de formes virales mutées ou variants augmente fortement. Malgré
l'intervention du système immunitaire, les lymphocytes T sont progressivement
détruits.
o la phase symptomatique, c'est-à-dire le SIDA pendant laquelle, le système
immunitaire étant "débordé", le nombre de virus augmente fortement (mais le
nombre de variants se limite aux plus efficaces) et les symptômes apparaissent.
Identifiez et colorez sur le graphe ci-dessus les trois phases de l'infection.
2.2 PORTRAIT DU VIH
La structure du VIH pourra être découverte par une animation du portail "Sciences de
la Vie de l'Université Pierre et Marie Curie - JUSSIEU". C'est un rétrovirus à ARN de
la sous-famille des lentivirus, virus cytolytiques associés à des maladies d'incubation
longue.
Résumez les caractéristiques biologiques du VIH.
Le VIH est formé:
o d'une enveloppe
constituée d'une double
couche lipidique portant
deux glycoprotéines (gp)
virales :
gp
transmembranaire:
gp41
gp externe: gp120
o d'une partie centrale
formée de:
2 molécules d'ARN
3 protéines:
- interne majeure:
p24
- interne associée à
l'ARN: p15 (p9 +
p7)
- externe: protéine de membrane ou p18
Les enzymes virales sont la protéase (p10), la transcriptase inverse (p66 et p61) et
l'intégrase (p32).
Les nombres correspondent aux masses moléculaires des protéines (en kilodaltons). Ces
précisions sont données à titre indicatif pour comprendre les mécanismes de pénétration
du VIH décrits dans le §2.2.2 et la signification du dépistage par Western blot du §3.2.
2.3 LE CYCLE DU VIH
Pour comprendre comment le virus responsable du SIDA infecte l'organisme et comment
réagit le système immunitaire à cette infection, il est nécessaire, au préalable de
rappeler ce qu'est le système immunitaire ainsi que la nature et la localisation des cellules
immunitaires.
2.3.1 Le système immunitaire
Des cellules immunitaires dans le sang
L'observation d'un frottis sanguin coloré permet de repérer les cellules immunitaires,
les globules blancs ou leucocytes ( 7 000 / mm3) à côté des globules rouges ou
hématies (5 000 000 / mm3).
On en distingue trois types principaux:
o les granulocytes au noyau plurilobé et au cytoplasme granuleux,
o les lymphocytes au gros noyau globuleux entouré d'une mince frange
cytoplasmique,
o les monocytes, grosses cellules phagocytaires au noyau souvent en forme de
C.
C'est seulement vers 1960 que les
immunologistes ont commencé à
penser que les lymphocytes, cellules
sanguines dont le rôle était
jusqu'alors méconnu, pouvaient être
les cellules immunocompétentes
c'est-à-dire les cellules chargées de
détecter l'introduction d'un antigène
dans l'organisme et de déclencher
une réaction immunitaire.
Le schéma ci-contre donne une vue
d'ensemble du système immunitaire.
On distingue:
- des organes lymphoïdes
centraux que sont la moelle rouge
des os et le thymus,
- des organes lymphoïdes
périphériques (rate, ganglions
lymphatiques, vaisseaux
lymphatiques).
Le système lymphatique naît dans
presque tous les organes sous forme
de capillaires lymphatiques dont
l'extrémité est aveugle. Ces
capillaires lymphatiques convergent
pour former des canaux de plus en
plus importants.
Sur le trajet de ces vaisseaux
lymphatiques se trouvent disséminés des ganglions lymphatiques. La lymphe y
pénètre par un C:\Documents and Settings\Françoise\Mes documents\Documents
Francoise\ACCESMAD\SIDA.htmvaisseau lymphatique afférent et y ressort par un
vaisseau efférent.
Finalement la lymphe est drainée par le canal
thoracique et la grande "veine" lymphatique
qui la déversent dans la circulation veineuse
(ces conduits débouchent dans les veines à la
base du cou).
Des cellules immunitaires dans les
ganglions lymphatiques
Ce sont d'abord des lymphocytes: selon les
récepteurs membranaires qu'ils possèdent, on
distingue:
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