ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/199 16 avril 2008 (08-1663) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES Rapport du Secrétariat CHINE Le présent rapport, préparé pour le deuxième examen de la politique commerciale de la Chine, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé à la Chine des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à M. Masahiro Hayafuji (tél. 022 739 5873). La déclaration de politique générale présentée par la Chine est reproduite dans le document WT/TPR/G/199. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur la Chine. Chine WT/TPR/S/199 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RECAPITULATIVES I. II. ix 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE ix 2) CADRE DE LA POLITIQUE EN MATIERE DE COMMERCE ET D'INVESTISSEMENT x 3) POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE xi 4) POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR xiii 5) PERSPECTIVES xvi ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1 1) INTRODUCTION 1 2) ÉVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE 5 3) POLITIQUES MACRO-ECONOMIQUES i) Politique monétaire ii) Politique budgétaire 9 9 12 4) PRINCIPALES REFORMES STRUCTURELLES i) Politique de l'environnement ii) Réforme fiscale iii) Réforme du secteur financier iv) Marché du travail 14 14 15 15 17 5) ÉVOLUTION DES ECHANGES COMMERCIAUX i) Composition du commerce des marchandises ii) Structure géographique du commerce des marchandises iii) Composition du commerce des services iv) Investissement étranger 18 18 19 22 22 6) PERSPECTIVES 24 CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 26 1) INTRODUCTION 26 2) CADRE INSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE i) Structure institutionnelle ii) Structure juridique et processus législatif iii) Transparence iv) Relations entre le gouvernement central et les administrations infranationales, et obstacles locaux au commerce intérieur 26 27 30 31 3) FORMULATION, ADMINISTRATION ET MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE COMMERCIALE i) Principales lois commerciales ii) Institutions intervenant dans la mise en œuvre de la politique commerciale 34 34 34 4) OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 35 33 WT/TPR/S/199 Page iv Examen des politiques commerciales Page III. IV. 5) ACCORDS ET ARRANGEMENTS COMMERCIAUX i) OMC ii) Accords régionaux iii) Accords bilatéraux iv) Préférences unilatérales 36 36 36 38 41 6) REGIME DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER i) Faits nouveaux récents concernant la politique applicable à l'IED ii) Cadre législatif et procédures iii) Procédure d'examen et d'agrément iv) Mesures d'encouragement à l'IED v) Accords bilatéraux en matière d'investissement et d'imposition fiscale 41 41 42 44 45 46 POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE 47 1) INTRODUCTION 47 2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS i) Procédures ii) Évaluation en douane et règles d'origine iii) Droits de douane iv) Taxes indirectes affectant les importations v) Prohibitions et restrictions à l'importation et régime de licences vi) Commerce d'État vii) Mesures contingentes viii) Normes et autres prescriptions techniques ix) Marchés publics x) Financement en rapport avec les importations 49 49 50 52 62 62 65 66 69 77 80 3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS i) Procédures ii) Taxes à l'exportation iii) Abattements fiscaux à l'exportation iv) Allègements fiscaux au titre du commerce de perfectionnement v) Interdictions d'exporter, restrictions et licences vi) Mesures appliquées par les pays importateurs vii) Commerce d'État viii) Promotion des exportations et aide à la commercialisation 80 80 81 82 83 83 87 87 87 4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE i) Fiscalité et incitations fiscales ii) Transferts directs et subventions extrafiscales iii) Autres politiques et mesures industrielles iv) Entreprises publiques, privatisation et gouvernement d'entreprise v) Politique de concurrence et politique de protection des consommateurs vi) Droits de propriété intellectuelle 89 89 96 98 101 110 114 POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR 120 1) INTRODUCTION 120 2) AGRICULTURE i) Caractéristiques et évolution du marché ii) Objectif et administration de la politique agricole iii) Moyens d'action 123 123 124 126 Chine WT/TPR/S/199 Page v Page 3) ÉNERGIE i) Introduction ii) Principaux sous-secteurs 131 131 132 4) SECTEUR MANUFACTURIER i) Sidérurgie ii) Textiles et vêtements iii) Construction automobile iv) Électronique et informatique 142 142 144 147 149 5) LES SERVICES i) Aperçu général ii) Engagements souscrits au titre de l'Accord général sur le commerce des services iii) Services financiers iv) Télécommunications v) Services de transport vi) Services de distribution vii) Services postaux viii) Services juridiques ix) Services comptables x) Tourisme 151 151 152 153 181 187 195 201 204 207 209 BIBLIOGRAPHIE 213 APPENDICE – TABLEAUX 219 WT/TPR/S/199 Page vi Examen des politiques commerciales Page GRAPHIQUES I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 Composition du commerce des marchandises par produit, 2004 et 2007 Structure géographique du commerce des marchandises, 2004 et 2007 Commerce des services, 2004 et 2006 III. POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 III.4 Moyenne des taux NPF appliqués (2005 et 2007) et moyenne des droits consolidés finals, par section du SH Distribution des