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BARBIER NICOLAS 1998
FICHE DE LECTURE
ENTREPRISE FRANCE
MADE IN FRANCE / 2
Benjamin CORIAT & Dominique TADDEI
Le livre de poche
Librairie Générale Française, 1993.
- D.E.S.S. CONTROLE DE GESTION -
- I.A.E. DE NANTES -
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SOMMAIRE
INTRODUCTION p. 1
PARTIE I : MACROECONOMIE, GLOBALISATION ET COMPETITIVITE p. 2
PARTIE II : ORGANISATION, PRODUCTION ET POLITIQUE INDUSTRIELLE p. 4
PARTIE III : ANALYSES SECTORIELLES p. 7
CONCLUSION p.10
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INTRODUCTION
Entreprise France s'inscrit dans le cadre d'une mission réalisée par Benjamin CORIAT ET
Dominique TADDEI en 1991-1992 à la demande du ministère de l'Industrie et du Commerce
extérieur et du Commissariat général au plan. Cette mission a fait l'objet d'un livre, Made In France
: L'industrie française dans la compétition mondiale.
Made in France reprend le concept de Made in América, ouvrage américain publié en 1989 et
qui rapportent les recherches et recommandations de seize professeurs du Massachussetts Institute
of Technology concernant les difficultés éprouvées par la société américaine. Made in France est le
résultat d'une étude visant donc à retrouver les voies de la prospérité en analysant l'industrie
française et les moyens de permettre les progrès de sa compétitivité.
Entreprise France est le complément de Made in France. Il regroupe les principales contributions
écrites dont ont néficié B. CORIAT et D.TADDEI lors de cette mission. Cet ouvrage est donc
l'oeuvre de différents experts français et étrangers, chercheurs pour la plupart dans des universités
ou des organismes économiques.
Ces contributions peuvent être scindées en trois parties. Tout d'abord, les premières
contributions permettent de situer le contexte macro-économique dans lequel évolue l'économie
française à l'heure actuelle. Dans cet environnement, il s'agit dans un deuxième temps de définir
quelles sont les voies à suivre dans le secteur industriel français. Enfin l'analyse des différents
secteurs industriels français nous permettra d'établir un diagnostic et de faire des recommandations
pour l'avenir.
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PARTIE I :
MACRO-ECONOMIE, GLOBALISATION ET COMPETITIVITE
Avant tout, il convient de resituer le contexte dans lequel l'industrie française évolue
aujourd'hui.
I : Contraintes et gains de la désinflation compétitive
L'économie française a connu une importante mutation dans les années 80 à la suite des deux
chocs pétroliers. Ceci marque le passage d'une politique de dévaluation compétitive à une politique
de désinflation compétitive.
La désinflation compétitive est basée sur la rigueur salariale (désindexation des salaires sur les
prix) qui doit permettre à terme, via un accroissement de la compétitivité et donc une augmentation
de la demande des produits nationaux, une baisse du chômage. Cette politique a permis de juguler
l'inflation et de bénéficier d'une monnaie forte mais n'a pas permis le retour au plein emploi.
Même si la désinflation compétitive a permis d'améliorer la compétitivé-prix de l'industrie
française grâce notamment à des coûts salariaux faibles, ceci n'est pas suffisant pour assurer la
compétitivité à long terme des entreprises françaises. Elles doivent donc améliorer leur
compétitivité-prix mais doivent aussi tirer partie de la compétitivité hors-prix. En effet, divers
critères (la qualité, le SAV, le délai de livraison...) sont aussi des facteurs de compétitivité. Dans ce
domaine, l'industrie française a d'ailleurs connu un certain nombre de succès sur les marchés
internationaux ( biens de luxe, produits de défense, trains à grande vitesse, installations nucléaires).
De plus, la désinflation compétitive est une politique non coopérative qui consiste notamment à
exporter son chômage vers ses partenaires. Dans le cadre du marché européen, le risque de ce type
de politique est de faire de l'Europe une zone de faible inflation et de fort chômage. Il faut donc que
les pays de la zone européenne s'accordent pour appliquer des politiques coopératives, stimulant
l'investissement et la croissance au sein de la Communauté. Mais, plus largement, il faut tenir
compte du contexte international.
II- L'industrie mondiale à l'horizon 2000
Au niveau mondial, on peut faire ressortir un certain nombre de tendances qui conditionneront
l'industrie dans les années à venir.
Tout d'abord, l'économie mondiale sera handicapée par une croissance médiocre, fortement
dépendante de l'Occident. En effet, l'économie de chaque pays s'intègre de plus en plus dans une
vision globale, où l'internationalisation des entreprises sera une autre tendance. Pour cela, les
entreprises ont recours à deux possibilités, soit l'exportation, soit la délocalisation. Dans ce cadre
international, on assistera aussi à une modification de l'importance des différentes zones
géographiques. En effet, les pays les plus anciennement industrialisés, à savoir l'Amérique du nord
et l'Europe de l'ouest, perdront des parts dans la localisation de la production mondiale au profit des
pays d'Asie et notamment au profit de l'Asie développée.
