1 - Studiant

publicité
1.
la famille indo-européenne
= la famille indo-germanique
 200 langues et 3 milliards de locuteurs
Romania submersa : on y a parlé le latin, mais maintenant on n’y parle pas de
langue romane
1.1
les langues romanes / neo-latines
1.2
les langues slaves
EST :
russe, 150 millions de locuteurs, alphabet cyrillique
biélo-russe, 10 millions de locuteurs, alphabet cyrillique (capitale =
Minsk)
ukrainien, 50 millions de locuteurs, alphabet cyrillique (capitale =
Kiev)
OUEST :
polonais, 40 millions de locuteurs, alphabet latin
tchèque, 11 millions de locuteurs, alphabet latin
slovaque, 4 millions de locuteurs, alphabet latin
sorabe, 160 000 locuteurs, alphabet latine (langue minoritaire en l’Ilot
d’Allemagne)
SUD :
serbo-croate, parlé en Croatie, en Bosnie-Herzegovine et en petite
Yougoslavie (= Serbie et Monte Negro). Il y a 20 millions de locuteurs au total.
Problème : on utilise différents alphabets. L’alphabet latin est utilisé en Croatie et
en Bosnie-Herzegovine, l’alphabet cyrillique1 est utilisé en petite Yougoslavie et
par les Serbes de Bosnie-Herzegovine.
slovène, 2 millions de locuteurs, alphabet latin
macédonien, 2 millions de locuteurs, parlé dans le pays de Macédonie au nord de la
Grèce (et non pas dans la région de Macédonie dans la Grèce où on parle le grec.),
en alphabet cyrillique.
bulgare, 9-10 millions de locuteurs, alphabet cyrillique.
1.3
les langues baltes
letton, 1,5 millions de locuteurs (1 million de locuteurs de russe en Lettonie),
alphabet latin
lituanien, 3 millions de locuteurs, alphabet latin
L’Estonie est un pays balte mais on n’y parle pas de langue balte !
vieux prussien, langue balte morte depuis le 17e siècle, qui était parlé dans la
région de la Prusse Orientale.
1
< Cyrille, 9e siècle, missionnaire. Il était parti à Byzance (empire romain oriental) qui était encore grec pour
convertir les peuples slaves qui n’avaient pas d’écriture. Il leur a enseigné un alphabet, l’alphabet grec adapté
aux peuples slaves = nouvel alphabet, l’alphabet cyrillique. Alors la religion chrétien-orthodoxe utilise l’alphabet
cyrillique et la religion de Rome utilise l’alphabet latin.
1
1.4
Les langues germaniques
OUEST :
anglo-frison
anglais
frison, 400 000 locuteurs (tous bilingues avec le néerlandais)
bas-allemand
néerlandais
afrikaans
plattdeutsch, dialectes au Nord de l’Allemagne (Düsseldorf – Berlin)
haut-allemand
= langue standard parce que Luther a traduit le bible dans cette langue. Il venait
du Sud. Au Nord on parlait le platt-deutsch.
allemand
yiddisch < Judisch Deutsch, à l’origine c’est un dialecte du haut-allemand. C’est la
langue que les juifs de France apprenaient en Allemagne au Moyen Age, écrit en
alphabet hébreu. Les locuteurs du Yiddisch sont les juifs ashkénazes, les juifs en
Europe centrale. Maintenant ce n’est plus parlé en Europe centrale mais partout où
habitent des juifs qui se sont enfuis pendant la guerre mondiale II.
luxembourgeois, à l’origine c’est un dialecte mais c’est devenu une langue depuis
que le pays est indépendant.
lorrain, entre l’Allemagne et la France, la version germanique est un dialecte du
haut-Allemand, l’autre version est un dialecte du français.
alémanique, variété du haut-allemand parlé en Suisse.
longobard, langue morte.
NORD :
danois, Danemark et Groenland
suédois, 7 millions de locuteurs
norvégien
islandais
féroéien, îles Féroés du Danemark, 40 000 locuteurs (linguistiquement c’est une
langue à part)
EST :
gotique, langue morte
vandale, langue morte
burgonde, langue morte
1.5
les langues celtiques
500 avant Jésus-Christ : différentes langues celtiques parlées dans une grande
partie de l’Europe. Ces langues commencent à reculer quand Rome commence son
expansion. Mais le breton est de nouveau importé après les Romains.
GROUPE BRITANNIQUE :
2
breton, Bretagne, 200 000 locuteurs. Toute la Gaule était romanisée, mais après
l’empire romain une partie des gens d’Angleterre est venue en Bretagne. (nom
romain de Bretagne = Armorique)
gallois, 800 000 locuteurs, Wales (= pays de Galles), forte pression de l’anglais mais
le gallois a résisté
cornique, langue morte, Cornwales (sud-ouest de l’Angleterre), éliminée par
l’Anglais, morte en 1777
GROUPE GAELIQUE :
gaélique d’Irlande, 50 000 locuteurs
gaélique d’Ecosse, 100 000 locuteurs
Ces deux langues ont réculé à cause des conquêtes de l’Angleterre.
manx, langue morte, l’île de Man entre l’Irlande et l’Ecosse.
1.6
les langues iraniennes
persan = farsi, Iran, langue indo-européenne avec écriture arabe, 45 millions de
locuteurs
kurde, 30 millions de locuteurs dans plusieurs pays : Iran (7 millions), Iraque (5
millions), Turquie (13 millions), Syrie (1 million)
baluchi, parlé en Pakistan, Afghanistan et Iran, 5 millions de locuteurs
afghan = pachto, 10 millions de locuteurs en Afghanistan et 10 millions en Pakistan
ossète, 500 000 millions de locuteurs, entre la Géorgie et la Russie
dari, 5 millions de locuteurs en Afghanistan
tadjik, 11 millions de locuteurs au Tadjikistan
1.7
les langues indiennes
hindi et ourdou, nord de l’Inde, plus que 300 millions de locuteurs
népalais, 10 millions de locuteurs, Népal
panjabi, 100 millions de locuteurs, 2/3 dans l’est du Pakistan et 1/3 dans le nordouest de l’Inde (religion Sikh)
bengali, 200 millions de locuteurs, bengale oriental dans la région du Bangladesh
(musulman), bengale occidental dans la région de Calcutta (hindou)
bihari, entre le hindi et le bengali
cinghalais, Sri Lanka
marathe, région de Bombay
tzigane, peuple nomade en Europe (Roumanie) qui vient de l’Inde, 6 millions de
locuteurs
Plusieurs langues ont un statut officiel en Inde. L’anglais est aussi une langue
importante < colonisation jusqu’en 1857. Il y a encore 50 millions de locuteurs
d’anglais (élite dans les grandes villes).
Cas particulier de Pakistan :
On y parle des langues iraniennes, c’est-à-dire le baluchi (5 millions) et le pachto
(10 millions). Mais on y parle aussi des langues indiennes, c’est-à-dire le panjabi
(66 millions) et l’ourdou (10 millions). L’ourdou est une variante du hindi mais le
hindi appartient à la religion hindou (écriture devanagari) et l’ourdou à la religion
3
musulmane (écriture arabe). L’ourdou est devenu la langue officielle parce que
c’est la langue maternelle de 10% des habitants.
1.8
les isolats
albanais, 2 millions de locuteurs en Albanie, 1 million de locuteurs au Kosovo, 2
millions de locuteurs en Grèce, Italie et dans les autres pays de l’Europe.
grec, 9 millions de locuteurs en Grèce, 1 million de locuteurs à Chypre et dans le
sud de l’Italie
arménien, 2 millions de locuteurs en Arménie, 3 millions de locuteurs partout dans
le monde
Le sanskrit est une langue indienne morte (très importante, comme le latin pour
les langues romanes).
Le toekarien est une langue morte (depuis le 10e siècle) qui était parlée dans la
région de Sinkiang en Chine. C’était la langue indo-européenne la plus orientale.
EXTRA : langues non-indo-européennes
En europe :
Le basque
La famille ouralienne
la branche samoyède
La branche fino-ougrienne
estonien
finnois
lapon
hongrois
La famille caucasienne
géorgien
tchétchène
La famille altaïque
la branche toungouze
La branche mongole
La branche turque
turc
azéri
tatar
kazakh
ouzbek
+ maltais = langue sémitique arabe
La famille dravidienne :
tamoul
malayalam
télugu
kannada
La famille austrasiatique :
vietnamien
4
khmer
La famille sino-tibétaine :
La branche chinoise
La branche tibéto-karen
tibétain
birman
La famille tai :
siamois
laotien
Le coréen et le japonais
La famille afro-asiatique :
La branche berbère
La branche tchadienne
hausa
La branche couchitique
somali
La branche sémitique
hébreu
arabe
maltais
amharique
Les langues amérindiennes :
nahuatl, 800 000 locuteurs < Aztèques
yucateco, 500 000 locuteurs < Maya, à Yucatan
quiché, 700 000 locuteurs < Maya, au Guatemala
quechua, 10 millions de locuteurs < Incas : Pérou, Equateur et Bolivie
aymara, ½ - 1 million de locuteurs, Bolivie et Pérou
guarani2, 3-4 millions de locuteurs au Paraguay (bilinguisme avec l’espagnol)
araucan, 200 000 locuteurs, au Chili (mieux résisté aux Espagnols)
EXTRA : typologie des langues
Langues flexionnelles :
Langues avec flexion (formes fléchies)
Radical + flexion/dessinance
Dessinances verbales et dessinances casuelles (déclinaisons)
2
Guarani: les Jésuites esapgnols veulent convertir les Guaranis, les Portugais veulent en faire des esclaves. Dans
ce conflit, les Espagols proposent un système de défense : les Indiens se rassemblent dans des villages protégées
et ils ne sont pas obligés d’y parler l’espagnol. Les Portugais mé-contents vont se plaindre chez le Pape. Il
interdit l’ordre des Jésuites. Les Portugais ont la main libre, mettent le feu aux villages et massacrent les
guaranis.