taux de droits NPF, 2005 et 2007 Progressivité des droits par branche de production à deux chiffres de la CITI, 2007 Affaires antidumping, 1er janvier 2005 au 30 juin 2007 IV. POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 Composition du PIB en 2006 20 21 23 54 56 57 68 152 TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 Principaux indicateurs socioéconomiques, 2004-2007 Principaux indicateurs macro-économiques, 2004-2007 Balance des paiements, 2004-2007 (janvier-juin) III. POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 III.4 III.5 III.6 III.7 III.8 III.9 III.10 III.11 III.12 III.13 III.14 Règles d'origine préférentielles de la Chine, 2007 Structure des droits NPF Analyse récapitulative du tarif préférentiel de la Chine, 2007 Normes chinoises, 2002-2006 Marchés publics de marchandises, de projets de construction et de services, 2004-2006 Marchés publics traités par les entités contractantes, 2004-2006 Marchés publics par méthode de passation, 2004-2006 Recettes fiscales, 2004-2006 Droit d'accise (ou taxe à la consommation), 2007 TVA, 2007 Certains transferts gouvernementaux, 2004-2006 Actions négociables et actions non négociables de sociétés inscrites à la cote officielle en Chine, 2004-2006 Nombre d'entreprises, 2004-2006 Moyens de faire respecter les droits de propriété intellectuelle, 2004-2006 IV. POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 Textiles et vêtements, 2005-2006 Industrie automobile, 2004-2006 Actifs du système financier, 2003-2006 Financement du secteur non financier national, 2005-2006 2 5 8 51 53 59 71 77 78 79 90 91 93 97 105 107 119 145 147 154 155 Chine WT/TPR/S/199 Page vii Page IV.5 IV.6 IV.7 IV.8 IV.9 IV.10 IV.11 Actifs des organismes bancaires, 2003-2006 Primes d'assurance, 2001-2006 Vue d'ensemble du marché boursier, 2000-2007 Statistiques relatives aux télécommunications, 2001-2006 Fournisseurs de services de télécommunication de base, 2005 Cabinets juridiques et bureaux de représentation, 2002-2007 Tourisme international de la Chine: recettes et dépenses 156 170 175 182 182 205 209 APPENDICE – TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 Exportations de marchandises, par groupe de produits, 2004-2007 Importations de marchandises, par groupe de produits, 2004-2007 Exportations de marchandises, par destination, 2004-2007 Importations de marchandises, par origine, 2004-2007 II. CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE AII.1 AII.2 AII.3 Principales lois et réglementations de la Chine liées au commerce, avril 2008 Principales notifications présentées au titre des Accords de l'OMC, au 12 février 2008 Participation au mécanisme de règlement des différends de l'OMC, mars 2008 III. POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE AIII.1 AIII.2 AIII.3 AIII.4 AIII.5 AIII.6 AIII.7 AIII.8 AIII.9 Droits d'entrée, 2007 Importations attribuées aux entreprises commerciales d'État, 2005-2007 Contingents d'exportation attribués aux entreprises commerciales d'État, 2005/06 Recettes fiscales attribuées aux différents niveaux de gouvernement: fiscalité centrale, locale et mixte, 2007 Zones économiques spéciales et autres, 2006 Législation relative à la concurrence, 2007 Participation de la Chine aux conventions sur les droits de propriété intellectuelle, 2007 Statistiques sur les brevets et les marques de fabrique ou de commerce, 2004-2006 Procédures en matière de droits de propriété intellectuelle devant les tribunaux, 2006 IV. POLITIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR AIV.1 AIV.2 AIV.3 AIV.4 Utilisation des contingents tarifaires, 2004-2006 Engagements sectoriels dans le cadre de l'AGCS Etablissements bancaires de Chine Prescriptions d'enregistrement et procédures à suivre pour offrir des services de transport maritime, 2008 221 222 223 224 225 231 235 237 238 239 241 242 243 244 245 246 247 249 257 258 Chine WT/TPR/S/199 Page ix OBSERVATIONS RECAPITULATIVES 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1. La poursuite de la libéralisation des échanges a continué de faire partie intégrante de la stratégie de réforme structurelle engagée depuis longtemps par la Chine, qui vise à établir une "économie de marché socialiste" capable de créer une croissance économique soutenue et de faciliter le recul de la pauvreté. Les réformes structurelles en cours, conjuguées à une croissance ininterrompue des exportations, se sont traduites par des taux de croissance du PIB supérieurs à 10% depuis l'examen précédent, réalisé en 2006. De ce fait, la Chine est la troisième puissance économique et la troisième nation commerçante au monde. Son PIB par habitant est passé de 1 490 dollars EU en 2004 à 2 017 dollars EU en 2006. Le nombre de personnes vivant avec moins d'un dollar par mois a été ramené aux alentours de 10%. L'augmentation rapide du PIB par habitant et la baisse du nombre de personnes pauvres démontrent clairement l'intérêt d'intégrer des politiques plus libérales en matière de commerce et d'investissement étranger dans les réformes macro-économiques et structurelles plus larges afin de favoriser le développement économique. 2. En 2007, la croissance réelle du PIB en Chine a été de 11,4%. Le taux de chômage urbain est tombé à 4,0%. Toutefois, l'inflation mesurée par l'indice des prix à la consommation, qui s'accélère depuis quelque temps, a atteint 7,1% en janvier 2008, en raison surtout de la hausse des prix des produits alimentaires. L'indice des prix à la consommation ne rend cependant pas entièrement compte de l'inflation, car il comporte certains prix qui sont contrôlés par l'État. L'investissement intérieur brut et l'épargne nationale brute ont représenté respectivement 44,9 et 54,4% du PIB en 2006. L'écart qui se creuse entre l'épargne et l'investissement se traduit par un excédent courant grandissant, qui est passé de 7,1% du PIB en 2005 à 11,0% en 2007. 