Les impacts du changement climatique et du

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le niveau des SAGE est approprié) ;
Garantir la bonne articulation des polices de
l'environnement avant l'adoption d'une loi ou
d'un décret.
Groupe 6 – Compétitivité et emploi
Mettre en place un indicateur d'empreinte
écologique, qui mesure la surface de terre et
d'eau biologiquement productive nécessaire
pour produire les ressources ou assimiler les
déchets ;
De nouvelles opportunités pour l'économie et
l'emploi : il est rappelé dans les débats que
« nos entreprises figurent parmi les leaders
mondiaux en matière d'eau potable, d'énergie,
d'assainissement des eaux ou de traitement des
déchets
et
que
les
problèmes
environnementaux à affronter créent de
nouvelles exigences, en particulier la nécessité
d'anticiper pour prévenir la production des
déchets et des pollutions ; ils suscitent aussi de
nouvelles opportunités pour stimuler le
développement économique et faire émerger de
nouveaux gisements d'emplois si notre pays,
notre système de recherche et nos entreprises
se mobilisent pleinement pour promouvoir une
véritable éco-conception de l'ensemble des
produits et des services ».
Bibliographie :
Ouvrage :
Impacts potentiels du changement climatique en France au XXIe siècle, MEEDDAT.
Site Internet :
www.legrenelle-environnement.fr
Directeur de la publication :
Alain DE MEYERE
Réalisation – impression :
Dépôt légal et ISSN en cours
DDE de l’Oise
Bld Amyot d'Inville
BP 317 - 60021 Beauvais Cx
ml : dde-oise @equipement.gouv.fr
Réalisation
Service de l’Aménagement, de l’Urbanisme et
de l’Environnement
France POULAIN
Cellule Risque Eau Environnement
Noura MAHMOUDY (03 44 06 58 79)
Fabienne CLAIRVILLE (03 44 06 58 79)
Direction
Départementale
de l'Equipement
de l'Oise
n°169 – Mai 2008
Les impacts du changement climatique et
du « Grenelle de l'Environnement » sur les
phénomènes de remontées de nappes
« Une pluviométrie très basse, des nappes qui se rechargent
difficilement, si la situation de l'eau en France n'est pas
catastrophique, il faut malgré tout agir ». C'est le constat du comité
national de suivi hydrologique qui s'est réuni mardi 12 février 2008 sous
la présidence de Jean-Louis Borloo.
Sur la période septembre à février, le cumul de pluie observé est le plus
faible de ces quatre dernières années. Si le taux moyen de déficit des
pluies efficaces est de 25 %, il atteint près de 50 % dans le sud du
bassin parisien, la vallée de la Garonne, les Pyrénées-Orientales et la
Provence. La situation globale des nappes se dégrade. Habituellement,
l'automne et l'hiver sont des périodes privilégiées pour la recharge des
nappes (végétation en sommeil, températures basses, humidité
généralement forte). Cette année, à quelques semaines du printemps,
la contribution des pluies à la recharge des nappes depuis le début de
l'automne reste globalement largement insuffisante et souvent limitée
aux nappes les plus réactives. Seules les nappes des régions Nord et
Est du territoire (Haute-Normandie, Nord-Pas-de-Calais, ChampagneArdenne, Lorraine, Alsace), qui ont bénéficié de conditions estivales
exceptionnellement humides ayant engendré des pluies efficaces,
affichent un état de remplissage satisfaisant voire nettement supérieur
à la normale. En revanche, partout ailleurs, les niveaux des nappes
sont encore inférieurs à la moyenne pour cette période de l'année, voire
très inférieures, comme pour certaines nappes de la vallée du Rhône
ou du Roussillon. Certaines nappes, qui sont sur des cycles de
recharge pluriannuels, poursuivent une baisse amorcée depuis
plusieurs années (la nappe de Beauce, la nappe de Champigny, la
nappe de la plaine de Valence et les nappes de l'Est lyonnais) même si
une légère remontée ou tout au moins une apparente stabilisation
semble se dessiner depuis le début de l'année. On peut déjà craindre
dans ces régions le déclenchement de mesures de restrictions au cours
de l'été prochain. La pluviométrie des prochaines semaines sera très
importante pour la suite de l'année hydrologique.
