Paramètres sémantiques - Emolex Le lexique des émotions dans 5

CR réunion Cologne 22/23 mars 2011
Mardi 22 mars
9h30 à 13h45, 14h45 à 19h, Philosophikum de l’université de Cologne
Peter Blumenthal, Valeriano Bellosta von Colbe, Sascha Diwersy, Vannina Goossens,
Francis Grossmann, Anke Grutschus, Beate Kern, Elena Melnikova , Iva Novakova, Dirk
Siepmann
1. Grille sémantique
Dimension manifestation
Réorganisation de la dimension dont les valeurs ne sont pas vraiment logiques.
- Suppression de la valeur « sur le visage », qui est comprise dans « physique actif » ou
« physique passif ».
- Introduction d’une valeur « manifestation verbale » qui permetra, en se basant sur
la syntaxe, de distinguer hurler de peur (manifestation verbale) de hurler sa peur
(verbalisation) et donc d’obtenir deux logs différents. Nous testerons tout de même
si cela n’introduit : 1/ pas trop de bruit ou silence avec l’introduction du critère
syntaxique ; 2/ pas trop de difficultés à distinguer sémantiquement.
- Introduction d’une valeur pour noter quand la manifestation est visée depuis
un point de vue extérieur. Ex : deviner la joie qui traduit une évaluation extérieure.
Cette valeur sera nommée « externe » pour pouvoir la recouper avec les évaluatifs
polaires.
-
- Suppression de la valeur « effet subi ». Les collocatifs de type saisi de peur sont
classés dans l’aspect.
Manifestations
Physique active
Sauter de joie, manifester sa surprise,
sourire de contentement
Physique subie
Trembler de peur, défaillir de joie, blêmir
d’horreur
Verbale
Hurler de joie, s’étouffer de colère,
muet de surprise
Externe
Remarquer l’étonnement, deviner la
surprise
Dimension expérienciation
Nécessité d’ajouter une dimension pour les collocatifs exprimant le fait que l’on ressente
une émotion en dehors des autres paramètres : ressentir, éprouver, un sentiment de
D’autres collocatifs fréquents ne trouvent pas non plus de place satisfaisante dans la grille
actuelle. C’est le cas des collocatifs de type cloués de peur, saisi d’effroi, assommé par la
stupeur dont la place était dans « manifestation/effet subi ». Cependant ils ne
véhiculent pas de manifestation, mais bien le fait que l’expérienceur n’a pas de prise sur
le sentiment. C’est également le cas de collocatifs comme vouer de la haine, tenir en
méprisqui sont fréquents et important pour les interpersonnels. Ils expriment à l’inverse
une part de choix dans le fait d’éprouver le sentiment.
Propositions :
- Ajout d’une dimension expérienciation
- 3 valeurs possibles : « neutre/présence » (ressentir de la joie), « neutre/absence »
(simuler la surprise), « effet subi » (cloué de peur), « volition » (tenir en haine).
Décisions :
- ajout de la dimension expérienciation
- 4 valeurs possibles : présence/neutre, présence/valeur sémantique ajoutée,
absence/neutre, absence/valeur sémantique ajoutée
Discussions :
- la dimension expérienciation pose beaucoup de problèmes. Il est difficile de la
placer au même niveau que l’aspect. Nous avons évoqué la possibilité de fondre
ces deux catégories, mais cela aurait obligé à faire trop de sous-catégories et par
là perdre en lisibilité.
- Discussion de la place de l’aspect étatique (un état de panique) : pas de place
actuellement dans la grille. On ne peut pas les classer avec un sentiment de car il y
a une valeur aspectuelle dans état qu’il n’y a pas dans sentiment. On ne peut pas
non plus rajouter une catégorie « statique » dans l’aspect au côté de « ponctuel »
car ponctuel s’oppose à duratif et statique s’oppose à dynamique. On garde donc
le statique dans le duratif.
