Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM TP METAUX I : FER ET ZINC Objectif : Dans ce TP, nous allons étudiez le fer et le zinc, plus particulièrement leurs propriétés physicochimiques. I – Le fer et ses ions 1. propriétés physiques du fer métal : température de Curie Schéma du dispositif : Observations On place un clou en fer dans le champ magnétique d'un aimant permanent en le suspendant par son extrémité par une ficelle. L'aimant est protégé par une plaque de fibre de verre. On chauffe le clou à l'aide d'un bec Mecker pendant quelques minutes jusqu'à devenir rouge. Le clou est toujours attiré par l'aimant. Mais, à partir d'une certaine température, on observe que le clou se désaimante et donc se libère de la plaque. Interprétations Le magnétisme est dû à l’orientation de micro aimants, les spins, que portent les électrons. Dans certains corps dits ferromagnétiques (fer, nickel, cobalt et leurs composés), les spins électroniques s’attirent et s’alignent les uns sur les autres, produisant une aimantation permanente. -1- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM Sous l’effet de l’agitation thermique, cette aimantation disparaît, c'est-à-dire que le fer perd ses propriétés magnétiques, au-delà d’une température critique appelée : la température de Curie: le matériau devient alors paramagnétique, les spins étant orientés au hasard. Lorsqu’on approche un aimant d’un tel matériau, les spins s’alignent, leur aimantation étant inversement proportionnelle à la température (loi de Curie). La température de Curie du fer est de 770°C. Ce changement d'état magnétique est réversible, puisque le fer retrouve ses propriétés magnétiques lorsque sa température redescend comme on a pu le constater dans notre expérience. 2. Caractère réducteur du fer 1. Corrosion a. Corrosion humide Schéma du dispositif Observations Lorsqu'on introduit la paille de fer préalablement humidifiée au fond du ballon, puis on retourne le ballon bouché et traversé par une tige en verre dont l'autre extrémité est plongé dans un cristallisoir rempli d'eau et de quelques gouttes d'indigo, on observe que la paille de fer se recouvre d'une couche poreuse de couleur rouge-brun. On constate d'autre part la montée du volume d'eau contenu dans le cristallisoir dans le tube en verre. Interprétations La couche poreuse qui s'est formée, est de l'oxyde de fer (III) de formule Fe2O3, appelé encore rouille. Pour que celle-ci se forme, le fer doit être en contact avec un -2- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM milieu oxydant. L'attaque du fer se poursuit en profondeur jusqu'à détérioration totale du métal. La formation de rouille s'effectue essentiellement en trois étapes : 1/ Formation des ions ferreux Fe2+ et hydroxydes OH-, qui réagissent pour former un précipité d'hydroxyde de fer(II) Fe(OH)2 selon l'équation : Fe = Fe2+ + 2eE°(Fe2+/Fe) = -0,44V 2H2O + 2e- = H2 + 2OH E°(H2O/H2) = 0V Fe + 2H2O Fe2+ + 2OH- + H2 2/ Les ions Fe2+ formé réagit rapidement avec HO- pour former Fe(OH)2. Fe2+ + 2OH- Fe(OH)2 3/Ensuite, ce précipité est rapidement oxydé par le dioxygène dissous dans l'eau en hydroxyde de ferIII : Fe(OH)3, d'où la montée du niveau d'eau le tube du à la diminution du volume de dioxygène initialement présent dans le tube, c'est à dire qu'une partie de O2 a réagit avec Fe(OH)2 : Fe(OH)2 + O2 Fe(OH)3 L'hydroxyde de fer se transforme O2 spontanément en rouille Fe2O3. O2 En fait, le niveau d'eau ne remonte pas O2 jusqu’à la paille de fer, car le contenu du r é d u c tio n tube est de l'air, celui-ci contient 21% de OHO2, ce qui correspond exactement à ce qui Fe2+ est observé, puisque le volume d'eau O2 occupe 1/5 du tube. Si le tube ne contenait oxydation que du dioxygène, le volume d'eau aurait rouille occupé tout le volume du tube. Fe L'ensemble de ces