ARI Publication 40 / Avril 2007 Traitements biomédicaux de l'autisme Synthèse du Dr James B. Adams, Ph.D. Avril 2007 – voir les mises à jour ultérieures sur http://autism.asu.edu. Introduction Ce document se veut une synthèse des principaux traitements biomédicaux disponibles à ce jour pour les enfants et adultes atteints d'autisme et du syndrome d'Asperger. Si ces traitements ne donnent pas toujours les résultats espérés, ils n'en ont pas moins aidé des milliers d'enfants à progresser, parfois de manière spectaculaire. Cette synthèse s'appuie essentiellement sur l'excellent ouvrage Autism: Effective Biomedical Treatments des Dr Jon Pangborn, Ph.D. et Sidney Baker, MD, publié par l'Autism Research Institute. Ce livre présente de manière beaucoup plus détaillée les tests et traitements abordés ici de manière succincte. Autre source d'information, Children with Starving Brains du Dr Jaquelyn McCandless. Après lecture de ce document, il sera vivement recommandé de consulter ces ouvrages pour des informations plus approfondies. Cette synthèse suit globalement la philosophie du DAN!, qui consiste à essayer de traiter les causes sous-jacentes des symptômes de l'autisme en s'appuyant sur des bilans de laboratoire, la recherche scientifique et l'expérience clinique, en laissant une large part aux approches nutrithérapeutiques. De nombreux traitements du DAN! sont nés de l'écoute des parents et des médecins. Evaluation parentale de l'efficacité des traitements L'efficacité de la plupart des traitements présentés dans les pages suivantes a été évaluée par l'ARI à partir des données communiquées par plus de 23 000 parents sous la forme de questionnaires. Les résultats de la dernière enquête de l'ARI sont présentés dans les documents Evaluation de l'incidence des traitements biomédicaux sur le comportement que vous trouverez dans la section française du site de l'ARI. Autres traitements Les thérapies comportementales telles que l'analyse appliquée du comportement (ABA), peuvent être extrêmement efficaces en complément des traitements biomédicaux. De même, l'orthophonie, l'intégration sensorielle, la psychomotricité, l'ergothérapie ainsi qu'un bon programme éducatif peuvent être également déterminants. Enfin, un travail sur les compétences relationnelles tel qu'un programme RDI (Relationship Development Intervention) et la participation à des groupes d'aptitudes relationnelles peuvent être un atout pour travailler la relation et les compétences sociales. Un traitement biomédical vient quant à lui renforcer l'efficacité de ces prises en charge en améliorant la santé du cerveau et de l'organisme, facilitant ainsi les apprentissages. Présentation de l'auteur Professeur à l'Université de l'Arizona, James Adams se consacre à la recherche sur les causes biologiques de l'autisme et leur traitement. Ses travaux ont porté sur les vitamines, les minéraux, les acides gras essentiels, les acides aminés, les neurotransmetteurs, la toxicité des métaux lourds, la détoxication, les bactéries gastro-intestinales, la régulation du système immunitaire et les troubles du sommeil chez l'enfant et l'adulte atteints d'autisme. Il a assuré la direction de la rédaction du DAN! Consensus Report de 2005 consacré au traitement de l'intoxication mercurielle chez les enfants atteints d'autisme, et est membre du comité exécutif du mouvement Defeat Autism Now!. Il est titulaire d'un doctorat en génie des matériaux, mais se consacre maintenant à la recherche sur l'autisme. Il est également professeur adjoint au Southwest College of Naturopathic Medicine, président de l'ASA du Greater Phoenix, et père d'une adolescente autiste. Mise en place des traitements Ce document aborde les différents traitements dans un ordre correspondant approximativement à l'ordre qu'il est généralement conseillé de suivre, mais votre médecin pourra opter pour une progression différente. Certains médecins ont d'ailleurs leurs préférences. Il est avant tout primordial d'observer chaque fois que possible les effets de chaque traitement, à la fois en termes de comportement et de résultats des analyses de laboratoire. Progression retenue • amélioration de l'alimentation • allergies alimentaires • régime SGSC • vitamines/minéraux • vitamine B6/magnésium à fortes doses • acides gras essentiels • traitement des intestins o fongicides o probiotiques o enzymes digestives • acides aminés • mélatonine • traitement de la thyroïde • sulfatation • glutathion • chélation • régulation du système immunitaire Remarque : cette synthèse n'est pas à considérer comme un protocole médical, et le lecteur est invité à consulter un médecin afin d'identifier avec lui les traitements les mieux adaptés à son enfant. L'autisme étant un spectre, chaque traitement doit être individualisé. Remarque : cette synthèse reflète les points de vue du Dr James B. Adams et n'engage nullement l'Université de l'Arizona, l'ASA, le mouvement DAN! ou toute autre entité. Remerciements J'aimerais remercier les nombreux médecins et chercheurs du mouvement DAN!, les parents ainsi que tous ceux qui m'ont aidé à réunir les informations qui suivent. Mes remerciements vont tout particulièrement aux Dr Jon Pangborn, Ph.D. et Tapan Audhya. Dédicace Ce document est dédié au Dr Bernard Rimland, Ph.D., en mémoire de ses travaux novateurs en matière de recherche et de soutien à l'autisme, et de son rayonnement qui a conduit d'autres à le suivre dans cette voie. Merci Bernie. Votre mémento En cours Amélioration de l'alimentation Allergies alimentaires Régime SGSC Vitamines/minéraux (ou jus) Vitamine B6/magnésium à fortes doses Acides gras essentiels Traitement des intestins - fongicides - probiotiques Enzymes digestives Acides aminés Mélatonine Thyroïde - bilan - traitement Déjà tenté Planifié Sulfatation Glutathion Chélation Régulation du système immunitaire Alimentation Discussion L'organisme a besoin de certains nutriments tels que vitamines, minéraux, acides gras essentiels et acides aminés (issus des protéines). Une alimentation équilibrée en légumes, fruits, et protéines est nécessaire pour apporter ces nutriments essentiels. Présentation du régime • Des légumes trois à quatre fois par jour, et des fruits une à deux fois par jour (le maïs n'est pas un légume mais une graine ; les pommes de terre, en particulier frites, n'ont qu'une valeur nutritionnelle limitée). Les jus de fruits sont moins intéressants que les fruits, bien que préférables aux sodas. • Des protéines au moins une à deux fois par jour (viande, poulet, œufs, noisettes, légumes secs). • Restreindre au maximum ou éviter les sucres ajoutés (sodas, bonbons, etc.). • Eviter les aliments industriels - biscuits, frites - riches en calories vides. • Restreindre au maximum ou éviter les aliments frits ou contenant des matières grasses trans. • Eviter les colorants et les arômes artificiels ainsi que les conservateurs. • Privilégier si possible une alimentation biologique, exempte de pesticides et plus riche en nutriments (vitamines et minéraux). A défaut d'une alimentation biologique, laver soigneusement les fruits et les légumes s'ils ne sont pas pelés. Intérêt • Les légumes et les fruits contiennent des vitamines, minéraux et phytonutriments essentiels qui améliorent et entretiennent la santé de l'organisme. • Les protéines sont nécessaires pour apporter des acides aminés, composante essentielle des neurotransmetteurs et de nombreux autres acides aminés et protéines du corps. • La diminution de la consommation de sucre permet d'éviter les fluctuations rapides du sucre sanguin, source d'irritabilité et de manque de concentration. • Colorants et arômes artificiels peuvent agresser certains sujets sensibles, entraînant ainsi, entres autres, des troubles du comportement. • Les pesticides contiennent souvent des métaux toxiques, et sont à considérer comme facteur possible d'autisme. Durée : à vie Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI Eviction du sucre Régime Feingold % aggravation 2% 2% % sans effet 51% 45% % amélioration 48% 53% Nombre de cas 3695 758 Pour plus d'informations, voir le site www.feingold.org Allergies alimentaires Discussion De nombreux enfants souffrant d'autisme présentent des allergies dues à des anomalies de leur système digestif et/ou immunitaire. Les aliments mal digérés et non fractionnés en sucres et acides aminés, etc. peuvent ensuite traverser la paroi intestinale et pénétrer dans le flux sanguin, en particulier si l'enfant présente une "paroi intestinale poreuse" du fait d'une inflammation. Le système immunitaire identifiant ces aliments comme "étrangers", il peut initier à leur encontre une réponse immunitaire résultant en une réaction allergique. Traitement • Eviter les aliments allergènes • Envisager des enzymes digestives pour améliorer la digestion des aliments • Essayer différentes méthodes pour traiter les intestins : de nombreuses allergies disparaissent une fois l'inflammation soignée • Tenter un régime de rotation des aliments sur 4 jours, régime dans lequel chaque aliment n'est consommé qu'une fois tous les 4 jours, ceci réduisant les risques d'apparition d'une réaction allergique. Bilans Certaines réactions allergiques sont immédiates, d'autres différées plusieurs heures ou jours suivants, ce qui les rend d'autant plus difficiles à détecter. Certaines réactions sont très fortes, telles qu'irritations cutanées, voire choc anaphylactique, d'autres plus modérées telles que maux de tête ou douleurs gastriques. Les bilans peuvent inclure des observations, la consignation systématique des aliments consommés, des analyses de peau et de sang. Observations : soyez attentif aux rougeurs sur les joues, les oreilles, ainsi qu'aux cernes noires sous les yeux, qui peuvent être symptomatiques d'allergies. Observez également les changements de comportement. Consignation des aliments consommés : tenez un journal des aliments consignés en recherchant de possibles schémas de corrélation entre les symptômes et les aliments consommés au cours des trois derniers jours. Bilans sanguins : des tests d'IgE et IgG peuvent être couramment réalisés. Les IgE correspondent à une réponse immunitaire immédiate, les IgG à une réponse immunitaire différée. Tests cutanés : moins efficaces puisqu'ils ne révèlent que des réactions immédiates. Les tests d'allergie demeurent limités en ce sens que les IgE peuvent demeurer négatifs en présence même des symptômes cliniques d'une allergie alimentaire. De même, les tests d'IgG et d'IgE peuvent s'avérer positifs en l'absence de tout symptôme clinique. Ces tests peuvent être toutefois réalisés pour faciliter l'identification des aliments à éviter et observer les effets de leur éviction. Si vous n'êtes pas en mesure de réaliser de tels tests, une autre méthode consiste à procéder à l'éviction des aliments allergènes les plus courants, dont le gluten, les produits laitiers, le sucre de canne, le maïs, le soja, les levures, l'arachide, les œufs, les colorants artificiels et les conservateurs artificiels. En présence d'améliorations, essayez de réintroduire chacun de ces aliments tous les quatre jours. Le gluten et les produits laitiers demeurent les derniers à réintroduire. Intérêt L'éviction des aliments allergènes peut entraîner de nombreuses améliorations chez certains enfants, en particulier en termes de comportement et d'attention. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI % aggravation Eviction des allergènes Régime de rotation Eviction du chocolat Eviction des oeufs % amélioration Nombre de cas 3% 37% 560 2% 50% 792 2% 49% 1721 2% 58% 1096 Durée Certaines allergies (telles que l'allergie à l'arachide) semblent définitives, tandis que d'autres peuvent s'estomper une fois l'inflammation intestinale résorbée ou le système immunitaire rééquilibré. Recherche - Une étude de Vojdani et al. a révélé la présence d'allergies alimentaires chez de nombreux enfants autistes. Vojdani A., O'Bryan T., Green J. A., McCandless J., Woeller K. N., Vojdani E., Nourian A. A., Cooper E. L., "Immune response to dietary proteins, gliadin and cerebellar peptides in children with autism" (réponse immunitaire aux protéines, à la gliadine et aux peptides ayant un effet sur le cervelet chez les enfants atteints d'autisme), Nutritional Neuroscience, juin 2004 ; 7(3):151-61. - Une étude ouverte menée par Lucarelli et al. auprès de 36 enfants a mis en évidence l'intérêt d'un régime d'éviction des aliments réputés allergènes pendant huit semaines. Lucarelli et al., "Food allergy and infantile autism" (allergies alimentaires et autisme infantile), Panminerva Medica, sept. 1995 ; 37(3):137-41. - Une étude de Kushak et Buie a conclu à un possible déficit des enzymes digestives, en termes de quantité ou d'activité, pour les sucres complexes, manque se soldant chez les sujets autistes par des difficultés pour digérer correctement les amidons et les sucres. - Différentes études de Horvath, Wakefield, Buie ainsi que d'autres ont démontré que l'inflammation intestinale était courante dans l'autisme. Cette inflammation peut entraîner le "syndrome de l'intestin poreux", qui permet à des aliments partiellement digérés de pénétrer dans le flot sanguin, entraînant ainsi une possible réponse allergique. Horvath K. et al, "Gastrointestinal abnormalities in children with autistic disorder" (anomalies gastrointestinales chez les enfants atteints d'un trouble du spectre autistique), Journal of Pediatrics, 135 no. 5 (1999) 559-563. Wakefield et al., "Enterocolitis in children with developmental disorders"(antérocolite chez les enfants atteints de troubles du développement), American Journal of Gastroenterology, sept. 2000 ; 95(9):2285-95. Kushak R and Buie T “Disaccharidase deficiencies in patients with autistic spectrum disorders” (deficit en disaccharidase), congrès DAN! de la Nouvelle-Orléans, janvier 2004. Horvath K. et Perman J. A., "Autistic disorder and gastrointestinal disease" (autisme et pathologies gastrointestinales), Current Opinion in Pediatrics, 14 (2002) 583. Wakefield et al., "Enterocolitis in children with developmental disorders" (entérocolite chez les enfants atteints de troubles développementaux), American Journal of Gastroenterology, sept. 2000 ; 95(9):2285-95. Kushak R. et Buie T., "Disaccharidase deficiencies in patients with autistic spectrum disorders” (digestion des disaccharides chez les sujets atteints d'un trouble du spectre autistique), congrès DAN! de la Nouvelle-Orléans, janvier 2004. Eviction du gluten, de la caséine (et souvent du maïs et du soja) Discussion L'évolution de l'homme ne s'est pas appuyée sur une consommation soutenue de blé et de produits laitiers. L'être humain est la seule espèce à boire du lait à l'âge adulte, et en particulier à consommer le lait d'une autre espèce. Le lait de vache est parfait pour les veaux, mais non pour l'humain, en particulier passé l'âge de l'allaitement. Au cours des siècles passés, la culture du blé a évolué de manière à augmenter sensiblement sa teneur en gluten, et l'alimentation américaine classique se caractérise aujourd'hui par une consommation de blé beaucoup plus soutenue qu'il y a 1000 à 10 000 ans. Le gluten (présent dans le blé, le seigle, l'orge et le cas échéant l'avoine) ainsi que la caséine (omniprésente dans les produits laitiers) peuvent présenter deux problèmes : 1. il s'agit d'allergènes connus (voir les sections précédentes), en particulier chez l'enfant et l'adulte atteints d'autisme, 2. Certains peptides issus du gluten et de la caséine peuvent se lier aux récepteurs opioïdes du cerveau et exercer un effet notable sur le comportement (à la manière de l'héroïne ou de la morphine), et entraîner des troubles tels que troubles du sommeil, manque d'attention/"déconnexion", ainsi que des comportements agressifs, voire automutilateurs ; à l'instar des substances opioïdes, ils peuvent induire une forte dépendance, et leur éviction peut s'accompagner d'un effet de sevrage spectaculaire. Ces problèmes semblent être dus à : 1) une incapacité du système digestif à fractionner de manière satisfaisante le gluten et la caséine en acides aminés uniques, 2) une inflammation des intestins permettant aux peptides de gluten et de caséine de rejoindre le flux sanguin et d'atteindre les récepteurs opioïdes du cerveau. Traitement • Eviction complète du gluten et de tous les produits laitiers. Des quantités même infimes, telles qu'une bouchée de biscuit, peuvent entraîner une réaction allergique ou opioïde. De nombreux aliments, tels que les frites industrielles et les raisins secs, contiennent des traces de farine destinée à empêcher leur agglomération, aussi peut-il s'avérer extrêmement difficile d'éviter tous les aliments contenant du gluten ou susceptibles d'être contaminés. • Les enzymes digestives peuvent être utiles, en particulier en cas d'exposition accidentelle, mais elles ne sont probablement pas aussi efficaces qu'une éviction complète de la caséine et du gluten. • Il est généralement souhaitable de supprimer les aliments à base de maïs et de soja. Intérêt Les enfants dont l'alimentation se compose essentiellement de produits laitiers et de blé sont les plus susceptibles de profiter de ce régime. Les régimes sans caséine donnent généralement des résultats en l'espace d'un mois, voire d'une semaine. Les régimes sans gluten mettent généralement de un à trois mois pour produire un effet. On peut assister chez certains enfants à une aggravation des symptômes pendant quelques jours (assimilable à un effet de sevrage), suivie d'une amélioration. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI % sans effet Régime sans gluten ni caséine Régime sans caséine Régime sans gluten % aggravation % amélioration 3% 32% 65% 2% 49% 49% 2% 50% 48% Nombre de cas 1446 5574 3159 Durée Au moins tant que les problèmes intestinaux ne sont pas réglés, et le cas échéant à vie. Mise en garde : à moins que l'enfant ne consomme des aliments particulièrement riches en calcium, il est essentiel de lui donner des compléments de calcium. Bilans Il existe des tests d'allergie au blé et aux produits laitiers. Néanmoins, un test d'allergie négatif ne permet pas de conclure à l'absence d'allergie au lait et au blé, ces aliments pouvant également avoir une action opioïde. L'essai d'éviction de ces aliments est le meilleur test. Recherche - Reichelt a mené différentes études qui ont permis de déceler des taux de peptides urinaires anormaux dans les urines des personnes atteintes d'autisme, et constaté par des études à long terme des améliorations sensibles suite à l'introduction du régime sans gluten ni caséine. - Cade a constaté l'intérêt de l'utilisation prolongée d'enzymes digestives, mais conclut que le régime n'en demeure pas moins plus efficace. Une étude élargie de Cade auprès de 150 enfants atteints d'autisme a permis de constater que 87% présentaient des anticorps IgG (allergie) du gluten, contre 1% des contrôles appariés en termes d'âge et de sexe, et que 90% présentaient des anticorps IgG de caséine, contre 7% chez les sujets de contrôle. - Cade a également étudié 70 enfants autistes au régime sans gluten ni caséine pendant 1 à 8 ans et constaté que 81% d'entre eux avaient progressé de manière significative en l'espace de trois mois, avec une prolongation des améliorations pendant les 12 mois suivants. Des améliorations sensibles avaient été également constatées dans les domaines suivants : isolement, contact oculaire, mutisme, compétences d'apprentissage, hyperactivité, activités stéréotypées, angoisses. Parmi les 19% qui n'avaient pas progressé, environ 1/3 ne suivait pas le régime et présentait encore des taux sanguins élevés de peptides du gluten et de la caséine. Cade R., Privette M. et al., "Autism and Schizophrenia: Intestinal Disorders" (autisme et schizophrénie : troubles intestinaux), Nutritional Neuroscience 3 (2000) 57-72, Overseas Publishers Association, (OPA) N.V. - Reichelt et al., "Biologically active peptide-containing fractions in schizophrenia and childhood autism" (effets des fractions contenant des peptides biologiquement actifs dans la schizophrénie et l'autisme infantile), Advances in Biochemical Psychopharmacoly, 1981 ; 28:627-43. - Knivsberg A. M., Reichelt K. L., Nodland M., "Reports on dietary intervention in autistic disorders" (conclusions sur des essais de traitement diététique dans les troubles du spectre autistique), Nutritional Neuroscience, 2001 ; 4(1):25-37. - Knivsberg A. M., Reichelt K. L., Hoien T., Nodland M., étude en double-aveugle sur 10 enfants atteints d'autisme ayant démontré une amélioration chez huit d'entre eux suite à l'introduction d'un régime SGSC, "A randomised, controlled study of dietary intervention in autistic syndromes" (étude aléatoire contrôlée de régime sur les syndromes autistiques), Nutritional Neuroscience, sept. 2002 ; 5(4):251-61. - Une étude transversale en double-aveugle menée par Elder et al. pendant 12 semaines d'introduction du régime SGSC chez 15 enfants atteints d'autisme n'a pas permis de constater d'améliorations sensibles, bien que les parents aient signalé des améliorations non identifiées dans le cadre des bilans, "The gluten-free, casein-free diet in autism: results of a preliminary double blind clinical trial" (le régime sans gluten ni caséine dans l'autisme : résultats d'un essai clinique