PS94 – TP01 Mesure de résistances par différentes méthodes Rapport de TP Objectifs et matériel utilisé pour la manipulation Le but de ce TP est de mesurer trois résistances de différentes manière, pour faire un commentaire sur la méthode la plus efficace, mais en ayant un regard critique tant au niveau du temps que de la précision ou même des incertitudes. Il y aura une mesure simple avec un Ohmmètre, ensuite nous utiliserons la méthode Volt-Ampère et enfin nous utiliserons un pont de Wheatston. En effet, certaines méthodes peuvent être moins efficaces mais beaucoup plus rapide. Enfin il y aura une étude d’un dipôle inconnue qui nous permettra d’utilisé le modèle de Thévenin. Nous disposons pour cela du matériel suivant: Première partie : -3 résistances de valeurs exactes inconnues. -Un multimètre numérique Sefram 7323 (utilisé en Ohmmètre ou Ampèremètre). -Un multimètre numérique Sefram 7210 (utilisé en Voltmètre) -Une boîte d’alimentation. -Une résistance réglable (boîtes à décades X1000 X100 X10 X1) -Un galvanomètre -Une boîte de rapport K. -Un interrupteur. Deuxième partie : -Un dipôle à identifier (supposé linéaire), avec fusible intégré. -La résistance ajustable. -Les multimètres -Un bouton poussoir PREMIERE PARTIE I- Mesures avec un Ohmmètre Avant toute expérience il convient d’expliquer comment fonctionne un Ohmmètre. En effet l’Ohmmètre n’est finalement qu’une source de tension couplée avec un microampèremètre. Voici le schéma équivalent d’un Ohmmètre : Le calculateur fait le rapport R=U/I pour donner la valeur de la résistance. Il y a donc des incertitudes, elles sont données par le constructeur dans la notice mise avec l’Ohmmètre. Travail préparatoire: Nous allons déterminer l’incertitude sur le multimètre SEFRAM 7323, en mode Ohmmètre. Nous avons la notice d’utilisation à notre disposition pour cela. On a donc la relation suivante: Nous avons ensuite calculé l’incertitude pour différentes plages de résistances. Tableau d’incertitudes : Gamme Précision Résolution Incertitude 400Ω ±(1%+5 digits) 0,1Ω 4,5Ω 4kΩ ±(0,7%+2 digits) 1Ω 30Ω 40kΩ ±(0 ,7%+2 digits) 10Ω 300Ω 400kΩ ±(0,7%+2 digits) 100Ω 3kΩ 4MΩ ±(1%+2 digits) 1kΩ 42kΩ 40MΩ ±(1,5%+2 digits) 10kΩ 620kΩ Nous pouvons donc commencer à mesurer les résistances en sachant faire un calcul d’incertitude sur la mesure. Mesures : Nous avons donc mesuré les résistances en venant se mettre à leurs bornes, puis calculer l’incertitude avec les plages de valeurs correspondantes ci-dessus: (suivie de l’erreur relative : (valeur théorique - valeur expérimentale)/ valeur théorique). RA = 4,8 ± 0,5 Ω (11%) erreur relative : 4% RB = 470,0 ± 5,3 Ω (1,1%) erreur relative : 6% RC = 464,00 ± 3,45 kΩ (0,7%) erreur relative : 7,2% De telles valeurs ne veulent pour l’instant rien dire si elles ne sont pas comparées à d’autres méthodes, si ce n’est que l’incertitude faibli quand la valeur de la résistance augmente, et au contraire l’erreur augmente quand la valeur de la résistance augmente. II- Méthode Volt-Ampèremétrique Cette méthode consiste à utiliser la loi d’Ohm (U=R*I) pour mesurer la valeur de la résistance. Finalement cette méthode est assez proche de la première dans l’esprit si l’on a bien remarqué le mode de fonctionnement d’un Ohmmètre. Pourtant cette méthode nous permet d’être plus précis car nous avons un contrôle sur la tension et l’intensité. En effet nous pouvons adapter le montage en fonction de la valeur de la résistance en fonction de sa grandeur. En effet nous utiliserons un montage en aval pour les petites résistances et un montage en amont pour les grosses résistances. Cela va permettre de corriger le problème remarqué plus haut. Travail préparatoire: On a ici Rv et Ra les valeurs respectives des impédances du voltmètre et de l’ampèremètre. Rv = 10MΩ (donné dans la notice) (Chute de tension / gamme : Valeurs trouvées dans la notice) On peut admettre que R>>Ra pour RC. On utilise alors un montage en amont. (En effet, le montage en amont convient pour des résistances de valeur élevée donc lorsque R>>Ra). On peut admettre que R<<Rv pour RA et RB. On utilise alors un montage en aval Le changement de méthode pour les petites et