Cancer
Le cancer est une maladie caractérisée par une prolifération cellulaire anormale au sein d'un
tissu normal de l'organisme. Ces cellules dérivent toutes d'un même clone, cellule initiatrice
du cancer qui a acquis certaines caractéristiques lui permettant de se diviser indéfiniment et
de pouvoir former des métastases.
Un cancer est un terme général pour n'importe quelle maladie pour lesquelles certaines
cellules du corps humain se divisent d'une manière incontrôlée. Les nouvelles cellules
résultantes peuvent former une tumeur maligne (un néoplasme) ou se propager à travers le
corps.
Quelques types de cancer :
Le cancer du sein
Le cancer du côlon : cancer du côlon, et, proche, celui du rectum
Le myélome multiple : cancer de la moelle osseuse
les leucémies : cancers du sang
Le sarcome de Kaposi : cancer des vaisseaux sanguins
Lymphomes : Maladie de Hodgkin et Lymphome non hodgkinien
Terminologie
L'oncologie (ou cancérologie) est la spécialité médicale d'étude, de diagnostic et de
traitement des cancers. Elles est pratiquée par des médecins oncologues ou cancérologue.
Ceux-ci peuvent être suivant leur spécialité chimiothérapeute ou radiothérapeute.
Du fait d'une image péjorative sur le pronostic auprès du public, le cancer a de nombreux
synonymes employés par les médecins : néoplasie, néoplasme, polymitose, carcinome
Certains termes sont plus populaires : crabe
Statistiques
Lorsque l'on compare les statistiques nationales, il faut se méfier des différentes
classifications. Ainsi, en France, le terme « cause environnementale » fait référence aux
produits chimiques et à la pollution…, alors qu'en anglais, cela fait référence à tout ce qui
entoure l'homme et de manière générale tous les facteurs exogènes, c'est-à-dire le soleil,
l'alcool, le tabagisme, le nombre de grossesses
C'est ainsi que l'on pourra lire dans des sources anglo-saxons que 70 % des cancers sont
provoqués par des facteurs environnementaux, alors que dans des sources françaises, cela
ne représentera que quelques pourcents.
En France
Le nombre total des décès par cancer en France était, en 1997, de 146 705, soit environ 241
décès pour 100 000 habitants. C'est la deuxième cause de mortalité après les maladies
cardiovasculaires. En 2000, 278.000 personnes étaient atteintes d'un cancer et 150.000
mortes.
Les cancers des voies aérodigestives supérieures représentent 15 % des cancers (en
majorité cancers du larynx) [1].
Nombre de décès par organes (source INSERM)
Poumons, bronches et trachée
24 383
Côlon-rectum
15 403
Autres parties de l'appareil digestif et péritoine
11 096
Sein
11 031
Prostate
9 338
Pancréas
6 743
Estomac
5 593
Leucémies
4 922
Cavité buccale et pharynx.
4 918
Autres parties de l'appareil respiratoire et organes thoraciques
4 654
Vessie
4 525
Œsophage
4 323
Tissus lymphoïdes et histiocytaire
4 158
Carcinome in situ, tumeurs à évolution imprévisible et de nature non précisée
3 612
Rein et organes urinaires autres
3 361
Ovaire et autres annexes de l'utérus
3 236
Utérus
2 970
Encéphale.
2 723
Larynx
2 199
Myélome multiple et tumeurs immunoprolifératives
2 142
Peau
1 613
Os et cartilage articulaire.
640
Autres organes génito-urinaires.
622
Tumeurs bénignes
604
Tissu conjonctif et autres tissus mous
581
Maladie de Hodgkin
279
Sièges autres et non précisés
10 124
Notons que la France est le pays ayant la plus longue survie après cancer (source : Le
téléphone sonne, émission radiophonique de France Inter, 24 mai 2005).
Facteurs de risque
Il existe de nombreux facteurs prédisposant au cancer : ils sont appelés cancérigènes,
carcinogènes ou cancérogènes.
Ils peuvent être :
génétiques, c'est-à-dire avoir une composante héréditaire (cas de certains cancers
du sein) ;
environnementaux :
o pollution : son rôle exact est difficile à préciser ;
o alimentation : l'obésité favorise de nombreux cancers ; la consommation
régulière de fruits et légumes diminue le risque de nombreux cancers ;
l'alcool, enfin, favorise les cancers de la gorge, de l'oesophage et du foie ;
o radiations (sans oublier le rôle du soleil dans la genèse des cancers de la
peau) ;
o infections par certains germes ;
L'OMS estime à 10 % la proportion de cancers liés au travail (rôle de l'amiante par exemple
dans le mésothéliome).
Il faut noter le rôle particulier du tabac qui est un facteur de risques important pour différents
cancers (voies respiratoires, ORL, vessie).