préliminaire en double-aveugle), Journal of Autism Development Disorder, 2006 413-420. Autres régimes D'autres régimes sont actuellement à l'étude. Il s'agit en particulier du régime de glucides spécifiques (SCD), qui consiste à éviter tous les hydrates de carbone et la plupart des sucres (à l'exception des monosaccharides des fruits). Voir à ce propos le site www.pecanbread.com. Pour plus d'informations : voir le site de "l'Autism Network for Dietary Intervention" : www.autismndi.com. Vitamines/minéraux Discussion De nombreuses études ont démontré que certains minéraux et vitamines étaient à considérer comme "essentiels", des carences pouvant être à l'origine de maladies ou de décès. Les apports journaliers conseillés correspondent aux quantités minimales nécessaires pour prévenir la maladie, mais elles peuvent s'avérer insuffisantes pour une santé et mentale et physique optimale. Si l'on considère certains minéraux et vitamines, la consommation de la plupart des américains demeure inférieure aux doses journalières préconisées. Ainsi, certaines femmes sont carencées en calcium et en fer et donc sujettes à l'ostéoporose et à l'anémie. Traitement Les vitamines et les minéraux sont présents dans les légumes, les fruits, la viande et ainsi que divers aliments. Si l'on prend l'exemple de l'alimentation américaine courante, elle manque toutefois des vitamines et minéraux essentiels, et il est souvent nécessaire de prendre des compléments. Jus de fruits : il peut être intéressant d'utiliser un robot pour préparer des jus de légumes et de fruits frais que l'on conservera quelques jours au plus au frais dans un récipient hermétiquement fermé. Contrairement aux jus de fruits industriels qui sont "pasteurisés", c'est-à-dire chauffés afin de détruire les bactéries, ce qui entraîne également la perte de certains nutriments, les jus de légumes et de fruits frais sont une source précieuse de vitamines, minéraux et autres nutriments. Le centrifugeage des légumes et des fruits ne restituant qu'environ la moitié des vitamines et minéraux initiaux, il est conseillé, après la première extraction, de laisser tremper la pulpe pendant environ 15 minutes dans un petit volume d'eau (environ 10% de la quantité de liquide initialement extraite) avant de remixer la pulpe afin de récupérer la plupart des vitamines et minéraux restants. Le seul petit inconvénient des jus est la perte des fibres non solubles, mais les fibres solubles, qui sont les plus importantes, sont toutefois conservées. Le principal intérêt des jus est qu'ils permettent souvent de faire consommer de manière agréable des nutriments sains à des enfants peu enclins à manger des fruits et des légumes. A privilégier, le chou, les épinards, les carottes, le brocoli, le persil, l'origan, mélangés à une petite quantité de fruits pour le goût et l'apport d'autres nutriments. Les légumes et les fruits d'origine biologique sont préférables car plus riches en vitamines et en minéraux et exempts de pesticides toxiques. 250 g de fruits/jour devraient suffire pour la plupart des enfants et adultes s'ils consomment par ailleurs d'autres fruits et légumes. Compléments alimentaires : les compléments alimentaires de vitamines/minéraux ne sont que très peu réglementés, et certains ne sont pas conformes aux teneurs affichées ou se présentent sous une forme peu absorbable. Certains laboratoires se soumettent au programme de vérification des compléments alimentaires (DSVP) d'USP (United States Pharmacopeia), organisme américain chargé de vérifier les produits pharmaceutiques et les compléments. Vérifiez la mention USP ou DSVP ou consultez le lien http://www.usp.org/USPVerified/?USP_OTL=EN pour vérifier les produits proposés par les différents laboratoires. . Autres considérations • La plupart des compléments ne contiennent pas tous les minéraux et vitamines essentiels, ou la teneur en est insuffisante. • Parmi les compléments de vitamines et de minéraux à large spectre qui conviennent, il faut citer Super Nu Thera (à forte teneur en vitamine B6) et Spectrum Complete de Kirkman, Spectrum Support de Brainchild et Awaken Nutrition. Toutefois, la plupart de ces compléments ne contiennent ni assez de calcium, également indispensable, ni fer, dont certains enfants peuvent avoir besoin. • Un apport de calcium est indispensable pour les personnes au régime sans lait. • Le fer est nécessaire pour certains enfants neurotypiques ou atteints d'autisme, mais ne doit être administré qu'en cas de carence avérée, car un surdosage peut être néfaste. • D'une manière générale, les compléments alimentaires sont une bonne manière de remonter les taux de certains nutriments clés susceptibles de ne pas être consommés en quantité suffisante. Bilans La plupart des bilans de vitamines et de minéraux peuvent être réalisés au moyen de prélèvements sanguins effectués à jeun. Aux Etats-Unis, Vitamin Diagnostics est l'un des rares laboratoires à mesurer toutes les vitamines. Différents laboratoires sont par ailleurs en mesure d'effectuer des bilans pour la plupart des minéraux, dont la plupart peuvent être mesurés de manière fiable par une numération de la formule sanguine (NFS). Le calcium est normalement mesuré dans les urines, de préférence à l'issue d'une collecte de 24 heures. Certains laboratoires proposent également une évaluation fonctionnelle des besoins en vitamines et minéraux à partir de prélèvements d'urine et de sang. Doses conseillées Nous conseillons pour commencer les doses suivantes pour les personnes atteintes d'autisme. Chacun aura néanmoins besoin de doses adaptées en fonction de son alimentation et de ses besoins métaboliques, et des analyses de laboratoire faciliteront l'évaluation des doses optimales. Rappelons que les vitamines et les minéraux peuvent avoir un effet puissant sur le corps et le comportement, et nous conseillons de commencer par des doses faibles (1/10 de celles-ci-dessous) et de les augmenter progressivement au cours des 3-4 semaines suivantes. Du fer ne doit être ajouté qu'en cas de bilan confirmant une réelle carence. Les doses ci-dessous sont à adapter en fonction du poids, c'est-à-dire la moitié pour un enfant de 13,5 kg et 50% de plus pour un enfant de 40 kg et plus. VITAMINES Vitamine A (complexe de caroténoïdes) Vitamine C (acide ascorbique) Vitamine D (cholécalciférol) Vitamine E (complexe de tocophérols) Vitamine K B1 (thiamine HCl) B2 (riboflavine) B3 (niacine/niacinamide) B5 (D-pantothénate de calcium) B6 (pyridoxal HCl) B12 (cyanocobalamine) Acide folique Acide folinique Biotine (d-biotine) Choline (choline bitartrate) Inositol (inositol monophosphate) MINERAUX Calcium (citrate de calcium) Chrome (chélate de chrome) Cuivre Iodine (iodure de potassium) Fer ** Lithium (acide aminé chélate de lithium) Magnésium (glycinate ou citrate de magnésium) Manganèse (manganèse taurate) Molybdène (chélate de molybdène) Phosphore Potassium (citrate de potassium) Sélénium (chélate de sélénium) Soufre (MSM) Zinc (citrate de zinc) Apport conseillé (pour un enfant autiste de 27 kg) 6000 UI caroténoïdes (équivalant à 3000 UI de vit. A) 1000 mg 150 UI 200 UI A. J. (4-8 ans) A. J. maximal 400 mcg (1333 UI) 900 mcg (3000 UI) 25 mg 5 mcg (200 UI) 7 mg (10,5 UI) 650 mg 50 mcg (2000 UI) 300 mg (450 UI) 0 30 mg 20mg 15 mg niacine 20 mg niacinamide 25 mg 40 mg***** 800 mcg 400 mcg 55 mg 0,6 mg 0,6 mg 8 mg 15 mg 40 mg 400 mcg 300 mcg 250 mg 100 mg 3 mg 0,6 1,2 mcg 200 mcg 400 mg 12 mcg 250 mg n/a 50 mg 70 mcg 0 100 mcg 0 500 mcg 800 mg 15 mcg 440 mcg 90 mcg 10 mg n/a*** 2500 mg 3000 mcg 300 mcg 40 mg - 150 mg 130 mg 110 mg* 10 mg 125 mcg 1,5 mg 22 mcg 3 mg 600 mcg 0 50 mg 85 mcg 500 mg 10-30 mg**** 500 mg 1500 mg 30 mcg n/a 5 mg 3000 mg 150 mcg 12 mg 1000 mg - * Pour le magnésium, les valeurs d'UI correspond aux doses données en complément, à l'exclusion de celles consommées par le biais de l'alimentation. ** Le fer ne doit être donné, de manière individualisée, que suite à un test de ferritine sérique révélant une carence en fer. Nous suggérons 5-10 mg de chélate de fer pendant 4 semaines, et la moitié de cette dose par la suite. *** Les besoins quotidiens en lithium dans l'alimentation sont de 1900 mcg/jour chez l'adulte. **** Certains enfants peuvent présenter des besoins encore supérieurs en zinc. ***** Certains enfants et adultes peuvent bénéficier de doses bien supérieures. Voir à ce propos la section consacrée à la vitamine B6 à fortes doses. Durée A vie, bien que l'amélioration de l'alimentation et le rétablissement de la paroi intestinale puissent réduire les besoins en supplémentation. Mise en garde : la plupart des vitamines étant hydrosolubles, d'éventuels excès seront éliminés dans les urines. D'autres, telles que les vitamines A, D, E et K, sont en revanche liposolubles et peuvent s'accumuler dans l'organisme et entraîner une toxicité en cas de consommation à fortes doses (au-dessus de celles recommandées) pendant une période prolongée. Un surdosage en minéraux peut entraîner des problèmes, et les doses maximales évoquées ci-dessus ne doivent pas être dépassées sans l'avis d'un médecin ou d'un nutritionniste. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI Vitamine A E Calcium Acide folique Magnésium P5P (Vit. B6) Vitamine B3 Vitamine B6 seule Vitamine B6 et magnésium Vitamine B12 Vitamine C Zinc % aggravation 2% 2% 3% 6% 13% 4% % sans effet 58% 62% 54% 65% 37% 55% % amélioration 41% 36% 42% 29% 51% 41% Nombre de cas 618 1378 1437 301 213 659 8% 63% 30% 620 4% 49% 47% 5780 4% 2% 2% 33% 57% 51% 63% 41% 47% 192 1706 1244 Recherche - Une petite étude en double aveugle avec groupe de contrôle placebo publiée par Adams et al. a conclu qu'une supplémentation soutenue et équilibrée en multi-vitamines/minéraux entraînait des améliorations chez les enfants autistes sur le plan du sommeil et de la fonction intestinale ainsi que le cas échéant dans d'autres domaines. "Pilot study of a moderate dose multivitamin-mineral supplement for children with autistic spectrum disorder" (étude pilote d'une supplémentation modérée en multivitamines/minéraux chez des enfants atteints de troubles autistiques), Adams J. B. et al., Journal of Complementary and Alternative Medicine., déc. 2004 ; 10(6):1033-9. - Une autre étude de Dolske M. C., Spollen J., McKay S., Lancashire E., Tolbert L. a constaté que des doses élevées de vitamine C (1,1 g/10 kg) aidaient les enfants atteints d'autisme, "A preliminary trial of ascorbic acid as supplemental therapy for autism" (essai préliminaire de supplémentation en acide ascorbique dans l'autisme), Prog. Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry, sept. 1993 ; 17(5):765-74. - Différentes études ont mis en évidence un stress oxydant important suggérant un manque d'antioxydants ou un besoin accru en antioxydants. Pour plus d'informations, consulter le site http://autism.asu.edu Vitamine B6 et magnésium à doses élevées Discussion Plus de 20 études sur l'intérêt de la vitamine B6 et du magnésium pour l'autisme ont été menées, dont 12 études placebo en double-aveugle avec groupe de contrôle, ce qui fait de ce traitement l'un de ceux les plus étudiés pour l'autisme. Presque toutes ces études ont conclu que 45-50% des enfants et adultes atteints d'autisme bénéficiaient d'une supplémentation à fortes doses en vitamine B6 et magnésium. La vitamine B6 intervient dans plus de 100 réactions enzymatiques, dont la production de neurotransmetteurs essentiels (sérotonine, dopamine et autres) et de glutathion (nécessaire à la détoxication). Le magnésium limite l'hyperactivité qui peut se produire lorsque la vitamine B6 est utilisée seule. La plupart des études utilisaient des doses de B6 d'environ 17-33 mg/kg (1000 mg au maximum). Une seule portait sur un dosage inférieur (3 mg/mg), or il s'agit de la seule n'ayant trouvé aucun progrès. Une étude de T. Audhya a consisté à augmenter progressivement les doses de vitamine B6 en passant de 2 à 21 mg/kg. Il s'est avéré qu'au moins 7 mg/kg étaient nécessaires pour commencer à constater des effets, et que 14 mg/kg étaient généralement suffisants pour obtenir de réels changements chez la plupart des enfants. Les raisons pour lesquelles nombre d'enfants et d'adultes bénéficient de doses élevées de vitamine B6 ne sont pas encore très claires, mais une hypothèse peut être retenue : 1) une diminution de la capacité à convertir la vitamine B6 sous une forme active, et 2) un manque d'enzymes nécessaires pour produire des neurotransmetteurs clés nécessitant une quantité particulièrement élevée de la forme active de la vitamine B6 (pour plus de précisions, voir Adams et al., "Abnormally high plasma levels of vitamin B6 in children with autism not taking supplements compared to controls not taking supplements" (niveaux plasmatiques excessivement élevés, hors prise de compléments de vitamine B6, chez les enfants autistes par rapport aux témoins), Journal of Alternative and Complementary Medicine., janvierfévrier 2006 ;12(1):59-63). Traitement Après avoir fait la synthèse des différentes recherches menées, le Dr Bernard Rimland a recommandé une dose d'environ 17 mg/kg de vitamine B6 (1000 mg maximum) et la moitié de magnésium. Il insistait toutefois sur le fait que les besoins pouvaient être selon les cas supérieurs ou inférieurs. Les recherches ayant pour la plupart porté sur des enfants et adultes qui ne suivaient généralement pas un traitement DAN!, il est possible que les besoins en vitamine B6 soient inférieurs chez les patients sous traitement. Bilan Aucun examen de laboratoire ne permet actuellement d'identifier les sujets qui bénéficieront d'un apport de B6 à fortes doses, bien que des niveaux abaissés de neurotransmetteurs puissent constituer une piste. Le meilleur test consiste en un essai de deux mois, en augmentant progressivement la dose pour passer de 2 à 17 mg/kg de B6, et la moitié en magnésium. Mise en garde : des doses élevées de vitamine B6 chez les enfants et adultes atteints d'autisme semblent très sûres. Une étude menée par Audhya pendant 6 mois de traitement par vitamine B6 fortement dosée sous deux formes (phosphate de pyridoxal PLP ou pyridoxine HCl) chez 184 enfants atteints d'autisme a permis de constater des effets indésirables (aggravation du comportement) chez 10% des enfants sous PLP (la moitié du groupe) contre aucun chez ceux sous pyridoxine HCl. Le PLP peut toutefois mieux convenir à certains enfants. Nous suggérons donc de débuter avec le pyridoxine HCL avant d'envisager d'ajouter du P5P (5-25 mg) pour voir si celui-ci apporte d'autres améliorations. Il existe un léger risque de voir se produire une neuropathie temporaire périphérique (perte de sensibilité dans les doigts et les orteils), mais cela est extrêmement rare, et l'interruption du traitement permet généralement une récupération complète. Pour plus d'informations : vous trouverez une synthèse en anglais des études consacrées à la vitamine B6 à l'adresse http://www.autismwebsite.com/ari/treatment/b6studies.htm, ainsi que différents articles traduits dans la section en langue française du site. Acides gras essentiels Discussion Les acides gras sont des nutriments essentiels pour l'organisme. Présents dans la membrane de chaque cellule, ils représentent environ 20% du cerveau chez l'enfant. Le lait maternel en est très riche, mais la plupart des laits infantiles sont dépourvus de ce nutriment essentiel au développement du cerveau. Il existe deux principales catégories d'acides gras essentiels : les omégas 3 et les omégas 6. Les premiers ayant une durée de vie relativement courte, l'industrie alimentaire recourt souvent à l'hydrogénation, partielle ou complète, afin d'en allonger la durée de vie, ce qui a pour conséquence d'en annuler la valeur nutritionnelle. En conséquence, 80% de la population américaine est carencée en acides gras omégas 3. Il s'agit là du problème nutritionnel le plus répandu aux Etats-Unis. Des taux abaissés d'acides gras essentiels sont associés à de nombreux troubles d'ordre psychologique tels que dépression, dépression post-natale, trouble bipolaire (trouble maniacodépressif) ainsi que le syndrome de Rett (similaire à l'autisme). Deux études publiées ont plus particulièrement mis l'accent sur les carences particulièrement marquées en acides gras omégas 3 chez les enfants autistes. - S. Vancassel et al., "Plasma fatty acid levels in autistic children" (taux d'acides gras plasmatisques chez les enfants autistes), Prostaglandins Leukot. Essent. Fatty Acids, 2001, 65:1-7. - Bell et al. (2002), "Abnormal fatty acid metabolism in autism and Asperger’s syndrome" (anomalies du métabolisme des acides gras essentiels dans l'autisme et le syndrome d'Asperger), Phospholipid Spectrum Disorder in Psychiatry and Neurology (2e édition). Traitement L'une des meilleures sources d'acides gras omégas 3 est le poisson, qui se nourrit d'algues et de plancton. De nombreux poissons présentent malheureusement une teneur élevée en mercure et autres substances toxiques, en particulier les gros poissons prédateurs (requin, espadon et thon). Les petits poissons tels que le saumon, ou encore la crevette, sont en principe moins contaminés, mais tout dépend de leur origine. Il est donc généralement plus sûr de donner aux enfants des acides gras provenant d'huiles de poisson, car celles-ci ne contiennent que peu de mercure. Les huiles de poisson et le poisson ne se conservant pas très longtemps, il est nécessaire, pour disposer d'huiles de qualité inodores et non rancies, de les conserver au réfrigérateur. Deux des principaux acides gras omégas 3 essentiels sont l'EPA et le DHA. Le DHA est essentiel au développement précoce du cerveau, l'EPA intervient dans le développement ultérieur. Doses conseillées : (en termes de teneur en omégas 3 et non de quantité totale d'huile qui peut contenir d'autres huiles) : - Omégas 3 : 20-60 mg/kg (soit 600-1800 mg pour un enfant de 30 kg). Pour les jeunes enfants, choisir un complément riche en DHA ; pour les enfants plus âgés et les adultes, opter pour un complément riche en EPA. - Omégas 6 : le rapport est de ¼ d'omégas 6 pour une dose d'omégas 3 ; en d'autres termes, 250 mg d'omégas 6 pour 1000 mg d'omégas 3. Il est important de maintenir l'équilibre entre les omégas 3 et les omégas 6. Aussi, bien que, si l'on prend l'exemple des Etats-Unis, les omégas 6 soient généralement consommés en quantité suffisante, les apports en omégas 3 devront être généralement supérieurs. L'huile de lin est également source d'omégas 3, mais la forme qu'elle fournit (acide alpha-linoléique) doit être convertie par l'organisme sous sa forme active (EPA et DHA). Il semblerait que les enfants atteints d'autisme ne métabolisent pas bien l'huile de lin, aussi nous privilégions plutôt les huiles de poisson. L'huile de foie de morue (ainsi que d'autres huiles de foie de poisson) constitue une bonne source d'omégas 3 et fournit par ailleurs de bonnes quantités de vitamine A et D. Toutefois, les apports en vitamine A issus de l'ensemble des compléments ne doivent pas excéder de beaucoup l'apport journalier conseillé (voir la section consacrée aux vitamines/minéraux) pendant des périodes prolongées, car le stockage d'un excès de vitamine A peut altérer le fonctionnement du foie (les carotènes sont des précurseurs de la vitamine A et ne posent donc aucun problème). Bilans Les taux d'acides gras peuvent être mesurés dans la membrane cellulaire des globules rouges. Toutefois, la population de pays tels que les Etats-Unis présentant des taux insuffisants d'omégas 3, il est conseillé d'atteindre les taux maximaux de la plage des valeurs considérées "normales" pour les omégas 3. De même, il est conseillé de mesurer la quantité absolue de chaque acide gras plutôt que le pourcentage de chacun d'entre eux. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI Acides gras Recherche % aggravation 2% % sans effet 42% % amélioration 55% Nombre de cas 626 De très nombreuses études scientifiques montrent que l'homme a besoin d'acides gras essentiels, et que la population de pays tels que les Etats-Unis n'en consomme généralement pas en quantités suffisantes. Comme indiqué plus haut, deux études ont révélé que les enfants atteints d'autisme présentent des taux d'omégas 3 abaissés par rapport à ceux des enfants neurotypiques. Quatre études consacrées au traitement d'enfants et d'adultes atteints d'autisme ont été menées. - Un essai ouvert d'acides gras essentiels pendant 90 jours chez 18 enfant autistes a permis de constater une amélioration significative en termes de langage et de compétences d'apprentissage. Patrick L. et Salik R., "The Effect of Essential Fatty Acid Supplementation on Language Development and Learning Skills in Autism and Asperger’s syndrome" (effets sur le langage et les capacités d'apprentissage de la supplémentation en acides gras essentiels sur des sujets autistes et Asperger), Autism/Asperger’s Digest: Research Article, janvier/février 2005. - Une petite étude en double-aveugle avec groupe de contrôle placebo d'Amminger et al. a conclu que les huiles de poisson pourraient alléger l'hyperactivité, mais la cohorte était trop limitée pour que les résultats puissent être considérés statistiquement significatifs. Amminger et al., "Omega-3 Fatty Acids Supplementation in Children with Autism: A Double-blind Randomized, Placebocontrolled Pilot Study" (supplémentation en acides gras essentiels des enfants atteints d'autisme : étude pilote aléatoire en double-aveugle avec groupe de contrôle placebo", Biological Psychiatry, 22 août 2006. - Une étude d'Adams et al. a permis de constater qu'une supplémentation de deux mois en huiles de poisson (riches en DHA) avait apporté des améliorations sensibles en termes de sociabilisation ainsi que dans d'autres domaines, en particulier chez les enfants et adultes qui ne consommaient du poisson qu'une fois par mois, voire jamais. - Une étude ouverte d'Audhya et al. menée pendant neuf mois a conclu à une légère amélioration en l'espace de 6 mois ainsi qu'à une amélioration notable à l'issue des neuf mois. L'amélioration la plus nette concernait les intestins (endoscopies préliminaires et ultérieures dans de nombreux cas), ainsi que d'autres domaines. Pour plus d'informations, voir www.nordicnaturals.com. Enzymes digestives Discussion L'organisme produit normalement différentes enzymes digestives dont la fonction est de fractionner les grosses molécules d'aliments en molécules plus petites qui peuvent être ensuite assimilées. Ce processus nécessite différentes enzymes pour différents types de protéines, de glucides et de graisses. Les enfants atteints d'autisme peuvent manquer de certaines enzymes, ou celles-ci peuvent ne pas être suffisamment efficaces. Ces problèmes sont particulièrement fréquents chez les enfants présentant des troubles intestinaux (constipation chronique ou diarrhées). L'une de ces enzymes, la DPP4, est facilement désactivée par de petites quantités de substances toxiques telles que le mercure et les organophosphates (pesticides). L'enzyme DPP4 est nécessaire à la digestion de certains peptides issus de la caséine ainsi que d'autres substances susceptibles d'exercer un effet opioïde. Traitement Une enzyme digestive à chaque repas, en général en début de repas. Opter pour des enzymes aussi complètes que possible : des protéases pour les protéines, des lipases pour les graisses, et des disaccharidases et ainsi que d'autres enzymes pour les glucides. Nous conseillons la prise d'enzymes en complément du régime et non en guise de régime. Si un enfant présente des difficultés pour digérer le blé ou les produits laitiers, il convient d'éviter ces aliments et d'ajouter des enzymes digestives pour contrer une possible exposition involontaire. Il arrive, pendant les traitements de détoxication, que des substances toxiques telles que du mercure, soient libérées des cellules dans lesquelles elles se trouvaient séquestrées, et éliminées par la bile. Toutefois, une fois atteint l'intestin grêle, ces substances (mercure) peuvent se lier et désactiver des enzymes telles que les peptidases (DPP4) et les disaccharidases, nécessaires à la digestion des sucres complexes. Certaines études ont pu conclure à l'absence de preuve formelle de l'intérêt des enzymes digestives avant démarrage du processus de détoxication. Il semblerait toutefois que ces aides à la digestion puissent remplir différentes fonctions et que la perception des "choses" soit susceptible d'évoluer. Bilan Une analyse complète des selles peut permettre d'identifier les types d'aliments mal digérés et donc les enzymes spécifiquement manquantes ou insuffisamment actives. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI Enzymes digestives % aggravation 3% % sans effet 42% % amélioration 56% Nombre de cas 737 Recherche Des études menées par Horvath et al. et Kushak/Buie ont démontré une mauvaise digestion des glucides chez de nombreux enfants autistes : - Horvath K. et al., "Gastrointestinal abnormalities in children with autistic disorder" (anomalies gastrointestinales chez les enfants atteints d'un trouble du spectre autistique), J. Pediatrics 135, no. 5 (1999) 559-563. - Horvath K. et Perman J. A., "Autistic disorder and gastrointestinal disease” (spectre autistique et pathologies gastrointestinales), Current Opinion in Pediatrics, 14 (2002) 583. - Kushak R. et Buie T., "Disaccharidase deficiencies in patients with autistic spectrum disorders" (manque de disaccharidases chez les patients atteints de troubles du spectre autistique), congrès DAN! de la Nouvelle-Orléans, janvier 2004. Traitement des intestins : antifongiques et probiotiques Discussion Les intestins contiennent un grand nombre de bactéries (dix fois plus de bactéries dans les intestins que de cellules dans le corps). La plupart de ces bactéries sont bénéfiques et favorisent la digestion et l'hydratation tout en évitant la prolifération des bactéries pathogènes et des levures. Les intestins de certains enfants atteints d'autisme ne possèdent pas suffisamment de bactéries bénéfiques, tandis que les bactéries pathogènes et les levures prolifèrent. Ces dernières produisent des toxines qui peuvent perturber de manière notable le fonctionnement intellectuel et le comportement ; les levures peuvent par exemple produire de l'alcool, ce qui montre aisément à quel point les toxines émanant des levures peuvent gravement perturber le comportement. Il semblerait que la meilleure manière de combattre ces problèmes consiste à associer un régime antifongique, des médicaments antifongiques (en présence de levures) et la prise de probiotiques (bactéries bénéfiques). Cette triade peut aider à restaurer le fonctionnement des intestins. Traitements Régime antifongique Les levures se nourrissant des sucres et glucides simples présents dans l'alimentation, il peut être utile de réduire la consommation de ces aliments, voire de les supprimer. Il est également conseillé d'éviter les aliments contenant des levures ou des produits des levures tels que les jus de fruit, le vinaigre, les produits à pâte levée (pain, pizzas, pâtisseries), le fromage et les champignons (qui sont une forme de levure). Durée Le Dr Sidney Baker conseille un essai de 5-14 jours, suivi d'une forte exposition afin de constater si le régime entraîne une amélioration. Si tel est le cas, le régime est à maintenir à long terme. Médicaments antifongiques Il existe différents types d'antifongiques, disponibles sur prescription ou en vente libre, et il est parfois nécessaire d'effectuer plusieurs essais avant de trouver celui qui conviendra pour un type donné de levures. La Nystatine est le médicament le plus sûr, car il n'est pas absorbé, mais de nombreuses levures sont maintenant résistantes à ce produit. Le Diflucan, le Sporanox, le Lamisil et le Nizoral sont des alternatives auxquelles les levures sont moins susceptibles de résister, mais ces médicaments étant assimilés, ils présentent un risque très limité de surcharge du foie et les enzymes du foie doivent être vérifiées au bout de quelques mois puis par la suite en cas d'utilisation prolongée. Parmi les traitements antifongiques disponibles sans ordonnance, il faut citer l'acide caprylique, les concentrés d'origan, les graines de pépins de pamplemousse, l'acide undécylénique ainsi que le pau d’arco. On peut également recourir aux saccharomyces boulardii, ultra-levure inoffensive qui détruit les autres levures tout en favorisant le développement des levures bénéfiques mais disparaît au bout de quelques semaines en laissant généralement derrière elle une flore saine. Durée Le Dr Sidney Baker préconise une série d'essais successifs à fortes doses pendant 2-3 semaines pour chaque fongicide jusqu'à ce que soit trouvé celui qui opèrera. Réaction de "die-off" : la destruction des levures peut entraîner une libération brutale de toxines. Ce phénomène temporaire peut durer quelques jours et être suivi d'une bonne amélioration une fois toutes les toxines évacuées. Probiotiques Les probiotiques sont des mélanges d'une ou plusieurs bactéries utiles, normalement présentes dans les intestins. De nombreux probiotiques ne contiennent que quelques milliards tout au plus de bactéries, tandis que d'autres, plus dosés, en contiennent de 30 à 75 milliards, voire jusqu'à 500 milliards dans d'autres, disponibles sur prescription. Les probiotiques les plus fortement dosés sont ceux les plus susceptibles d'atteindre les intestins pour les recoloniser avec de bonnes bactéries. Si des probiotiques fortement dosés continuent d'être nécessaires, un dysfonctionnement grave tel qu'une pancréatite peut être envisagé. Durée Une dose élevée peut être initialement utilisée, suivie d'une dose d'entretien moins dosée. Bilan Un test simple et très utile consiste à regarder les selles, puisque celles-ci sont composées pour moitié de bactéries. Elles doivent être au nombre d'une à trois par jour, bien formées, et d'une couleur brun foncé à très foncé. Précautions en matière d'antibiotiques Un traitement d'antibiotiques par voie buccale tue généralement plus de 99% de la flore intestinale utile mais n'exerce quasiment aucun effet sur les levures ainsi que différents types de bactéries pathogènes qui peuvent alors proliférer par manque de concurrence. Les antibiotiques par voie buccale s'accompagnent souvent d'une prolifération de mauvaises bactéries et de levures, et sont suspectés d'être à l'origine de nombre des problèmes gastro-intestinaux observés dans l'autisme. Différentes études ont montré que les enfants atteints d'autisme s'étaient vu administrer beaucoup plus d'antibiotiques par voie buccale pendant les premières années de leur vie que les enfants neurotypiques. Bilan Une analyse complète des selles (qui peut être réalisée aux Etats-Unis par les laboratoires Great Smokies et Doctor’s Data) permet d'identifier la proportion de certaines bactéries normales ou au contraire pathogènes, ainsi que des levures présentes dans les intestins. Une analyse de sensibilité peut suggérer quels sont les antifongiques les plus susceptibles de convenir, mais la meilleure approche consiste le plus souvent à effectuer des essais successifs avec différents antifongiques. Un test des acides organiques urinaires peut être réalisé afin d'identifier des niveaux anormalement élevés de métabolites dans les urines, mais la fiabilité de ce test peut s'avérer incertaine. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI % aggravation % sans effet % amélioration Nombre de cas C Antifongiques : Diflucan 5% 41% 55% 330 5% 46% 49% 986 31% 57% 12% 1799 C Antifongiques : Nystatine Antibiotiques (déconseillés) Recherche - Une vaste étude menée par Rosseneau et al. auprès de 80 enfants a constaté que 95% de ces enfants atteints d'autisme régressif et de constipation chronique présentaient 10 000 fois le taux normal d' Escherichia Coli, et que nombre d'entres eux présentaient également des niveaux tout aussi élevés d'autres types de bacilles aérobies à Gram négatif. Un traitement pendant trois mois avec un antibiotique puissant (non commercialisé aux Etats-Unis) a permis, chez 11 de ces enfants, une élimination complète des bactéries suivie d'une grande amélioration, voire de la guérison complète des problèmes intestinaux, ainsi qu'une grande amélioration en termes de comportement. Toutefois, à l'arrêt du traitement, ces bacilles se sont redéveloppés en l'espace d'un mois avec recul des améliorations de la flore intestinale et du comportement. - Une autre étude similaire de plus petite ampleur, menée par Sandler et al. avec un autre antibiotique puissant (la vancomycine) a également permis d'obtenir une amélioration temporaire de la fonction intestinale et du comportement, mais cette fois encore, les gains ont disparu après arrêt du traitement. Sander et al., "Short-term benefit from oral vancomycin treatment of regressive-onset autism". (intérêt à court terme de la vancomycine par voie buccale chez les enfants atteints d'autisme régressif), Journal of Child Neurology, juil. 2000 ; 15(7):429-35. - Deux études à petite échelle menées par Finegold et al. ont décelé la probable présence de bactéries anaérobies anormales, principalement une augmentation de clostridies. Ils n'ont pas testé les bacilles à Gram négatif (AGNB). Song Y., Liu C, Finegold S. M., "Real-time PCR quantitation of clostridia in feces of autistic children" (quantification des clostridies dans les selles des enfants autistes), Applied and Environmental Microbiology, nov. 2004 ; 70(11):6459-65. Finegold et al., "Gastrointestinal microflora studies in late-onset autism" (études sur la microflore gastrointestinale dans l'autisme régressif), Clin Infect Dis, 1er sept. 2002 ; 35 (Suppl. 1):S6-S16. Acides aminés Discussion Les protéines sont composées de longues chaînes d'acides aminés individuels. Lorsque les protéines sont correctement digérées, les enzymes digestives fractionnent les longues molécules de protéines en petits peptides ainsi qu'en acides aminés individuels que le corps peut absorber. Ces acides aminés peuvent être ensuite réassemblés en de multiples substances essentielles telles que neurotransmetteurs, hormones, enzymes, anticorps, immunoglobulines, glutathion ainsi que nombre d'autres substances. Les acides aminés sont les fondements de la vie. Or certains enfants atteints d'autisme présentent des habitudes alimentaires peu diversifiées, pauvres en protéines, ou certains souffrent par ailleurs de problèmes digestifs qui limitent leur capacité à digérer les protéines en acides aminés individuels. Ils peuvent donc, pour différentes raisons, manquer d'acides aminés. Traitement 1) Veiller à ce que l'enfant consomme suffisamment de protéines (deux fois 120 g par jour) 2) Ajouter le cas échéant des enzymes digestives pour améliorer le fractionnement des protéines en acides aminés 3) Donner des acides aminés "libres", c'est-à-dire existant sous forme de molécules individuelles et non imbriquées dans des protéines plus complexes nécessitant d'être digérées. Il existe des acides aminés couramment disponibles sous forme de compléments alimentaires pouvant être préparés en pharmacie. Bilan Les taux d'acides aminés peuvent être contrôlés par analyse sanguine (après un jeûne de 10 heures), ou dans les urines, idéalement prélevées pendant 24 heures. La recherche d'acides aminés plasmatiques donne plus des indications sur le métabolisme que sur l'alimentation et la digestion proprement dites. L'analyse d'urines prélevées pendant 24 heures portent quant à elle sur les acides aminés en excès et non inutilisables, ainsi que d'autres anomalies si les reins fonctionnent correctement. Les résultats des analyses d'urines doivent être interprétés avec prudence, car des niveaux élevés dans les urines peuvent indiquer une "perte" ou une excrétion excessive et donc des taux faibles dans l'organisme. Il peut être également intéressant de mesurer les taux de neurotransmetteurs dans les plaquettes sanguines, car des taux abaissés peuvent être compensés par des compléments d'acides aminés qui aideront l'organisme à fabriquer les siens. Recherche - Une étude d'Aldred et al. a constaté chez les patients atteints d'autisme et du syndrome d'Asperger ainsi que chez leurs parents et au sein des fratries, des taux d'acide glutamique, de phénylalanine, d'asparagine, de tyrosine, d'alanine et de lysine (p < 0,05) supérieurs à ceux des témoins de même âge, le tout assorti de taux abaissés de glutamine plasmatique. Les taux étaient en revanche normaux pour les autres acides aminés. De telles constatations laissent envisager un déséquilibre général du métabolisme des acides aminés au sein de ces familles. Aldred S., Moore K. M., Fitzgerald M., Waring R. H., "Plasma amino acid levels in children with autism and their families" (taux d'acides aminés plasmatiques chez les enfants atteints d'autisme et leur famille), Journal of Autism and Development Disorder, février 2003 ; 33(1):93-7. Mélatonine Discussion De nombreux enfants et adultes atteints d'autisme présentent des problèmes de sommeil, qu'il s'agisse de difficultés d'endormissement ou de réveils nocturnes ou excessivement matinaux. Ces difficultés sont en étroite corrélation avec les problèmes intestinaux, et la restauration de la santé des intestins semble alléger notablement ces symptômes. Toutefois, si les problèmes de sommeil persistent, il peut être intéressant de faire un essai d'apport de mélatonine. La mélatonine est une hormone que le corps produit naturellement pendant la nuit afin de réguler le sommeil. Elle est issue de la sérotonine, qui est un neurotransmetteur, et des niveaux abaissés de sérotonine peuvent s'assortir de niveaux abaissés de mélatonine. Bilan Le meilleur bilan consiste à effectuer un essai de mélatonine si la personne présente des problèmes chroniques d'endormissement non dus à d'autres causes (voir ci-dessous). Traitement La sécrétion de la mélatonine est fortement diminuée par la lumière, y compris celle diffusée par une simple veilleuse. Il convient donc d'essayer tout d'abord d'éliminer toute source de lumière. Si l'enfant présente des difficultés pour s'endormir, opter pour une approche comportementale reposant sur des rituels immuables au moment du coucher (bain/douche, brossage des dents, histoire, etc. à heure fixe). Eviter également le soir les aliments contenant de la caféine et du sucre. Si le problème persiste, commencer par 1 mg de mélatonine (0,5 mg pour les enfants), et augmenter si nécessaire jusqu'à 2-5 mg (1-2 mg pour les enfants). En cas de réveils nocturnes, essayer une forme à libération prolongée plutôt que d'augmenter la dose. Cela pourra être plus efficace qu'une prise de 5 mg. Effets secondaires La mélatonine semble exceptionnellement sûre, et des essais de dosage élevé chez l'animal n'ont induit aucune toxicité. Une étude menée auprès de 1400 femmes prenant 75 mg par jour de mélatonine pendant une durée allant jusqu'à quatre ans n'a mis en évidence aucun effet secondaire. Des études menées sur l'animal suggèrent même qu'une utilisation prolongée de la mélatonine pourrait augmenter la durée de vie de 20 %, probablement du fait de son puissant effet antioxydant. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI Mélatonine % aggravation 8% % sans effet 30% Pour plus d'informations, voir www.melatonin.com % amélioration 61% Nombre de cas 573 Traitement de la thyroïde Discussion Environ 5 à 10 % de la population présentent un dysfonctionnement de la thyroïde nécessitant un traitement, et ce pourcentage pourrait être plus élevé chez les sujets autistes. Un déficit de la fonction thyroïdienne par manque d'iode est l'une des causes de retard mental les plus répandues, avec pour conséquence plus de 80 millions de cas de retard mental au monde. Un déficit de la fonction thyroïdienne peut également avoir d'autres causes. Bilan Il est possible d'obtenir une première indication de manière très simple, en mesurant la température du corps avant le réveil. Une température abaissée est un bon indicateur de dysfonctionnement thyroïdien. D'une manière générale, un manque d'énergie et d'activité peut être signe de problème thyroïdien ou être lié à d'autres facteurs. Un bilan sanguin peut être également effectué. Les normes de référence de certains laboratoires pouvant être toutefois trop larges, les résultats doivent être interprété avec soin. Vitamin Diagnostics propose un test urinaire très fiable. Traitement Si les taux d'iode sont abaissés, on peut commencer par une supplémentation en iode. Si cela ne suffit pas, des compléments spécifiques peuvent être envisagés. Les compléments thyroïdiens de synthèse ne sont PAS conseillés, car ils sont incomplets. Durée Une supplémentation de un à deux mois est nécessaire pour constater une éventuelle amélioration de l'énergie et de la température du corps. Le traitement peut être prolongé tant que la situation n'est pas normalisée. ATTENTION : un excès d'hormones thyroïdiennes pouvant entraîner, entre autres, des pertes de poids, les taux doivent être vérifiés à intervalles réguliers en cas de prise d'un complément Recherche - Une étude menée par Adams et al. a permis de constater que de nombreux enfants atteints d'autisme présentaient des taux particulièrement bas d'iode dans leurs cheveux, ce qui permet d'envisager une carence et la nécessité d'une supplémentation. Adams J. B., Holloway C. E., George F., Quig D., "Analyses of toxic metals and essential minerals in the hair of Arizona children with autism and associated conditions, and their mothers" (recherche de métaux toxiques et de minéraux essentiels dans les cheveux d'enfants atteints d'autisme et d'autres pathologies associées ainsi que de leur mère dans la région de l'Arizona), Biological Trace Elements Research, juin 2006 ;110(3):193-209. Sulfatation Discussion La sulfatation intervient dans de nombreux mécanismes de l'organisme, tels que la détoxication, le maintien du revêtement de la paroi intestinale et la production d'hormones. Certains enfants atteints d'autisme présentent des niveaux abaissés de sulfates imputables à différents facteurs tels qu'une absorption insuffisante des intestins, une perte excessive dans les urines, un mauvais recyclage du sulfate par les reins, ou encore un stress oxydant et une inflammation qui peuvent bloquer la cystéine dioxygénase, inhibant ainsi la voie cystéine -> sulfate. Bilan Un bilan sanguin peut être réalisé afin de vérifier les taux de sulfate libre et de sulfate plasmatique total, et il s'agit là probablement du test le plus fiable. Une mesure de la cystéine plasmatique peut être également intéressante (le test urinaire des sulfates