LING. Propriété d'un système linguistique de présenter des différences d'une part entre des états
successifs (variation historique) et d'autre part entre des emplois dus à la localisation géographique,
des emplois sociaux, institutionnels ou situationnels. Variation diachronique, géographique,
sociale; variation linguistique:
B. SC. Changement, écart, différence entre deux états.
Selon l’usager, les linguistes parlent de trois types de variations :
Diachronique - renvoie à l'évolution temporelle de la langue et partant à la situation
historique d'un locuteur ;
Diatopique - concerne la diversification spatiale de la langue et la localisation géographique
du locuteur. Le français québécois n'est généralement pas défini comme français régional, ce
qui est plutôt réservé aux variétés internes au territoire français, mais comme une variété
simplement géographique (septante, kot);
Diastratique – renvoie à la diversité sociale des locuteurs. C'est ici que l'on parle de
français populaire pour désigner la manière de parler de la classe sociale économiquement
défavorisée, essentiellement les ouvriers, car le facteur urbain est un élément définitoire de
la classe populaire que nous ciblons. Au Québec, au cours du XXe siècle, le grand centre
urbain qu'est Montréal a vu se développer un parler populaire dont les particularités relèvent
de plusieurs types de variations et d'une idée finalement assez commune du non standard.
Selon l’usage, on peut parler d’une variation diaphasique. La variation diaphasique est en lien
avec le répertoire dont dispose un locuteur pour s'adapter au degré de formalité de la situation, ou
pour véhiculer sa subjectivité. Cette notion implique un certain continuum des usages chez ce
locuteur, qui sélectionne, de manière fonctionnelle, les structures de la langue qui sont pertinentes
pour l'intervention langagière qu'il projette (français soutenu, neutre ou familier).
Gobard (1976, p.34) fait la distinction entre le langage vernaculaire qui est «local, parlé
spontanément, moins fait pour communiquer que pour communier, [lui] seul peut être considéré
comme langue maternelle (ou natale)» et le langage véhiculaire qui est «national ou régional, appris
par nécessité, destiné aux communications à l'échelle des villes». À l'occasion, le linguiste illustre
sa théorie en renvoyant à la situation du français au Canada et à l'avancée de l'anglais comme
langue véhiculaire à l'échelle mondiale (ibid., p. 38-39).
Au sein de toute communauté linguistique il y a de multiples variétés, parmi lesquelles on
distingue trois types principaux :
régionales (régiolectes),
sociales (sociolectes)
individuelles (idiolectes)
Des variétés régionales: le français parlé en Belgique, par exemple, diffère par plusieurs
aspects (accent, prosodie, phonétique, mais aussi lexique et morphosyntaxe) du français parlé à
Paris, à Rennes ou à Marseille. A l'intérieur de ce français de Belgique, le français parlé à Liège se
distingue à son tour du français parlé à Bruxelles ou à Mons: les accents sont différents, certains
Montois roulent les r, la plupart des Liégeois diront chique, là où les Bruxellois diront boule etc.
Des variétés sociales: l'observation courante nous l'enseigne, les individus ne parlent pas de
la même façon suivant leur classe sociale, à tel point que l'on détermine souvent la position sociale
d'un interlocuteur sur la base de son langage.
Enfin, des variétés individuelles, chaque individu en fonction de ses caractéristiques
physiologiques, de son histoire personnelle, s'exprime d'une façon particulière, avec un timbre de
voix plus ou moins grave. Tel individu, pour exprimer son ennui et son énervement face à une
situation, dira "X m'a énervé", un autre "X m'a échauffé ", un autre encore " X m'a cassé les pieds ".
Tous ces régionalismes provenant de plusieurs pays francophones peuvent être appelés
francophonismes, qu'ils soient d'origine française, belge, suisse, québécoise, antillaise,
mauricienne ou ivoirienne. Ils démontrent qu'il y a différentes façons d'employer la langue