- La dimension « volition » proposée (tenir en, vouer) relève plus de la différence
stylistique et peut être actualisée en contexte. De plus elle n’est peut-être pas
présente dans toutes les langues. On la supprime et on considère que ces
collocatifs véhiculent une « valeur sémantique ajoutée » par rapport à
ressentir/éprouver.
- Garder en tête la distinction entre présence assertée et supposée.
- Chercher des tests permettant d’opérationnaliser le classement sémantique, trop
basé sur l’intuition actuellement.
Expérienciation
Présence/Neutre
Ressentir/éprouver de la tristesse, être en
colère, un sentiment de honte
Présence/VSA
Tenir en haine, vouer du mépris,
Absence/Neutre
Ignorer la peur
Absence/VSA
?
Dimension Contrôle
La dimension est à réorganiser car les valeurs ne s’opposent pas.
Suppression de la valeur « échec de contrôle » qui a été utilisé pour coder des
collocations qui traduisent véritablement un contrôle (ex : se laisser submerger par la
peur).
Contrôle
Ravaler sa honte, accepter son chagrin,
dominer sa peur
Dissimuler sa joie, laisser éclater son
bonheur
Dimension intensité
Cette dimension présente peu d’intérêt du point de vue typologique avec ses valeurs
« faible/forte/existence/neutre ». Il est cependant difficile de raffiner plus l’analyse.
Suppression des valeurs valeurs « existence/neutre » et « nulle » comme vu à la visio.
- On garde les valeurs forte et faible
- On a dans la dimension aspect les valeurs « phasique/croissance graduelle » et
« phasique/décroissance graduelle » qui relèvent autant de l’aspect que de
l’intensité. On formalisera ces deux valeurs de manière à pouvoir les prendre en
compte dans les deux dimensions (intensité et aspect) car croissance graduelle =
vers intensité forte et décroissance graduelle = vers intensité faible.
Intensité
Très énervé, mourir de peur, une colère
immense
Un peu fâché, légèrement surpris
Dimension causativité
Il est nécessaire d’harmoniser les dimensions causativité et aspect qui ont des valeurs
communes.
Réunion des valeurs « phasique » et « intensifiante » pour être cohérents avec la
structuration de la dimension aspect.
la valeur « neutre » regroupe également les cas où la valeur aspectuelle dépend
du contexte (p. ex. faire peur > duratif ou inchoatif selon les contextes) et l’itératif
dans le cas du russe
les cas comme causer, provoquer, susciter seront classés comme « causativité :
phasique/inchoatif »
- On considère que, par exemple pour le russe, la dimension causativité peut
prendre toutes les valeurs présentes dans la dimension aspect.
- On formalise plus rigoureusement la dénomination des intensifiants pour les prendre
en compte dans l’aspect, l’intensité et la causativité : croissance graduelle =
intensité forte décroissance graduelle = intensité faible.
Causativité
Faire peur, donner de la joie
Eveiller la crainte, faire naître la peur,
causer/provoquer/susciter la surprise
Attiser la haine, aviver la colère
Calmer les craintes, apaiser la colère
Endiguer la rage, chasser la peur,
dissiper les craintes
Dimension verbalisation
On renomme la valeur « émotive/communicative » en « émotive » pour plus de
clarté dans l’intitulé comme vu à la visio.
Verbalisation
Hurler sa peur, clamer son désespoir,
crier sa joie
Avouer ses craintes, raconter son
chagrin
Dimension polarité
Nécessité d’affiner l’analyse et notamment de distinguer les vrais polaires des
axiologiques.
Propositions : distinguer 3 types de polarité
- type standard valeurs agréable/désagréable. Ex : désespoir affreux, savourer son
bonheur (le caractère agréable ou désagréable de l'affect éprouvé par
l'expérienceur).
- type modalisé (ou axiologique) valeurs positive/négative. Ex : admiration exagérée,
joie stupide (le point de vue du locuteur sur l'affect).
- type interpersonnel valeurs positive ou négative. Ex : mépris condescendant, tenir
quelqu’un en estime, vouer de l'admiration (le caractère positif ou négatif de
l'objet de l'affect. Ne porte pas sur l'expérienceur).