5
Les dessinances peuvent assurer plusieurs fonctions simultanément. Parfois le
radical n’est plus tout à fait séparable ou visible.
Langues agglutinantes :
Le radical est toujours respecté et ne change jamais. Il y a une fonction par
dessinance qui s’ajoute.
Langues isolantes :
Tous les mots sont monosyllabiques et invariables. La grammaire fonctionne sur
l’ordre des mots et la hauteur à laquelle une syllabe est prononcée a de l’effet sur
sa signification.
EXTRA : évolution de l’écriture
Pictogrammes : écriture figurative, le signifiant représente le signifié.
Idéogrammes : les signes représentent symboliquement le signifié.
Phonogrammes : des lettres représentent des sons.
Pourquoi les Chinois tiennent aux idéogrammes ? Avec un alphabet le pays se
morcèlerait parce qu’il y a beaucoup de langues différentes en Chine (ils ne se
comprennent pas). Leur écriture les tient ensemble.
6
2.
les langues romanes : subdivision, dialectes,
localisation, information générale
2.1
la romania traditionnelle
langues romanes directement dérivées du latin
A. le gallo-roman
français = langue d’oïl
franco-provençal
occitan = langue d’oc
nord-occitan : limousin, auvergnat, occitan-alpin = dauphinois
occitan-moyen : languedocien, provençal, occitan central
gascon (le béarnais est un dialecte du gascon)
franco-provencal, occitan et gascon sont en recul
autres langues parlées en France qui ne sont pas gallo-romanes :
basque
roussillonnais = dialecte du catalan (région de Perpignan)
corse = dialecte du toscan
breton = langue celtique importée de la grande Bretagne
ouest-flamand, dans le région de Dunquerque-Lille, à la campagne
germanique : alsacien et lorrain
ligurien = dialecte italien (Monaco)
diglossie en France :
Diglossie = type de bilinguisme. On parle deux langues, une langue pour des
situations formelles et une autre langue pour des situations informelles =
hiérarchisation sociale des deux langues. Ces deux systèmes de langue ne sont pas
nécessairement dérivés de la même langue, avec répartition des fonctions des
usages dans la société entre un registre haut et un registre bas.
En France, on parle de diglossie à la campagne. Plus on s’éloigne de Paris, plus il y
a diglossie.
Dialectes français en belgique :
picard (Tournai – Mons)
wallon
champenois
lorrain
7
Langues en Suisse:
romanche (canton des Grisons) en combinaison avec l’allemand
Dialectes italiens : piémontais + lombard
français, dans les villes on parle le français standard, à la campagne on parle le
franco-provencal.
B. les dialectes rhéto-romans
les parlers rhétiques = le romanche, 50 000 locuteurs, 4 dialectes : sursilvan,
soussilvan, engadinois, val mustair
les parlers dolomitiques = le ladin dolomitique, 30 000 locuteurs
le frioulan, 650 000 locuteurs (ville d’Udine)
C. l’ibéro-roman
galicien, origine commune avec les dialectes portugais
portugais
l’espagnol = castillan, 4 dialectes : l’andalou, l’extremeño, le murciano, dialectes
des Canaries (tout au sud de Madrid = castillan méridional)
catalan : le catalan occidental (valencien et léridan), le catalan oriental
(roussillonnais, catalan central de Barcelona, catalan des îles Baléares, catalan de
Sardeigne)
autres langues en Espagne :
basque
asturien-léonais (substrat du castillan) et aragonais(substrat du catalan), ces deux
langues ne sont pas des dialectes castillans mais des dialectes historiques du latin.
D. le dalmate
parlé aux côtes de la Croatie et l’île devant la côte (Veglia), langue morte en 1898
E. le sarde
au nord : variétés du corse ( le sassarese, le gallurese)
sardo-central : logudorese, nuorese, barbaricino (+ catalan à part dans la ville
d’Alghero)
sardo-méridional : campidanese
Toute la Sardeigne est diglossique avec l’italien. Les dialectes de la Sardeigne sont
les plus proches du latin.
F. l’italo-roman
dialectes septentrionaux :
gallo-italien : ligurien, piémontais, lombard, emilien-romagnol
vénitien
langues non-italo-romanes dans le nord : franco-provencal, frioulan, allemand
(région de Trentin-haut-Adige)
8
le toscan
centre-méridionaux :
corse
dialectes centraux : dialecte de Marches, l’ombrien, le romain
dialectes méridionaux : dialecte des Abruzzes, campanien , lucanien, dialecte des
Pouilles
salentinien
calabrais du nord et du sud
sicilien
autres langues en Italie :
grec (sud de la Calabrie et le talon de l’Italie)
albanais (partout en Italie)
G. le roumain
daco-roumain : 25 millions de locuteurs en Roumanie, 3 millions de locuteurs en
Bessarabie (= république de Moldavie)
macédo-roumain = aroumain : 350 000 locuteurs en Albanie, la république de
Macédonie et dans le nord de la Grèce
mégléno-roumain : 15 000 locuteurs à la frontière de Bulgarie, Macédonie et Grèce
istro-roumain : 300 locuteurs, extrême ouest (péninsule d’Istrie)
2.2
la romania nouvelle (excepté les créoles)
A. le portugais dans le monde
Les portugais n’étaient pas intéressés en l’Amérique, mais surtout en l’Inde. Ils
avaient quand même la colonie du Brésil depuis 1500 : Cabral voulait suivre la côte
de l’Afrique comme tous les autres, mais le vent le portait vers le Brésil.
Dispute entre les Espagnols et les Portugais : à qui appartenait l’Amérique ? Traité
du pape : il ajoute un méridien, l’est est pour le Portugal et l’ouest pour l’Espagne.
Pays lusophones (on y parle le portugais) :
Brésil, 150 millions de locuteurs (portugais et quelques langues indigènes)
Portugal, 10 millions de locuteurs
Angola et Cabinda (portugais et quelques langues africaines indigènes)
Mozambique (portugais et langues africaines indigènes)
São Tome et Principe (portugais et une langue créole)
Guinée-Bisau (portugais, langue créole et langues africaines indigènes)
Iles du Cap vert (diglossie du portugais et une langue créole)
Madère et les Açores
En Asie il y a d’anciennes colonies où on ne parle plus le portugais maintenant :
Macao (colonie jusqu’en 1999, maintenant chinois)
Timor de l’est (colonie jusqu’en 1974)
B. l’espagnol dans le monde
9
En Amérique :
Etats-Unis, 20-25 millions de locuteurs (bilingues avec l’anglais) : Floride (<Cuba) ,
Californie (<Mexique), New York (<Puerto Rico), Texas (<Mexique), Nouveau
Mexique (<Mexique), Arizona (<Mexique)
Mexique, 24 millions dans la ville de Mexico, 100 millions dans le reste du pays
Guatemala
El Salvador
Honduras
Nicaragua
Costa Rica
Panama
Venezuela
Colombie
Equateur
République dominicaine
Perou
Bolivie
Chile
Argentine
Uruguay
Paraguay
Porto Rico
Cuba
En Afrique:
Maroc (l’espagnol recule), enclaves espagnoles (Cinta et Melilla)
Iles Canarie
Guinée Equatoriale
Gibraltar
En Asie :
Les Philippines, 100 millions d’habitants, on y parle  50 langues. Les 3 les plus
importantes : le tagalog, l’anglais (15 millions) et l’espagnol (3% de la population)
Les Philippines ont été colonisées par Philippe II, cette colonisation était fini en
1898.
Israël, on y parle un ancien espagnol du 15e siècle = séfardi. Au Moyen Age il y avait
beaucoup de juifs en Espagne (500 000). Mais il y avait une tension entre les juifs
et la population locale. Le roi d’Espagne fait la reconquête complète en 1492 et il
veut une unité culturelle et religieuse. La moitié des juifs ont quitté l’Espagne et
se sont installés dans l’empire turc. Après la guerre mondiale II ils ont fait « l’état
d’Israël » et ils vont s’installer là-bas. Là, ils apprennent tous le hébreu : perte de
la langue judéo-espagnole.
2.3
les Créoles
Au début, les Créoles étaient des personnes, des blancs nés dans les colonies. Plus
tard on va employer le mot pour les régions où les Créoles avaient des plantations
10
de canne à sucre. Ceci est un travail très dur dans un climat terrible, donc on
utilisait la population autochtone mais celle-ci n’a pas résisté non plus. On a
importé des esclaves noirs de l’Afrique. Ils sont aussi nommés créoles.
Il y avait un problème de communcation entre les colonisateurs et les esclaves qui
ne comprenaient pas le maître blanc, mais ils ne se comprenaient non plus entre
eux. Les maîtres vont parler une langue très simple et rudimentaire. Les noirs
commencent à communiquer entre eux dans cette langue simplifiée. Une langue de
travail avec des systèmes est née = pidgin.
