Sécurité sociale et écologie au 21ème siècle Colloque organisé par le Laboratoire du Changement Social et Politique, Paris 7 le 30 mai 2016 Surmédicalisation. Surdiagnostics et surtraitements. Sobriété écologique « Que veulent ceux qui ne cherchent ni la vertu, ni la terreur ? Ils veulent la corruption. » Saint Just Lanja Andriantsehenoharinala, médecin généraliste, adhérente au Syndicat de la Médecine Générale (SMG)1. Je déclare ne pas avoir de conflit d'intérêt financier avec les mutuelles/assurances, les grands groupes pharmaceutiques. Je déclare ne pas être payée à la performance par la Sécurité sociale. Mais j'ai été formée dans le système médical français, qui utilise la pub pour le médicament dans ses ouvrages d'enseignement et la visite médicale dans les CHU. I Les enjeux Que serait une sécu sociale dans une société sans croissance ? A la vérité, nous savons déjà ce qu'est une protection sociale avec austérité, nous la vivons actuellement. Dans le même temps, alors que la protection sociale est gérée avec austérité, nous assistons depuis plusieurs années à des processus croissants de surmédicalisation, surdiagnostics et surtraitements. Comment comprendre ce phénomène ? Comment et pourquoi lutter contre ? Je développerai ces questions parce qu'elles peuvent répondre en partie à l'interrogation « envisager sobriété écologique et haut niveau de protection sociale ». La surmédicalisation n'est pas un concept. Il s'agit de réalités de terrain dans lesquelles sont embourbés les patients et les soignants. Nous devons les faire remonter et les inscrire dans une systématique parce que les transformations du système de soins et de l'outil de sécurité sociale viendront des réalités de terrain. Pierre Volovitch dit dans un article de la revue Pratiques : « L'économie n'a pas les réponses à la question du trop »2 . Le marché n'a pas les réponses sur la hauteur des moyens en santé. Penser la surmédicalisation est une phase non contournable d'une transition de l'outil « sécurité sociale ». En effet, l'exigence/attentes de changement sont d'autant plus grandes que les ressources en travail se modifient, que le besoin de citoyenneté sociale grandit, que le capitalisme augmente sa pression, que l'antimarché est attaqué et que la crise environnementale rebat les cartes. II Surmedicalisation, surdiagnostics, surtraitement... état des lieux : A partir de 3 exemples II.1 Dépistage du cancer du sein : Quelles sont les données observables ? en France = augmentation de l'incidence en 20 ans, sans modification de la 1 né en 1975 : syndicat non corporatiste, c'est-à-dire qui ne poursuit pas comme objectif principal ou secondaire la défense de la position sociale de médecin ni leurs intérêts particuliers ; un syndicat qui a pour leitmotiv de réinscrire la médecine dans le champ social et qui peut dire SOIGNER est un acte politique. Il poursuit le but d'un changement radical du système de soins et d'un changement de la société 2 En faire trop, Pratiques n°63, 2013 mortalité spécifique. 20 000 cas annuels dépistés en plus en 2000 qu'en 1980, 2500 mortes supplémentaires (Remontet et al 2003 et CepiDC INSERM 2004). A l'étranger = Des études montrent l'absence de lien entre l'activité mammographique et la baisse de la mortalité par cancer du sein (Kalager, NEJM 2010 ; Jorgensen, BMJ 2010 ; Autier, BMJ 2011 ; Junod, BMC Cancer 2011) = DEPISTER NE FAIT PAS RECULER LE CANCER Institut de santé publique d’Oslo a réalisé une étude d'observation prospective sur 2 groupes: -‐ 119 472 femmes dépistées tous les 2 ans par mammographie -‐ 109 472 femmes dépistées une seule fois au bout de 6 ans Les deux groupes ont les mêmes facteurs de risque. Le taux cumulé de cancers est de 22 % plus élevé dans le groupe dépisté tous les deux ans (Zahl, Mahlen, Welch The natural history of invasive breast cancers detected by screening mammography ,Archives of Internal Medicine 2008) = IL Y A DES LESIONS QUI N'EVOLUENT PAS OU REGRESSENT SPONTANEMENT. Multiplier les imageries