Cependant, cette évolution sera différente selon les branches. Si on regarde plus attentivement,
on s'aperçoit que la montée de l'Asie développée sera particulièrement forte dans le domaine de
l'électronique, matériel électrique et véhicules automobiles tandis que le secteur du textile, du bois-
papier-divers et la métallurgie de base constitueront plutôt des axes de percée pour les pays en voie
de développement. Enfin, dans la mécanique, la chimie et les matériaux de construction, l'Europe de
l'ouest devrait conserver ses positions. A noter que toutes les branches ne connaîtront pas la même
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croissance, la part de l'électronique et de la chimie continueront à augmenter tandis que le secteur du
textile et de la métallurgie de base régressera.
Pour pallier au déclin industriel des Etats-Unis, deux scénarios peuvent être envisagés : soit une
réaction protectionniste de la part des Etats-Unis qui entraînerait une réduction du commerce
international touchant tous les pays ; soit une politique d'intégration économique entre les nations,
impliquant un apport de capitaux aux pays du sud et de l'est et qui permettrait un redressement du
commerce international et de la production mondiale bénéficiant à tous les pays. Toutes ces
évolutions se dérouleront de plus dans le cadre d'une globalisation de l'économie.
III- Globalisation, attractivité et politique industrielle
L'analyse du secteur industriel ne peut se faire que dans le cadre de l'économie mondiale. Il faut
donc au préalable analyser quelles sont les caractéristiques du système de l'économie mondiale. Ces
caractéristiques se définissent sur la base d'un phénomène marquant de ces dernières années : la
globalisation de l'économie.
Les spécificités de la globalisation par rapport à la mondialisation sont la polarisation
géographique, l'exacerbation de la concurrence, et le primat des stratégies financières sur les
stratégies productives. Ces spécificités sont toutes trois liées entre elles. En effet, la polarisation
géographique des investissements directs étrangers vers les marchés les plus attractifs, à savoir les
Etats-Unis et le marceuropéen contribuent à une exacerbation de la concurrence entre les firmes
multinationales de plus en plus nombreuses et qui veulent toutes avoir accès aux mêmes marchés.
Afin d'y accéder, la stratégie financière a pris le pas sur la stratégie productive. Les entreprises ont
acheté à tout va sans se soucier de la rentabilité économique des investissements, ce qui présage de
nouvelles restructurations.
La globalisation induit une nouvelle donne de l'économie mondiale et de la compétitivité. Tout
d'abord, elle exige d'apprécier la compétitivité nationale de façon nouvelle. Plus que les soldes
extérieurs, ce sont les parts du marché mondial contrôlés par les opérateurs nationaux qui comptent.
De plus, au niveau des firmes, les stratégies de globalisation permettent de renforcer leur
compétitivité : la compétitivité prix par le choix d'implantations minimisant les coûts de production
et la compétitivité hors-prix en favorisant la différenciation des produits et l'adaptation de la
demande aux consommateurs sur les différents marchés.
La globalisation entraîne aussi un changement de politique au niveau des états, l'objectif n'étant
plus de contrôler les activités des firmes étrangères mais de les attirer. Le pari de la nouvelle
politique industrielle consiste à miser sur l'arrivée d'investissements étrangers pour combler
éventuellement les vides laissés par les firmes nationales qui ont délocalisé certaines de leurs
activités. Cette politique d'attractivité que doit mener un pays a pour objectif de renforcer les
conditions qui favorisent au mieux les décisions d'investissement sur un espace donné.
Cependant, les états ne peuvent plus favoriser les investissements étrangers par le biais de
détaxations fiscales ou de subventions sous peine d'être accusés de mesures déloyales par les autres
états. La globalisation s'accompagne donc d'un libéralisme économique. Le problème de la
régulation du processus de globalisation par des contre-pouvoirs se pose alors.
En effet, le dynamisme de la globalisation n'a pas permis aux pays de la Triade (Europe, Etats-
Unis, Japon) de retrouver la voie de la croissance et ne peut pas, en tout état de cause, être
considérée comme une situation d'équilibre. Il est donc nécessaire d'établir et de faire respecter de
nouveaux principes. Le cadre national, voire régional (marché unique européen par exemple) étant
dépassé par des multinationales évoluant sur un marché mondial, il semble que seul la primauté
accordée au droit international pourrait constituer un contre-pouvoir efficace.
L'environnement a donc largement évolué. L'enjeu est donc avant tout de savoir comment l'industrie
française peut s'adapter aux nouvelles contraintes.
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