Décisions :
- On oppose les polaires du point de vue du jugement : si celui-ci est produit par
l’expérienceur ou par le locuteur.
- Standard sera donc égal à interne et modalisé à externe.
- Ces deux valeurs peuvent être soit positives, soit négatives, ce qui peut permettre
de les regrouper.
- La valeur interpersonnelle pose problème. Tenir/vouer de la haine ne relèvent pas
vraiment de la polarité mais plutôt de expérinciation/présence/vsa. Mépris
condescendant marque un jugement externe et peut donc être rangé dans les
deux valeurs proposées.
Polarité
Joie délicieuse,
Affreuse tristesse
?
Joie idiote, nostalgie excessive, mépris
condescendant
Dimension aspect
- Réunion des dimensions aspect et phasique en une seule dimension.
- Les sous-valeurs de la valeur « phasique » sont séparées de la valeur par un / ou
autre symbole à décider, l’important étant qu’il soit non-ambigu.
- il manquait la valeur « statique/état », c'est pourquoi « non-ponctuel » regroupera
« statique/état » ainsi que « duratif ».
- Réintégration de la sous-valeur « itératif » dans les valeurs « ponctuel » et « non-
ponctuel» notamment devant leur importance dans la langue russe.
- « phasique/croissance graduelle » et « phasique/décroissance graduelle » sont
gardés comme valeurs de la dimension « aspect » sous la condition de les
renommer : les étiquettes « phasique/intensité forte » et « phasique/intensité faible »
reflètent mieux le lien avec la dimension intensité et répondent au besoin de
trouver des dénominations plus systématiques et reconnaissables pour l’ordinateur.
Aspect
Instant de stupeur, cloué de peur, saisi
de stupeur
Il s’étonna de nouveau, Il s’étonne
parfois
Nager dans le bonheur, état de tristesse
Il s’étonnait souvent, toujours
Commencer à être triste
Il continuait de s’étonner
La panique augmente
La tristesse s’adoucit
Cesser d’avoir peur
Autres points à traiter
Collocatifs véhiculant deux valeurs en fonction du contexte
Ces collocatifs sont fréquents, notamment lorsqu’ils sont associés avec une négation. Ex :
trop ou pas trop qui véhiculent la dimension intensité et les valeurs soit « faible » soit
« forte », ou bien cesser ou ne pas cesser qui véhiculent la dimension aspect et les valeurs
soit « terminatif » soit « continuatif ». L’aspect grammatical en français pose également ce
type de problème. Ex : Il s’étonnait (duratif) vs Il s’étonna (ponctuel). Est-ce qu’on va les
prendre en compte.
Il faut trancher sur la manière de les traiter :
- L’idéal serait d’extraire des collocatifs complexes (trop = 1 ligne & 1 log, pas trop =
1 ligne & 1 log). Est-ce vraiment inenvisageable ? Ce serait également important
pour des collocations de type un désespoir sans bornes où il faudrait pouvoir relever
sans bornes comme un bloc.
- Sinon on peut décider de prendre en compte uniquement le sens du collocatif,
sans prendre en compte le contexte (ex : trop = intensité forte). Le codage serait
cohérent entre les différentes langues mais le choix est un peu radical.
- On peut enfin décider de tenir compte du contexte et dans ce cas fixer un seuil à
partir duquel on bascule d’une valeur à l’autre. Cela restera forcément un peu
subjectif car nous n’aurons pas la possibilité de regarder toutes les occurrences.
Pour les deux dernières solutions on pourrait garder une trace de l’existence de ces
contextes multiples dans une autre colonne, de manière suffisamment formalisée pour
permettre des requêtes à l’aide d’expressions régulières.
Décisions :
- L’extraction de pivots complexes pose vraiment des problèmes.
- On choisit donc de mettre la catégorie correspondant au collocatif sans la
négation (cesser = terminatif, trop = fort) sauf si tous les cas ont la négation. Dans
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