fait donc découvrir ce qu'on appelle les « cancers de l'intervalle ». Il existe des données à partir de calculs épidémiologiques en France = pour 1000 femmes dépistées tous les 2 ans entre 50 et 74 ans il y a 8 à 16 surdiagnostics, entre 3 et 4 cancers évités et plus de la moitié de faux positifs, donc de femmes alertées sans raison (données Invs 2010/Inca 2013) → le dépistage organisé de masse date de 2004 (rappel 1« invitation »/injonction à réaliser 1 mammographie tous les 2 ans entre 50 et 74 ans, soit 13 mammographies par femme dans sa vie au minimum) : nous sommes en l'état en train de systématiser un dépistage de lésion parfois non évolutive et sans conséquence sur la mortalité des femmes = nous diagnostiquons des cancers qui n'auraient pas affecté la santé des femmes s'ils étaient restés méconnus. II.2 Traitement de l'hypercholestérolémie Le cholestérol est une caricature de ce qu'on peut nommer la « fabrique de la maladie », en anglais disease mongering. En réalité il faudrait plutôt employer le terme de knockisation. « Chaque homme bien portant est un malade qui s'ignore ». Car bien plus que des maladies, ON CREE DES MALADES. Fabriquer des malades passe par l'abaissement des seuils biologiques. Plus les seuils sont bas, plus on trouve de personnes sortant des seuils pour lesquels il faut intervenir. Les seuils sont définis à l'occasion de recommandations, faites par « avis d'expert » donc d'un niveau de preuve scientifique médiocre et pratiquement jamais issus des données acquises de la science3. Pire, le panel d'experts a souvent de multiples conflits d'intérêt financier avec les groupes pharmaceutiques. (En 2002, 7/16 experts américains censés définir les seuils du cholestérol sont liés à l'industrie pharmaceutique). 3 En 2005 en France, l'Afssaps disait clairement que les valeurs du cholestérol utilisées comme objectifs thérapeutiques ne sont pas des valeurs expérimentales obtenues par des études d'intervention Abaisser les taux de cholestérol dit normal a artificiellement fait passer le nombre d'américains à traiter de 13 millions à 36 millions en 2002 = extension nette du marché. En France : atorvastatine fait partie des 30 médicaments les plus vendus en officine en 2013 (rapport ANSM 2014). II.3 Médicalisation des problèmes psychologiques et psychiques Elle est due à l'hégémonie de la bio neuro psychiatrie et s'exprime notamment à travers le désormais célèbre DSM (Diagnostical and statistical manual of mental disorders) de l'American Psychiatric Association (APA). Sa première mouture date de 1952 avec moins de 100 pathologies ; le DSM 5 publié en 2013 en définissait près de 300 (297). LES CATEGORIES DIAGNOSTIQUES SE SONT MULTIPLIEES A PARTIR DE SYMPTOMES MINEURS. On peut alors observer une escalade thérapeutique anxiolytiques → anti dépresseurs →neuroleptiques suivant les pertes de brevet ( « chute » dans le domaine public )= le schéma de l'épidémie programmée ( article le cercle psy, n°7, déc2012/janv, fev 2013, interview de Mikkel Borch Jacobsen) On assiste à une pathologisation de situation de vie ( deuil, irritabilité/colères infantiles) avec une médicalisation de l'existence (Roland Gori) dans laquelle le médecin/psychiatre devient un cogestionnaire de biographie. « La psychiatrie est en dérapage incontrôlé » selon Allen Frances (psychiatre américain, professeur à Duke, USA -2013, interview Books, l'Obs) III conséquences pour la santé, des chiffres en vrac: Les Français consomment en moyenne 48 boites de médicament par an (ANSM, juin 2014). La France est le plus gros consommateur de médicaments en Europe, et dans le monde avec les Etats-Unis. Par voie de conséquence directe, les effets indésirables sont la 4ème cause de mortalité aux Etats-Unis et en Europe, avec 197.000 décès par an (lancet 2011). En France en 2012, à cause de la prescription irraisonnée d'antibiotiques 158 000 personnes contractent chaque année une infection à bactérie multi-résistante et 12 500 en décèdent4 pour le système de soins :« En 2008, les ventes d’antidépresseurs et de neuroleptiques totalisaient 24 milliards de dollars aux Etats-Unis (…) Une telle somme pourrait employer 240 000 psychothérapeutes au salaire annuel de 100 000 dollars . » ( J.