3. Depuis le précédent examen, les réformes menées par la Chine dans les domaines du commerce et de l'investissement ont renforcé son intégration à l'économie mondiale. Le commerce des marchandises a représenté à lui seul environ 65% du PIB et 13% du commerce mondial en 2006. La Chine reste un destinataire majeur d'investissements étrangers directs (IED) (avec les transferts de technologie et de savoir-faire qui en découlent), dont l'essentiel va au secteur manufacturier. 4. Depuis l'examen précédent, la politique monétaire de la Chine est essentiellement guidée par la nécessité d'éponger l'excès de liquidités, de réduire la croissance du crédit et l'investissement et, ainsi, de tempérer la croissance économique. Outre la "stérilisation" des entrées de capitaux et la persuasion morale (système de directives d'encadrement du crédit dit de "window guidance"), les instruments de politique monétaire employés par la Banque populaire de Chine (BPC) durant la période considérée ont inclus le relèvement des taux d'intérêt et celui des coefficients de réserves imposés aux banques. Plus précisément, la BPC a relevé à sept reprises le taux de référence des prêts à un an (de 5,85% en avril 2006 à 7,47% en décembre 2007) et à onze reprises (depuis janvier 2007) le coefficient de réserves obligatoires. Toutefois, la possibilité pour la BPC d'utiliser efficacement les taux d'intérêt comme instrument de politique monétaire est relativement limitée en raison du régime de taux de change chinois (qui est désormais classé par le FMI comme régime de "parités glissantes"). 5. Avec des recettes qui ont augmenté plus vite que les dépenses depuis l'examen précédent, la Chine a renforcé sa position budgétaire. Le déficit budgétaire a été ramené de 1,3% du PIB en 2004 à 0,6% en 2007. La baisse continue du déficit budgétaire a ramené la dette publique de 17,5% du PIB en 2005 à 16,3% en 2006. WT/TPR/S/199 Page x Examen des politiques commerciales 6. En dépit de cette croissance rapide, l'économie chinoise est marquée par un certain nombre de déséquilibres. Il y a notamment un déséquilibre dans les sources de croissance de l'économie, qui est tirée beaucoup plus par les exportations et l'investissement que par la consommation, comme le montre l'excédent courant en augmentation. En outre, la répartition efficace des immenses investissements dans l'économie a été gênée, entre autres choses, par un marché financier sous-développé et par les incitations et autres formes d'assistance en faveur du secteur manufacturier. Parallèlement, le rythme de croissance du pays a exacerbé les problèmes environnementaux et creusé les inégalités de revenu, notamment entre les habitants des villes et ceux des campagnes. Pour remédier à certains de ces déséquilibres, le gouvernement a pris plusieurs initiatives qui, dans certains cas, comportent des mesures de politique commerciale (telles que des taxes et des taux d'abattement de la TVA réduits pour les exportations). Ces mesures tendent à décourager les exportations et à accroître l'offre intérieure des produits visés, faisant ainsi baisser leurs prix intérieurs, ce qui peut favoriser leur transformation en aval, sans nécessairement aider à améliorer l'environnement ou à réduire l'excédent courant. On peut donc s'interroger sur l'efficacité de ces mesures commerciales pour ce qui est de résoudre les problèmes de l'excédent courant et de l'environnement. 2) CADRE DE LA POLITIQUE MATIERE DE COMMERCE D'INVESTISSEMENT EN ET 7. Le but général de la politique commerciale chinoise, qui est resté inchangé depuis l'examen précédent, est d'accélérer l'ouverture de l'économie au monde extérieur, afin d'intégrer des technologies et des savoir-faire étrangers, de développer le commerce extérieur et de promouvoir un "développement économique sain". La Chine aspire à renforcer encore le système commercial multilatéral; dans le même temps, elle cherche plus intensivement à conclure des accords de libre-échange bilatéraux ou régionaux avec certains de ses partenaires commerciaux. 8. Continuant d'attacher une grande importance au système commercial multilatéral, la Chine a participé aux négociations dans le cadre du Programme de Doha pour le développement. Elle accorde au moins le traitement NPF à tous les Membres de l'OMC, sauf El Salvador et certains territoires des États membres des CE. Depuis 2006, elle a été partie à un différend comme plaignant et à neuf comme défendeur. 9. Durant la période considérée, deux accords de libre-échange sont entrés en vigueur (Chine-Chili le 1er octobre 2006 et Chine-Pakistan le 1er juillet 2007). L'Accord sur le commerce des services de la Zone de libre-échange Chine-ANASE est également entré en vigueur le 1er juillet 2007. Quatre autres accords sont en cours de négociation. 