
Si le texte laisse une liberté apparente d’adaptation aux enseignants, il reste, toutefois, 
très précis et contraignant sur l’organisation de l’EP dans les établissements : en effet, tout est 
prévu par ce texte : 
- Le découpage de l’année. 
- Une planification de la formation sur le cursus de l’élève. 
- L’organisation de la séance avec un plan type. 
- L’organisation des groupes et des élèves. 
 2.2 Les oppositions conceptuelles et corporatives : 
 
Si de 1945 à 1959, l’EP scolaire semble peu évoluer. Andrieu (1992) montre que cette 
période voit s’opposer deux grandes tendances : 
- La tendance sportive de l’Institut National des Sports (INS), où dans des 
conditions matérielles précaires, une équipe de cadres est constituée autour de M. 
Baquet, directeur technique de l’INS. Une revue technique (1947) - revue qui 
deviendra la revue EPS en 1950 – sera chargée de formaliser et de diffuser cette 
méthode sportive par une étude précise des diverses spécialités sportives et des 
techniques correspondantes. 
- La tendance gymnastique construite de la ligue française d’EP avec notamment, P. 
Seurin. A travers cette institution et leur revue « l’homme sain », il s’agit de faire 
partager l’idéal de Tissié et de faire perdurer l’option médicale et hygiénique de 
l’EP. L’ouvrage collectif, sous la direction de P. Seurin « vers une EP 
méthodique », en 1949, résume parfaitement la conception développée. Référence 
aux sciences biologiques. 
 2.3 Les IO de 1959 : un rappel à l’ordre inutile. 
 
L’inspection générale semble, de par la constitution de ses membres, acquise au 
courant gymnique, « pro-médical ». devant la vivacité du courant sportif, devant 
l’introduction massive du sport dans les leçons d’EP par les enseignants, devant l’incohérence 
ou, du moins, la diversité des EP sur le terrain, mais également devant le « danger » que 
représente le projet politique de Herzog, cette IG, très tardivement, va rédiger un nouveau 
texte pour recadrer l’action pédagogique et éducative des enseignants. Si le sport n’est pas 
critiqué, c’est l’utilisation exclusive et démagogique (pour faire plaisir aux élèves, sans visée 
de formation…) de cette pratique qui est dénoncée. Ainsi l’EP doit s’organiser en deux 
temps : - Une gymnastique construite de formation où des exercices simples, localisés puis 
plus complexes et combinés viseront le développement des qualités de base et 
l’amélioration corporelle et mentale. 
- Une gymnastique fonctionnelle d’application permettant d’appliquer dans des 
exercices plus motivants, plus dynamiques, plus joués et plus globaux, les 
acquisitions initiales. Les méthodes naturelles et sportives permettront d’adapter 
l’individu à l’objet ou à l’environnement. 
 
Il s’agit bien d’un « éclectisme fermé » (Combeau-Mari, 1993) visant « la recherche 
du rendement optimum et fonctionnel » (Seurin, 1949). 
Ce texte, complètement inadapté au contexte de l’époque et aux évolutions de la 
profession, n’aura aucun effet tant le décalage est important. La profession est, en cette fin des 
années cinquante, largement acquise à la conception sportive ou du moins à la pratique 
sportive.