Changement climatique et remontées de nappes
La réalité de l'effet de serre et du réchauffement
climatique est établie. Mais quelles conséquences
cela aura t-il sur les remontées de nappes ?
Des modélisations* ont été réalisées par le BRGM
(Bureau de Recherches Géologiques et Minières)
pour rendre compte de l'impact futur du
changement climatique sur les écoulements
superficiels et les eaux souterraines. Ces
modélisations prennent en compte deux variables :
les précipitations et les températures.
Les conclusions sont qu'en France, l'élévation de
la température hivernale serait de 1 à 2 °C, alors
que l'élévation en été et en automne serait
supérieure à 2 °C sur la plus grande partie du
pays.
En ce qui concerne les précipitations, les résultats
indiquent une augmentation des pluies en hiver et
une certaine diminution en été. La quantité d'eau
dans les sols, qui ne dépend pas seulement des
précipitations, diminuerait en été et en automne
sur la plus grande partie du pays.
●
Diversité des situations
Toutes les nappes souterraines du territoire
français ne sont pas directement tributaires des
conditions
météorologiques,
ni
également
soumises aux aléas du climat. Certaines sont
sensibles, d'autres résistantes aux sécheresses. Il
en sera de même avec le changement climatique.
Seules les nappes libres du « 1er sous-sol », des
plaines et des plateaux, comme celle de la craie du
bassin parisien, de la Beauce ou de la Brie, et
celles plus pauvres des massifs anciens sont
directement alimentées par les pluies infiltrées, et
leurs rôles régulateurs des débits des rivières sont
très variés, tandis que les nappes profondes et
captives du « 2e sous-sol », subordonnées aux
précédentes, ont un régime invariable et que les
nappes alluviales des vallées sont surtout liées aux
cours d'eau.
●
Grenelle de l'environnement et remontées de nappes
Comment
réagiraient
souterraines ?
les
nappes
Les nappes libres du premier type sont alimentées
essentiellement en hiver, plus ou moins
régulièrement suivant les années (les plus
volumineuses ont souvent un régime pluriannuel)
et leur vidange estivale entretient le débit des
rivières en étiage. Le scénario de croissance des
pluies d'hiver, en intensité plutôt qu'en durée,
devrait donc augmenter un peu l'alimentation de
ces nappes mais non en proportion car le
ruissellement risque d'être plus amplifié que
l'infiltration, compte tenu en outre de l'élévation de
la
température,
qui
augmenterait
l'évapotranspiration potentielle, ce qui pourrait
aussi réduire la période d'efficacité des pluies. Les
niveaux moyens des nappes les plus étendues, qui
ont le plus d'inertie, devraient monter (mais non au
point de provoquer des débordements) et les
débits moyens des sources de celles-ci
grossiraient. L'irrégularité plus accentuée des
apports, entre saisons et années, se répercuterait
sur le régime des nappes locales à faible réserve,
comme celle des massifs, ou de celles à vidange
rapide (karst).
Donc, dans l'ensemble, pas d'appauvrissement de
ressource mais des gains modestes et inégaux et
quelques fragilisations locales. Sans scénario
climatique plus affiné en variabilité et plus
régionalisé, des pronostics quantifiés, à calculer
nécessairement cas par cas sont impossibles.
●
Des
pressions
ressources ?
accrues
sur
les
Indépendamment de l'évolution intrinsèque des
besoins en eau couverts par l'eau souterraine, le
réchauffement et l'amplification probable des
sécheresses estivales devraient augmenter les
besoins en eau d'irrigation, couverts aujourd'hui à
20 % par exploitation d'eau souterraine,
notamment dans les régions d'extension moderne
de l'irrigation (Bassin parisien, Ouest et SudOuest).
Dans l'hypothèse d'une politique agricole
européenne inchangée, une croissance des
prélèvements dans beaucoup de nappes
souterraines
pourrait
se
produire,
en
contrebalançant et au-delà les gains d'apports
escomptés, avec le risque d'extension des conflits
d'usages locaux entre irrigation, alimentation en
eau potable, préservation des milieux aquatiques...
Ceci pourrait favoriser l'opportunité d'une gestion
plus active de certains aquifères*.