10. Bien que certains aspects de son régime de politique commerciale restent opaques, la Chine a continué de prendre des mesures pour rendre plus transparentes ses politiques, pratiques et mesures commerciales et liées au commerce. Depuis le précédent examen, réalisé en 2006, de nouvelles mesures telles que le Règlement sur l'information gouvernementale ouverte ont été prises afin de renforcer la transparence. Un Bureau national de prévention de la corruption a été établi le 13 septembre 2007. Depuis l'examen précédent, la Chine a adopté de nouvelles lois relatives au commerce, dont la Loi sur la propriété, la Loi sur l'impôt sur les bénéfices des entreprises, la Loi antimonopole et la Loi sur les faillites. 11. La Chine a pris récemment des initiatives en vue d'instaurer des règles du jeu égales pour tous les investisseurs, étrangers ou nationaux. Jusqu'à la fin de 2007, elle offrait aux entreprises à participation étrangère un traitement fiscal plus avantageux que le traitement national; depuis le 1er janvier 2008, un taux uniforme d'impôt sur les bénéfices de Chine WT/TPR/S/199 Page xi 25% est appliqué à toutes les entreprises (y compris les entreprises à participation étrangère), conformément à la Loi sur l'impôt sur les bénéfices des entreprises, hormis quelques exceptions telles que des taux inférieurs pour les investissements dans certains secteurs. Il semblerait que toutes les mesures d'incitation fiscale s'appliquent désormais de façon égale aux entreprises nationales et aux entreprises à participation étrangère. Plusieurs règles et règlements ont été adoptés ou modifiés afin de libéraliser encore l'investissement étranger direct et d'instaurer un climat des affaires plus réglementé et plus prévisible pour les investisseurs étrangers. mineure des recettes fiscales totales (3,3% en 2006). 3) 15. La Chine a adopté des mesures visant à harmoniser davantage ses normes nationales avec les normes internationales. Elle a notifié à l'OMC un certain nombre de mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) et d'obstacles techniques au commerce. Le régime SPS, qui comprend de nombreuses lois, reste complexe. En vertu de la Loi sur les marchés publics, des produits ne peuvent être achetés à l'étranger que dans des circonstances exceptionnelles; toutefois, en pratique, des marchés sont couramment passés avec des fournisseurs étrangers pour certains produits. La loi ne concerne pas les achats effectués par les entreprises publiques. La Chine a le statut d'observateur dans le cadre de l'Accord de l'OMC sur les marchés publics (AMP), et elle a présenté une demande d'accession à cet accord en décembre 2007. POLITIQUES COMMERCIALES MESURE ET PRATIQUES – ANALYSE PAR 12. Depuis le précédent examen, la Chine a continué pour l'essentiel à libéraliser progressivement son commerce et ses politiques liées au commerce. Néanmoins, les mesures commerciales et liées au commerce, tant à la frontière qu'au niveau intérieur, servent encore d'instruments pour la politique industrielle. 13. Les droits de douane restent l'un des principaux instruments de la politique commerciale chinoise. La moyenne globale des droits NPF appliqués était de 9,7% en 2007 (comme en 2005). La moyenne des taux NPF appliqués était de 15,3% pour les produits agricoles et de 8,8% pour les autres produits (également comme en 2005). Des taux préférentiels sont pratiqués conformément aux accords de libre-échange bilatéraux auxquels la Chine est partie; les moyennes tarifaires sont comprises entre 3,5 et 9,1%. En 2007, la Chine a appliqué unilatéralement des droits préférentiels à 37 PMA; les moyennes tarifaires étaient comprises entre 9,0 et 9,5% selon l'origine des produits. Les contingents tarifaires pour l'huile de soja, l'huile de palme et une partie de l'huile de colza ont été supprimés en 2006. Les recettes tarifaires représentent une part 14. La moyenne des droits NPF appliqués n'a guère changé, mais les obstacles non tarifaires ont été réduits; par exemple, le nombre de lignes tarifaires soumises à des prescriptions de licences d'importation automatiques a diminué. Le cadre institutionnel et procédural de la Chine pour les mesures contingentes est resté essentiellement inchangé. Entre le 1er janvier 2005 et le 30 juin 2007, la Chine a ouvert 39 enquêtes antidumping. Elle n'a pas pris de mesures compensatoires ni de mesures de sauvegarde depuis le précédent examen. 16. Le régime d'exportation déjà complexe de la Chine est devenu beaucoup plus restrictif. De multiples mesures, parmi lesquelles des taxes à l'exportation et la réduction des abattements de TVA pour les exportations ainsi que des prohibitions, des licences et des contingents, servent à restreindre, voire à prohiber, les exportations d'un nombre considérable et croissant de produits. Bien que certaines de ces restrictions soient appliquées pour satisfaire aux obligations internationales de la Chine, nombre d'entre elles visent, entre autres WT/TPR/S/199 Page xii choses, à limiter les exportations de produits qui utilisent de grandes quantités de ressources naturelles et d'énergie, ou à réduire l'important excédent commercial de la Chine afin d'atténuer les frictions commerciales. Par exemple, le nombre de lignes tarifaires soumises à des droits d'exportation intérimaires a presque doublé au cours des deux dernières années, les abattements de TVA à l'exportation ont été supprimés ou leurs taux réduits pour quelque 2 800 lignes tarifaires (positions à huit chiffres du SH) en juillet 2007, et le nombre de lignes tarifaires visées par des contingents d'exportation et des prescriptions en matière de licences a augmenté. 