Préambule :
Pourquoi ce livre ?
La religion a considérablement évolué quand elle fut confrontée à des inventions majeures comme
l’écriture ou plus tard l’imprimerie. La première nous a donné la Bible, l’ouvrage de référence quant
à la Parole de Dieu dans le monde judéo-chrétien. La seconde a permis sa diffusion en masse dans un
langage vernaculaire et a eu pour conséquence de nombreux mouvements de réformes ou d’éveils
qui se sont progressivement réappropriés la Bible. Aujourd’hui nous vivons une troisième révolution
majeure dans l’évolution de l’écriture, c’est l’entrée dans l’ère du numérique.
Outre la dématérialisation du livre qui devient transférable sur de nombreux supports via internet,
c’est un accès à l’ensemble des connaissances humaines qui devient possible grâce aux moteurs de
recherches. Désormais, vous pouvez facilement lire un livre sur une tablette, vérifier un mot et lancer
une recherche pour approfondir un sujet. De la tablette d’argile sumérienne à la tablette numérique
moderne, le principe de lecture de base reste identique, mais la profondeur du contenu prend une
dimension nouvelle. C’est afin de pouvoir exploiter au mieux cette nouvelle technologie que j’ai écrit
ce livre numérique.
Pour la nouvelle génération qui se lève, le livre numérique n’est pas seulement une innovation
technologique, mais il ouvre les portes de l’universalité. Diffuser gratuitement et de manière ouverte
sur la toile, c’est permettre une diffusion rapide et sans frein de la connaissance dans son sens large.
C’est également passer les barrières culturelles et idéologiques qui peuvent agir comme des freins,
afin de laisser le libre arbitre à tout à chacun pour se déterminer selon sa propre conscience.
Cet ouvrage réactualise, à l’aune des connaissances actuelles, le principe biblique développé dans
l’Apocalypse sous le nom de Babylone et de la grande prostituée. Alexander Hislop (né en 1807, mort
en 1862), pasteur protestant anticatholique, avait réalisé un travail sur l'origine des mythologies. Son
ouvrage le plus polémique, écrit en 1853 est Les deux Babylone. Il y traite notamment de l'origine du
dogme de la Trinité, et de l'origine du culte de la Vierge. Dans le livre de Hislop l’Eglise catholique est
dévoilée comme l’héritière des antiques cultes babyloniens, qui renvoient au culte de la mère et de
l’enfant représenté par Nemrod et Sémiramis.
Quand j’ai lu ce livre pour la première fois, internet n’existait pas et le développement historique de
son travail paraissait tout à fait plausible et de fait, il fut repris et largement diffusé dans le monde
protestant. Cependant, la connaissance a augmenté et la chronologie des évènements ramenant le
culte babylonien de la mère et de l’enfant à Nemrod et Sémiramis ne tient plus aujourd’hui. Le
principe d’une Reine du ciel attaché à un fils représenté par un roi terrestre ne s’est pas bâti sur une
légende humaine tardive, comme la reine Sémiramis née d’un mythe assyrien. Il faut revenir
beaucoup plus loin en arrière dans le temps, là où les cultes mésopotamiens se sont développés du
temps de Sumer.
Le culte de la mère et de l’enfant s’est développé sur une échelle de temps très longue et a traversé
les civilisations bien avant que le mythe de Sémiramis ne se développa. On peut même dire qu’il n’a
pratiquement rien à voir avec ce culte. Parti des Sumériens pour trouver sa maturité dans le royaume
de Babylone, il en est devenu le principe biblique. C’est ce principe que l’on retrouve dans le livre de
l’Apocalypse. Le culte de la Reine du Ciel introduit dans l’Eglise chrétienne ne pouvait que
correspondre à l’image d’une Eglise corrompue qui s’est détachée de sa foi primordiale pour en
embrasser une nouvelle, idolâtre dans sa nature. Cette Eglise ne peut être que la grande prostituée
décrite dans l’Apocalypse.