mortalité spécifique. 20 000 cas annuels dépistés en plus en 2000 qu'en 1980,
2500 mortes supplémentaires (Remontet et al 2003 et CepiDC INSERM 2004).
A l'étranger = Des études montrent l'absence de lien entre l'activité
mammographique et la baisse de la mortalité par cancer du sein (Kalager, NEJM 2010 ;
Jorgensen, BMJ 2010 ; Autier, BMJ 2011 ; Junod, BMC Cancer 2011)
= DEPISTER NE FAIT PAS RECULER LE CANCER
Institut de santé publique d’Oslo a réalisé une étude d'observation prospective sur
2 groupes:
-‐ 119 472 femmes dépistées tous les 2 ans par mammographie
-‐ 109 472 femmes dépistées une seule fois au bout de 6 ans
Les deux groupes ont les mêmes facteurs de risque.
Le taux cumulé de cancers est de 22 % plus élevé dans le groupe dépisté tous les deux
ans (Zahl, Mahlen, Welch The natural history of invasive breast cancers detected by screening mammography
,Archives of Internal Medicine 2008)
= IL Y A DES LESIONS QUI N'EVOLUENT PAS OU REGRESSENT SPONTANEMENT.
Multiplier les imageries fait donc découvrir ce qu'on appelle les « cancers de
l'intervalle ».
Il existe des données à partir de calculs épidémiologiques
en France = pour 1000 femmes dépistées tous les 2 ans entre 50 et 74 ans il y a 8
à 16 surdiagnostics, entre 3 et 4 cancers évités et plus de la moitié de faux
positifs, donc de femmes alertées sans raison (données Invs 2010/Inca 2013)
→ le dépistage organisé de masse date de 2004 (rappel 1« invitation »/injonction à
réaliser 1 mammographie tous les 2 ans entre 50 et 74 ans, soit 13 mammographies par
femme dans sa vie au minimum) : nous sommes en l'état en train de systématiser un
dépistage de lésion parfois non évolutive et sans conséquence sur la mortalité des
femmes = nous diagnostiquons des cancers qui n'auraient pas affecté la santé des
femmes s'ils étaient restés méconnus.
II.2 Traitement de l'hypercholestérolémie
Le cholestérol est une caricature de ce qu'on peut nommer la « fabrique de la maladie »,
en anglais disease mongering. En réalité il faudrait plutôt employer le terme de
knockisation. « Chaque homme bien portant est un malade qui s'ignore ». Car bien plus
que des maladies, ON CREE DES MALADES.
Fabriquer des malades passe par l'abaissement des seuils biologiques. Plus les seuils sont
bas, plus on trouve de personnes sortant des seuils pour lesquels il faut intervenir.
Les seuils sont définis à l'occasion de recommandations, faites par « avis d'expert » donc
d'un niveau de preuve scientifique médiocre et pratiquement jamais issus des données
acquises de la science
. Pire, le panel d'experts a souvent de multiples conflits d'intérêt
financier avec les groupes pharmaceutiques. (En 2002, 7/16 experts américains censés
définir les seuils du cholestérol sont liés à l'industrie pharmaceutique).
En 2005 en France, l'Afssaps disait clairement que les valeurs du cholestérol utilisées comme objectifs
thérapeutiques ne sont pas des valeurs expérimentales obtenues par des études d'intervention