17. La Chine a continué d'utiliser divers moyens d'action pour orienter ses ressources vers certaines activités, afin notamment de promouvoir l'investissement dans les techniques de pointe, d'encourager l'innovation et de protéger l'environnement (par exemple, en réduisant la consommation d'énergie). Ces instruments comprennent des incitations fiscales, des avantages non fiscaux, des contrôles de prix et diverses formes d'"orientations", y compris des "politiques industrielles" par secteur. En avril 2006, la Chine a notifié à l'OMC les programmes de subventions du gouvernement central; il s'agissait de réductions et d'exonérations de l'impôt sur les bénéfices accordées aux entreprises situées dans certaines régions, exerçant certaines activités ou ayant des capitaux étrangers (entreprises à participation étrangère). 18. La réforme du secteur public, y compris celle des entreprises d'État, reste un important défi à relever. Les progrès accomplis récemment pour réformer les entreprises d'État, notamment en les réorganisant, en les transformant en sociétés commerciales et en les privatisant, ont permis d'améliorer leurs performances; en réduisant la participation de l'État ou en libérant des ressources détenues auparavant par l'État, la réforme a aussi contribué au développement du secteur privé (non public). Néanmoins, les Examen des politiques commerciales entreprises d'État jouent encore un rôle dominant dans l'économie (contribuant pour quelque 35% au PIB) et occupent des positions de monopole dans certains secteurs. Par contre, le secteur privé reste soumis à des contraintes, y compris pour l'accès au financement. Un important défi concernant les entreprises d'État est d'accroître leur productivité grâce à de nouvelles réformes; les sociétés privées opérant en Chine (notamment les entreprises à participation étrangère) sont, dans une large mesure, plus productives que les entreprises d'État. 19. Le gouvernement d'entreprise a été amélioré, non seulement grâce au développement du secteur privé et à la transformation des entreprises d'État en sociétés commerciales, mais aussi du fait de l'entrée en vigueur de la Loi sur les faillites, qui s'applique à toutes les entreprises (y compris les entreprises d'État) en Chine. En outre, les normes comptables chinoises ont été révisées pour être davantage harmonisées avec les pratiques internationales. Parallèlement, afin de favoriser la concurrence au sein de l'économie, une Loi antimonopole a été promulguée et doit entrer en vigueur le 1er août 2008. Elle vise tous les secteurs de l'économie, sauf certaines activités liées à l'agriculture. Toutefois, les détails de son application n'ont pas encore été élaborés. 20. L'un des principaux objectifs du onzième Plan quinquennal est d'assurer un rendement suffisant des investissements dans l'innovation, en protégeant les droits de propriété intellectuelle. En conséquence, la Chine révise actuellement plusieurs textes législatifs, parmi lesquels la Loi sur les brevets et la Loi sur les marques de fabrique ou de commerce, afin de ménager un juste équilibre entre la protection des droits de propriété intellectuelle (DPI) et la promotion de la concurrence. Les moyens de faire respecter les DPI ont été renforcés, mais on peut se demander si les amendes et les sanctions pénales sont suffisantes pour avoir un effet dissuasif. Chine 4) WT/TPR/S/199 Page xiii POLITIQUES COMMERCIALES ANALYSE PAR SECTEUR – 21. La réforme en cours du régime du commerce et de l'investissement continue de faire partie intégrante de la stratégie de réforme structurelle de la Chine. Après avoir concentré l'essentiel de ses efforts sur le secteur manufacturier, qui tend à avoir une forte intensité de capital, le gouvernement porte maintenant son attention sur les services (et, dans une moindre mesure, sur l'agriculture), caractérisés par une plus forte intensité de main-d'œuvre. S'il est suffisamment compétitif, le secteur des services est capable à long terme de créer des emplois pour l'excédent de main-d'œuvre qui se trouve actuellement dans les régions rurales. Les progrès ont été particulièrement remarquables dans le sous-secteur des services financiers (y compris l'activité bancaire), dont le développement est indispensable à l'établissement d'un marché des capitaux harmonieux, capable de contribuer à une meilleure affectation de l'investissement dans tous les secteurs de l'économie et d'améliorer ainsi la productivité et la croissance. 22. L'un des principaux changements concernant l'agriculture a été le passage d'une politique de taxation à une politique de soutien. La plupart des taxes agricoles ont été éliminées en 2006, et les agriculteurs bénéficient désormais d'un soutien financier (depuis 2004). Malgré cela, la contribution de l'agriculture au PIB a continué de baisser (de 13,4% en 2004 à 11,8% en 2006). Alors que l'agriculture représentait quelque 40% de l'emploi total en 2006, la productivité de la main-d'œuvre y était d'à peine le cinquième de ce qu'elle était dans le reste de l'économie, et elle conserve un excédent considérable de main-d'œuvre. De ce fait, le revenu rural moyen a continué de baisser par rapport à la moyenne en milieu urbain, ce qui a encore creusé l'écart entre le niveau de vie des campagnes et celui des villes. Les autorités sont tout à fait conscientes de la nécessité de développer davantage les régions rurales, d'accroître la productivité dans le secteur agricole et d'améliorer le bien-être des agriculteurs. C'est dans ce contexte que s'est poursuivi le processus de réforme rurale conformément au onzième Plan quinquennal (2006-2010), grâce à la mise en œuvre d'une série de mesures destinées à augmenter la productivité, y compris la modernisation des infrastructures, la mécanisation de la production et l'amélioration de la formation destinée aux agriculteurs. Le Plan encourage également la mobilité de la main-d'œuvre rurale et réaffirme l'intention du gouvernement de continuer d'accroître le soutien accordé à l'agriculture par le biais de transferts directs et de subventions. 