-Claude St-Onge.) Idem en France : L'économie faite sur les médicaments anti alzheimer (dont le service médical rendu, SMR, a été dégradé d'important à faible en 2011) permettrait de créer des postes d'aide humaine. 4 Morbidité et mortalité des infections à bactéries multi-résistantes aux antibiotiques en France en 2012. Étude Burden BMR, rapport - Juin 2015. Saint-Maurice : Institut de veille sanitaire ; 2015. 21 p. Pour le débat sur le système de soins L'inflation des actes de soins participe à médiatiser et renforcer la cristallisation sur le thème de la dépenses de soins. Une non conséquence les inégalités sociales de santé sont d'une stabilité confondante. IV comment nous en sommes arrivés là ? La surmédicalisation est à la jonction de plusieurs préoccupations portées par des groupes différents →les médecins médicalisation de la vie, irruption de la médecine dans le champ social promesse médicale de bonheur, de faire reculer la maladie et la mort culture de la toute puissance des médecins, entretenue à chaque génération →la société placée dans une position de consommation de biens espérance dans le médicament, le progrès →les industriels recherchent la maximisation du profit dans une société mondialisée sous la houlette d'un capitalisme financiarisé à outrance l'industrie pharmaceutique entretient dans cet objectif des liens d'intérêts multidirectionnels marchandisation de toute la chaîne du médicament, y compris autorités publiques →les décideurs politiques entretiennent les citoyens dans un certain nombre de peurs jouent un jeu trouble avec les laboratoires pour garder en forme un fleuron de l'industrie française Ces groupes développent leurs préoccupations facilement dans un système de distribution de soins basé sur des rémunérations à l'acte et des tarifications à l'activité. « La surmédicalisation n’est pas un dysfonctionnement, mais au contraire, un fonctionnement parfait, attendu et recherché de la logique mercantile néolibérale appliquée au domaine de la santé marchandisée. » Elena Pasca, animatrice du site Pharmacritique, au coloque sftg de bobigny en 2012. V Lutter contre la surmédicalisation : pourquoi ? POUR UNE SEULE ET UNIQUE RAISON = L'INTERET DU PATIENT Il s'agit d'éviter au patient les effets indésirables liés à la surmédicalisation, et parfois une perte de chance en santé V.1 La sobriété passe par la prévention quaternaire (Marc Jamoulle, 1985) Notion adoptée depuis 1995 par la WONCA, organisation internationale de médecins généralistes née en 1972 à but de recherche pour la pratique de la médecine générale (World Organization of National Colleges, Academies or academic associations og GP/Family Doctors). Introduite dans le glossaire de médecine générale et de famille. Préventions 1, 2, 3 définitions : prévention primaire = action menée pour empêcher la survenue d'une maladie prévention secondaire = action menée pour empêcher le développement d'une maladies prévention tertiaire : action menée pour réduire les conséquences liée à une maladie ( handicap) Ces 3 définitions correspondent à une vision chronologique de la prévention. Marc Jamoulle a proposé en 1985 une vision dynamique de la prévention. Il s'agit de penser le glissement du paradigme de la prévention centrée sur la maladie à une prévention centrée sur le patient. La définition peut en être : Action menée pour identifier un patient ou une population à risque de surmédicalisation, le protéger d’interventions médicales invasives, et lui proposer des procédures de soins éthiquement et médicalement acceptables. Une version moderne du « primum non nocere ». Revient à prendre en compte le bénéfice clinique du patient, une notion sous estimée et mal définie et absente de pratiquement toutes les études scientifiques. Cette