BRGM
Service Eau
Orléans, le 12 septembre 2005
NOTE D’INFORMATION
ETAT DES NAPPES D’EAU SOUTERRAINE EN SEPTEMBRE 2005
A la demande du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (MEDD), le BRGM participe
au suivi des nappes d’eau souterraine en France. Les données recueillies sont consultables sur le
site ADES (Accès aux Données sur les Eaux souterraines) (http://www.ades.eaufrance.fr/). Avec
celles sur la situation des sols, des cours d’eau et des barrages-réservoirs, elles sont intégrées
dans le Bulletin de Situation Hydrologique édité par le MEDD (www.rnde.fr). Concernant les eaux
souterraines spécifiquement, on retiendra les points suivants.
A la fin du mois d’août, l’état de remplissage des aquifères n’avait pas encore
significativement évolué par rapport au mois précédent et la plupart des nappes
étaient encore orientées à la baisse. Elles avoisinent maintenant leur plus bas
niveau de l’année.
Comme suite aux pluies orageuses de cet été, concentrées sur la moitié nord de la
France en juillet et limitées à une partie des seules régions Corse, Midi-Pyrénées, Rhône-
Alpes ou Provence-Alpes-Côte d’Azur, on a pu observer une tendance à la stabilisation du
niveau des nappes, voire une sensible hausse de leurs niveaux pour les plus réactives.
Toutefois, l’incidence des importants épisodes pluvieux de début septembre, en
particulier pour la partie sud-est du territoire, n’est pas prise en compte. Bien que
l’essentiel des précipitations ait contribué au ruissellement, les nappes alluviales ou
karstiques concernées ont dû voir, temporairement, leur niveau nettement remonter ou le
débit des sources fortement s’accroître.
Cette tendance à la stabilisation a été confortée par des arrêtés d’interdiction de prélèvement
pour irrigation dans de nombreux bassins.
De nombreux épisodes pluvieux (moins intenses mais plus réguliers) seront nécessaires
pour asseoir cette évolution vers une recharge significative des nappes.
L’état de remplissage des aquifères s’avère de plus en plus contrasté en cette fin
d’été. Il n’est plus rare de constater des situations très déficitaires côtoyer des niveaux
proches voire supérieurs à la normale.
L’évolution vers un retour à la normale se poursuit en Lorraine, Alsace, en Rhône-
Alpes (Bas-Dauphiné, sud de la région) ou en Corse.
Comme suite à un mois d’août particulièrement sec, les niveaux des nappes de
Bourgogne et surtout de Franche-Comté se sont dégradés sans que cela ne devienne
préoccupant.
Des situations fortement déficitaires constatées en début d’été perduraient fin août à
l’Ouest et au Nord mais surtout au Sud :
Il en était ainsi avant les événements pluvieux de septembre :
pour la plupart des nappes des départements du Gard, de l’Hérault, du nord-est de
l’Aude et du sud de la Lozère. La nappe des calcaires à l’ouest de Montpellier affiche
des niveaux proches des minima observés sur une période de 30 ans mais stabilisés
en Provence-Alpes-Côte d’Azur, les principales nappes, non soutenues par l’irrigation
gravitaire, sont à des niveaux très bas proches des valeurs minimales interannuelles. Les
nappes des aquifères karstiques sont dans une situation proche d’une fréquence décennale
sèche. Le débit de la Fontaine de Vaucluse est le plus faible depuis 1966 pour un mois d’août
(4.76 m3/s pour le mois et un débit journalier de 4.46 m3/s le 31 août 2005)
de quelques nappes de la région Rhône-Alpes où les niveaux demeurent très bas : en
Chartreuse, dans les Bauges, les Aravis, le Pays de Gex ou en basse vallée de l’Ain,
sous l’influence des pompages agricoles. Les niveaux sont très bas pour les aquifères
karstiques du sud de la Drôme et du Vercors
de la partie est de la nappe de la craie du bassin de Paris (Champagne-Ardenne) qui
affiche toujours une situation particulièrement préoccupante, et en baisse constante
la nappe du calcaire de Champigny en Brie qui atteint maintenant des niveaux très bas
et en baisse constante depuis 2003
la plupart des nappes en Poitou-Charentes, du sud Pays-de-la-Loire ou de l’ouest de la
région Centre qui présentent toujours des niveaux proches des minima enregistrés,
même si une tendance à la stabilisation est notée
de la nappe libre de l’Oligocène en Aquitaine fortement sollicitée par les prélèvements
(agglomération de Bordeaux) mais stable et comparable à la même période de 2004
la plupart des nappes alluviales en Midi-Pyrénées ou des alluvions de la Garonne en
Aquitaine côtoient les fréquences décennales sèches
les formations fracturées des zones de socle peu capacitives (Vendée, massif
Armoricain) affichent généralement des niveaux extrêmement bas mais réagissent très
vite à toute évolution météorologique. En effet, le déficit pluviométrique observé en
Vendée depuis novembre 2004 est d'environ 60% et le niveau piézométrique à la
Roche-sur-Yon est le plus bas depuis 12 ans
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