libre et total permet de rechercher une perte excessive en sulfate, bien qu'il ne s'agisse là que de l'une des raisons possibles du manque de sulfate dans le corps ; ce test n'est d'ailleurs pas le seul auquel il faille se fier pour évaluer les taux de sulfate). Les bains de sels d'Epsom (sulfate de magnésium) étant extrêmement sûrs, on peut simplement essayer d'en pratiquer pendant plusieurs semaines afin de voir si cela entraîne des améliorations sur le plan comportemental et fonctionnel (voir ci-dessous). Traitement Tapan Audhya à évalué différentes manières d'augmenter les taux de sulfate plasmatique chez les enfants atteints d'autisme dont les taux étaient abaissés. Les deux méthodes les plus efficaces étaient le MSM (méthyle sulfonyle méthane) par voie buccale (500-2000 mg selon la taille du sujet et son taux de sulfate) ainsi que les bains de sulfate de magnésium à raison de deux doses dans un bain chaud pendant 20 minutes, deux à trois fois par semaine. Certains enfants ne supportaient pas le MSM mais les bains de sulfate de magnésium sont généralement très bien tolérés. T. Audhya, "Role of Sulfation" (rôle de la sulfatation), congrès sur l'autisme et le syndrome d'Asperger d'Anaheim, CA, février 2007. De nombreux parents et médecins témoignent de l'intérêt des bains de sulfate de magnésium. On dispose en revanche de moins d'éléments sur l'efficacité du MSM chez les enfants atteints d'autisme, et d'autres recherches sont nécessaires. Recherche Une petite étude menée par Alberti et al. a constaté que les enfants atteints d'autisme présentaient une capacité de sulfatation moindre que celle des témoins. Alberti A., Pirrone P., Elia M., Waring R. H., Romano C., "Sulphation deficit in "low-functioning" autistic children: a pilot study" (déficit de la sulfatation chez les enfants autistes "de bas niveau" : étude pilote), Biological Psychiatry, 1er août 1999 ; 46(3):420-4. Glutathion Discussion De nombreux enfants atteints d'autisme présentent des taux abaissés de glutathion actif, nécessaire pour protéger le corps contre nombre de substances toxiques telles que les métaux lourds. Traitement Il existe de nombreuses manières d'augmenter les niveaux de glutathion actif. En voici quelques unes : 1) Glutathion oral : avec un taux d'absorption de seulement environ 10%, cette méthode n'est pas très efficace pour élever les niveaux de glutathion de l'organisme, mais permet d'améliorer les niveaux dans les intestins. 2) Glutathion par voie intraveineuse : la forme intraveineuse est extrêmement efficace mais son effet demeure temporaire et peu indiqué pour une administration régulière chez l'enfant. 3) Vitamine C : un essai de 500 mg de vitamine C s'est avéré augmenter de 50 % les niveaux de glutathion sanguin au sein d'un groupe d'étudiants. - Johnston et al., "Vitamin C elevates red blood cell glutathione in healthy adults", (la vitamine C élève les taux de glutathion cellulaire plasmatique chez des adultes en bonne santé), Journal of Clinical Nutrition, juillet 1993 ; 58(1):103-5. 4) TMG/acide folinique/méthyle-B12 : une étude menée par James et al. a conclu qu'un apport de 800 mcg d'acide folinique et de 1000 mg de TMG pouvait améliorer les niveaux de glutathion plasmatique chez les enfants atteints d'autisme. L'ajout d'injections sous-cutanées de méthylevitamine B12 (méthylcobalamine) normalisait les niveaux de glutathion plasmatique. James et al., "Metabolic endophenotype and related genotypes are associated with oxidative stress in children with autism" (l'endophénotype métabolique et les génotypes associés s'accompagnent d'un stress oxydant chez les enfants atteints d'autisme), American Journal of Medical Genetics B (Neuropsychiatry Genetics), 5 déc. 2006 ; 141(8):947-56. 5) DMSA (chélation) : des métaux toxiques tels que le mercure pouvant diminuer de manière notable la capacité du corps à produire du glutathion, la chélation de ces métaux semble améliorer de manière sensible la production de glutathion. Recherche - Une vaste étude menée par James et al. a confirmé sa découverte initiale, chez les enfants atteints d'autisme, de taux abaissés de glutathion imputables à des anomalies de la voie de la méthionine. Cette équipe a également constaté que les enfants autistes étaient plus susceptibles de présenter des polytypes génétiques associés à des anomalies de la voie de synthèse de la méthionine. James et al., "Metabolic endophenotype and related genotypes are associated with oxidative stress in children with autism" (l'endophénotype métabolique et les génotypes associés s'accompagnent d'un stress oxydant chez les enfants atteints d'autisme), American Journal of Medical Genetics B (Neuropsychiatry Genetics), 5 déc. 2006 ; 141(8):947-56. - Une étude d'Adams et al. a montré que le DMSA (chélateur) apportait une grande amélioration voire une normalisation des taux de glutathion cellulaire plasmatique dès le premier cycle de trois jours de traitement, avec maintien pendant au moins un à deux mois. - Adams et al, "Preliminary results of DMSA treatment study" (résultats préliminaires d'une étude sur le traitement au DMSA), congrès DAN!, automne 2006. Chélation : éviction des métaux toxiques Discussion De nombreux enfants atteints d'autisme présentent des taux abaissés de glutathion actif, et une part accrue de glutathion inactif (oxydé). Le glutathion est la principale protection du corps contre le mercure, les métaux toxiques ainsi que de nombreuses substances chimiques toxiques, et un taux insuffisant de glutathion accentue la charge toxique qui pèse sur l'organisme. Souvent, les enfants autistes ont été traités à plusieurs reprises dans leur toute petite enfance aux antibiotiques par voie buccale, traitements qui altèrent la flore intestinale et inhibent presque entièrement la capacité du corps à excréter le mercure. La normalisation de glutathion, le rétablissement de la flore intestinale et l'éviction des métaux toxiques entraînent souvent un allégement des symptômes autistiques. Traitement en amont Il est nécessaire, avant une chélation, de préparer l'organisme. Pour cela : 1) diminuer l'exposition aux substances toxiques (alimentation biologique, eau filtrée par osmose inverse, dépose des amalgames dentaires, éviter les pesticides, etc.) ; 2) améliorer les taux de vitamines et minéraux essentiels - voir la section consacrée aux vitamines et aux minéraux ; 3) améliorer le taux de glutathion - voire les parties consacrées au traitement des intestins. Bilan L'intoxication aux métaux lourds peut être testée de différentes manières : 1) Porphyrines urinaires : ce test recherche des taux anormaux de porphyrines urinaires, révélateurs de la charge de l'organisme en mercure, plomb ou autre métaux toxiques. Voir http://www.labbio.net. 2) Test de mobilisation : après un essai de DMSA or DMPS, mesure des taux de métaux toxiques présents dans les urines avant et après la prise. Une forte augmentation indique la présence de métaux et confirme l'intérêt de recourir à des chélateurs pour les éliminer. Mise en garde : les analyses de cheveux, de sang, ainsi que les analyses d'urine sans prise de chélateur ne permettent de déceler que des expositions récentes, et NON une exposition antérieure. En effet, les enfants peuvent être fortement intoxiqués tout en présentant des taux faibles dans les cheveux, le sang ou les urines. Traitement Les traitements chélateurs recommandés par le DAN! sont le DMSA, le DMPS et le TTFD. DMSA : le DMSA par voie buccale est approuvé par la FDA pour l'intoxication au plomb chez l'enfant. Certains suppositoires semblent également améliorer l'excrétion des métaux toxiques, mais la forme transdermale n'augmente pas de manière mesurable l'excrétion des métaux lourds. Mise en garde : le DMSA augmente légèrement l'excrétion des minéraux essentiels, aussi un apport de base en minéraux est-il conseillé. Seule exception, la première dose de DMSA élimine une quantité significative de potassium (équivalente à celle présente dans une banane), non fournie par les compléments de minéraux, mais cette élimination peut être compensée par un ou deux fruits ou légumes frais par jour. Le DMSA augmente également notablement l'excrétion de la cystéine, qui doit donc être supplémentée avant ou pendant le traitement. Le DMSA étant également susceptible d'augmenter les enzymes du foie ou de diminuer la numération sanguine, ceux-ci doivent être surveillés pendant le traitement. DMPS : le DMPS n'est pas approuvé par la FDA, mais le médecin peut prescrire des préparations par voie intraveineuse, buccale ou rectale qui augmentent l'excrétion des métaux toxiques. La forme transdermale n'est PAS plus efficace que les autres formes. Mise en garde : le DMPS augmente légèrement l'excrétion des minéraux essentiels, aussi un apport de base en minéraux est-il conseillé. On ignore si le DMPS entraîne une perte de potassium. Le DMPS étant susceptible d'augmenter les enzymes du foie ou de diminuer la numération sanguine, ces aspects doivent être surveillés pendant le traitement. TTFD : une petite étude pilote sur le TTFD (alliathiamine par voie rectale) a démontré une augmentation de l'excrétion de l'arsenic ainsi que, le cas échéant, d'autres métaux, ainsi qu'une diminution significative des symptômes autistiques. La forme transdermale pourrait être également efficace, mais d'autres études sont nécessaires. Innocuité : le TTFD semble exceptionnellement sûr, et des études à hautes doses sur l'animal n'ont mis en évidence aucune preuve de toxicité. Pour plus d'informations : il est vivement conseillé, avant d'entreprendre un traitement chélateur, de lire le "Consensus Report on Treating Mercury Toxicity in Children with Autism" du DAN! (concensus sur le traitement de l'intoxication au mercure chez les enfants atteints d'autisme), disponible à l'adresse www.autismresearchinstitute.com. Ce document fournit des indications beaucoup plus détaillées sur les traitements en amont, les traitements, la posologie et les précautions d'usage. Evaluation parentale des traitements de l'autisme de l'ARI Chélation % aggravation 2% % sans effet 22% % amélioration 76% Nombre de cas 324 Recherche Il existe aujourd'hui une masse considérable d'éléments suggérant que de nombreux enfants autistes souffrent d'une intoxication au mercure ainsi que probablement à d'autres métaux toxiques et substances chimiques toxiques : 1) Analyse de la littérature par Bernard et al. montrant que les symptômes de l'autisme sont très similaires à ceux des personnes souffrant d'exposition au mercure pendant leur enfance. Bernard S., Enayati A., Redwood L., Roger H., Binstock T., "Autism: a novel form of mercury poisoning", "autisme : une nouvelle forme d'intoxication mercurielle), Medical Hypotheses, avril 2001 ; 56(4):462-71 (traduction d'extraits de ce document dans la section française du site de l'ARI). 