attitude façonne une nouvelle forme de penser le métier de médecin : il s'agit de croiser les points de vue du patient (qui évoluent entre se sentir bien et se sentir malade) et ceux du médecin (qui évoluent entre sa perception qu'il existe ou non une maladie). Jamoulle insiste sur le fait que la protection du patient par la prévention quaternaire doit devenir une réelle attitude du médecin généraliste. Cette nouvelle dimension force le médecin à interroger sa pratique et ses nouvelles tâches du médecin de famille, comme par exemple: Se former à la communication Etudier les malentendus et les croyances Réfléchir à la médecine défensive Apprendre la décision dans l’incertitude (pratique prudentielle) Déjouer la fabrication des maladies etc. V.2 un exemple de prévention quaternaire : les petits prescripteurs Anne Vega, anthropologue a dégagé dans son travail de thèse des profils de médecins suivant leur volume de prescription5 et décrit les « petits prescripteurs » comme l'exception qui confirme la règle. Il s'agit de médecins minoritaires, qui développent des pratiques de partage des connaissances, ont un bon rapport à l'altérité vis-à-vis des patients. A contrario les gros prescripteurs ont des rapports problématiques avec les patients, qui sont jugés négativement, travaillent trop et trop vite. Anne Vega décrit la motivation soignante comme le principal critère discriminant du volume de prescription, une motivation totalement absente du recrutement des soignants en France. V.3 Un outil de sobriété : la déprescription La prévention quaternaire peut également se traduire par une activité de déprescription. La déprescription est la mise en balance permanente des bénéfices et des risques pour le patient de l'ensemble des prescriptions ( médicaments, examens complémentaires, 5 2011 Cuisine et dépendance : les usages socio culturels du médicament chez les médecins généralistes français, actions de prévention) en vue de détecter les prescriptions inutiles et dangereuses pour les éviter ou les supprimer etparfois stopper une cascade d'événements médicaux. Pour déprescrire, il faut nécessairement (mais pas uniquement) augmenter ses connaissances scientifiques. Arriver à cet objectif permet de réautonomiser les médecins face aux gémonies de l'industrie pharmaceutique dans le domaine de l'EBM. La déprescription est justifiée. Mais que se passe-t-il en pratique ? - Il n'est pas rare d'observer un effet nocebo du changement de traitement, qui a plusieurs fondements, nichés dans l'attente des patients par rapport à la thérapeutique (thèse Marine Guilluy Crest, 2012 La déprescription : les patiens sont-ils prêts?) : la ritualisation du traitement est bousculée, croyance dans l'effet thérapeutique, retour des symptômes à l'arrêt - relation avec spécialistes : les traitements spécifiques sont prescrits par des confrèresconsœurs, ne pas reconduire le traitement ou le discuter est reçu individuellement comme une remise en cause de la personne et de la compétence. Par ailleurs, il existe des conflits d'intérêt affectif ou de connaissance. Il y a aussi le souci de maintenir des relations avec des spécialistes dont on pourrait avoir besoin... - hiérarchie/relation d'autorité entre médecin généraliste et spécialiste qui empêche le MG de « toucher » au traitement. - nécessité d'informer, passer du temps ++ « Il faut avoir les épaules solides pour modifier une ordonnance car il est indispensable de bien argumenter cette décision. », constate Alain Siary6). Parce que leurs démarches est à conte courant du discours médiatisé et admis. Autant les médecins justifient très peu leurs prescriptions, parfois dangereuses et inutiles, autant ils doivent se décarcasser pour justifier de la déprescription. - Et s'il se passait quelque chose ? Pratique prudentielle - échec ( re prescription ) : par le spécialiste, ou à l'occasion d'un passage hospitalier conclusion → aujourd'hui la prévention quaternaire est une notion d'initié; par ailleurs, la déprescription