phénomènes étant résumé par le schéma de la goutte d'eau électrons sur un morceau de paille. b. Corrosion galvanique Schéma du dispositif Observations On réalise le montage comme indiqué sur le schéma ci-dessus. On mesure la différence de potentiel entre les deux électrodes en circuit ouvert : on trouve ddp=0,25V +- 0,01. On relie les deux électrodes à l'aide d'un milliampèremètre : on observe que l'intensité diminue au cours du temps. Après quelques minutes, on ajoute quelques gouttes de phénolphtaléine au voisinage de la plaque de cuivre : on observe que la solution rosit au voisinage de la plaque. Lorsqu'on ajoute quelques gouttes de ferricyanure de potassium K3Fe(CN)6 au voisinage de la plaque de fer, il se forme un complexe bleu en son voisinage. -3- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM Interprétations Dans le cas de la corrosion galvanique, deux métaux de nature différentes sont mis en contact dans une solution conductrice : dans notre cas, on a utilisé le chlorure de sodium à 3% jouant le rôle d'électrolyte pouvant accélérer le phénomène de corrosion. Il se produit alors une différence de potentiel lorsqu'ils sont reliés électriquement. Le métal le moins noble devient anodique, c'est-à-dire qu'il s'oxyde pour libérer les ions correspondant : dans notre cas, le fer est le métal le moins noble (-) (le potentiel le plus négatif) par rapport au cuivre (+), il s'oxyde : Fe(s)=Fe2+ + 2eComment mettre en évidence la formation des ions Fe2+? La présence des ions Fe2+ est mise en évidence par le complexe bleu qui s'est formé au voisinage de la plaque de fer après ajout de de quelques gouttes de ferricyanure de potassium (III) : En effet, il se forme un complexe de couleur bleue (de Turnbull) de formule Fe3(Fe(CN)6)2 ou ([Fe(CN)6] 4- + Fe3+). En fait les ions Fe(CN)3- on réagit avec les ions Fe2+ issus de l'oxydation du fer de la plaque (Fe=Fe2+ + e-) selon l'équation : Fe3+ + e- = Fe2+ E°(Fe3+/Fe2+)=0,771V 4- 3- Fe(CN)6 = Fe(CN)6 + eL'équation bilan peut alors s'écrire : E°(Fe(CN)64-/Fe(CN)63-)=0,36V Fe2+ + Fe(CN)63- Fe(CN)64- + Fe3+ Le cuivre n'est donc pas oxydable. En milieu neutre (O2 dissout) : l'oxygène est réduit en présence de l'eau pour former les ions OH- selon : O2 + 2H2O + 4e- = 4OHD'où la couleur rose que prend la solution au voisinage de la plaque de cuivre après ajout de la phénolphtaléine : Elle est caractéristique des ions OH- (milieu basique). La rouille observée sur la plaque de fer se produit selon les réactions suivantes : 2Fe2+ + 4OH- 2Fe(OH)2 instable les ions OH- formé vont se combiner avec les ions Fe2+ formés par l'oxydation du fer à l'anode, pour former des hydroxydes ferreux et ferrique selon : 2Fe(OH)2 + ½ O2 + H2O 2Fe(OH)3 couramment appelé rouille Cette jonction métallique est réalisée en pratique dans des circuits de distribution d'eau, de chauffage, d'échange de chaleur où les deux matériaux sont utilisés pour la tuyauterie. -4- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM 1. Protection contre la corrosion a. Protection cathodique Schéma du dispositif Observations On réalise le même montage que précédemment, mais cette fois-ci en remplaçant l'électrode de cuivre par celle de zinc. On mesure la différence de potentiel en circuit ouvert et on trouve une valeur de ddp=0,46V. On relie les deux électrodes à l'aide d'un milliampèremètre : on observe que l'intensité diminue au cours du temps, mais elle est plus importante que dans le cas précédent. Après quelques minutes, on ajoute quelques gouttes de phénolphtaléine au voisinage de la plaque de fer : on observe que la solution rosit au voisinage de la plaque. Lorsqu'on ajoute quelques gouttes de ferricyanure de potassium K3Fe(CN)6 au voisinage de la plaque de zinc. On constate qu'il ne se forme rien, pas de changement de couleur, pas de nouveau produit