Définitions :
Modélisation : conception d'un modèle
Source : notre planète-info
Aquifère : couche souterraine formée par les eaux
d'infiltration
Si l'eau n'a pas fait l'objet d'un groupe de travail
spécifique ni de travaux inter-groupes au sein du
Grenelle de l'Environnement, le thème de l'eau a
toutefois été traité : essentiellement par les
groupes 2 (biodiversité, ressources naturelles) et
4 (agriculture), plus ponctuellement par les autres
groupes.
Plusieurs mesures sont envisagées :
Groupe 1 – Changements climatiques
Le thème de l'eau a été abordé très
ponctuellement sous l'angle de l'élaboration d'un
plan national d'adaptation au changement
climatique :
le volet agricole de ce plan national
comprendrait « l'arrêt des aides nationales et
européennes en faveur de l'irrigation des
cultures intensives dans les régions où elle est
de toute évidence condamnée à court ou
moyen terme, notamment pour des raisons de
disponibilité et de conflits d'usage de la
ressource en eau, voire la pénalisation
économique de cette pratique (taxation) ».
Groupe 2 – Préserver la biodiversité et les
ressources naturelles
Adapter les prélèvements d'eau aux quantités
disponibles ;
Examiner l'intérêt des stockages inter
saisonniers à condition de ne pas nuire au bon
état écologique des rivières et des milieux
naturels, et de faire un usage de l'eau conforme
aux bonnes pratiques agricoles ;
Améliorer la gestion quantitative mais aussi
qualitative des eaux pluviales ;
Développer la lutte contre les gaspillages,
favoriser
les
systèmes
efficaces
de
récupération et développer l'utilisation des eaux
pluviales ;
Favoriser, en les encadrant, les techniques
émergentes de réutilisation de l'eau traitée.
Groupe 3 – Instaurer un environnement
respectueux de la santé
Réduire drastiquement l'émission et la
dispersion dans les milieux (eau, air, sols et
sédiments) des polluants connus pour leur
caractère nocif pour la santé ;
Relance de la gestion de l'eau de ruissellement
et développement de nouvelles techniques :
bassins infiltrants, recharge artificielle des
nappes ;
Réduction de la consommation d'eau ;
Stockage et utilisation de l'eau de pluie dans
les bâtiments publics et l'habitat individuel ;
Répertorier
et
analyser
les
pollutions
accidentelles des eaux superficielles ;
Poursuivre les efforts d'information, par
exemple sur les rejets.
Groupe 4 – Agriculture, production et
consommation
Mise en place d'un dispositif de quotas
échangeable dans les zones en excédent
(c'est-à-dire, les zones qui dépassent les
normes relatives à l'eau potable et à
l'eutrophisation) et recours à la taxation de
l'azote ou des excédents d'azote ;
Généralisation de la gestion collective de la
ressource introduite dans la loi sur l'eau ;
Mise en oeuvre d'opérations innovantes de
gestion de la ressource (récupération des eaux
de pluie, réutilisation des eaux usées, recharge
de nappe, etc.) ;
Renforcer la diminution de l'irrigation dans
certains territoires à fort enjeu environnemental
; Etablir d'ici fin 2009, sous l'égide des agences
de l'eau, les volumes d'eau maximum
prélevables à l'étiage en eau de surface et eaux
souterraines pour revenir à l'équilibre et les
intégrer dans les SDAGE (une fois ces volumes
connus, faire une répartition entre les différents
usages – priorité eau potable – puis pour
l'irrigation, répartir le volume entre les irrigants
du secteur. Ce travail doit être fait dès la sortie
de l'hiver pour que l'agriculteur puisse arrêter
ses choix culturaux en connaissance de cause.
Dans les zones en déséquilibre, les
prélèvements devront ainsi être réduits) .
Evolution dans les choix de cultures : inciter à
réduire les surfaces irriguées, privilégier les
cultures qui valorisent le mieux l'eau, recourir à
des cultures ou variétés moins consommatrices
en eau ou plus résistantes à la sécheresse,
développer la sélection variétale ;
Lancer dès 2008 des opérations innovantes de
gestion de la ressource (réutilisation d'eaux
usées, recharges de nappes, etc.) ;
Inciter à mieux adapter les cultures aux
quantités d'eau disponibles.
Groupe 5 – Démocratie et gouvernance
Prendre en compte, à l'échelle géographique
adéquate, l'évaluation des risques liés à
chaque usage d'une ressource naturelle (eau,
sol...) pour traiter plus clairement les conflits
d'intérêt entre usagers (pour l'eau par exemple,
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