23. La politique agricole vise traditionnellement à garantir une offre adéquate de produits alimentaires à des prix stables. Pour atteindre cet objectif, des restrictions en matière d'achat, de distribution et de commercialisation sont appliquées en plus des mesures telles que le contrôle des prix et les restrictions à l'importation et à l'exportation. La moyenne des tarifs NPF appliqués aux produits agricoles (définition de l'OMC) est demeurée inchangée à 15,3% pendant la période 2005-2007. Les contingents tarifaires qui s'appliquaient à certaines huiles alimentaires ont été éliminés, mais ceux qui visaient certaines céréales, le sucre, les engrais minéraux et chimiques, la laine et le coton ont été maintenus. La Chine continue à utiliser le commerce d'État pour gérer les échanges de certains produits. Malgré la libéralisation, la gestion directe demeure un important instrument de la politique chinoise. En particulier, les prix intérieurs de certains produits font l'objet de contrôles, principalement pour maintenir la stabilité de l'approvisionnement et des prix. En outre, pour parvenir à un degré élevé d'autosuffisance en ce qui concerne les céréales, et donc à la sécurité alimentaire, le gouvernement contrôle jusqu'à un certain point les achats de céréales. 24. Depuis le précédent examen, la Chine n'a pas apporté de changement majeur à sa politique énergétique, qui continue d'être WT/TPR/S/199 Page xiv caractérisée par un niveau élevé de propriété étatique, de réglementation et de limitation de la concurrence. Elle est le deuxième consommateur d'énergie au monde. Elle est aussi le deuxième grand émetteur de gaz à effet de serre, principalement en raison de sa consommation de charbon, qui continue de représenter quelque 70% de sa production énergétique, et du nombre croissant d'automobiles en circulation. Sa croissance rapide et la forte intensité énergétique qui caractérise son économie exercent également une pression considérable à la hausse sur la demande mondiale d'énergie, particulièrement le pétrole, et donc sur les prix de l'énergie. Si cette forte intensité énergétique s'explique en partie par la part qu'occupe l'industrie (qui a tendance à consommer relativement beaucoup d'énergie) dans le PIB, elle est aussi indéniablement due au mécanisme de fixation des prix qui n'est pas suffisamment axé sur le marché et maintient des prix artificiellement bas pour le pétrole, le charbon, l'électricité et le gaz naturel, avec comme conséquence un gaspillage d'énergie préjudiciable à l'environnement. C'est la raison pour laquelle un des objectifs clés du onzième Plan quinquennal est de réduire de 20% l'intensité énergétique d'ici à 2010. La politique énergétique de la Chine vise aussi à l'autosuffisance en autorisant les importations d'énergie primaire pour compléter l'approvisionnement intérieur et en encourageant les entreprises d'État à investir dans les pays riches en ressources énergétiques et, plus récemment, en créant des réserves stratégiques de pétrole destinées à stabiliser l'approvisionnement et les prix intérieurs. Les marchés de produits énergétiques de la Chine en sont à différents stades de réforme. Même si, de manière générale, le gouvernement a adopté une politique économique plus libérale, il considère l'énergie comme un produit stratégique et a donc adopté une approche progressive pour réformer ce secteur. De ce fait, les consommateurs restent isolés des marchés mondiaux, tandis que des restrictions commerciales et des obstacles réglementaires protègent les producteurs nationaux de la concurrence internationale. L'avenir dira si Examen des politiques commerciales une telle approche progressive suffira pour relever les défis auxquels fait face le secteur énergétique, particulièrement la compatibilité entre les besoins d'énergie élevés et en croissance rapide et la protection de l'environnement. 25. Ayant bénéficié d'un niveau de libéralisation plus élevé que les autres secteurs de l'économie, le secteur manufacturier, en particulier les entreprises à participation étrangère et leurs exportations, est le principal moteur de l'industrialisation de la Chine et de sa croissance économique rapide des dernières années. Ce secteur a représenté 92,4% des exportations de marchandises en 2006; il est également la source d'une grande partie du trafic de perfectionnement, qui est dominé par les entreprises à participation étrangère. Par rapport aux autres pays en développement, les droits de douane applicables aux produits manufacturés sont faibles, la moyenne simple des droits NPF appliqués étant de 9,7% en 2007 (9,8% en 2005). Néanmoins, la répartition des investissements intérieurs massifs réalisés a été faussée entre autres choses par des incitations et d'autres formes d'assistance accordées en grande partie au secteur manufacturier (plutôt qu'à ceux des services ou de l'agriculture), ce qui a favorisé les entreprises à participation étrangère par rapport aux entreprises privées nationales. Une série d'autres mesures reste également en place afin de contrôler les approvisionnements intérieurs pour les industries clés