apparaissant. Interprétations Contrairement au cas précédent où le fer était le métal qui s'oxyde, cette fois-ci c'est le zinc qui s'oxyde puisqu'il possède un potentiel standard inférieur à celui du fer. Oxydation du zinc : Zn = Zn2+ + 2e2+ Les ions Zn ne réagissent pas avec les ions hexacyanoferrate (III) qui eux mettent en évidence uniquement la présence des ions Fe2+. D'où le fait qu'on n'observe pas d'effet lorsqu'on ajoute le ferricyanure de potassium au voisinage de la plaque de zinc. Le fer n'est donc pas oxydable comme on pu le constater dans notre manipulation. En milieu neutre (O2 dissout) : l'oxygène est réduit en présence de l'eau pour former les ions OH- selon : O2 + 2H2O + 4e-= 4OHLa présence des ions OH- dans la solution est mise en évidence par la coloration rose que prend la solution au voisinage de la plaque de fer après ajout de quelques gouttes de la phénolphtaléine (indicateur coloré rose en milieu basique). Le zinc joue le rôle d'anode sacrificielle (c'est-à-dire qu'elle se ''sacrifie'' pour protéger le fer plus précieux). Elle sert à protéger l'acier contre la corrosion. Un exemple de cette protection est très connu notamment dans le domaine de protection des coques des bateaux (en acier) contre la corrosion due à l'eau de mer, on voit des blocs de zinc fixés sur les coques des navires. Un autres exemple est celui de la protection des conduites souterraines. -5- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM b. Protection anodique Schéma du dispositif Observations Dans un tube à essai, on introduit de l'acide nitrique dilué (6mol/L) de façon à ce qu'un cm d'un clou de fer puisse y plonger. On introduit alors le clou en fer, on observe que la solution prend une teinte rouille. Et quelques instants après, on observe un dégagement de vapeurs rousses intense. On refait la même expérience, mais cette fois-ci en remplaçant l'acide nitrique dilué par l'acide nitrique fumant. Il ne se produit aucune réaction et lorsqu'on le retire de ce tube : on constate qu'il a pris un aspect brillant (presque argenté). Lorsqu'on le plonge dans le tube contenant l'acide nitrique dilué, on n'observe aucune réaction contrairement à la toute première expérience. Interprétations La teinte rouille que prend la solution dans le tube N°1 après avoir plonger le clou de fer dedans est due à la formation des ions Fe2+. Il y a eu alors oxydation de fer métallique par l'acide nitrique. Les demi réactions et l'équation globale de la réaction qui s'est produite sont les suivantes : Oxydation du fer : Fe = Fe2+ + 2eE°(Fe2+/Fe)=-0,44V Réductions des ions NO3- : NO3- + 4H+ + 3e- NO + 2H2O E°(HNO3/NO)=0,96V 3Fe + 2NO3- + 8H+ 3Fe2+ + 2NO + 4H2O Il se forme donc un gaz : le monoxyde d'azote. Ce gaz s'oxyde instantanément en dioxyde d'azote NO2 en présence de dioxygène, d'où les vapeurs rousses intenses provoquées par formation de ce gaz. Le fait qu'il n'y ait point de réaction qui se produise après avoir plonger un clou de fer dans l'acide nitrique fumant montre que la clou de fer est protégé par une couche d'oxyde à sa surface (qui se traduit par l'aspect brillant du clou après l'avoir retirer du tube) : cette couche d'oxyde est composée essentiellement de Fe2O3. La mise en évidence du rôle protecteur de cette couche est mis en évidence par la dernière expérience, dans laquelle, on n'a pas observé d'attaque de la part de l'acide nitrique dilué. Le fer a donc été passivé par l'acide nitrique fumant. On parle de ''protection anodique du fer''. -6- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM 3. Les ions fer (II) et fer (III) 1. Caractéristiques analytiques Mode opératoire Afin d'identifier les ions fer(II) et les ions fer(III), on procède à des tests caractéristiques mettant en évidence la présence de ces ions. Dans un tube à essai, on verse un peu