Les pidgins prennent une structure syntaxique propre, probablement tirée de
l’africain. Les esclaves vont parler cette langue aussi en famille, à partir de ce
moment un pidgin devient une langue créole (parce que c’est devenu leur langue
maternelle).
Philippines : zamboangueño (espagnol)
Malésie : papia kristang (portugais)
Seychelles (français)
Ile Maurice et la Réunion (français)
São Tome et principe (portugais)
Ile du Cap Vert : cabo verdense (portugais)
Guinée Bisau : crioulo (portugais)
Colombie : palenquero (espagnol)
Aruba-Bonaire-Curaçao : papiamentu (portugais et espagnol)
Suriname : saramaccano (portugais et anglais)
Guyane française : guyanes (français)
Etats-Unis, Louisiane : criolou de la Louisiane = negro french (français)
Haïti : criollo haitiano (français)
3.
origines de la romania, les substrats et la romanisation
3.1
les substrats
A. les substrats non indo-européens
peuples qui marchent vers l’Europe ca. 1000 avant J-C
 peuples ouraliens :
finois
lappons
hongrois
estoniens
 peuples altaïques : turcs
11

peuples sémitiques :
hébreu
phéniciens
peuples non indo-européens en Europe
 les Ibères : en Espagne, venaient de l’Afrique, nous connaissons leur
langue grâce à des inscriptions, des toponymes
 les Basques : partie septentrionale de l’Espagne et le sud de la France
 les Phéniciens et les Carthaginois : carthaginois = puniques (viennent
du Liban, des Phéniciens qui s’étaient installés à Tunis), parlent une
langue sémitique
 les Ligures
 les Etrusques
 les Rhètes
 les Sardes
 les Sicanes (en Sicilie)
B. les substrats indo-européens
peuples en Europe :
 les Vénètes
 le groupe italique (osco-umbri)
 les Sicules
 les Grecs
 les Illyriens et les Messapiens
 les Daces
 les Celtes (britanniques)
autres peuples en Europe :
les Baltes
les Tocariens
les Indiens
les Perses
les Arméniens
les Hittites
les Albanais
les Latins
les Germaniques
les Slaves
peuples en Italie :
anciens peuples non indo-européens : Rhètes
Ligures
Etrusques
Sardes
Phéniciens
Sicanes
peuples indo-européens qui s’y installent :
Illyriens
Vénètes
Gaulois
Latins
Volsques
12
Ombriens
Osques
Messapiens
Sicules
Grecs
3.2
le strat, c’est-à-dire le latin
A . principales conquêtes de Rome depuis sa fondation jusqu’à l’expansion
maximale de l’empire (117)
Dans la partie occidentale du bassin de la Méditerannée.
753 avant J-C : Rome = petite ville
350-250 avant J-C : premières conquêtes, toute l’Italie sauf le nord et les îles
250-240 avant J-C : conflit avec Carthage, première guerre punique. Les Romains
gagnent et prennent le Sicile, le Sardeigne et la Corse
220-200 avant J-C : deuxième guerre punique. Hannibal fait route à travers le sud
de l’Espagne, les Alpes et le Nord de l’Italie. Il gagne une série de batailles mais
enfin les Romains sont les vainqueurs. Ils occupent l’Espagne parce qu’ils ne
veulent plus une guerre comme celle-ci. Enfin ils occupent toute la péninsule
ibérique, cela a été une conquête très cruelle. En 180 avant J-C ils contrôlent
toute la péninsule et aussi le nord de l’Italie = Gallia Cisalpina
150 avant J-C : troisième guerre punique. Les Romains attaquent Carthage, ils s’y
installent et colonisent le nord de l’Afrique.
120 avant J-C : ils conquièrent le sud de la Gaule = Gallia Narbonnensis (pour
faciliter les contacts entre le nord de l’Italie et l’Espagne), ils battent les Celtes
(aussi les colonies grecques deviennent romains)
50 avant J-C : Jules César va conquérir le reste de la Gaule jusqu’au Rhin. Il fait
aussi quelques conquêtes à Britannia.
1-130 après J-C : dernières conquêtes
Rhétie, Norique, Pannonie, Mésie, Illyrie : jusqu’au Danube
Les champs décumates (entre sources du Rhin et du Danube)
Dacie (107 après J-C, Trajan) contre toute logique il traverse la
rivière : les Daces étaient très audacieux et attaquaient de
temps en temps les Romains, le sous-sol de la Dacie était
aussi très riche en minerais
B . la romanisation linguistique
Echange de langues ou échange de populations ?
Echange de langues : les descendants d’un peuple décident de parler
volontairement une autre langue
Echange de peuples : la population d’une région va autre part et une nouvelle
population vient avec une nouvelle langue
en général il y a eu un échange volontaire de langues, petit à petit on a appris le
latin avec une phase de bilinguisme. Mais il y a quand même eu quelques massacres
pour remplacer les peuples par des gens latins en Dacie.
13
Intervention administrative ou processus spontané ?
Il n’y avait pas de loi qui imposait le latin, il n’y a donc pas d’intervention
administrative. C’était un processus spontané, pour que les gens puissent parler
avec les Romains.
L’édit de l’empereur Caracalla en 212
Ce n’était pas un édit linguistique, mais un édit juridique et administratif.
L’empereur Caracalla accorde la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de
l’empire (auparavant uniquement les habitants de l’Italie avaient la citoyenneté
romaine). C’est un fait important parce que cela permet à tous les habitants
d’entrer dans l’administration (faire une carrière administrative / militaire). De la
fierté naît et un contribut à l’adaption linguistique (on va plus vite parler le latin).
Implantation complète du latin. Quand ? Où ?
Latinisation incomplète :
Brittania, champs décumates, sud de l’Italie, l’est de Sicile : on n’y parle pas du
tout le latin, mais le grec
Pays basque : beaucoup de gens ont appris à parler le latin mais le noyeau central
n’a jamais été romanisé
Tout le reste a été romanisé tout à fait.
Quel latin ? voir partie 4
Disparition complète des langues indigènes ?
Sur le continent la langue celte est complètement remplacée par le latin.
Dans l’ouest les langues indigènes ont disparu sauf dans le pays basque, les champs
décumates et Britannia.
Romanisation incomplète : Angleterre, nord de la Suisse, sud de l’Allemagne, sud
de la Hollande, nord de la Belgique, nord-ouest de l’Allemagne.
EXTRA : terminologie
Strat = langue qu’on parle
par exemple :
à Tongres le strat était le celte avant les Romains
à Paris le strat était le celte-gaulois avant les Romains
Du moment que tout le monde parle le latin, le latin devient le
strat, les autres deviennent substrats.
Substrat = langue qui a été parlée mais qui est totalement abandonnée à cause de
l’implantation d’une nouvelle langue. Influence du substrat : on prononce souvent
mal la nouvelle langue.
Par exemple : à Trèves le strat était le latin mais cette langue a disparu
à cause de l’implantation de l’ancienne allemand. C’est-à-dire,
l’allemand est le nouveau strat et le latin est devenu le substrat.
Superstrat = langue qui influence le strat mais qui ne disparaître le strat, le
superstrat n’élimine pas le strat.
Par exemple : à Paris les Francs se sont installés mais les gens n’ont pas
abandonné le latin. Le strat reste le latin mais le francique a une
influence importante sur le latin.
14
4.
origines de la romania : le latin vulgaire
4.1
définition
A. le latin : généralités
les langues romanes < latin vulgaire parlé qu’on ne connaît pas très bien, on n’a
que quelques petits morceaux
B. langue écrite et langue parlée
Il y a une grande différence entre la langue parlée et la langue écrite. Très peu de
gens savent lire et écrire.
C. les premiers textes
D. le latin « vulgaire » : essai de définition
le latin vulgaire = le latin parlé mais cette langue a évolué (de 753 avant J-C
jusqu’à 476 après J-C) pendant 12 siècles.
1e difficulté : il n’y avait pas d’enregistrement
2e difficulté : la langue a évolué dans le temps
3e difficulté : il y avait des différences selon l’endroit
4e difficulté : il y avait des différences selon les groupes sociaux
(variations diatopiques, diachronoques et diastratiques)
LE latin vulgaire est donc une abstraction, ce sont LES latins vulgaires
C’est le romaniste allemand Schuckart qui a introduit le terme « le latin vulgaire »
en 1866.
4.2
sources et méthodes
A. étude de certains textes latins
A.1 sources directes
15
= textes écrits en latin vulgaire
c’est une contradiction : on écrivait en principe en latin classique, on parle ici de
quelques exceptions
A.1.1 témoignages volontaires
PETRONE, Satiricon
Pétrone vivait dans le temps de Néron. Il fait parler les nouveaux riches qui n’ont
pas de morale : ils parlent en latin vulgaire. Pétrone décrit certains situations,
comme le festin chez Trimalcion.