et de faciliter ou gérer leur croissance, bien que les secteurs soumis à l'intervention des pouvoirs publics (par exemple celui de l'automobile) aient été jugés moins efficaces que ceux où cette intervention est moindre (par exemple la fabrication d'ordinateurs). Ainsi, les taux d'abattement de la TVA ont été ajustés durant la période considérée afin, entre autres choses, de réduire les exportations de certains produits; de ce fait, les prix intérieurs de ces produits ont tendance à être plus bas que ce ne serait le cas autrement, ce qui peut faciliter leur transformation en aval. Dans le même temps, les taux d'abattement sur certains autres produits ont été augmentés. De plus, l'État Chine "oriente" les investissements vers certains secteurs ou activités ou les détourne de certains autres. Par exemple, il a recours à diverses mesures ou pratiques (y compris des "directives" aux banques en ce qui concerne le financement) pour décourager l'investissement dans les secteurs qui sont contraires à sa politique, y compris les "investissements tous azimuts" dans les industries "polluantes et fortes consommatrices d'énergie" telles que celles du coke, du carbure de calcium et des alliages de fer, ou dans les secteurs où les capacités de production sont jugées excessives. 26. Bien que l'intention du gouvernement soit d'ouvrir davantage le secteur des services à l'investissement privé et à la participation étrangère de manière à stimuler la croissance et à diversifier l'emploi hors du secteur de l'agriculture, le rythme de libéralisation a été plus lent que dans le secteur manufacturier. De ce fait, la plupart des secteurs de services sont toujours assujettis à un degré élevé de contrôle étatique, et la concurrence y est donc insuffisante. 27. Le marché des capitaux demeure très dépendant du système bancaire, qui est encore sous-développé et relativement inefficace. Le manque d'accès au financement externe par le biais du marché des capitaux s'est traduit par une forte dépendance des entreprises privées nationales à l'égard des bénéfices non distribués (ou du financement par la famille ou les amis). C'est dans ce contexte que s'est poursuivie la réforme de l'activité bancaire, y compris l'introduction, en décembre 2006, d'une nouvelle réglementation autorisant les banques financées par des capitaux étrangers à offrir sans restriction géographique des services en RMB aux ressortissants chinois. Toutefois, des prescriptions sévères en matière de qualification s'appliquent toujours aux banques financées par des capitaux étrangers; elles comprennent un actif minimum élevé pour les actionnaires uniques ou majoritaires, un minimum élevé de capital versé, des restrictions à la fourniture de services de carte de crédit, et des restrictions du champ WT/TPR/S/199 Page xv d'activité des succursales de banques étrangères. Le marché boursier s'est développé rapidement durant la période considérée, favorisé par plusieurs réformes. Par exemple, les investisseurs institutionnels ont été autorisés à jouer un rôle croissant, grâce à l'augmentation des quotas attribués aux investisseurs institutionnels étrangers qualifiés, à l'encouragement au développement des fonds d'investissement et à la participation des compagnies d'assurance et des fonds de sécurité sociale. L'investissement étranger est limité à 33% pour les maisons de titres constituées en coentreprise et à 49% pour les sociétés de gestion de fonds constituées en coentreprise. Des restrictions à la participation étrangère subsistent également dans le secteur des assurances, où les compagnies étrangères ne sont pas autorisées à posséder une participation (directe ou indirecte) supérieure à 50% du capital dans les coentreprises sino-étrangères qui font de l'assurance-vie. D'autres prescriptions réglementaires ajoutent à la difficulté d'accroître la présence étrangère, telles que des restrictions géographiques à l'exercice des activités. 28. Depuis 2006, la Chine a promulgué divers règlements et règles concernant les télécommunications, afin par exemple de clarifier les prescriptions en matière de licences pour les investissements étrangers dans les entreprises de télécommunications à valeur ajoutée, ou d'obliger les fournisseurs étrangers de services de courrier électronique à obtenir une autorisation ou à se faire enregistrer avant de fournir effectivement le service. Les prix ont été considérablement libéralisés, hormis quelques éléments tels que les redevances de location mensuelles et les appels téléphoniques locaux, et il existe des limitations à la participation étrangère. 29. Des limitations à la participation étrangère subsistent dans les secteurs des transports maritimes et aériens, des services juridiques et comptables, du tourisme et des services postaux. Le 29 janvier 2007, date de création officielle de la Société chinoise des postes, a représenté une étape importante dans WT/TPR/S/199 Page xvi la réforme du système postal chinois en formalisant la séparation officielle entre les activités commerciales et les fonctions administratives du Bureau de poste d'État. 5) PERSPECTIVES 30. Avec le rythme soutenu qui s'est maintenu durant le second semestre de 2007, le taux de croissance de la Chine pour 2007 était estimé à 11,4%, soit plus que le taux moyen de la période 2003-2006. En conséquence, l'objectif du doublement du PIB par habitant en 2010 par rapport à 2000 fixé dans le onzième Plan quinquennal semblerait réalisable. De plus, grâce à d'abondantes ressources