de sel de Mohr et quelques gouttes de la solution dans l'éthanol de 1,10-phénanthroline, H2O (0,1 mol/L). Dans un autre tube à essai, on verse un peu de chlorure de fer Fe(III) et on ajoute un peu de la solution dans l'éthanol de 1,10-phénanthroline, H2O (0,1 mol/L). Dans le tube à essai n°3, on verse un peu de chlorure de fer(III), on ajoute un peu de solution de thiocyanate de potassium (2mo/l) en introduisant du HCl. Dans un tube à essai n°4, on verse un peu de sel de Mohr, puis on ajoute quelques gouttes de la soude concentrée. Dans un tube à essai n°5, on verse un peu de chlorure de fer(III) puis on ajoute quelques gouttes de soude concentrée. Observations interprétations Tube à essai n°1 : la solution devient rouge, il s'est formé en effet octaédrique très stable : un complexe Tube à essai n°2 : On observe la formation d'un complexe jaune clair. En théorie, le complexe devant se former est un complexe bleu, mais puisque il est très peu stable, on n'a pas pu observer sa persistance. Il s'agit de [Fe(phen)3]3+. Tube à essai n°3 : la solution devient de plus en plus rouge (rouge sang) au fur et à mesure que l’on ajoute de l'acide. Les complexes de fer(III) ne se forment qu'en milieu acide. Cette coloration est due à la formation du complexe [Fe(SCN)]2+ selon : Fe3+ + 3SCN- => [Fe(SCN)]2+ Tube à essai n°4 : On observe la formation d'un précipité vert pâle d'hydroxyde de fer (II) : Fe2+ + 2OH- => [Fe(OH)2] Tube à essai n°5 : On observe la formation d'un précipité rouge. Il s'agit en effet du complexe hydroxyde de fer(III) couramment appelé ''rouille'' : Fe3+ + 3OH- => [Fe(OH)3] 2. Mise en évidence de la présence de fer(III) dans le vin blanc L'objectif de cette expérience est de mettre en évidence la présence des ions Fe3+ dans le vin blanc en mesurant l'absorbance d'un complexe formé à partir de Fe3+ et d'hexacyanoferrate (II) de potassium. -7- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM On prépare quatre solutions comme indiquées dans l'énoncé. On procède ensuite à une spectrophotométrie. L'objectif étant de mesurer l'absorbance du complexe ferrihexacyanoferrate, on prend pour la solution 1 (présence du vin) comme référence la solution 2 et la solution 4 comme référence pour la solution 3. On obtient deux courbes pour les deux solution 1(mauve) et 3(rouge) représentant l'absorbance en fonction de la longueur d'onde. Interprétations La courbe rouge ne fait pas apparaître des maxima d'absorption, ce qui veut dire qu'il n'y a pas eu de complexe de fer qui s'est formé. En revanche, on observe deux maxima d'absorption sur la courbe de la solution 1. les deux maxima montrent qu'il y a eu cette fois-ci formation d'un complexe de fer par réaction avec la solution d'hexacyanoferrate (II) [Fe(CN)6]4- (absence de cette solution dans la solution 3). On relève l'absorbance due au complexe ferrihexacyanoferrate : A=0,7 pour les deux longueurs d'onde : max1=389nm et max2=426 Ce complexe est appelé Bleu de Prusse de formule Fe4[Fe(CN)6]3 : Fe3+ + [Fe(CN)6]4- => Fe4[Fe(CN)6]3 La présence de deux maxima d'absorption s'explique par des phénomènes électroniques : deux transitions possibles entre les niveau d'énergie. Il existe des méthodes permettant de déterminer la teneur en fer(III) du vin blanc (en mg.L-1) telle que le dosage par comparaison avec une échelle de teintes correspondant à des solutions d'ions fer(III) dont on connaît la concentration. II – Le zinc 1. Elaboration du métal à partir du minerai 1. Lixiviation en milieu acide sulfurique Le but de la lixiviation est de mettre en solution le zinc sous forme de l’ion Zn2+ en obtenant la transformation de l’oxyde de zinc issu du minerai. On pèse 15,2g du minerai (mélange d’oxydes et de sulfates de fer Fe2(SO4)3, oxyde de zinc ZnO, oxyde de plomb PbO, oxyde de cuivre CuO, silice SiO2) on les broies au mortier et au pilon, et on les ajoute petit à petit dans un bécher avec agitateur contenant 45mL d’acide sulfurique H2SO4 à 2M. On obtient une solution pâteuse verte ainsi qu’une élévation de température que l’on caractérise par la buée formée sur les parois du bécher. On agite pendant 5 minutes puis on filtre sur Büchner. La silice SiO2 est insoluble, elle est donc piégée dans le filtre. Pour les autres ions, calculons leur concentration dans la solution après ajout d’acide sulfurique : Pb2+ + SO42- PbSO4 Ks(PbSO4) = 10-7,8 = [Pb2+].