Carcinogenèse
La carcinogenèse est la création d'un cancer.
Le cancer est considéré actuellement comme une maladie des gènes. Typiquement,
plusieurs séries de mutations sont nécessaires avant qu'une cellule ne devienne
cancéreuse. Nous distinguons les oncogènes, qui promeuvent le cancer quand il est activé
par une mutation et les gènes suppresseurs de tumeurs, qui créent un cancer quand ils sont
désactivés par une mutation. Ces mutations peuvent avoir différentes causes : les radiations
ou des produits chimiques qualifiés de carcinogènes ; des prédispositions héréditaires ne
sont pas rares ; certains virus qui peuvent provoquer un cancer ont également été décrits (le
papilliomavirus est impliqué dans certains cancers de l'utérus par exemple). Habituellement,
ils contiennent dans leur génome certains oncogènes ou gènes inactivateurs du suppresseur
de tumeur. Dans environ 15% de tous les cancers, les virus semblent jouer un rôle ; des
bactéries, comme Helicobacter pylori, peuvent provoquer des carcinogenèses par un
processus d'inflammation chronique. Finalement, des dommages par des radicaux libres, qui
sont un by-product naturel d'oxygène métabolique, peuvent provoquer des mutations de
l'ADN.
Pour la plupart des cancers, on ne peut pas dire quel événement est la cause initiale.
Cependant, avec la biologie moléculaire, il est possible de caractériser les mutations à
l'intérieur d'une tumeur et jusqu'à un certain point de prévoir son comportement. Par
exemple, environ la moitié des tumeurs sont déficientes en gène suppresseur de tumeur
p53, également connu sous le nom de gardien du génome. Cela est généralement associé à
un mauvais pronostic pour le patient, car les cellules tumorales sont dans ce cas moins
susceptible de passer en état d'apoptose (mort programmée des cellules) après qu'elles ont
été endommagées par la thérapie. Il y a alors résistance au traitement anti-cancéreux.
Il existe plusieurs mutations qui rendent les tumeurs malignes. Les mutations des gènes des
télomérases permettent à une cellule de se diviser indéfiniment. D'autres mutations
permettent à la tumeur de faire pousser de nouveaux vaisseaux sanguins pour s'alimenter
ou de se détacher des tissus environnants en infectant d'autres parties du corps
(métastases).
Une cellule qui dégénère en cellule tumorale n'acquiert pas habituellement toutes ces
propriétés en une seule fois mais les cellules filles sont sélectionnées pour les construire. Ce
processus est appelé évolution cellulaire. Un premier pas dans le développement d'une
cellule tumorale est habituellement un petit changement dans l'ADN, souvent un point de
mutation, qui conduit, entre autres choses, à une instabilité génétique de la cellule.
Aussi, le motif de méthylation de l'ADN de la cellule change, activant et désactivant des
gènes plus ou moins aléatoirement. Les cellules qui se divisent à un rythme rapide, telles
que les cellules systémiques ont un risque plus élevé de devenir des cellules tumorales que
celles qui se divisent moins ou qui ne se divisent pas du tout comme les neurones. Si la
cellule tumorale initiale (ou le groupe de cellules tumorales) n'est pas supprimée par le
système immunitaire, elle va se développer en cancer.
Dans les « systèmes modulaires cellulaires », les cellules sont exposées à des influences
carcinogéniques (chimie, radiations). Dans ces systèmes, les premiers signes d'une cellule
développant une tumeur sont :
1. L'immortalité. Exemple : le nombre usuel de divisions cellulaires pour une cellule
mammaire est de 50 à 60 (sénescence cellulaire), alors elle cesse de se diviser. Les
cellules tumorales continuent de se diviser sans fin ; ainsi les cellules du cancer
d'Henrietta Lacks (souche HeLa) vivent toujours aujourd'hui, et sont plus nombreuses
que ne l'ont jamais été les cellules d'Henrietta Lacks vivantes. On note aussi que la
limite de Hayflick n'affecte pas les cellules cancéreuses.
2. L'altération morphologique.
3. La construction d'amas (clusters) cellulaires (Foci).
4. La perte de l'inhibition de contact.
5. La baisse ou la non utilité de facteurs de croissance.
Les points 2 à 4 (ci-dessus) peuvent parfois être tracés avec les mutations des gènes qui
résultent d'une rupture de l'adhérence cellulaire. Certaines protéines d'adhérence cellulaire
sont oncogènes.
Cancer et capacité des cellules à se reproduire
Le cancer est une « erreur de multiplication » de cellules. Les cellules musculaire se
multipliant très peu, les cancers des muscles (myosarcomes, rhabdomyosarcome sur des
fibres musculaires striées ou leiomyosarcomes sur des fibres musculaires lisses) comme par
exemple le cancer du cœur (cas d'endothéliomes), sont extrêment rares.