A.1.2 témoignages involontaires
On veut écrire en latin classique, mais on fait des « fautes ».
 inscriptions : epitaphes (sur les tombes)
defixionum tabellae (= tablettes d’exécration, on y
écrivait quelles personnes on trouvait
mauvaises pour demander aux dieux de les
punir, mises sous la terre)
graffiti (sur les murs)
 traités techniques :
mulomedicina chironis (traité vétérinaire du 4e siècle)
PALLADIUS, medicina pecorum (traité vétérinaire sur le bétail)
MARCELLUS, de medicamentis liber (5e siècle)
APICIUS, de re coquinaria (traité de gastronomie)
ces livres sont écrits en latin vulgaire parce que ces occupations étaient mal
vues (la technique est sous la dignité des Romains, c’est pour les esclaves)
 textes religieux chrétiens :
peregrinatio Aetheriae ad loca sancta = description du pèlerinage d’Aetheria
vers Jérusalem, 4e siècle
traductions latines de textes bibliques : faites par des prêtres et des évêques
qui connaissaient très bien le latin mais ils ne l’utilisent pas pour que les gens
puissent comprendre ces textes
inscriptions funéraires chrétiennes (comme les épitaphes)
A.2 sources indirectes
Appendix probi
4.3
le vocabulaire
A. les mots invariables (mots outils)
remplacement partiel des anciennes formes synthétiques par des mots
analytiques :
 une périphrase : nunc  ad horam / hac hora
diu  longo tempore
 un cumul pléonastique : avant < ab ante (=ante renforcé)
depuis < de post
16
B.
les mots variables
B.1 remplacement dans le stock lexical
 tendance à remplacer des formes irrégulières par des formes régulières
 tendance à remplacer les formes brèves par des formes longues
 remplacements pour des raisons sémantiques ou stylistiques
B.2 décalages sémantiques
= un même mot a un sens différent en latin vulgaire et en latin classique
exemples :
 pacare = donner la paix, apaiser, pacifier. En latin vulgaire : calmer les gens
en les payant.  pagar = payer (payer en latin classique = solvere)
 ignis (= feu) est remplacé par focum
 caput (= tête) est remplacé par testa < forme et moquerie
 collocare (= plaatsen)  coucher, colgar
B.3 composition
Exemples :
 odium, in odio esse en latin classique
inodiare en latin vulgaire  ennuyer
 formation de l’adverbe < composition
rapidement < rapide + ment
ment < mente, abl. de mens, mentis
ceci est devenu le système pour former des adverbes en latin vulgaire. Parce
que le mot ‘mens’ est féminin, on utilise la forme féminine de l’adjectif
pour former l’adverbe.
B.4 dérivation
Exemples :
 fabulare < fabula
 parabolare < parabola
 mensurere < mensura
 diminutifs
 ajouter préfix ou suffix
B.5 emprunts aux adstrats
Il y a deux adstrats importants du latin : le grec et les langues germaniques.
Exemples du grec :

 messager du ciel  ange

 moine

 celui qui surveille la communauté =
évêque

 dans l’église c’est le
prêtre précède

= papas = chef  pape

 baptiser

 communauté chrétienne
17

 palais chrétien = basilique
B.6 emprunts aux substrats
B.7 onomatopées
Exemples :
 coq (esp :gallo, it : gallo) < gallum
= onomatopée abbrégée
 toucher (esp:tocar, it: toccàre) < tocare (en latin classique: tangere)
18
5.
évolution du vocalisme
voyelles toniques
p. 73
il y avait 4 systèmes dans le latin vulgaire, 1 système général et 3 systèmes
particuliers
1e changement
le latin classique est constitué de 5 voyelles longues et 5 voyelles courtes. La
différence entre long et court était très claire, mais maintenant on ne sait pas
comment la prononcer.
Il y avait une opposition quantitative / de durée entre long et court
Exemples : pōpulus (peuplier) et pŏpulus (peuple)
vēnit (perfectum) et vĕnit (praesens)
rosā (ablatif) et rosă (nominatif)
Le système avec l’opposition quantitative a commencé à disparaître vers la fin du
3e siècle après J-C.
Preuves de ce changement : il n’y a plus de voyelles longues et courtes,
maintenant il y a 7 voyelles avec une opposition de timbre = opposition qualitative.
< inscriptions sur les monuments
< les gens eux-mêmes gravaient sur les pierres tombales
(=épitaphes) mais ils savaient écrire à moitié, ils écrivaient
ce qu’ils entendaient
exemples : minsis < mensis
menus < minus
sene < sine
2e changement
le latin classique avait un accent de hauteur (on montait dans la mélodie). Le latin
vulgaire a un accent dynamique = accent d’intensité
exemples : óculum devient óclum < accent dynamique fait que la
syllabe posttonique tombe = syncope
vétulus devient vétlus devient veclus
tábulam devient tablam
preuves : p. 59
appendices du grammarien Probus
speclum fait espejo
masclus fait mâle et macho
p. 74
19
fr : le mot « fin », /i/ a changé dans la pronociation parce que suivi d’une nasale =
nasalisation
esp : le /i/ n’a pas changé
it : /i/ n’a pas changé
port : en général il n’y a pas de changements, seulement une nasalisation dans
« fim »
p. 75
fr : diphtongaison française pendant le 6e siècle du ẹ
esp : ẹ est resté
it : ẹ est resté
port : ẹ est resté
p. 76
fr : pas de diphtongaison, ne se produit pas lorsque le ẹ se trouve en syllabe
entravée
p.77
a) fr : diphtongaison
esp :diphtongaison
it : diphtongaison
port : pas de changements
b) fr : pas de changements
esp : diphtongaison
it : pas de changements
port : pas de changements
donc : diphtongaison romane en syllabe libre
p. 78-79
it : pas de changements
esp : pas de changements
port : pas de changnements, sauf « mão », « pão » et « são » = nasalisation
fr :
a) pas de changements, sauf « champ » = nasalisation
b) a devient ę, « main », « pain » et « sain » = nasalisation
p. 80
fr :
a) on voit la diphtongaison, mais on ne la prononce plus
b) pas de changements
esp : diphtongaison générale
port : pas de changements
it :
a) diphtongaison en syllabe libre
b) pas de changements
= diphtongaison romane
p.81
it : pas de changements
esp : pas de changements
20
fr :
a) diphtongaison (on ne l’entend plus)
b) pas de changements
it : pas de changements
= diphtongaison française
p. 83
it : pas de changements
esp : pas de changements
fr : le son a changé, /u/ est devenu /y/
port : pas de changements
6.
évolution du consonantisme
p. 85
it : pas de changements
21
fr : on a placé un « e prothétique » = « e d’appui » pour mieux prononcer
esp : e prothétique
port : e prothétique
p. 87
a)
fr : l’élément vélaire a disparu
it : pas de changements
esp : pas de changements
port : pas de changements
b)
fr : élément vélaire a disparu
esp : élément vélaire a disparu
port : élément vélaire a disparu
it : élément vélaire a disparu (sauf dans « quindici »)
p. 88
fr : pas de changements
esp : /kl/ et /pl/ deviennent /λ/
port : /kl/ et /pl/ deviennent /∫/
it : /kl/ et /pl/ deviennent /kj/ et /pj/
p. 89
fr : pas de changements
esp : pas de changements
port : pas de changements
it : pas de changements
p. 90
fr : pas de changements
it : pas de changements
port : pas de changements
esp : /f/ devient h non-aspiré à cause du substrat basque
p. 91
Il s’agit d’un h qui était déjà muet en latin vulgaire, il n’est donc prononcé dans
aucune langue romane. Parfois il est écrit par tradition (arbitraire en fr, esp et
port).
Seulement en it le h a disparu partout.
p. 92-93
fr : pas de changements
esp : pas de changements
port : pas de changements
it : pas de changements
p.95
esp : pas de changements
port : pas de changements
it : pas de changements
fr : l’occlusive vélaire /k/ a avancé et est devenu fricative sourde /∫/
= palatalisation
mais : 2 dialectes français sans palatalisation (normand et picard)
22
p.98
fr : /k/ devient /s/
port : /k/ devient /s/
esp : /k/ devient /θ/
it : /k/ devient /t∫/
p. 99
fr: /j/ devient /ζ/
port : /j/ devient /ζ/
it : /j/ devient /dζ/
esp : /j/ devient /χ/
p. 101
contraction parce que le h est tombé partout
p. 103
esp : occlusive sourde devient sonore
port : occlusive sourde devient sonore
fr : occlusive sourde devient sonore et il y a encore une évolution plus loin
sonorisation, spirantisation, disparition
it : pas de changements
p. 106
fr : pas de changements
esp : pas de changements
port : le l a disparu partout
it : pas de changements
p. 107
fr : nasalisation de la voyelle qui précède le n, le n lui-même a disparu
esp : pas de changements
it : pas de changements
port : nasalisation de la voyelle précédant le n disparu
palatalisation du n, /n/ devient /ņ/
disparition du n
p. 110
fr : /s/ devient /z/ = sonorisation
esp : pas de changements
port : pas de changements
it : sonorisation, /s/ devient /z/
p. 111
it : /λ/ se maintient
port : pas de changements
23
esp : changement radical /λ/ devient /χ/
fr : /λ/ devient /j/
p. 113
esp : sonorisation des occlusives sourdes
port : sonorisation des occlusives sourdes
it : conservation de l’occlusive sourde
fr :
« sacré » : conservation de l’occlusive sourde = exception
sonorisation
spirantisation
disparition
p. 117
esp : pas de changements
it : pas de changements
port : /s/ devient /∫/
fr : /s/ a disparu, on allonge la syllabe précédente avec ^
p. 119
it : /kl/ devient /kj/
esp : /kl/ devient /χ/
fr : /kl/ devient /j/
port : /kl/ devient /λ/
p. 122
esp : /n/, /p/, /r/ disparaissent devant /s/
port : /n/, /p/, /r/ disparaissent devant /s/
it : /n/, /p/, /r/ disparaissent devant /s/
fr : /n/, /p/n /r/ disparaissent devant /s/
p. 124
a) m a disparu partout
b) esp : variable, /m/ devient /n/ ou /m/ a disparu
port : variable (parfois nasalisation)
it : sono (/m/ devient /n/ + o paragogique), già (/m/ a disparu), con (/m/
devient /n/)
fr : variable (nasalisation ou disparition)
p. 125
it : /s/ a disparu
esp: /s/ est conservé
port : /s/ est conservé
fr : /s/ a disparu
p. 126
/t/ a disparu partout
p. 127
1.dissimilation
24
arbore
mercuri dies
marmore
recrute
2.metathèse
parabola
miraculum
crocodilum
periculum
7.