2) Une étude de James et al. a démontré que les enfants souffrant d'autisme présentaient des taux abaissés de glutathion, principale défense de l'organisme contre le mercure. James et al., "Metabolic endophenotype and related genotypes are associated with oxidative stress in children with autism" (endophénotype métabolique et génotypes associés liés au stress oxydant chez les enfants atteints d'autisme), American Journal of Medical Genetics B (Neuropsychiatry Genetics, 5 décembre 2006 ;141(8):947-56. 3) Une vaste étude de Nataf et al. a conclu que la moitié des enfants atteints d'autisme présentait des niveaux anormaux de porphyrines urinaires, étroitement corrélée à une forte intoxication mercurielle. Nataf R., Skorupka C., Amet L., Lam A., Springbett A., Lathe R., "Porphyrinuria in childhood autistic disorder: implications for environmental toxicity", Toxicol Appl Pharmacol, 15 juillet 2006 ; 214(2):99-108, (étude disponible en français sous le titre Porphyrines urinaires et autisme infantile : l'incidence d’une intoxication environnementale, www.filariane.org). 4) Une étude de Bradstreet et al. a conclu que les enfants atteints d'autisme excrétaient sous DMSA trois à six fois plus de mercure que les enfants neurotypiques. Bradstreet J., Geier D. A., Kartzinel J.J., Adams J.B., Geier M.R., "A Case-Control Study of Mercury Burden in Children with Autistic Spectrum Disorders" (étude contrôlée de l'intoxication mercurielle d'enfants atteints d'un trouble du spectre autistique), Journal of American Physicians and Surgeons 8(3) 2003 76-79. 5) Une étude de Holmes et al. a révélé des taux exceptionnellement bas de mercure dans les premières coupes de cheveux d'enfants atteints d'autisme (1/8 de la normale), permettant d'envisager une perturbation de l'excrétion du mercure. Une étude de réplication menée par Adams et al. a constaté des résultats similaires, bien que moins tranchés. L'étude d'Adams et al. a également constaté que les enfants atteints d'autisme avaient consommé plus d'antibiotiques que les enfants neurotypiques, constatation intéressante puisque les antibiotiques par voie buccale inhibent presque entièrement les capacités d'excrétion du mercure par l'organisme. Holmes A. S., Blaxill M. F., Haley B. E., "Reduced levels of mercury in first baby haircuts of autistic children" (niveaux abaissés de mercure dans les premières coupes de cheveux d'enfants autistes), International Journal of Toxicology, juillet-août 2003 ;22(4):277-85. 6) Une petite étude pilote menée par Adams et al. a permis de constater que la teneur en mercure des dents de lait d'enfants atteints d'autisme était de deux fois supérieure à celle des enfants neurotypiques, ceci suggérant une charge mercurielle supérieure pendant la petite enfance, lors de la formation des dents. Cette étude a également constaté que les enfants atteints d'autisme avaient été fréquemment traités aux antibiotiques par voie buccale ce qui vient confirmer les constatations de l'étude menée sur les cheveux de bébés. 7) Deux études portant sur la teneur en mercure de l'air au Texas ainsi que dans la baie de San Francisco ont constaté une corrélation entre le mercure présent dans l'air et l'incidence du mercure chez les enfants autistes. - Windham et al., "Autism spectrum disorders in relation to distribution of hazardous air pollutants in the San Francisco bay area" (corrélation entre les troubles du spectre autistique et la présence de polluants dangereux dans l'air dans la région de la baie de San Francisco), Environ Health Perspect, sept. 2006 ; 114(9):1438-44. - Palmer R. F., Blanchard S., Stein Z., Mandell D., Miller C., "Environmental mercury release, special education rates, and autism disorder: an ecological study of Texas" (mercure environnemental, statistiques de l'éducation spécialisée et troubles du spectre autistique : une étude écologique du Texas), Health Place, juin 2006 ; 12(2):203-9. 8) Neuf études épidémiologiques sur le lien entre thimoséral des vaccins et autisme ont été menées. Quatre études publiées par les Geier ont conclu de manière répétée que les enfants ayant reçu des vaccins contenant du thimoséral présentaient un risque de deux à six fois supérieur de développer un autisme que ceux ayant reçu des vaccins sans thimoséral. Quatre études publiées par des groupes affiliés à l'industrie pharmaceutique n'ont en revanche trouvé aucun lien entre thimoséral et vaccins. L'une d'elles s'est avérée non concluante tandis que trois autres - menées dans des pays où le recours au thimoséral est demeuré beaucoup plus limité et la prévalence de l'autisme beaucoup moins marquée - demeurent peu pertinentes pour les ÉtatsUnis. Régulation du système immunitaire Discussion Plusieurs études ont constaté des anomalies immunitaires dans l'autisme, avec généralement un déséquilibre en faveur des Th-2 ainsi que des signes d'auto-immunité. Molloy et al., "Elevated cytokine levels in children with autism spectrum disorder" (élévation des taux de cytokines chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique), Journal of Neuroimmunology 172 (2006) 198-205. Traitements D'autres recherches sur les traitements permettant de normaliser le système immunitaire des enfants atteints d'autisme sont nécessaires. Lorsque des résultats de laboratoire mettent en évidence des anomalies du système immunitaire, les traitements actuels sont l'Actos (pioglitazone), les immunoglobulines intraveineuses (IVIG), ainsi que la naltrexone à faibles doses. Recherche Immunoglobines par voie intraveineuse - Gupta et al. ont constaté une amélioration chez quatre enfants sur dix, dont un cas d'amélioration notable suite à un traitement d'immunoglobulines par voie intraveineuse (IVIG). Ce traitement est coûteux, car les immunoglobulines doivent être collectées auprès de centaines de milliers de donneurs. Gupta et al., "Treatment of children with autism with intravenous immunoglobulin" (traitement d'enfants autistes par immunoglobulines par voie intraveineuse), Journal of Child Neurology, mars 1999 ; 14(3):203-5. Aucun résumé disponible. - 26 enfants autistes ont reçu des injections d'immunoglobulines par voie intraveineuse toutes les quatre semaines pendant six mois à une dose de 400mg/kg. Ce traitement a été assorti d'une amélioration notable des comportements indésirables, du langage, de l'hyperactivité, de l'autostimulation ainsi que des interactions. Toutefois 22 des 26 enfants ont régressé dans les quatre mois qui ont suivi l'arrêt du traitement. - Boris M., Goldblatt A., Edelson S. M., "Improvement in children with autism treated with intravenous gamma globulin" (améliorations constatées chez des enfants atteints d'autisme traités par gammaglobulines par voie intraveineuse), Journal of Nutritional & Environmental Medicine, décembre 2005 ; 15(4): 169-176. ACTOS L'ACTOS (pioglitazone) a de multiples effets, dont celui de diminuer l'inflammation. Une étude ouverte menée auprès de 25 enfants autistes pendant trois à quatre mois a permis de constater des améliorations substantielles en termes d'irritabilité, de léthargie, de stéréotypies et d'hyperactivité, en particulier chez les enfants les plus jeunes. Les doses administrées étaient de 30 mg (enfants les plus jeunes) et 60 mg (enfants les plus âgés). - Boris et al., "Effect of pioglitazone treatment on behavioral symptoms in autistic children" (effets du traitement pioglitazone sur les symptômes comportementaux des enfants autistes), Journal of Neuroinflammation 2007. Naltrexone à faibles doses 14 essais cliniques de naltrexone à faibles doses ont été menés auprès d'enfants atteints d'autisme. Dans une publication, Elchaar et al. font état "d'une utilisation à des doses de 0,5 à 2 mg/kg/jour avec pour effet une diminution des comportements automutilateurs. La naltrexone peut également alléger l'hyperactivité, l'agitation, l'irritabilité, les crises de colère, le repli ainsi que les comportements stéréotypés. Les sujets peuvent également faire preuve d'une attention et d'un contact oculaire accrus. Le principal effet secondaire constaté a été une sédation transitoire. Elchaar et al., "Efficacy and safety of naltrexone use in pediatric patients with autistic disorder" (efficacité et sécurité de la naltrexone chez les enfants atteints de trouble du spectre autistique), Annual Pharmacotherapy, juin 2006 ; 40(6):1086-95. Epub 30 mai 2006. Il est envisageable que la naltrexone à faibles doses, à raison d'environ 3-5 mg/jour (doses bien inférieures à celles évoquées ci-dessus) pourrait améliorer la régulation du système immunitaire chez les enfants atteints d'autisme. D'autres recherches devront être menées. Synthèse L'autisme est un trouble extrêmement complexe que nous ne comprenons pas encore entièrement. Toutefois, de nombreuses anomalies biomédicales ont été identifiées, qui peuvent pour la plupart être au moins en partie traitées. Les bilans et traitements présentés ci-dessus permettent à de nombreux enfants de réaliser des progrès, dans certains cas spectaculaires. Certains traitements, qui présentent ponctuellement un intérêt très significatif, n'aideront le plus souvent qu'un petit nombre d'enfants. Toutefois, les effets cumulés de plusieurs traitements peuvent être notables. Les enfants les plus jeunes sont ceux qui sont les plus susceptibles d'en bénéficier, en particulier ceux qui avaient présenté un développement normal suivi d'une régression, mais les enfants plus âgés et les adultes peuvent également bénéficier des traitements évoqués ci-dessus. Nous aurons besoin de beaucoup plus de recherches pour améliorer ces traitements, identifier le profil des sujets les plus susceptibles d'en bénéficier, ainsi que pour découvrir de nouveaux traitements. Pour plus d'informations, je vous encourage à assister aux congrès Defeat Autism Now! (www.autismwebsite.com) et à lire "Autism: Effective Biomedical Treatments" des docteurs Jon Pangborn, Ph.D. et Sidney Baker, MD, publié par l'Autism Research Institute, ainsi que "Children with Starving Brains” du Dr Jaquelyn McCandless. Ces ouvrages vous fourniront des précisions sur les traitements résumés dans ce document. Pour lire des témoignages concernant des enfants qui ont grandement récupéré de leur autisme grâce aux approches biomédicales, voir le livre "Recovering Autistic Children" de Stephen Edelson, Ph.D. et de Bernard Rimland, Ph.D. Je vous souhaite bonne chance. Dr James B. Adams http://autism.asu.edu Traduit par é.t.i.c