[SO42-] [Pb2+]=Ks(PbSO4)/[SO42-]=10-7,8/2 [Pb2+]=7,9.10-9M ce qui est très petit donc négligeable devant les concentrations des autres ions. 2Fe3+ + 3SO42- Fe2(SO4)3 Ks(Fe2(SO4)3) = 10-4,0 [Fe3+]²=Ks(Fe2(SO4)3)/[SO42-]3=10-4/23 [Fe3+]=3,54.10-3M ce qui est grand donc on considère que Fe2(SO4)3 ne précipite pas. Cu2+ + SO4 CuSO4 Ks(CuSO4) = 10-1 -8- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM [Cu2+]=Ks(CuSO4)/[SO42-]=10-1/2 [Cu2+]=5,0.10-2M ce qui est grand donc on considère que CuSO4 ne précipite pas. Zn2+ + SO4 ZnSO4 Ks(ZnSO4) = 10-2,3 2+ 2-2,3 [Zn ]=Ks(ZnSO4)/[SO4 ]=10 /2 [Zn2+]=2,5.10-3M ce qui est grand donc on considère que ZnSO4 ne précipite pas. Il y a donc SiO2 et PbSO4 qui précipitent, et qui sont donc éliminés lors de la filtration. Le filtrat vert ainsi obtenu contient donc des ions Zn2+, Fe3+, Cu2+ ainsi que les ions SO42- et H3O+. On prélève quelques gouttes afin de faire des tests : Dans une solution de thiocyanate de potassium (tube), on observe la coloration rouge brique après ajout de quelques gouttes de filtrat (tube 2), ce qui caractérise la présence d’ions fer(III) dans la solution. En effet, un complexe rouge foncé se forme selon la réaction : Fe3+ + SCN- [Fe(SCN)]2+ Dans une solution aqueuse d’hexacyanoferrate(II) de potassium (tube 3), on observe une coloration bleue foncée après ajout de filtrat. En effet, l’hexacyanoferrate(II) de potassium réagit avec les ions Fer(III) pour former un complexe insoluble bleu appelé bleu de Prusse selon la réaction: K + Fe3+ + [Fe(CN)6]4- KFe[Fe(CN)6] On utilise une solution d’acide sulfurique diluée afin de ne pas précipiter les autres sulfates tels que Fe2(SO4)3, CuSO4, Fe(SCN) 2. Précipitation des ions fer(III) : procédé à la jarosite On ajoute au filtrat précédent 3,5g de sulfate d’ammonium et 5g d’oxyde de zinc. On porte à 90°C avec une plaque chauffante muni d’un système d’agitation. Le pH est à 1 environ (test avec papier de pH). On ajoute peu à peu de l’oxyde de zinc, mais après 1g versé (soit 6g au total) le pH n’est pas monté (pH=1). Nous avons ajouter environ 10mL de soude NaOH afin de rendre le milieu un peu plus basique, mais après l’ajout de cette soude le pH n’a pas dépassé 2. Nous avons pu observer l’apparition d’un précipité rouge orangé qui s’est dissipé avec l’agitation. L’expérience n’a donc pas marcher, mais nous allons tenter de deviner ce qui aurait du se passer. L’ajout du sulfate d’ammonium (NH4)2SO4 permet la précipitation des jarosites de formule Fe6(OH)12(SO4)M2 avec M=Na+, K+, NH4+, Ag+, H+,… Le pH doit être inférieur à 5 afin de laisser les ions Cu2+ et Zn2+ en solution. En effet, à un pH supérieur à 5, ces ions précipiteraient en jarosite de couleur rouge orange. Nous procédons ensuite à deux filtrations sur Büchner en ajoutant 60mL d’eau distillée. On récupère le filtrat, qui contient donc les ions métalliques Cu2+ et Zn2+. On prélève quelques gouttes afin de faire 4 tests : Dans une solution de thiocyanate de potassium (tube 1 solution transparente), on n’observe aucune coloration après ajout de quelques gouttes de filtrat (tube 2), ce -9- Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM qui caractérise l’absence d’ions fer(III) dans la solution. S’il y en avait eu, on aurait eu un complexe rouge foncé [Fe(SCN)]2+ Dans une solution aqueuse d’hexacyanoferrate (II) de potassium (tube 3 solution jaune). On n’observe pas de coloration bleue après ajout de quelques gouttes de filtrat, ce qui caractérise l’absence d’ions fer(III). S’il y en avait eu, on aurait eu un complexe bleu KFe[Fe(CN)6] Dans une solution de iodure de potassium et d’empois d’amidon (tube 5) quand on ajoute quelques gouttes du filtrat la solution devient bleue. Un complexe d’ions diiodocuprates CuI2- se forme selon la réaction : 2Cu2+ + 6 I- = I2 +2 CuI2-. L’empois d’amidon devient bleu en présence de diiode. Dans le tube à essai 7 on ajoute au filtrat quelques gouttes d’ammoniaque concentrée. On observe une coloration bleu foncée, ce qui caractérise la présence d’un complexe de cuivre selon la réaction : NH3 + Cu2+ [Cu(NH3)4]2+. Le filtrat contient donc des ions Cu2+, mais ne contient plus d’ion Fe3+. 3. Cémentation Le but de la cémentation de la solution issue de l’opération de lixiviation hydrolyse est de retirer les éléments : Cobalt, Nickel, Cadmium et Cuivre. Ces éléments ayant été solubilisés sous forme d’ions. Le principe est de mettre en contact l’ion métal (dans notre cas, seulement Cu2+) avec un métal ayant un pouvoir réducteur plus important (moins électronégatif). On utilise ici de la poudre de zinc. On récupère le filtrat précédent, qui contient donc les ions métalliques Cu2+ et Zn2+, et on y ajoute 0,63g de zinc en poudre. On obtient une solution grise. Les ions Cu2+ réagissent avec le zinc selon la réaction : Cu2+ + 2e- = Cu E°(Cu2+/Cu) = 0,34 2+ Zn = Zn + 2eE°(Zn2+/Zn) = -0,76 2+ 2+ Cu + Zn Zn + Cu On filtre sur Büchner afin de récupérer le cuivre formé, et on obtient une solution bleu clair, ce qui caractérise la présence d’ions. Nous n’avons donc pas introduit assez de zinc en poudre, et les ions Cu2+ n’ont pas tous réagis. Nous en ajoutons environ 0,4g, et nous obtenons cette fois-ci un filtrat transparent. Les ions Cu2+ ont été réduit en cuivre et sont donc retenus par le filtre. On récupère le filtrat, qui contient donc les ions métalliques Zn2+ uniquement. - 10 - Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM On prélève quelques gouttes de ce filtrat incolore afin de faire 2 tests : Dans une solution de iodure de potassium et d’empois d’amidon (tube 5) quand on ajoute quelques gouttes du filtrat la solution reste transparente. Le complexe d’ions diiodocuprates CuI2- ne se forme pas (réaction : 2Cu2+ + 6 I- I2 +2 CuI2-) ce qui caractérise l’absence d’ions Cu2+. Dans le tube à essai 7 on ajoute au filtrat quelques gouttes d’ammoniaque concentrée. On n’observe aucune coloration bleu foncée, ce qui caractérise l’absence du complexe de cuivre [Cu(NH3)4]2+, donc l’absence d’ions Cu2+. Le filtrat contient donc les ions métalliques Zn2+ uniquement. 4. Electrolyse L’électrolyse est effectuée en faisant passer un courant électriques entre deux électrodes dans la solution de sulfate de zinc obtenue à l’issue de l’opération de cémentation. Elle met en jeu les réactions suivantes : Cathode en aluminium : Zn2+ + 2e- = Zn et 2H+ + 2e- = H2(g) (réaction concurrente) Anode en plomb : 2H2O = O2 + 4H+ + 4eLa réaction globale est : Zn2+ + H2O Zn(s) + 2H+ + ½ O2 On décape les deux plaques métalliques. On relie l’anode (plaque de plomb) à la borne + du générateur, et la cathode (plaque d’aluminium) à la borne -. On plonge les deux plaques dans une solution contenant le filtrat précédent et 20mL d’acide sulfurique 0,5M. On applique une tension de 4,5V, ce qui correspond à I>300mA pendant 10 minutes (10 minutes ont suffit car nous avions très bien décapé la plaque de plomb). On observe un dégagement gazeux à l’électrode de plomb (qui est parfaitement visible sur la photo de gauche) et un dépôt métallique bleu gris sur l’électrode d’aluminium, ce qui est en accord avec les demi