croissance, la part de l'électronique et de la chimie continueront à augmenter tandis que le secteur du
textile et de la métallurgie de base régressera.
Pour pallier au déclin industriel des Etats-Unis, deux scénarios peuvent être envisagés : soit une
réaction protectionniste de la part des Etats-Unis qui entraînerait une réduction du commerce
international touchant tous les pays ; soit une politique d'intégration économique entre les nations,
impliquant un apport de capitaux aux pays du sud et de l'est et qui permettrait un redressement du
commerce international et de la production mondiale bénéficiant à tous les pays. Toutes ces
évolutions se dérouleront de plus dans le cadre d'une globalisation de l'économie.
III- Globalisation, attractivité et politique industrielle
L'analyse du secteur industriel ne peut se faire que dans le cadre de l'économie mondiale. Il faut
donc au préalable analyser quelles sont les caractéristiques du système de l'économie mondiale. Ces
caractéristiques se définissent sur la base d'un phénomène marquant de ces dernières années : la
globalisation de l'économie.
Les spécificités de la globalisation par rapport à la mondialisation sont la polarisation
géographique, l'exacerbation de la concurrence, et le primat des stratégies financières sur les
stratégies productives. Ces spécificités sont toutes trois liées entre elles. En effet, la polarisation
géographique des investissements directs étrangers vers les marchés les plus attractifs, à savoir les
Etats-Unis et le marché européen contribuent à une exacerbation de la concurrence entre les firmes
multinationales de plus en plus nombreuses et qui veulent toutes avoir accès aux mêmes marchés.
Afin d'y accéder, la stratégie financière a pris le pas sur la stratégie productive. Les entreprises ont
acheté à tout va sans se soucier de la rentabilité économique des investissements, ce qui présage de
nouvelles restructurations.
La globalisation induit une nouvelle donne de l'économie mondiale et de la compétitivité. Tout
d'abord, elle exige d'apprécier la compétitivité nationale de façon nouvelle. Plus que les soldes
extérieurs, ce sont les parts du marché mondial contrôlés par les opérateurs nationaux qui comptent.
De plus, au niveau des firmes, les stratégies de globalisation permettent de renforcer leur
compétitivité : la compétitivité prix par le choix d'implantations minimisant les coûts de production
et la compétitivité hors-prix en favorisant la différenciation des produits et l'adaptation de la
demande aux consommateurs sur les différents marchés.
La globalisation entraîne aussi un changement de politique au niveau des états, l'objectif n'étant
plus de contrôler les activités des firmes étrangères mais de les attirer. Le pari de la nouvelle
politique industrielle consiste à miser sur l'arrivée d'investissements étrangers pour combler
éventuellement les vides laissés par les firmes nationales qui ont délocalisé certaines de leurs
activités. Cette politique d'attractivité que doit mener un pays a pour objectif de renforcer les
conditions qui favorisent au mieux les décisions d'investissement sur un espace donné.
Cependant, les états ne peuvent plus favoriser les investissements étrangers par le biais de
détaxations fiscales ou de subventions sous peine d'être accusés de mesures déloyales par les autres
états. La globalisation s'accompagne donc d'un libéralisme économique. Le problème de la
régulation du processus de globalisation par des contre-pouvoirs se pose alors.
En effet, le dynamisme de la globalisation n'a pas permis aux pays de la Triade (Europe, Etats-
Unis, Japon) de retrouver la voie de la croissance et ne peut pas, en tout état de cause, être
considérée comme une situation d'équilibre. Il est donc nécessaire d'établir et de faire respecter de
nouveaux principes. Le cadre national, voire régional (marché unique européen par exemple) étant
dépassé par des multinationales évoluant sur un marché mondial, il semble que seul la primauté
accordée au droit international pourrait constituer un contre-pouvoir efficace.
L'environnement a donc largement évolué. L'enjeu est donc avant tout de savoir comment l'industrie
française peut s'adapter aux nouvelles contraintes.