évolution de la morphosyntaxe
7.1
système verbal
A. régularistaion des verbes irréguliers
B. régularisation des verbes déponents
exemples :
mori devient morire
luctari devient luctare
nasci devient nascere
hortari devient hortare
25
C. les conjugaisons
I.amare
II.monere
III.tegere
IV.audire
Ces conjugaisons ont une évolution différente dans les différentes parties de la
Romania.
Conjugaison I
Conjugaison IV
Conjugaison II
Conjugaison III
en fr : parler
En esp : hablar
En it : parlare
en fr : finir / partir
En esp : vivir
En it : capire / partire
en fr : e long diphtongue en oi, recevoir
En esp : comer
En it : temere
en fr : prendre
En esp : n’existe pas
En it : credere
1. 1e conjugaison
contient le plus grand nombre de verbes dans toutes les langues romanes. C’est la
seule conjugaison qui reste productive dans les langues romanes.
2. 2e conjugaison
p. 132
en fr : certains verbes restent les mêmes (II)
certains verbes changent en –ére ( II devient III)
certains verbes ont les deux formes (II et III)
en esp : la conjugaison reste II partout
en it : changement de conjugaison de II à III, il y a quelques exceptions
(conjugaison II de l’italien est très petite)
en port : la conjugaison reste II partout
3. 3e conjugaison
p. 133
A.en fr : accent reste sur le radical (III)
En it : accent reste sur le radical
En esp : accent sur la terminaison (III devient II)
En port : accent sur la terminaison (III devient II)
B.en fr : accent reste sur le radical (III)
En it : accent reste sur le radical (III)
En esp : III devient IV
C.exceptions : en it et en fr III devient parfois II
26
4. 4e conjugaison
en fr : finir avec infixe –iss- et partir sans infixe
en it : capire avec anfixe –isc- et partire sans infixe
En latin cet infixe était classique optionnel / facultatif. On pouvait l’inserrer dans
chaque verbe pour indiquer le début de l’action. C’était donc un infixe inchoatif.
Exemple : florere et florescere
Dormire et dormiscere.
En latin vulgaire et dans les langues romanes l’infixe a perdu son sens originel. En
italien et en français l’infixe s’est fixé dans le radical de certains verbes en –ir. En
espagnol et en portugais cette série de verbes est allée dans la 2e conjugaison (ecer, -ocer, -acer).
5. temps et modes
schéma de l’infectum
voix active
voix passive
Ind prés
amo
Subj prés
amem
Ind prés
amatur
Subj prés
ametur
Ind impf
amabam
Subj impf
amarem
Ind impf
amabatur
Subj impf
amaretur
Ind fut
amabo
Ind fut
amabitur
Schéma du perfectum
Voix active
Ind parf
Subj parf
amavi
amaverim
Ind plqpf
amaveram
voix passive
Subj plqpf
amavissem
Ind fut ant
amavero
Ind parfait
Amatus est
Subj parf
Amatus sit
Ind plqpf
Amatus erat
Ind fut ant
Amatus erit
Subj plqpf
Amatus esset
Voix active
Pas de changements dans l’indicatif présent.
Pas de changements dans l’indicatif imparfait.
27
L’indicatif parfait du latin est devenu le passé simple des langues romanes. Il a un
usage très variable. En catalan il y a une 2e forme du passé simple, le passé simple
périphrastique.
Le passé composé n’existait pas en latin classique, c’est une invention du latin
vulgaire. C’est une forme plus facile que l’indicatif parfait. Le passé simple est
conservé pour différentier les significations. On veut séparer le passé récent (=
passé composé, relation avec le présent) du passé lointain (= le parfait). Dans
certaines langues romanes il y a une séparation stricte (en esp et en port). En fr on
utilise toujours le passé composé dans la langue parlée, jamais de passé simple en
langage parlé.
Pour l’indicatif plus-que-parfait le latin vulgaire invente une nouvelle forme à la
base de l’imparfait de « habere » + le participe passé du verbe conjugué. Ceci est
aussi le cas en it, en fr et en cat. La forme périphrastique remplace donc la forme
synthétique. En port et en esp les deux formes coexistent.
Pour le futur antérieur la forme du latin classique est partout remplacée par une
forme périphrastique (le futur de « habere » + le participe passé du verbe
conjugué).
La forme du subjonctif parfait est aussi partout remplacée par la forme
périphrastique (subjonctif présent de « habere » + participe passé du verbe
conjugé).
La forme du futur simple, amabo (tegam) a changé. Il y a 5 motifs pour ce
changement formel.
1.en latin classique le futur manquait d’unité, c’était trop compliqué
2.les futurs en –bo (I et II) posaient un problème : dans certaines régions il y avait
une confusion entre le v et le b, de cette façon il y avait une confusion entre le
parfait et le futur en 2e et 3e personne (-bis, -bit)
3.la 3e personne du subjonctif de la conjugaison III = tegēt, le présent est tegĭt en
latin classique, mais en latin vulgaire ces deux voyelles sont devenues la même
voyelle, c’est-à-dire ẹ. Il y avait donc une confusion entre le présent et le futur.
4.la 1e personne du futur tegam et audiam = 1e personne du subjonctif présent. Il y
avait donc une confusion entre l’indicatif futur et le subjonctif présent.
5.en latin classique on ne connaissait pas le conditionnel, c’est une création du
latin vulgaire.
On a donc créé un nouveau futur, une forme périphrastique. Littéralement, on dit
« j’ai à chanter » : cantare habeo / habes / habet...
C’est une nouvelle forme qui s’emploie dans toutes les conjugaisons.
Le latin vulgaire a donc inventé le conditionnel. On l’a inventé parce que c’était
une notion difficile à expliquer en latin classique. On a travaillé par analogie. A
l’origine c’était un « futur du passé », on exprime un futur par rapport à une verbe
du passé. Donc chanter avais / avais / avait...
Pour la forme du subjonctif imparfait, on trouve amarem en latin classique. En
français il s’agit de la forme j’aimasse. C’est donc une nouvelle forme qui provient
28
du subjonctif plus-que-parfait du latin classique qui était disponible (parce que
remplacé par une autre forme en latin vulgaire).
En espagnol et en portugais on a créé un subjonctif futur. Il s’agit d’une
combinaison du futur antérieur et du subjonctif parfait.
Voix passive
Temps de l’infectum
Latin classique
Ind. Prés. : amatur
Ind. Impf. :Amabatur
Ind. Futur s.: amabitur
latin vulgaire
amatus est
amatus erat
amatus erit
Temps du perfectum
Latin classique
Ind. parf. : amatus est
Ind. Plqpf. :amatus erat
Ind. Fut. Ant.:amatus erit
latin vulgaire
amatus fuit
amatus fuerat
amatus fuerit
Difficultés des temps de l’infectum et du perfectum en latin classique:
1.la formation des temps de l’infectum et ceux du perfectum est totalement
différente (synthétique et analytique)
2.le verbe esse est aussi verbe copule dans l’ind. prés. : l’homme dans la rue
utilise « est + participe passé » comme verbe copule + caractéristique mais là on
doit utiliser l’ind. prés. passif.
Exemple : Claudius amatus est = passé
Claudius amatur = présent
Dans le latin vulgaire ce système devient la règle, maintenant on a donc besoin de
nouvelles formes pour le perfectum : on utilise les temps du parf. de « esse ».
Pour l’ind. parf. la forme amatus fuit est devenu passé simple, ici on crée un
nouveau temps : le passé avec un impact sur le présent = habet estatum amatus.
Ceci se fait aussi pour le plus-que-parfait (habebat statum amatus) et pour le futur
ant. (habebit statum amatus). On ajoute encore un conditionnel.
La voix passive est donc complètement analytique en latin vulgaire.
Autre nouveauté en latin vulgaire
Exemples :
1.le blé est semé en automne
2.on sème le blé en automne
3.le blé se sème en automne
3.= forme pronominale mais c’est autre que la forme réfléchie parce que quand on
a une forme réfléchie, le patient et l’agent sont les mêmes. C’est donc une
création du latin vulgaire qui utilise « se » comme passif. C’est peu fréquent en
français, mais très fréquent dans les autres langues romanes.
1.=passif adjectivale ou passif avec être
29
2.on < homo, on emploie depuis le latin vulgaire « homo » dans le sens général et
anonyme. On ne veut / peut pas dire l’agent, quand on utilise « on », on n’exprime
pas l’agent comme dans les autres deux formes passives.
