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nord en y entretenant des mouvements islamistes afin de déstabiliser la périphérie Nord de 
l'islam et d'imposer le modèle salafiste. 
 
Les Américains ont à cœur de déstabiliser l'islam de cet axe, surtout depuis qu'on sait que 4 
des 19 kamikazes du 11 septembre ont fait la guerre en Tchétchénie en 1999-2000. D'autre 
part, il semble que les moudjahidin afghano-arabes aient combattu à Grozny en 1994-1995 
puis en Bosnie et avant de retourner en Tchétchénie après les accords de Dayton en 1996. De 
même, une filière arabo-tchétchène a été démantelée en France en décembre 2002. 
 
III. Dimension géopolitique et continentale 
 
Le Nord Caucase est une région ethniquement hétérogène (plus de quarante ethnies) et est 
devenue le champ de concurrence entre la Turquie (ouest) et l'Arabie saoudite (est, dont la 
Tchétchénie). Le seul allié de la Russie dans cette région est l'Ossétie du Nord (chrétiens 
orthodoxes) qui se trouve au centre des 2 ailes musulmanes 
 
Etant donné que les pétromonarchies du Golfe financent le conflit et la collecte de fonds est 
centralisée au Qatar, la question se pose de savoir si ces monarchies, et en particulier l'Arabie 
saoudite doivent être des interlocuteurs dans le conflit. Elles sont diabolisées par le Kremlin. 
D'ailleurs, après le 11 septembre, on a observé une convergence des intérêts américains et 
russes vis-à-vis de l'Arabie saoudite qui voulaient la punir de son implication supposée dans 
les attentats du 11 septembre et dans le conflit tchétchène. 
 
IV. Dimension économique: le pétrole 
 
Il semblerait que pour punir l'Arabie saoudite après le 11 septembre, les États-Unis aient 
demandé  à  la Russie  d'augmenter  sa  production  de  brut  afin  de  faire  chuter le cours  du 
pétrole. Les Russes ont aussi menacé de créer un OPEP-2 au sein de la CEI mais la Russie 
n'est pas encore en mesure de rivaliser avec l'OPEP, cette lutte est donc vouée à l'échec à 
long terme. 
 
La Tchétchénie, traversée par des oléoducs, a servi pendant des années de robinet au pétrole 
de la Caspienne. L'Arabie saoudite n'a pas intérêt à voir aboutir le projet d'oléoduc Bakou-
Soupsa afin de garder son monopole de l'influence sur les cours mondiaux du brut. 
 
Quant aux oligarques russes, ils ont intérêt au maintien de l'instabilité dans le Caucase afin 
de bloquer les exportations du pétrole de la Caspienne. en effet, le pétrole azéri, moins cher 
que le pétrole russo-sibérien, constitue une menace directe pour leurs profits. Leurs intérêts 
convergent donc  avec ceux  des  pétromonarchies  d'où leur collusion dans  la 2è guerre de 
Tchétchénie depuis l'été 1999 (date de l'incursion de Bassaev au Daghestan). 
 
Conclusion: Différents scénarios d'avenir 
 
Les  Russes  ont  déjà  quitté  massivement  3  républiques  du  Nord-Caucase:  Tchétchénie, 
Daghestan et Ingouchie, et ce, pour 2 types de raisons: l'effet répulsif de la guérilla et des 
attentats-suicides dans ces régions et l'effet d'éviction de la poussée de l'Islam aux frontières 
sud. Jusqu'à 8 millions de Russes pourraient émigrer de cette région. 
 
L'abandon  de  la  Tchétchénie  est-il  possible?  Le  général  Lebed,  mort  récemment,  était 
favorable à ce scénario (c'est lui qui a signé l'accord de Khassaviourt en 1996 mettant fin à la 
1ère  guerre de Tchétchénie).  Pour  V.  Poutine cet  abandon  serait vu  comme la  fin  de  la