Parasites (IHP) du LMGE a montré que sa prévalence en France pouvait atteindre 14,5% de
la population (Poirier et al. 2011). Des travaux menés sur des protistes environnementaux
ont démontré la capacité de ces micro-organismes eucaryotes à modifier sélectivement la
flore bactérienne au sein de laquelle ceux-ci évoluent (Glucksman et al. 2010). L’équipe IHP
a ainsi pu montrer que des sujets porteurs de Blastocystis, même asymptomatiques,
présentaient une diminution de bactéries intestinales considérées comme ayant un rôle
protecteur (i.e. Bifidobactéries et Faecalibacterium prausnitzii) (Nourrisson et al. 2014).
Blastocystis (sous-type 4) est retrouvé chez les rongeurs à l’état sauvage, en particulier
chez le rat (Tan, 2008). Les rats ont été utilisés comme modèles animaux dans différentes
études pour étudier le cycle de développement et la pathogénie de Blastocystis. Néanmoins
il n’existe aucun protocole standard d’infection expérimentale de rats ou de souris par
Blastocystis. Cette standardisation sera réalisée dans le cadre de notre projet.
Ces modèles serviront de base pour étudier les modifications de l’intégrité de la
muqueuse colique avec notamment la mesure in vitro et in vivo de l’inflammation, du niveau
de stress oxydant, de la perméabilité intestinale, et de l’activation de voies de signalisation
pro-inflammatoire. Ces études seront effectuées par imagerie photonique (mesure de
l’inflammation), par technique histologique (coloration, immunomarquage) et par évaluation
de différents paramètres biologiques par analyse protéomique (western-blot, ELISA) ou
transcriptomique (qRT-PCR, TLDA, puces à ADN). La perméabilité intestinale pourra être
évaluée ex-vivo en utilisant des chambres de Ussing ou in vivo (mesure du passage de
molécules inertes telles que le dextran-FITC, immunomarquages de protéines de jonction
sur coupes). Une étude systématique du bien-être de l’animal sera effectuée (mesure de la
sensibilité, de la qualité de vie et des répercussions cognitivo-émotionnelles) pendant et
après l’infection par les agents pathogènes.
Présentation des laboratoires d’accueil
L’UMR 1071 Inserm/université d’Auvergne mène depuis une quinzaine d’années des
travaux consistant à analyser la relation bactéries-hôte en étudiant les Escherichia coli
pathogènes impliqués dans les maladies inflammatoires chroniques du tube digestif, en
particulier la maladie de Crohn (MC) et les E. coli entérohémorragiques responsables de
diarrhées aiguës et de syndrome hémolytique et urémique. Un dialogue permanent s’établit
dans le tube digestif entre le micobiote et l’hôte et tout déséquilibre de cette symbiose est à
l’origine de nombreuses pathologies. Nous avons plus particulièrement été pionniers dans la
mise en évidence que la muqueuse iléale des patients atteints de MC était anormalement
colonisée par Escherichia coli. Notre hypothèse est que le développement de la MC pourrait
être lié à une susceptibilité génétique des patients à être colonisés par les souches
pathogènes de Escherichia coli (adherent-invasive E. coli ou AIEC) qui sont capables
d’adhérer et de promouvoir leur internalisation dans les cellules épithéliales intestinales, de
survivre et de se multiplier dans les cellules macrophagiques. Nous avons également
développé un modèle animal qui surexprime la protéine CEACAM6 au niveau intestinal et
qui sert de récepteur aux bactéries AIEC pour coloniser la muqueuse intestinale. Plus
récemment, l’Unité a initié des travaux visant à disséquer les mécanismes moléculaires
impliqués dans la perturbation de la fonction de barrière intestinale en prenant en compte la
piste infectieuse à Escherichia coli adhérent et invasifs et le mode de vie occidental, en
particulier la nutrition.
De plus, en raison du lien fort qui existe entre inflammation chronique et cancer, nous
avons également ouvert en 2008 un nouveau sujet d’étude concernant la piste infectieuse à
E. coli dans le développement de cancer colorectal (CCR). Nous avons en particulier montré
une prévalence anormale de souches de E. coli producteurs de genotoxine (îlot pks) chez
les patients atteints de cancer colorectal, et montré leurs propriétés pro-carcinogènes dans
différents modèles murins de CCR.
Les travaux développés au sein de l’UMR M2iSH s’articulent principalement selon trois
axes de recherche : (i) exploration de la virulence de Escherichia coli responsables de
pathologies inflammatoires intestinales, (ii) étude de la prédisposition de l’hôte à l’infection