équations (production de dioxygène à l’anode en plomb et production de zinc à la cathode en aluminium). - 11 - Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM La corrosion du plomb serait faite par les protons H+ présent en solution ainsi que le dioxygène formé, selon l’équation : Pb = Pb 2+ + 2 e – ½ O2 + 2 H+ + 2 e - = H2O Pb + ½ O2 + 2 H+ = Pb 2+ + H2O Or la cathode en aluminium reçoit des électrons provenant du générateur et attire donc les espèces chargées positivement comme H+ et Zn2+. Les H+ ne peuvent donc pas réagir avec le plomb, qui n’est donc pas corrodé. 2. Propriétés réductrices du zinc Schéma du dispositif Observations On décape une plaque d'aluminium dans une solution d'acide chlorhydrique (4mol/L) : lorsqu'on plonge la plaque d'aluminium dans la solution sulfate de zinc II : on observe un dépôt métallique gris. Lorsqu'on la redécape pour la plonger dans la solution de sulfate de cuivre, on observe un dépôt métallique rouge-brun. On décape une plaque de zinc dans la solution d'acide chlorhydrique précédente. On la plonge ensuite dans la solution de sulfate de zinc : on n'observe rien. Lorsqu'on la redécape pour la plonger dans le sulfate de cuivre : on observe cette fois-ci un dépôt métallique de couleur rouge-brun. Enfin, on décape une plaque de fer puis on la plonge dans le sulfate de zinc : on n'observe aucun dépôt métallique. En revanche, lorsqu'on la redécape pour la plonger dans la solution de sulfate de cuivre : on observe un dépôt noir sur la plaque. Interprétations Le dépôt métallique gris formé sur la plaque d'aluminium après contact avec ZnSO4 est du à la formation de zinc. En effet, si on considère les potentiels redox des deux couples mis en jeu, on constate que le zinc est le réducteur le plus fort : Réduction de Zn2+ Zn2+ + 2e- = Zn E°(Zn2+/Zn)=-0,76V 3+ Oxydation de Al Al = Al + 3eE°(Al3+/Al)=-1,66V 2+ 3+ 3Zn + 2Al 3Zn + 2Al Le dépôt rouge-brun qui s'est formé sur la plaque d'aluminium après contact avec CuSO4 est du à la formation de cuivre selon : Cu2+ + 2e- = Cu E°(Cu2+/Cu)=0,34V 3+ Al = Al + 3eE°(Al3+/Al)=-1,66V 2+ 3+ 3Cu + 2Al 3Cu + 2Al - 12 - Sarah Garçon Brahim Zardoua TP de Chimie Inorganique Magistère PCM Il ne se passe rien lorsqu'on plonge la plaque de zinc dans une solution de sulfate de zinc : ceci est du au fait qu'il n'y a pas deux couples différents, on a uniquement le zinc et son ion. Le dépôt rouge-brun formé sur la plaque de zinc après son contact avec les ions Cu2+ de CuSO4 est le cuivre. E°(Cu2+/Cu)=0,34V > E°(Zn2+/Zn)=-0,76V : donc le cuivre est le réducteur le plus fort tandis que le zinc est l'oxydant le plus fort : Cu2+ + 2e- = Cu Zn = Zn2+ + 2eCu2+ + Zn Cu+Zn2+ Lorsqu'on plonge la plaque de fer dans la solution de ZnSO4, il ne se passe rien car le zinc n'est pas le réducteur le plus fort par rapport au fer, en effet : E°(Zn2+/Zn)=0,76V < E°(Fe2+/Fe)=-0,44V Le dépôt noir formé à la surface de la plaque de fer après son contact avec le sulfate de cuivre est du à la formation cuivre. Normalement, le dépôt cuivreux doit être de couleur rouge-brun, la couleur noire s'explique par le fait que le cuivre formé est oxydé facilement dans l'air formant ainsi l'oxyde de cuivre (appelé aussi mélancolite ou ténorite) [Cu + ½ O2=>CuO] Les réaction redox à l'origine de ce dépôt sont les suivantes : Fe = Fe2+ + 2eE°(Fe2+/Fe)=-0,44V 2+ Cu + 2e- = Cu E°(Cu2+/Cu)=0,34V 2+ 2+ Fe + Cu Fe + Cu III –Conclusion Ce TP nous a permis de découvrir le fer et le zinc et leurs propriétés physicochimiques. Le fer est un élément très utilisé dans la vie courante, dans l'industrie mais aussi nécessaire pour l'organisme (transport de l'oxygène dans le sang par l'hémoglobine). Ce TP nous a permis de savoir comment se forme la rouille et comment protéger les matériaux de cet effet par des méthodes chimiques différentes. - 13 -