humaines, à un taux d'investissement élevé dans le capital physique, et humain dans une moindre mesure, à une forte progression de la productivité du travail et à une économie de plus en plus fondée sur les lois du marché, ouverte au commerce international et à l'investissement étranger (et aux technologies qui y sont associées), la Chine a les moyens de maintenir une croissance rapide dans un avenir prévisible, mais à un rythme un peu plus lent, car son économie arrive à maturité et sa population active commence à décroître (notamment en raison de la politique de l'enfant unique). Pour y parvenir, elle doit cependant continuer de relever un certain nombre de défis économiques et sociaux importants, parmi lesquels divers déséquilibres économiques, qui pourraient compromettre la stabilité de l'économie et, par suite, l'avènement d'une "société harmonieuse". 31. Il y a tout d'abord l'aggravation des disparités de revenus entre les régions ainsi qu'entre zones rurales et zones urbaines, qui s'explique avant tout par les différences de salaires dues aux écarts de productivité du travail. S'y rattache la nécessité de faciliter le déplacement de la main-d'œuvre excédentaire d'une agriculture relativement peu productive vers d'autres activités, notamment les services, qui font généralement appel à moins de main-d'œuvre que le secteur manufacturier. De plus, avec le ralentissement de Examen des politiques commerciales l'accroissement de la population active, le progrès technologique revêtira une importance plus grande comme source de croissance économique et d'amélioration de la productivité, de sorte que la Chine doit maintenir son objectif d'accroissement substantiel des dépenses de R-D en pourcentage du PIB (et améliorer la protection de la propriété intellectuelle). Elle doit aussi persévérer dans ses plans d'accroissement des dépenses publiques en faveur des services sociaux comme la santé et l'éducation, et donc du capital humain, ainsi que des retraites de base, ce qui permettrait peut-être à la population de réduire son épargne de précaution et donc de consommer davantage. Avec ces mesures et d'autres visant à accroître la consommation, non seulement la croissance serait moins tributaire des exportations et, partant, moins vulnérable face au ralentissement des économies étrangères, mais l'écart se réduirait entre l'épargne nationale et l'investissement intérieur brut, ce qui contribuerait à éponger l'important excédent courant. Un autre moyen de réduire la forte propension de la Chine à épargner serait de canaliser l'épargne vers les investissements les plus rentables, améliorant ainsi la productivité du capital dans l'ensemble de l'économie; pour cela, il faut continuer à réformer le marché des capitaux afin de le rendre plus efficace (et d'améliorer la transmission, donc le fonctionnement, de la politique monétaire). De plus, les entraves empêchant une répartition efficace des terres, de l'énergie, de l'eau et des autres ressources naturelles, tel le contrôle des prix, doivent être progressivement supprimées; cette mesure aiderait à protéger l'environnement, surtout si elle est complétée par des instruments fiscaux et non fiscaux fondés sur le marché, reposant par exemple sur le principe du "pollueur payeur", pour corriger les dysfonctionnements du marché. Il y a aussi le défi des réformes qui devraient rendre le régime fiscal (et en particulier la TVA et l'impôt sur les bénéfices des entreprises) plus neutre par rapport aux décisions économiques, afin de mobiliser suffisamment de recettes selon des modalités administrativement simples et équitables pour répondre aux Chine besoins de développement du pays, y compris les dépenses susmentionnées, tout en réduisant au minimum les effets de distorsion qui en résulteraient sur la répartition intérieure des ressources et les échanges. 32. Les autorités n'ont pas communiqué de prévisions de croissance économique pour 2008, mais la Banque mondiale envisage un tassement à 9,6% en raison des perspectives de décélération des exportations et de ralentissement de la conjoncture mondiale. Ce fléchissement rapprocherait le taux de croissance de l'objectif de 8% fixé par le gouvernement, ce que les politiques macro-économiques, et notamment la politique monétaire, se sont montrées incapables de faire jusqu'à présent. Il pourrait réduire la pression inflationniste et contribuer au rééquilibrage de l'économie. Dans l'immédiat, cependant, la question de savoir si la politique monétaire est capable de lutter contre WT/TPR/S/199 Page xvii l'inflation grandissante reste posée. À cet égard, un régime des changes plus souple permettrait à la Chine de mener une politique monétaire plus indépendante et mieux à même d'assurer un taux d'inflation faible et stable, et contribuerait de ce fait à créer un environnement macro-économique plus favorable à une croissance économique vigoureuse et durable. Un taux de change plus souple et, partant, une politique monétaire plus indépendante compléteraient les réformes structurelles, notamment celles qui concernent le marché des capitaux, et éviteraient le recours au contrôle des prix et à d'autres mesures non fondées sur le marché pour maîtriser l'inflation. Certains signes montrent que le régime des changes de la Chine s'est assoupli récemment; en janvier 2008, le renminbi s'est apprécié de près de 1,6% par rapport au dollar EU, soit la hausse mensuelle la plus importante depuis la réforme du régime des changes en juillet 2005.