7.2
système nominal
A. Genre
En latin classique il y avait 3 genres (fém, masc, neutre).
Les langues romanes ont deux genres, le neutre a disparu.
Evolution :
Les mots neutres de la déclinaison II (donum) deviennent masculins.
Exemples : donum devient donus
templum devient templus
caelum devient caelus
balneum devient balneus
dorsum devient dorsus
scutum devient scutus
Les mots neutres de la déclinaison IV (cornu) deviennent masculins.
exemples : cornu devient cornus
genu devient genus
Les mots neutres de la déclinaison III deviennent soit masculins, soit féminins.
exemples : tempus, temporis devient masculin
lac, lactis = masc en fr et it, fém en esp
B. Déclinaison
I.rosa
II.avus (+donus)
III.simplifié en latin vulgaire : tout selon le modèle canis, canis
IV.toute la conjugaison (fructus) est entrée dans II (gén. devient fructi)
V.la plupart s’est transformée en I (parce que fém)
Il y a donc 3 déclinaisons et 2 genres en latin vulgaire :
I.rosa, II.avus, III.canis
C. le système casuel
Latin classique : 12 cas par déclinaison, c’est trop compliqué, pas systématique.
Chacun des cas ne correspond pas à une seule fonction. Il n’y a pas de coïncidence
parfaite entre cas et fonction.
Exemples : complément ciconstanciel de qualité
abl. et gén. (vir magna diligentia, res multi laboris)
Direction
acc. et abl. (in domum amplam venire, adveniens
rure)
30
Changement du vocalisme :
Nom. avŭs, acc. avŭm, dat. avō, abl. avō deviennent tous la même forme avo.
Nom. rosă, voc. rosă, acc. rosăm, abl. rosā deviennent tous la même forme rosa.
Le système ne fonctionne plus.
On va exprimer les fonctions par des prépositions.
Gén. de
Abl. à (<ad)
Acc. a en esp devant personnes (en fr: ordre des mots sans préposition)
Diachronie de la disparition du système casuel : c’est très varié d’après les langues
romanes et d’après les déclinaisons.
Au Moyen Age le système existait encore en partie en français : il y avait deux cas,
le cas sujet et le cas régime.
Toutes les langues romanes n’ont plus de système casuel, sauf le roumain qui a
encore un système casuel très limité.
31
8.
Les grandes invasions / les superstrats et leur impact
sur le tresor lexical
A. les germains
1. Préludes (avant 375)
1.1
quelques faits significatifs
invasion des Cimbres et des Teutons (-113 à –101)
-113 : 1e invasion dans l’empire romain (Espagne), cause : pression des peuples
orientaux, les Huns et la richesse de l’empire
Défaite de Varus (9)
9 : l’empereur Varus devient présomptueux et il traverse le Rhin pour attaquer les
peuples germaniques et obtenir l’Elbe, mais il est battu
Politique défensive de l’empereur Hadrien (117 à 138)
Après l’empereur Trajan, on a un politique défensif. Sous Hadrien (= fils adoptif de
Trajan) il y a une pression germanique plus forte.
Guerres de l’empereur Marc-Aurèle (160 à 180)
Les grandes invasions de 250 à 268
250-268 : grandes invasions des peuples germaniques, mais pas définitives
unité de l’empire rétablie par les empereurs « Illyriens » (268 à 183)
1.2
comment réagit l’empire romain ?
« limes »
à la frontière du Danube et du Rhin, les Romains fortifient leurs « limes »
système des « foederati »
les Romains n’avaient plus assez de soldats : ils engagent des étrangers (peuples
germaniques) dans leurs armées. Certaines tribus germaniques peuvent entrer dans
l’empire quand ils signent un « foedus ». Ils recevaient des terres le long du fleuve
avec l’obligation de défendre le fleuve quand d’autres peuples germaniques
32
attaquent (ils avaient tout intérêt à bien défendre : lors d’une attaque ils seraient
les premiers victimes).
Enrôlement de mercenaires germaniques
Des hommes germaniques en qui les romains ont confiance sont individuellement
pris dans l’armée.
Evacuation de certains territoires
La pression devient trop grande et en 271 on doit quitter la Dacie.
2.
Les grands invasions de 375 à 500
2.1 Quels peuples ?
les Wisigoths
les Vandales, les Suèves et les Alains
les Burgondes
les Alamans
les Francs
les Angles, les Saxons et les Jutes
les Ostrogoths
les Hérules
2.2 Quelques dates
375 : les Wisigoths traversent le Danube
378 : Bataille d’Adrianople (les Wisigoths battent l’empereur Valens)
C’est la réaction des Romains sur le fait que les Wisigoths ont traversé le Danube,
mais ils perdent la bataille d’Adrianople. C’est la 1e fois qu’un empereur romain
meurt dans une bataille. Les Wisigoths se mettent en marche vers Constantinople,
mais là, l’empereur de Constantinople peut convaincre les Wisigoths du fait qu’il y
a plus de richesses à Rome. Donc les Wisigoths se dirigent vers Rome. L’empereur
de Rome a peur, des soldats du Rhin viennent à Rome.
406 : traversée du Rhin par les Vandales, les Suèves et les Alains
Le Rhin est mal défendu, car des soldats sont allés à Rome. En 406 l’hiver est très
dur et le Rhin est gelé. Les Vandales et les Suèves traversent le Rhin et se dirigent
vers la Gaule et l’Espagne. Encore d’autres peuples traversent le Rhin : les
Burgondes, les Alamans, Les Francs, les Saxons, les Angles et les Hérules.
En 409 les Suèves et les Vandales traversent les Pyrénées. Les Suèves occupent le
nord du Portugal et la Gallice. Les Vandales occupent le sud de l’Espagne =
Provincia Betica chez les Romains. Les Vandales changent le nom en Vandalousie,
ils y restent 20-30 ans et traversent l’étroit de Gibraltar vers 430-435 pour
s’installer dans le nord de l’Afrique.
410 : Rome pillée par Alaric
Rome est conquise par les Wisigoths mais Alaric meurt peu après.
Après la mort d’Alaric les Wisigoths traversent les Pyrenées (415), ils occupent le
sud de la Gaule et une grande partie de l’Espagne.
33
451 : bataille des champs Catalauniques
455 : sac de Rome par les Vandales
Les Vandales attaquent Rome à partir du nord de l’Afrique, la ville est détruite
mais Rome se rétablira.
476 : Odoacre destitue le dernier « Empereur »
Rome est pris par Odoacre, roi des Hérules. Maintenant c’est définitivement fini,
Rome ne se rétablira jamais.
486 : Clovis annexe le royaume des romains de Syagrius, battu à Soissons
Clovis (= fils de Childeric) bat les Romains de Syagrius dans la bataille de Soissons.
Clovis occupe maintenant le nord de la France, la capitale est Paris.
489 : les Ostrogoths envahissent l’Italie
Les Hérules sont chassés par les Ostrogoths (roi = Théodoric).
507 : Clovis rejette les Wisigoths en Espagne (bataille de Vouillé)
Clovis occupe maintenant toute la Gaule (sauf le petit Bretagne)
2.3 Importance quantitative et qualitative de ces invasions + conséquences pour le
lexique
Il y avait une différence de comportement capitale entre les Francs et les autres
peuples.
Les Wisigoths et les Suèves en Espagne, les Ostrogoths et les Hérules en Italie, ils
étaient tous des Ariens < prêtre Arius qui avait lancé une hérésie de la religion
chrétienne. Cette hérésie s’était répandue chez tous les peuples germaniques, sauf
chez les Francs qui étaient des païens.
Lors des conquêtes les Romains ne s’enfuient pas. Ils sont des chrétiens mais non
pas des hérétiques.
En Italie et en Espagne les envahisseurs donnent cette hérésie. La population locale
ne veut rien à faire avec ces envahisseurs. Les envahisseurs sont les dominateurs
mais il n’y a pas de mélange avec la population locale. = apartheid, pas de fusion,
presque pas d’influence linguistique de la langue germanique.
Les Francs étaient donc des païens mais ils acceptent la religion de Rome parce
qu’ainsi c’était plus facile d’imposer le pouvoir. Les Francs étaient dans la
minorité, les évêques chrétiens avaient le pouvoir et ils voulaient s’entendre avec
ces évêques. Ainsi ils sont acceptés par le peuple : motivations politiques pour la
divertation. Tous les Francs se convertissent, ils sont acceptés : processus de
fusion.
On peut diviser la Gaule en 2 régions :
1. la plupart de la Gaule, sauf région 2
2. Alsace, Lorraine, Luxembourg, Allemagne entre le Rhin et la Belgique
(Cologne – Aix-la-Chapelle – Trèves, nord de la Belgique, sud de la Hollande
= Nimègue, Maastricht, Tongres), nord de la France (Dunkerque-Lille)
34
Dans la plupart de la Gaule (1) le latin reste le strat et le francique est superstrat.
Mais dans la région 2, le latin devient le substrat et le francique le nouveau strat.