grandes résistances devra logiquement nous aider à baisser l’erreur relative. Montage en aval Montage en amont Avant de monter les différents circuits, il convient de mesurer les tensions et les courants maximaux à appliquer pour chaque valeur de résistance afin de ne pas endommager les composants. La puissance dissipée dans la résistance ne doit pas excéder 250 mW. Incertitudes sur V et I : Incertitudes sur R : Tableau de valeurs : Type de montage Imax Vmax V I Calcul de R ± ∆R Incertitude relative Plage d'incertitude Erreur Mesures de RA Aval 0,22 A 1,12 V 690 ± 5 mV 0,15 ± 0,02 A 4,6 ± 0,65 Ω 14,13 % [3,95 - 5,25] Ω 8% Mesures de RB Aval 22,4 mA 11,2 V 1,05 ± 0,007 V 2,2 ± 0,025 mA 470,9 ± 8,49 Ω 1,80 % [462,41 - 479,39]Ω 5,82 % Mesures de RC Amont 0,7 mA 353 V 29,1 ± 0,35 V 62,2 ± 0,82 µA 467,8 ± 11,8 kΩ 2,52 % [456 - 479,6] kΩ 6,44 % Les valeurs mesurées sont proches de celles trouvées en mesurant avec l’Ohmmètre, les erreurs relatives sont donc relativement proches. Les incertitudes sont par contre plus faibles avec la méthode de mesure avec l’Ohmmètre. III- Méthode du pont de Wheatstone Cette méthode va nous permettre d’utiliser le pont de Wheatstone couplé a un galvanomètre. En effet le pont de Wheatstone peut être utilisé pour mesurer une résistance. Voyons dans un premier temps voyons le schéma de principe : Il y a ici deux résistances «a» et «b» qui représentent dans notre circuit un rapport K, et deux autres sont x la résistance inconnue et R un résistance variable. On a placé un galvanomètre dans la branche centrale du pont. C’est un ampèremètre analogique qui voit son aiguille passée sur le 0 quand le courant est nul. Le pont est alors dit «équilibré». On peut alors tirer l’équation suivante: «R» étant une résistance variable, il faudra donc tenter de faire le 0 avec le galvanomètre en utilisant la fonction de précision, qui est un petit bouton sur le boitier. Avant de manipuler il faut penser aux courants et tensions maximales dans le circuit, en effet il serait dommage de détruire la résistance à mesurer ou le pont en voulant déterminer sa valeur. Il faut pour cela analyser le tableau des valeurs maximales d’intensité et vérifier quelle est l’intensité maximale dans chaque branche et en déduire la valeur de la tension. Parfois, l’intensité limitante peut être celle des composants du tableau ou celle de la résistance calculée précédemment en faisant bien attention de prendre la plus faible. Travail préparatoire : On cherche dans un premier temps à déterminer les valeurs du rapport K pour chacune des trois résistances à mesurer. On sait que : Avec Rmax la valeur maximale de R et X l’approximation sur la résistance à mesurer, soit RA, RB, et RC. Pour une plus grande précision, on choisit K le plus petit possible. En se référant au tableau des rapports K, on trouve : Ra : K = 0,01 Rb : K = 1 Rc : K = 100 On cherche ensuite à calculer la valeur maximale de la tension l’alimentation à utiliser afin de ne pas dépasser les valeurs de courant admissibles dans les résistances. Le courant maximum de l’alimentation est 100 mA. On se place alors soit dans la branche contenant le courant i1 soit dans celle contenant le courant i2. Pour la première branche, on prendra le plus petit Imax de A ou de X, pour la deuxième, on prendra le plus petit Imax de B ou de R. Pour RA de valeur théorique 5Ω : On se place dans la première branche (i1). Pour A, Imax = 1A et pour X, Imax = 0.22A. Ces deux valeurs sont supérieurs au maximum de courant de l’alimentation, on prendra donc Imax = 100 mA. On aura alors On se place ensuite dans la deuxième branche. Pour B, Imax = 0.075 A et pour R, Imax = 0.025 A. On prend la plus petite des deux valeurs pour le calcul de Emax : On aura alors On prendra pour le montage la plus petite des deux valeurs de Emax : 0.599 V En utilisant la même méthode on trouve : Pour RB de valeur théorique 500 Ω : Pour RC de valeur théorique 500 kΩ : Lors de la manipulation, on cherche la plus petite valeur de R, puis la plus grande, pour laquelle le courant dans le galvanomètre s’annule. La valeur de R est alors la moyenne des deux. Incertitude sur X : avec , Tableau de valeurs : Tension alim. Emax Tension alim. E K R équilibre X ± ∆X Incertitude relative Mesures de RA 0,599 V 0,5 V 0,001 4897 Ω 4,9 ± 0,05 Ω 1,02 % Plage d'incertitude Erreur [4,85 - 4,95] Ω 2% Mesures de RB 13,24 V 8V 0,1 4720 Ω 472 ± 4,81 Ω 1,02 % [467,19 - 476,81] Ω 5,60 % Mesures de RC 125,25 V 16 V 100 4680 Ω 468 ± 3,74 kΩ 0,80 % [464,26 - 471,74] kΩ 6,40 % IV- Comparaison des trois méthodes Tableau récapitulatif : Valeurs théoriques Ohmmètre Volt-Ampèremètre Pont de Wheatstone Mesures de RA 5Ω 4,8 ± 0,5 Ω 4,6 ± 0,65 Ω 4,9 ± 0,05 Ω Mesures de RB 500 Ω 470 ± 5,3 Ω 470,9 ± 8,49 Ω 472 ± 4,81 Ω Mesures de RC 500 kΩ 464 ± 3,45 kΩ 467,8 ± 11,8 kΩ 468 ± 3,74 kΩ Pour les résistances RB et RC, les trois méthodes donnent des valeurs presque identiques, on ne peut affirmer que l’une est plus exacte que l’autre en se basant sur ces seuls résultats. En revanche pour la résistance RA, il semblerait que la méthode du pont de Wheatstone soit la plus exacte et la méthode Volt-Ampèremètre la moins exacte. Concernant la précision, la méthode Volt-Ampèremètre est de loin la plus imprécise. Celle du pont de Wheatstone semble être la plus précise, principalement lorsqu’on regarde l’incertitude sur RA, mais pour les mesures de RB et RC, la méthode de l’Ohmmètre est presque aussi précise. La méthode du pont de Wheatstone étant à la fois la plus précise et la plus exacte, elle serait la meilleure pour déterminer des valeurs de résistances de manière efficace. Cependant, la méthode de l’Ohmmètre est presque aussi performante que cette première mais avec l’avantage d’être beaucoup plus rapide, car elle demande un montage beaucoup moins lourd en matériel et moins complexe. Cette méthode est donc la meilleure pour déterminer des valeurs de résistance rapidement. V- Détermination expérimentale du modèle de Thévenin d’un dipôle linéaire Travail préparatoire : Pour déterminer le modèle de Thévenin, on trace la caractéristique du dipôle en faisant varier l’intensité. Le dipôle étant linéaire, on obtiendra une droite nous permettant de déterminer l’ordonnée à l’origine Eth et l’intersection avec la droite des abscisses Icc. On pourra alors calculer la résistance de Thévenin par la relation Calcul des résistances de charge pour quatre valeurs d’intensité : On suppose que Eth vaut environ 9 V, on aura alors : - Pour 20 mA : Rch = 450 Ω - Pour 40 mA : Rch = 225 Ω - Pour 60 mA : Rch = 150 Ω - Pour 80 mA : Rch = 112.5 Ω Mesure de la tension à vide VSO : 8.25 V On effectue ensuite les mesures des tensions et courants en charge sous les quatre valeurs de résistance trouvées. Les incertitudes sur la tension et l’incertitude sont déterminées comme précédemment à l’aide des notices des appareils de mesure. Tableau de valeurs : Rch Intensité Tension 450 Ω 10 ± 0,1 mA 8,10 ± 0,06 V 225 Ω 35 ± 0,4 mA 7,40 ± 0,6 V 150 Ω 50 ± 0,5 mA 6,95 ± 0,06 V 112,5 Ω 60 ± 0,6 mA 6,71 ± 0,05 V On trace la courbe de la tension en fonction de l’intensité : Tension en fonction de l’intensité Tension (V) Intensité (A) On obtient une courbe presque linéaire à laquelle on applique une droite de tendance linéaire. La courbe est bonne puisqu’on obtient un coefficient de détermination très proche de 1 : Les carrés d’incertitudes sont présents mais peu visibles à cause de la bonne précision des mesures. Interprétation des résultats : Grâce à l’équation de la courbe, on trouve l’ordonnée à l’origine On trouve une erreur de 1.58 % par rapport à la Fém mesurée à vide. Le modèle est bon puisqu’on est très proche de la valeur mesurée. Cependant ce modèle est limité car son utilisation est restreinte aux dipôles linéaires. Pour trouver la valeur de Icc on prend On aura alors On peut ensuite calculer la résistance de Thévenin : VI- Conclusion Ce TP nous aura permis de comparer différentes méthodes de détermination de plusieurs résistances d’ordre grandeur variable, de manipuler différents appareils de mesure et d’utiliser leurs notices pour déterminer des incertitudes sur les mesures effectuées. De plus nous avons pu exploiter expérimentalement la notion de modèle de Thévenin d’un dipôle linéaire et ainsi de mieux comprendre le principe d’un point de vue théorique.