est un acte héroïque, isolé. Déprescrire est un acte militant dans une société capitaliste basée sur la consommation et la croissance, dans un système de soins basé sur le paiement à l’acte et le cloisonnement des secteurs du soin et en voie de privatisation. VI La sobriété permet-elle d'augmenter le niveau de protection sociale ? VI.1 la nouvelle protection sociale, c'est la protection des patients : En réalité, la protection sociale en maladie = c'est beaucoup plus qu'une assurance contre le risque maladie; c'est beaucoup plus que la couverture financière des dépenses de santé. La vraie extension de la protection maladie est qualitative. La révolution dans ce domaine c'est de considérer que nous, soignants-médecins devons protéger les patients. (De la protection sociale maladie vers la protection des malades). 6 Nous sommes déprescripteurs, Le Pharmacien fév 2015, propos recueillis par Fanny Rey Contre quoi ? contre l'ensemble des phénomènes qui menacent leur santé, y compris donc la surmédicalisation. Cette idée nous permet de nous sentir, soignants, de réels agents de la protection sociale. VI.2 la nouvelle protection sociale : passer du soin à la santé La lutte contre la surmédicalisation passe par de nouvelles praxis qui mettent donc le patient au centre : prévention quaternaire, petite prescription ou déprescription. En réalité, nous avons intérêt à le faire puisqu'en face de nous, les industriels sont déjà passés de la maladie au malade. Ces nouvelles praxis mettent en jeu des attitudes soignantes et des motivations soignantes porteuses de transformations. Notamment celle du soin à la santé avec ce que le SMG a toujours défendu la recherche et l'action sur les causes réelles des maladies. VI.3 prévention quaternaire et déprescription sous conditions Mais la prévention quaternaire comme la déprescription ne peuvent pas rester le fait d'individus. Elles doivent s'accompagner d'un changement de système dans une dynamique collective pour éviter de devenir des solutions aux dépenses ou de devenir la cible de paiement sur objectifs de « performance ». Pour ne pas que déprescrire deviennet une énième solution d'austerité, il faudra : en terminer avec les conflits d'intérêt à tous les niveaux et sur toute la chaîne du médicament redistribuer les richesses pour réduire les inégalités sociales de santé établir enfin la démocratie et la citoyenneté sociale véritable Car enfin, même si le système en arrive là, il manquera encore l'ingrédient de la vraie révolution = la démocratie. Car le haut niveau de protection sociale soulève des questions d'universalité et de contenu de la protection, mais qui décide ? Un outil socialisé ou étatisé ne suffit pas. Encore faut-il le transformer en bien commun. EN conclusion : la surmédicalisation est le fruit de ce qui détruit actuellement les piliers de la sécurité sociale : fruit du capitalisme outrancier et financiarisé. Il freine depuis 30 ans l'emploi et le travail de tous. Il met en danger les citoyens par les surdiagnostics et les surtraitements. Lutter contre la surmédicalisation devient une porte à franchir pour lutter contre la marchandisation de la protection sociale en maladie. En pratique, la déprescription et la prévention quaternaire sont des ferments de changement profond mettant le patient au centre, pouvant permettre enfin de passer à la santé et donc de sortir d'un système de distribution de soins continuellement en recherche de solution pour son financement. Elles font émerger les besoins de recrutement en soignants ayant une réelle motivation soignante, des soignants qui feront donc réellement partie de la protection sociale et n'en seront plus uniquement des « salariés » obligatoires. C'est donc aux conditions de lutter contre les conflits d'intérêt en santé, de refondation de la formation soignante, de transformation du système et de rémunération, et de participation démocratique que la sobriété aura un nom. Sans cela, elle restera utilisée comme alliée d'austérité.