Mais pourquoi cette différence ? (Clovis a le pouvoir partout)
1. il y avait dejà des Francs dans la Région 2 (politique pour défendre la
frontière)
2. les Francs étaient plus nombreux à s’installer dans région 2, dans région 1
ils étaient une minorité
3. il y a beaucoup de toponymes dans la zone de transition entre les deux
régions (exemple : Hasebroeck) : on y a parlé le francique, mais ils sont
réromanisés après
Quelques exemples de mots franciques dans le français :
Une haie (lat = saeptum)
Un hêtre (lat = fageam)
Haïr (lat = odiare)
Blesser (lat = ferire)
Houx (lat = acifum)
B. les reconquêtes de Justinien (533-555)
L’ambition de Justinien (empereur de 527-565) est de reconquérir tout ce que les
peuples barbares avaient envahi. Il réussit partiellement.
Il mène 3 expéditions militaires :
1. vers le nord de l’Afrique, la Sardaigne, la Corse (occupée par les
Vandales) : ceci est un succès, les Vandales sont battus
2. vers l’Italie (Ostrogoths) : ceci est aussi un succès, les Ostrogoths sont
battus
3. vers la péninsule ibérique (Wisigoths) : ceci est un succès partiel,
Justinien peut occuper le sud de la péninsule
C. les invasions des Lombards
6e siècle : les Lombards sont seulement en Italie. Justinien a reconquis l’Italie, ils
se trouvent donc sous le pouvoir des Byzantins. Langue de contact = grec, capitale
des Byzantins en Italie = Ravenne. Le territoire byzantin d’Italie est nommé
« l’Exarchat de Ravenne »
568 : les Lombards pénètrent en Italie par le nord et font la conquête de la pleine
du Po. Ils occupent tout le nord (Milan – Turin – Vénise) et aussi certaines régions
du centre : Espoleto, Benevento (capitale à Pavia).
Les Byzantins restent sur les îles et dans le sudet le centre (Rome et Ravenne)
751 : les Lombards conquièrent Ravenne. Panique dans les parties byzantins, le
pape doit prendre une initiative. Il fait appel à Pépin le Bref.
Charles Martel
Pépin le Bref
35
Charlemagne
Louis le Pieux
Louis le Germanique
Lothaire
Charles le Chauve
Pépin le Bref bat les Lombards après plusieurs expéditions (aussi de Charlemagne).
Problème très délicat : pour qui est l’Italie ? Pour les Byzantins, pour le pape ou
pour les Carolingiens ? Ici naît un conflit entre des chrétiens : conséquences
religieuses.
L’Italie est divisée en quatre zones : alliance entre le pape et les carolingiens (le
pape récompense Charlemagne en 800 en le nommant empereur).
Les Byzantins sont fou furieux contre le pape et les Carolingiens.
La tension religieuse continue : en 1054 les Byzantins font le Schisme = le Grand
Schisme des chrétiens entre ceux qui reconnaissent le pape (= l’occident) et ceux
qui ne le reconnaissent pas (= l’orient). Les catholiques et les orthodoxes naissent.
843 : traîté de Verdun, Louis le Pieux divise l’Europe entre ses fils. Le nord de
l’Italie est pour Lothaire, le centre pour le pape, Spoleto et Benevento deviennent
des duchés lombards et le sud est pour les Byzantins.
Le domaine de Lothaire sera absorbé par l’empire germanique à partir du 9 e siècle.
Les successeurs de Louis le Germanique sont couronnés par le pape (Othon)
L’Escaut devient la frontière entre l’empire germanique et la France.
Les états pontificaux ne changent pas jusqu’en 1870.
827 : Sicile est envahie par les Arabes. Ils étaient arrivés en Espagne en 711 et ils
sont repoussés par la France en 732.
11e siècle : Sicile, le sud de l’Italie et les duchés lombards sont envahis par les
Normands.
1850-1870 : unification de l’Italie
Il y a toujours les états pontificaux, il y a l’état des deux Siciles, le royaume de
Sardaigne (= Sardaigne et la Savoie, roi Victor Emmanuel avec 1e ministre Cavour),
il y a la Lombardie occupée par l’empire autrichien et il y a encore quelques petits
états.
1850 : souhait d’unification qui part de Victor Emmanuel du royaume de Sardaigne
et de Savoie. Ils ont besoin d’un pouvoir : alliance avec la France de Napoléon III et
l’aide de Garibaldi avec 1000 hommes.
1870 : l’Italie est unifiée avec comme roi Victor Emmanuel. Napoléon III est
recompensé en recevant Nice et une partie de la Savoie.
Problème linguistique : quelle langue va-t-on parler en Italie ?
36
Le toscan devient la langue d’unification grâce au prestige littéraire à cause des
grands écrivains du Moyen Age qui écrivaient en toscan (Dante, Pétrarque et
Boccace)
Il n’y avait pas de loi qui imposait le toscan : les dialectes restent très importants
(diglossie).
Le toscan s’est propagé comment ?
<enseignement obligatoire imposé à tous à la fin du 19e siècle
<service militaire obligatoire
<médias (journaux, radio depuis l’interbellum)
<migrations intérieures du sud au nord
D. les Slaves du sud (6e – 7e siècle)
voir chapitre 11
E. les Arabes (depuis 7e siècle)
Mahomed est à l’origine de l’islam, mais cette religion est fortement liée à la
politique. Chez nous il y a une dissociation entre la politique et la religion depuis la
révolution française.
Mahomed est né en 570, il meurt en 632. Il vit en Arabie-Saoudite, mais il est
originaire de la Mecque.
Il y a différentes tribus arabes sans unité politique avec des religions polythéistes.
La Mecque était le centre religieux pour les fêtes bédouines. Il y avait beaucoup de
dieux, on faisait donc beaucoup d’offres et cela signifie beaucoup de commerce.
En 610 Mahomed a une vision de l’ange Gabriel, il commence à propager le
monotheisme. Mais les commerçants sont furieux et il fuit la Mecque. Finalement il
a réussi et il convertit aussi la Mecque. Les conséquences politiques et militaire
sont une unification.
Ils vont se battre pour convertir d’autres gens : conquêtes des pays proches.
Les Ommeyades dirigent les conquêtes : péninsule arabique, Egypte, Palestine et
Syrie, Iran. Tous ces pays deviennent muselmans mais quelques-uns restent
chrétiens (minorités chrétiennes qui sont toujours là).
La capitale des Ommeyades était Damas. Ils peuvent conquérir spirituellement
jusqu’au Pakistan. En 711 ils prennent la péninsule ibérique. Ils traversent les
Pyrénées et avancent jusqu’à Poitiers. Là ils sont battus par les Carolingiens de
Charles Martel.
Les Ommeyades retournent en Espagne mais la conquête du nord reste incomplète
(chaîne montagneuse facilite la guérilla des Basques).
F. les Magyars (Hongrois) 10e siècle
C’est un peuple non-indo-européen, ils appartiennent à la famille fino-ougrienne.
Ils viennent de l’Asie centrale vers 900. C’est un peuple très dangereux et puissant,
ils dévastent l’europe centrale.
L’homme le plus puissant de l’Europe en 955 est l’empereur de l’Allemagne, Othon
le grand. Celui-ci mobilise toutes les troupes possibles : la bataille du Lechfeld.
37
Les Hongrois sont battus mais ils ne sont pas éliminés : ils peuvent s’installer
pacifiquement dans la plaine du Danube. Ils sont christianisés par les missionnaires
de Rome : ils utilisent donc l’alphabet latin.
G. les inavasions Vikings (9e-11e siècle)
Les Vikings viennent de la Scandinavie. On ne sait pas exactement pourquoi ils sont
venus, mais il y a quelques hypothèses :
1.Les conditions climatiques en Scandinavie devenaient plus dures
2.Il y avait une grande pression démographique (forte natalité)
3.Les rois vikings réussissaient à installer un pouvoir absolu envers les nobles : les
nobles sont partis vers d’autres terres.
Mouvement de leurs bateaux :
Vers les Féroé, le Shetland, l’Islande, le Canada et le Groenland
Vers la Russie (Vikings qui vont vers l’est = Varègues), attaque de l’empire
byzantin.
Vers le sud-ouest : Angleterre, Irlande + série d’attaques contre l’empire
carolingien. Il y a une grande défense locale : les rois perdent le pouvoir,
laféodalité.
Ils s’installent autour de Rouen en 911, le roi de la France = Charles le simple. Il a
dû céder un territoire autour de Rouen, ce territoire est pour Rollon (chef des
Vikings) = traîté de St-Clair-sur-Epte.
Ce territoire devient la Normandie, c’est un état très bien organisé. Les Vikings
s’adaptent (amriages mixtes), ils se convertissent au christianisme, ils abandonnent
leur langue pour apprendre le français.
Nouvelles conquêtes des Vikings : Angleterre (bataille de Hastings en 1066) et la
Sicile et le sud de l’Italie (11e siècle).
38
9.
histoire externe de la péninsule ibérique
A. rappel des périodes antérieures
voir chapitre 8
B. la période wisigothique 411-711
voir chapitre 8
1.4.En quoi consiste l’influence principale des invasions germaniques sur
l’évolution linguistique de la Péninsule ?
Il n’y a pas tant de mots germaniques. Mais il n’y a plus de contact avec Rome : la
langue écrite disparaît. Suite à l’apartheid, on continue à parler le latin sans
référence écrite. Il n’y a plus de point de référence écrit et oral.
Isolement complet : on parle le latin en vase clos. Les langues diffèrent selon les
régions, ils évoluent à eux-mêmes. Ce sont des dialectes du latin vulgaire, des
variétés du « Roman ».