Notons que les neurones non plus ne se divisent pas ; le cancer du cerveau (tumeur
cérébrale) naît en fait dans les cellules gliales, qui accompagnent les neurones.
Diagnostic
Même s'il existe des éléments permettant d'identifier un cancer avec une grande probabilité,
le diagnostic de certitude se fait que sur analyse au microscope (anatomopathologie) d'un
échantillon de la tumeur (éventuellement aidé par d'autres techniques). Cet échantillon vient
soit d'une biopsie (simple prélèvement d'un morceau de la tumeur) qui peut être faite, suivant
la localisation, suivant différentes procédures (fibroscopie, ponction à travers la peau…), soit
d'une pièce opératoire (tumeur enlevé par le chirurgien).
Évolution
De son foyer initial, le cancer va (en dehors de tout traitement ou si le traitement n'est pas
efficace) :
se développer de manière locale. Il provoque dans ce cas une compression des
organes voisins, voire un envahissement et une destruction des tissus adjacents ;
se développer de manière régionale. Il envahit les ganglions lymphatiques, où logent
les cellules du système immunitaire ;
se propager à distance de la tumeur initiale et former des métastases. Il y a souvent
une confusion chez les patients et leur famille : un cancer du sein avec des
métastases au niveau du cerveau ne donne pas un cancer du cerveau ; c'est toujours
le cancer du sein initial, mais qui s'est développé ailleurs. Il faut continuer à le traiter
comme un cancer du sein.
L'évolution dépend du type du cancer et de sa prise en charge : certains ne font que très peu
de métastases et sont très sensibles aux traitements permettant d'aboutir dans la grande
majorité des cas à une guérison. D'autres sont malheureusement encore très difficilement
maîtrisables et peuvent entraîner le décès à court terme. Une évaluation précise du type du
cancer auprès d'un médecin spécialisé est donc indispensable.
De quoi meurt-on quand on « meurt d'un cancer » ?
C'est là une question fréquemment posée aux médecins par les patients ou leur famille, qui
ont peine à croire qu'une petite tumeur (du moins en apparence) menace tout un organisme.
La réponse est invariable : la vie dépend de la bonne marche d'un certain nombre de
fonctions, dont la respiration (au sens large, en incluant la distribution d'oxygène par la
circulation sanguine), la digestion et l'excrétion (reins, foie). Selon celui des trois systèmes
qui est altéré par les cellules cancéreuses, par exemple, le patient meurt si l'on n'arrive
pas à juguler la progression du mal :
d'insuffisance respiratoire;
de dénutrition;
d'empoisonnement, par accumulation de substances toxiques normalement filtrées et
excretées par les reins et le foie.
Principes de traitement
Il doit être fait uniquement en milieu spécialisé, en règle sur une stratégie définie par une
équipe médicale pluri disciplinaire (c'est-à-dire comportant des médecins de plusieurs
spécialités : oncologie, radiothérapie, chirurgie, gynécologues, gastro-entérologues, etc).
Il nécessite :
d'avoir un diagnostic de certitude et de connaître le type du cancer,
d'évaluer son extension locale, régionale et la présence ou non de métastases,
d'évaluer l'état général du patient (âge, fonctions cardiaque et rénale, présence
d'autres maladies)
Suivant les cas, il repose sur :
l'exérèse (l'ablation) chirurgicale large de la tumeur quand cela est possible, large
voulant dire que le scalpel du chirurgien passe uniquement par des tissus sains ;
une chimiothérapie, prescription de médicaments s'attaquant au cancer et à ses
métastases ;
une radiothérapie, l'irradiation de la tumeur permettant de faire fondre, voir
disparaître, celle-ci.
Certains cancers peuvent bénéficier également :
d'un traitement hormonal ;
d'un traitement à visée immunologique.
Souvent, plusieurs de ces types de traitements sont nécessaires chez un même patient.
Il ne faut pas oublier :
le traitement des conséquences de la tumeur ;
la prise en charge des effets secondaires du traitement ;
le traitement de la douleur.
Soutien psychologique
Apprendre qu'on a un cancer est très difficile à assumer, tant cette nouvelle a longtemps été
considérée comme celle d'une mort imminente. Par ailleurs l'hospitalisation, l'opération
chirurgicale et les traitements adjuvants changent profondément la vie du malade. Il est donc
essentiel d'apporter aux malades un soutien psychologique adapté.
En France, l'association de Psycho-oncologie étudie comment aider au mieux les cancéreux,
ce qui passe en général par la participation à des groupes de patients qui vivent les mêmes
épreuves.
Prévention
Elle se base sur :
l'évitement ou la diminution de l'exposition aux carcinogènes de l'environnement :
principalement, la lutte contre le tabagisme, la consommation excessive d'alcool et
l'exposition excessive au soleil ;
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