C. La conquête arabe et la « reconquista »
2.1.Approche globale
2.1.1.territoires musulmans
évolution territoriale (recul progressif vers le sud)
L’Emirat : dynastie des Ommeyades (758-912) qui étaient renversés à Damas en 750
par une autre dynastie, las Abassides. Seulement 1 membre des Ommeyades peut
39
s’enfuir vers l’Espagne, il y arrive en 758. La dynastie des Ommeyades continue en
Espagne jusqu’en 912.
rapports entre Arabes, Mozarabes, Muladíes, Juifs,...
Les Arabes se mélangent à la population espagnole qui parle les variétés du roman.
Ils ont une culture plus haute que les Espagnols : ce prestige suscite beaucoup de
respect.
La population locale se laisse arabiser du point de vue des coutumes et de la
langue : ils deviennent bilingues mais ils ne se convertissent pas = Mozarabes.
Les muladíes sont des Mozarabes qui se sont convertis.
Les juifs sont multilingues.
Ces 4 populations cohabitent assez bien (tolérence relative des Arabes).
2.1.2Territoires chrétiens
« reconquista » : finit en 1492 = on a pris la ville de Grenade et le Sierra Nevada.
Situation linguistique
5 dialectes romans + le basque dans les régions chrétiennes du nord
ces langues éliminent toutes les langues arabes (le progrès de ces langues et les
chrétiens vers le sud = reconquista)
1.catalan (région actuelle correspond)
2.le navarro-aragonais
3.le castillan
4.l’asturo-léonais
5.le gallego-portugais (région actuelle correspond)
Pour 2-3-4 : au moment de la reconquête, les rois de Castille jouaient un rôle
capitale, le castillan s’est imposé envers les deux autres langues.
40
10. histoire externe de la péninsule italienne
voir chapitre 8
41
11. histoire externe : la Roumanie
A. période pré-romaine (jusqu’en 107)
Le substrat géto-dace
Géto-dace < Gètes et Daces qui habitaient cette région avant les Romains.
L’empereur Trajan a envahi la Dacie en 107.
B. période romaine (107-271)
B.1 raisons de la conquête des Romains au nord du Danube
Richesse naturelle de la Dacie : motif économique.
Motif stratégique : les Daces étaient dangereux parce qu’ils attaquaient de temps
en temps les camps romains.
B.2 la romanisation : partielle ou complète ?
Les Daces sont massacrés par les Romains. Les Romains vont repeupler la Dacie
avec des gens de l’empire qui parlent le latin (anciens soldats et colons). Le latin
s’implante donc très rapidement, surtout dans les villes.
La romanisation est complète dans les villes et les plaines, elle est partielle dans la
montagne.
B.3 la christianisation : partielle ou complète ?
Elle est complète dans les villes et le pleines, partielle dans la montagne.
C. les invasions
C.1 Goths / Huns / Avares (3e-6e siècle)
Hypothèse B : Une partie de la population daco-roumaine est restée, ils se sont
enfuis vers la montagne. Cela fait que les gens dans la montagne qui ne parlaient
pas encore le latin sont aussi romanisé.
C.2 Slaves / Bulgares (6e-7e siècle)
42
Ces peuples ont un impact plus fort que les Goths / Huns / Avares. Il y a une
symbiose entre les Daco-Roumains et les Slaves. Les Daco-Roumains gardent leur
langue et les Slaves apprennent le latin. Mais le latin a subi des influences slaves,
surtout au niveau du vocabulaire.
L’initiative de la christianisation des Slaves venait de Byzance. Ces missionnaires
parlaient le grec. Ils apportent leur culture et écriture : ils créent une écriture,
l’alphabet cyrillique, parce que l’alphabet grec ne s’adapte pas à leur langue.
La liturgie se fait en ancien slave = le slavon, sauf en Roumanie : ils ont gardé le
roumain mais ils doivent s’adapter à l’église, eux aussi utilisent le slavon. Il y a
donc une situation bilingue (parlé vers écrit).
D. les dominations extérieures (11e siècle)
11e siècle : nouvelles invasions. Les Hongrois s’installent en Transylvanie, les
Mongoles en Valachie et Moldavie.
14e siècle : les 3 régions deviennent hongroises. Les vassaux sont des princes
roumains, les suzerains sont hongrois : ils sont semi-indépendants.
La langue reste le latin et la religion reste chrétienne avec lithurgie slavone.
1054 : schisme entre chrétiens de Rome et les chrétiens de Byzance : la religion est
maintenant orthodoxe.
15e siècle : la Valachie devient turque en 1411 (Ottomans).
16e siècle : les turcs avancent vers le Moldavie (1511) et la Transsylvanie (1526).
Les Turcs n’imposent pas leur religion mais les pays conquis doivent payer
beaucoup d’impôts pour pouvoir rester chrétiens. Il y a une islamition partielle
dans certains pays.
Les Turcs assiègent deux fois Vienne mais Vienne résiste et n’est pas prise.
C’est aussi la période de Luther, qui veut que les textes soient accessibles au
peuple. Les catholiques de Rome traduisent la Bible dans les langues européennes.
Ce mouvement a eu un impact sur la Roumanie : il y avait une situation analogue à
la situation européenne (roumain et slavon). La Bible est donc traduite en roumain.
C’est le premier texte écrit en roumain (1521). C’est écrit en alphabet cyrillique
parce qu’ils ne connaissaient aucun autre alphabet (reste jusqu’au 19e siècle).
17e siècle : les Turcs s’affaiblissent de point de vue militaire, les chrétiens de
l’Occident (surtout l’Autriche) commencent une contre-offensive pour chasser les
Turcs. Il y a la reconquête de la Hongrie et en 1691 la reconquête de la
Transsylvanie. En Valachie et Moldavie les Turcs restent encore.
Maintenant la Transsylvanie est pris dans l’empire austro-hongrois. La région des
Autrichiens est catholique mais la Transylvanie était orthodoxe avec une lithurgie
roumaine en alphabet cyrillique. Ici, les Roumains découvrent que leur langue vient
de Rome. Ils se sentent remontés et ils vont chercher du contact avec les autres
peuples romans qui sont tous catholiques. Ils deviennent aussi catholiques mais ils
demandent au pape de pouvoir garder leur lithurgie orthodoxe en roumain, ce qui
se fait.
Il y a des prêtres uniates qui vont étudier le latin et le comparer au roumain. Ils
voyent que leur langue est impure avec tant de mots slaves, turcs et hongrois. Ils
43
commencent la purification et relatinisation de la langue roumaine. Les prêtres
forment une école latiniste et ils fondent une académie de langues romanes.
Système de purification :
1.chercher des mots latins dans les dialectes et les généraliser
2.emprunter au français et à l’italien
19e siècle : on change l’alphabet pour finir la relatinisation.
Aujourd’hui les Roumains sont de nouveau orthodoxes à cause d’éléments
politiques qui boycottaient le mouvement uniate (régime communiste de
Ceaucescu).
La Valachie et la Moldavie restent sous le régime phanariote, c’est un régime très
dur.
Régime phanariote < Phanar = quartier d’Istanbul où vivaient des familles grecques.
Les Turcs étaient sûrs de la loyauté de ces Grecs : ils les nomment dirigeants
locaux et ils doivent imposer un régime très dur et voir qu’il y ait assez d’impôts. Si
cela va bien, les Turcs ferment les yeux. Les Grecs doivent faire la même chose en
Moldavie et Valachie.
Certains de ces Grecs avaient des préoccupations culturelles et littéraires. Ils sont
intéressés par les grands écrivains européens du 17e siècle. Ils font faire des
traductions du français en grec. Certains Roumains connaissaient le grec, ils lisent
ces textes et voyent que leur langue appartient aux langues romanes.
17e siècle : prise de conscience des Roumains.
E. la Roumanie indépendante
E.1 autonomie de la Valachie / Moldavie (1859)
En 1821 le régime phanariote en Moldavie est supprimé, le pouvoir turc continue
mais s’affaiblit. En 1859 le pays devient autonome, mais pas encore indépendant,
ils doivent encore payer des impôts.
E.2 indépendance de la Valachie / Moldavie (1878)
1878 : Bucarest devient la capitale de « la petite Roumanie ».
E.3 rattachement de la Transsylvanie (1918)
E.4 la « grande Roumanie » (1918-1940)
La Transsylvanie et la Bessarabie s’ajoutent en 1918 (traité de Versailles).
La 1e guerre mondiale a donc été très bénéfique pour la Roumanie.
E.5 la Roumanie actuelle + E.6 le problème de la Bessarabie
La 2e guerre mondiale n’était pas favorable à la Roumanie. Hitler voulait faire
plaisir aux Hongrois : il leur rend une partie de la Transsylvanie. Après la guerre les
Roumains ont pu récupérer ce territoire.
Le nord de Bukovine est annexé par la Russie (alliance germano-soviétique).
44
La Russie est parmi les vainqueurs de la guerre : ils exigent la Bessarabie (nouveau
nom : république socialiste soviétique de Moldavie). Cette région est devenu
indépendante quand l’union Soviétique s’est morcelée (1991) et devient la
Moldavie. Il n’y a pas d’association avec la Roumanie parce que la situation
économique y est très mauvaise depuis la chute de Ceaucescu.
45
Téléchargement